Dossier de présentation du mobilier IM06002440 | Réalisé par
  • recensement du patrimoine balnéaire
Le mobilier du jardin Serre de la Madone, Jardin d'agrément Serre de la Madone
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
  • (c) Ministère de la culture, Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Menton - Menton
  • Parties constituantes non étudiées
    fontaine, banc de jardin, vase décoratif, jardinière à plantes, pot à plantes, bas-relief, mascaron, médaillon, ronde-bosse, buste, statue, socle

Un mobilier d'inspiration classique

Le jardin Serre de la Madone abrite un important mobilier, composé en grande partie d'objets anciens. La provenance de la plupart de ces pièces demeure à ce jour inconnue. Cet ensemble mobilier, destiné à renforcer dès l'origine le caractère séculaire du jardin, est principalement composé de sculptures, de vases décoratifs et de pots à plantes, disséminés un peu partout sur le site ou intégrés aux façades de certaines constructions. Tout autant que les plantes d'origines variées, ces objets participent au charme du lieu. La plupart de ces oeuvres, d'inspiration classique ou baroque, sont d'abord et avant tout destinées à créer une ambiance.

En visitant le jardin de Lawrence Johnston de son vivant, on pouvait donc remarquer un étonnant contraste entre l'aspect novateur des introductions horticoles récentes (la plupart des plantes cultivées dans le jardin étant des espèces rares originaires de pays lointains) et le côté très traditionnel du décor mobilier. Quelques photographies du début des années 1930, réalisées par le photographe niçois Jean Gilletta, donnent un aperçu de ce décor.

On ne peut cependant pas considérer cet ensemble mobilier comme une collection : l'authenticité des éléments demeure tout à fait secondaire. Le but est simplement d'évoquer une époque révolue et de donner l'illusion, par le mobilier, que le jardin a traversé les siècles...

C'est ainsi que des éléments d'architecture et des sculptures du 18e siècle côtoient des pièces exécutées au début du 20e siècle selon les critères stylistiques en vogue au siècle des Lumières.

Certaines des oeuvres contemporaines ont été l'objet de commandes. C'est le cas de quelques-uns des vases d'Anduze présents dans le jardin : dès l'origine, des vases de grand format, réalisés selon les modèles et les techniques du 18e siècle, ont été commandés à Boisset, fabricant en activité depuis l'Ancien Régime. Huit de ces vases ornaient le jardin d'eau (pourtour des margelles du grand bassin du parterre d'eau), complétés par quatre vases d'Anduze anciens de plus petit format (il ne subsiste aujourd'hui aucune trace de ces quatre vases).

Un mobilier en partie dispersé

Le décor initial a pourtant été éphémère.

Plusieurs pièces de mobilier ont été abîmées ou vandalisées pendant la Seconde Guerre mondiale. On peut mentionner un banc de jardin (Référence du dossier : IM06002432) et les vases d'Anduze de grand format précédemment cités : les huit grands vases du parterre d'eau n'apparaissent plus sur les photographies du grand bassin prises au milieu de années 1950 (ils ont vraisemblablement été brisés pendant la Seconde Guerre mondiale et déposés). Quelques pots à plantes de modèle toscan les ont alors en partie remplacé (quatre exemplaires de petit format, apparemment disparus eux aussi depuis).

Par ailleurs, une grande partie du mobilier d'origine a été vendu en 1959 par Nancy Lindsay.

Certaines des pièces vendues sont désormais conservées dans le jardin d'agrément du Clos du Peyronnet (Référence du dossier : IA06002803). A l'exception de deux vases d'Anduze de Boisset (Référence du dossier : IM06002431), provenant probablement du parterre d'eau, on ignore la localisation exacte à Serre de la Madone des pièces aujourd'hui au Clos du Peyronnet.

Un décor mobilier recomposé

Au cours des années 1960, la plupart des oeuvres vendues ont été remplacées par des pièces similaires par monsieur Evelyn Bingham Baring. Il est fort probablement à l'origine de la mise en place de la statuaire actuelle du parterre d'eau (Vénus à la coquille, L'Eté, L'Automne) et de celle de l'oliveraie (David, Ange), ainsi que de la remise en état de la fontaine adossée de la cour d'honneur (réservoir et mascaron). On lui doit à coup sûr le décor du jardin japonais (lanterne japonaise, maquette de temple oriental), qui est sa propre création à Serre de la Madone, et l'ajout d'une lanterne japonaise pour orner le bassin de l'une des citernes dites barmes, localisées dans le bois de jardin.

Par la suite, les autorités responsables de la gestion du jardin ont poursuivit ce travail. C'est ainsi qu'au début du 21e siècle, de nouveaux vases d'Anduze sont commandés à la fabrique Le Chêne Vert, pour remplacer ceux initialement réalisés par Boisset.

Quelques-unes des oeuvres de l'époque de Lawrence Johnston ont cependant été préservées in situ à Serre de la Madone. On peut citer la plupart des fontaines adossées et leurs ornements, ainsi que les décors de la serre froide et de la serre chaude. Ces décors ont été étudiés dans les dossiers consacrés à ces serres (Références des dossiers : IA06004155, IA06004156).

Il est à noter que, tout comme les étiquettes de jardin retrouvées sur le site, la plus grande partie des meubles de jardin (bancs, chaises, fauteuils et tables) et des pots à plantes, aujourd'hui présents dans le jardin, n'ont pas été extensivement répertoriés lors de l'inventaire.

Très peu d'éléments présentant un caractère ornemental étaient présents sur le site avant les interventions réalisées par le major Lawrence Johnston. Il n'y avait initialement que quelques structures comportant des décors à motifs de volutes, réalisés avec des galets selon une technique apparentée aux calades provençales (pavements constitués de mosaïques de galets). Un petit réservoir rectangulaire, au bas de la propriété (actuelle cour d'entrée), ainsi qu'un ensemble comprenant un petit réservoir, un puits et une petite citerne (barme), localisé un peu plus haut (actuel jardin aride) en témoignent encore aujourd'hui. Ce sont toutefois ces modestes décors, probablement réalisés par des artisans amateurs au cours du 18e siècle, qui semblent avoir donné le ton pour l'ornementation du jardin d'agrément à partir de la fin des années 1920. Quelques rares photographies du début des années 1930 permettent de se faire une idée du mobilier du jardin d'acclimatation de Serre de la Madone, où la mise en place de sculptures et de pots à plantes (ces derniers de différentes provenances, mais principalement issus de la fabrique Boisset, puis ensuite de La Poterie Provençale) a été réalisée dans l'esprit du 18e siècle. Après le décès de Lawrence Johnston en 1958, une partie du mobilier d'origine a été vendue dès 1959 par Nancy Lindsay, la légataire du domaine. Quelques-unes de ces pièces se trouvent depuis dans le jardin d'agrément du Clos du Peyronnet (Référence du dossier : IA06002803). Au cours des années 1960, le nouveau propriétaire de Serre de la Madone, monsieur Evelyn Bingham Baring, a procédé à la mise en place d'éléments de décor orientalisant et a remplacé par des oeuvres similaires un certain nombre des sculptures précédemment vendues. Plus récemment, de nouveaux vases d'Anduze, réalisés par la fabrique Le Chêne Vert, sont venus remplacer les exemplaires disparus réalisés par Boisset.

  • Auteur(s)
    • Auteur :
      La Poterie Provençale (1920 - 2009)
      La Poterie Provençale

      La Poterie Provençale (Référence du dossier : IA06001583) a été créée à Biot par René Augé-Laribé en 1920, entre autres pour relancer la production des traditionnelles jarres à huile qui ont fait la notoriété de Biot. Ces jarres ont alors été principalement produites dans le but d'en faire des pots à plantes destinés à l'ornementation des jardins. En 1941, le céramiste Eloi Monod, précédemment ingénieur de la Manufacture de Sèvres, rejoint l'équipe. A la mort de René Augé-Laribé en 1947, c'est son fils Michel Augé-Laribé qui prend la direction de l'entreprise. Eloi Monod quitte la fabrique en 1956 pour aller fonder La Verrerie de Biot. La marque de la fabrique, estampée sur les pièces produites, à la particularité de ne comporter que le nom du lieu de production. Elle se présente comme deux chiffres 8 juxtaposés, allusion à une étymologie très fantaisiste du mot Biot : bi otto (c'est-à-dire deux 8). Dans les boucles des chiffres 8 sont inscrites les lettres B et I (boucles supérieures), O et T (boucles inférieures), formant ainsi le nom du lieu de production : BIOT. Différentes variantes de cette marque ont été apposées sur les productions de la fabrique, dont l'activité a pris fin en 2009. La société a définitivement été liquidée en janvier 2016.

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      fabrique, potier signature
    • Auteur :
      Boisset (fin 18e siècle - )
      Boisset

      L'usine de poterie Boisset, située à Anduze dans le Gard (30), est attestée dès la fin du 18e siècle. C'est la seule fabrique de pots à plantes en activité à cette époque à Anduze à avoir poursuivi sa production jusqu'à nos jours. Les pots à plantes réalisés sont connus sous l'appellation de vases d'Anduze. Dès l'origine, la fabrique bénéficie de son propre gisement d'argile, localisé sur son site de production au lieu-dit Labahou. Les plus anciens vases réalisés portent parfois des inscriptions manuscrites mentionnant le nom du potier. Cependant, une marque de fabrique, liée au lieu d'exécution, a très tôt été inscrite sur des écus intégrés au décor des vases produits : BOISSET A ANDUZE DEP[artemen]nt DU GARD. La production est aujourd'hui commercialisée sous la marque Les Enfants de Boisset. Depuis 2006, Boisset est labellisé Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV), label créé par la loi du 2 août 2005. Par ailleurs, avec l'entrée en vigueur de la loi du 17 mars 2014, la fabrication traditionnelle des vases d'Anduze est désormais protégée par une Indication Géographique (IG). Il est à noter que la morphologie et l'ornementation du vase d'Anduze, caractérisé par sa forme en cloche renversée et son décor de guirlandes, ont été fixées dès le 18e siècle.

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      fabrique, potier signature, attribution par travaux historiques
    • Auteur :
      Johnston Lawrence
      Johnston Lawrence

      Lawrence Johnston est un Américain né en 1871 à Paris où il passe son enfance. Il quitte la France à 23 ans pour faire des études à Cambridge en Angleterre et devient sujet britannique en 1900. Passionné par l'horticulture, sa mère lui offre en 1907 une ferme dans les Cotswolds qui deviendra le jardin d'Hidcote Manor. Il s'engage dans l'armée britannique pendant la Première Guerre mondiale où il finira avec le grade de major. Après le guerre, il décide de créer un jardin à Menton pour y acclimater les plantes qu'il ramenait de ses voyages en Asie ou en Afrique du sud. Ce sera le jardin de Serre de la Madone.

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      concepteur attribution par travaux historiques
    • Personnalité :
      Johnston Lawrence
      Johnston Lawrence

      Lawrence Johnston est un Américain né en 1871 à Paris où il passe son enfance. Il quitte la France à 23 ans pour faire des études à Cambridge en Angleterre et devient sujet britannique en 1900. Passionné par l'horticulture, sa mère lui offre en 1907 une ferme dans les Cotswolds qui deviendra le jardin d'Hidcote Manor. Il s'engage dans l'armée britannique pendant la Première Guerre mondiale où il finira avec le grade de major. Après le guerre, il décide de créer un jardin à Menton pour y acclimater les plantes qu'il ramenait de ses voyages en Asie ou en Afrique du sud. Ce sera le jardin de Serre de la Madone.

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      commanditaire, propriétaire, personnage célèbre attribution par travaux historiques
    • Auteur :
      Bingham Baring Evelyn
      Bingham Baring Evelyn

      Monsieur Evelyn Bingham Baring, de nationalité américaine, a été propriétaire du jardin d'agrément Serre de la Madone (Référence du dossier : IA06004168) de 1960 à 1967. Il y a créé un jardin japonais.

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      concepteur attribution par travaux historiques
    • Personnalité :
      Bingham Baring Evelyn
      Bingham Baring Evelyn

      Monsieur Evelyn Bingham Baring, de nationalité américaine, a été propriétaire du jardin d'agrément Serre de la Madone (Référence du dossier : IA06004168) de 1960 à 1967. Il y a créé un jardin japonais.

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      commanditaire, propriétaire attribution par travaux historiques
    • Auteur :
      Le Chêne Vert
      Le Chêne Vert

      La fabrique Le Chêne Vert, localisée à Anduze dans le Gard (30), est spécialisée dans la réalisation de pots à plantes connus sous l'appellation de vases d'Anduze.

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      fabrique, potier signature
  • Inscriptions & marques
    • inscription, français, incrusté, en relief, sur l'oeuvre
    • marque, français, en relief, sur l'oeuvre
    • marque liée au lieu d'exécution, français, en relief, sur l'oeuvre
    • inscription, monogramme, en relief, sur l'oeuvre
    • inscription, latin, sculpté, en creux, sur socle indépendant
  • Précisions inscription

    Inscription sur le belvédère de jardin.

    (lettres métalliques incrustées dans le sol en terre battue)

    Transcription : L'ATTENTE DANS CHAQUE BATTEMENT DU CŒUR A MON RENDEZ-VOUS SEMPITERNEL

    Inscriptions sur les pots à plantes.

    (inscriptions estampées)

    Les pots à plantes comportent, pour la plupart, des marques de fabrique liées au lieu d'exécution.

    Deux marques ont été répertoriées.

    La première, qui est la plus fréquente, est celle de la fabrique Le Chêne Vert : LE CHENE VERT / ANDUZE (en relief sur des médaillons circulaires).

    Par ailleurs, ces pots à plantes comportent le monogramme de Lawrence Johnston, repris sur les modèles réalisés par Boisset dans les années 1930 : LJ (en relief sur de petits médaillons circulaires).

    La seconde marque rencontrée est celle de La Poterie Provençale, principale fabrique des pots de Biot : BIOT (en relief sur un médaillon circulaire).

    Inscription sur le buste d'Auguste (bosquet dit Allée d'Auguste César).

    (inscription en latin, sculptée en creux, en caractères majuscules romains, au revers du socle du buste)

    Transcription : QVID QVID FECIMVS / EX ALTO VENIT

Bibliographie

  • BOTTIN, Frida, BOTTIN, Jean-Claude. Serre de la Madone. Enfant du Major Lawrence Johnston. Un jardin qui était oublié. Dans : Nice historique, N° 1, 1995, p. 36-43.

    p. 38.

Documents figurés

  • [Menton. Serre de la Madone. Parterre d'eau. Vue d'ensemble.] / Photographie, Jean Gilletta, vers 1930. Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont.

  • [Menton. Serre de la Madone. Parterre d'eau. Vue plongeante sur le bassin carré.] / Photographie, Jean Gilletta, vers 1930. Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont : GLT02532.

Annexes

  • Liste du mobilier du jardin Serre de la Madone
Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 2017
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Édifice
Jardin d'agrément Serre de la Madone

Jardin d'agrément Serre de la Madone

Commune : Menton
Lieu-dit : Val de Gorbio
Adresse : 74 route de Gorbio