Description

1. Situation

Cette maison est comprise dans l'alignement est de la Grand'rue, près de son extrémité sud.

Une impasse donne accès à la partie est de la maison.

2. Composition

La forme de la parcelle n'a pas changé depuis le cadastre napoléonien, elle est toujours rectangulaire, orientée est-ouest, avec une cour dallée au sud où se trouve un puits.

Cet édifice se compose de deux parties (A) et (B) reliées par une aile (C).

3. Matériaux

(A) : murs en maçonnerie de moellons enduits à l'ouest (enduit lisse abîmé). Encadrements de baies en pierre calcaire blanche à l'ouest, en calcaire coquillier jaune l'est.

(B) : mur ouest en appareil mixte : pierres de taille assisées en calcaire coquillier jaune jusqu'à hauteur du troisième niveau puis blocage.

Arcs et cordons également en calcaire coquillier, baies géminées en calcaire blanc.

Murs nord et est recouverts d'un enduit lisse sur plinthe en pierre de taille. Montants de la porte cochère en briques. Arcs intérieurs en calcaire coquillier jaune.

(C) : murs en maçonnerie de moellons, encadrements de baies en pierre calcaire coquillier jaune.

4. Structure

La maison comprend un corps de bâtiment principal (A) entre la rue et la cour, relié par une aile (C) bordant le côté nord de celle-ci à un bâtiment secondaire (B) entre la cour et l'impasse.

Chaque bâtiment possède deux étages carrés ru le rez-de-chaussée avec un étage de caves voûtées en berceau sous (C) et un étage à surcroît en (A).

L'unique escalier se trouve dans le bâtiment (A) entre la rue et la cour que l'on rejoint par un couloir.

Le mur ouest sur cour de (B) présente au premier étage une surépaisseur à hauteur des baies géminées murées.

5. Elévations extérieures

5.1. Elévation antérieure ouest de (A) : elle se compose de deux travées s'élevant sur quatre niveaux, avec deux oculi ovales au niveau des combles.

La porte occupant la travée de droite a un encadrement sculpté couronné par une corniche à modillons et frise bombée. Les fenêtres en arc segmentaire ont un appui mouluré, celle du premier niveau est protégée par des barreaux. Entre cette fenêtre et la porte on distingue la trace à demi effacée d'une enseigne peinte.

Le couronnement est constitué par deux rangs de génoise.

5.2. Elévation sur cour de (A) : elle s'étend également sur deux travées incomplètes et quatre niveaux, le dernier étant percé des mêmes oculi ovales qu'à l'ouest. On retrouve le même type de fenêtres à appui mouluré ; cette élévation est couronnée par des chevrons de bois.

5.3. Elévation sud de (C) : ses trois niveaux se divisent en deux travées et demie avec deux portes au premier niveau et des fenêtres en arc segmentaire à appui mouluré.

5.4. Elévation sur cour de (B) : elle atteint la hauteur de la toiture de (C) mais seuls les deux premiers niveaux ont des ouvertures.

On trouve au premier niveau deux portes rectangulaires inscrites dans un arc segmentaire muré. Celle de gauche a une menuiserie à panneaux géométriques en mauvais état.

Au deuxième niveau, au-dessus d'un cordon de pierre interrompu, on distingue la trace d'une fenêtre à deux baies jumelées, au linteau délardé en trilobe ; cette baie est partiellement murée.

L'appareil du mur présente une irrégularité due à des reprises à hauteur du troisième niveau.

5.5. Elévation nord de (B) : la travée unique qui s'élève sur trois niveaux comprend une porte cochère rectangulaire à linteau de bois et deux fenêtres dont la dernière est en partie murée.

5.6. Elévation est de (B) : elle n'a qu'une fenêtre au centre à hauteur du troisième niveau.

6. Couverture

En (A), charpente de bois à poutres de section ronde.

Couverture de tuiles creuses sur les trois corps de bâtiments dont les toitures sont en (A) à deux versants avec un pan plus court sur la cage d'escalier, en (B) à un versant incliné vers l'est, en (C), à un seul également orienté vers la cour.

7. Distribution intérieure

L'accès à la cave par un escalier en sous-sol venant de (A2) est condamné.

7.1. Rez-de-chaussée : à partir du vestibule (A1), s'ordonnent trois issues, l'une par un couloir vers la cour, la seconde vers une pièce (A2) éclairée sur la rue communiquant avec les pièces (C1) et (C2), enfin, vers l'escalier, face à la porte.

C'est un escalier rampe-sur-rampe à deux volées droites séparées par un repos, à retour à gauche.

La première volée a des marches en ciment avec nez-de-marche en bois, les suivantes sont recouvertes de carreaux de céramique et les dernières entre le deuxième étage les combles sont en pierre.

On pénètre dans les pièces du rez-de-chaussée de (B) par les deux portes de la cour ou par la porte cochère nord.

En (B1) apparaissent deux arcs en plein-cintre vers (C) et vers la cour ; une porte (murée) vers (B1) était pratiquée en (B2).

7.2. Premier étage : sur le premier palier on trouve une porte vers le nord communiquant avec (C) (non visité). (A) est partagé en deux pièces sur rue, avec une cheminée en (A4) dont la hotte est ornée de gypseries et, une troisième (A5) non visitée.

On atteint (B3) et (B4) en traversant (C).

7.3. Deuxième étage : en (A), s'étend une seule grande pièce sur (A3) et (A4) équipée d'une cheminée au même endroit et un réduit sur (A5) éclairé côté cour.

Le corps de bâtiment (C) est partagé en une série de pièces que longe un couloir côté cour éclairé par deux baies.

Ce couloir aboutit aux deux pièces de (B) dont le sol est plus bas de trois marches. Chacune de ces pièces a une fenêtre sur l'impasse.

7.4. Combles de (A) : Ils sont éclairés par des oculi ovales.

Synthèse

Cette maison est un exemple particulièrement clair de l'occupation classique d'une parcelle de taille moyenne, ici parfaitement rectangulaire, de près de 270 m². Ses dimensions (environ 11 m de largeur et 24 m de profondeur) ont en effet permis de disposer trois corps de bâtiments autour d'une cour : le corps de logis sur la rue, une annexe au fond et une aile de liaison entre les deux sur le côté nord de la cour.

Or, si nous avons un corps de logis et une aile que l'on peut dater du 18e siècle, la façade sur cour de l'annexe pourrait, elle, avoir été construite au 14e siècle. Le corps de logis pourrait également conserver des vestiges d'une disposition médiévale. Il semble à tout le moins que la parcelle n'a pas dû varier en dimensions, ni en occupation, depuis la période médiévale : la maison voisine au nord reste une limite, et, au sud, devait s'étendre une demeure dont maison de la place Abbé Béranger est le noyau.