Photographe au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1970 à 2006.
- inventaire topographique
- enquête thématique régionale, architecture militaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Var - Hyères
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Commune
Hyères
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Lieu-dit
Ile du Petit Langoustier
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Cadastre
1983
J2
146
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Dénominationsfort
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Appellationsfort du Petit Langoustier
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Dossier dont ce dossier est partie constituante
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Parties constituantes non étudiéesenceinte, ouvrage fortifié, édifice logistique, citerne
Construction et armement
Tour et Isle de Langoustier. [avant 1643]Construction attribuée à Richelieu : figure, à peu près dans son état actuel, dans l’atlas de Louis XIII, puis sur un document similaire, mais légèrement postérieur. Les plans successifs n'indiquent aucun changement notable jusqu'à nos jours, sauf pour les petits bâtiments de casernement, et quelques aménagements pour un poste de projecteur.
En 1810, le fort est armé de 6 canons de 36, 2 de 18 et 1 mortier de 12 pouces servis par 10 canonniers et 30 fantassins, alors qu'on estimait nécessaire 8 pièces de 36, 2 de 24, 2 de 18 et 2 mortiers avec 42 canonniers et 60 fantassins. A la suite des travaux de la commission de 1841, on le dote de 3 canons de 30, 2 obusiers de 22 cm, avec 25 hommes.
Cet armement restera en place jusque vers 1885, à la mise en service des batteries nouvelles de Repentance et de Giens. Le Petit Langoustier cesse alors d'être une batterie de côte.
Analyse architecturale
Situation
Vue aérienne prise du sud-ouest.Sur un îlot rocheux, détaché de la presqu'île du Langoustier (pointe Sainte-Anne) à l'extrémité ouest de l'île de Porquerolles, en face de l'île du Grand Ribaud, dont il est séparé par la Petite Passe, accès ouest de la rade d'Hyères, large de 1750 m.
A l’évidence, l'ouvrage a été créé pour contrôler la Petite Passe, en croisant ses feux avec ceux des ouvrages du Grand Ribaud.
Matériaux
Maçonnerie assez grossière de moellons pris sur place ou à Porquerolles, et enduite au mortier de chaux, dont la destruction par les embruns provoque régulièrement, dès le XVIIIe siècle, des demandes de fonds pour la réparation. Seules les portes principales et quelques points singuliers sont traités en pierre de taille blanche. On note aussi l'emploi de briques minces dans les entourages d'embrasures à canon des créneaux de fusillade et de la cheminée de la tour.
Ensemble en assez mauvais état, en particulier l'enceinte extérieure dont toute la partie ouest menace ruine par affouillement du parement par les embruns, avec ligne de fracture au niveau des allèges des créneaux de fusillade.
Enduits extérieurs à refaire sur la tour. Quelques appentis modernes (XXe siècle) tel celui accolé au pied nord-ouest de la tour, à démolir pour rétablir l'homogénéité de l'ouvrage. Evidemment, les difficultés d'accès, l'absence d'eau et d'énergie rendent aléatoire un réemploi fonctionnel pouvant justifier l'indispensable remise en état : peut-être le développement de la navigation de plaisance permettrait-il de trouver une solution.
Plan du Fort du Petit Langoustier. 1818-1822.L'ouvrage est essentiellement constitué :
- d'une tour à canon centrale
- d'une enceinte périphérique
- de quelques bâtiments.
La tour
La tour vue du sud.Cylindre, taluté sur les deux-tiers de la hauteur, d'un peu plus de 18 m de diamètre à la base et 10 m de haut environ. Extérieurement, un bandeau en pierre de taille en partie disparu souligne la jonction entre la base tronconique et le cylindre supérieur ; il correspond au deuxième niveau.
L'intérieur comporte 3 niveaux :
- un rez-de-chaussée voûté en coupole sphérique (diam. 9, 75 m environ - hauteur sous clé : 6 m) percé au sommet d'un oculus qui en a constitué longtemps le seul accès. Ce niveau était en partie occupé par une citerne, supprimée au XIXe siècle, et servait à l'origine de logement et de magasin. Deux galeries d'accès ont été ultérieurement percées dans les parois pour entrer de plain-pied dans le local.
Salle basse de la tour, vue intérieure prise vers le portail. Vue intérieure de la salle basse de la tour.
Etage supérieur de la tour, vue intérieure. A gauche, débouché du corridor d'entrée. Au centre, escalier d'accès au parapet d'infanterie. En bas : oeil de la voûte.- Un premier étage, à ciel ouvert, constituant la batterie primitive à 3 embrasures à canon, décalées à peu près de 90° et orientées, l'une, vers la Petite Passe, la seconde vers la calanque de la Maure et le cap Rousset, la troisième vers le fort du Grand Langoustier.
Dans l'épaisseur du mur (env. 3, 60 m à ce niveau) on trouve une cheminée avec, dans l'angle gauche, un four à pain. En plus, c'est à ce niveau qu'aboutit le couloir ascendant venant de la porte d'entrée de la tour, desservie par un escalier courbe plaqué contre le parement extérieur de l'ouvrage : à l'origine le palier extérieur était creux et couvert de madriers qu'on pouvait enlever, démasquant ainsi un "haha".
Au XVIIIe siècle, ce niveau a été en partie occupé par des bâtiments légers (logements et magasins) puis, au XXe siècle, le poste de commande et l'observatoire du projecteur.
- Couronnant le tout, un chemin de ronde desservant un parapet bas et mince mais que les documents du XVIIIe représentent haut de 1, 80 m et percé de créneaux de fusillade. Sur ce parapet était greffée une bretèche défendant l'entrée de la tour, encore visible, sur le grand atlas de 1818, et dont les corbeaux arasés se distinguent encore sur le parement extérieur. L'accès à ce niveau se fait par une volée d'escalier courbe, partant du débouché du corridor d'entrée et plaquée contre la paroi intérieure du deuxième niveau.
L'enceinte extérieure
Simple mur assez mince (environ 60 cm) se développant irrégulièrement autour de la tour en essayant de concilier les nécessités d'un flanquement sommaire avec les possibilités d'assise offertes par les irrégularités de l'îlot rocheux. Percé de créneaux de fusillade sur une partie du périmètre.
Le front nord-ouest - bordant la Petite Passe - a été aménagé en parapet d'artillerie à barbette, et comporte, à gauche, un saillant aménagé à époque récente en abri pour projecteur dont l'abri de repos se situait, en arrière, dans le rez-de-chaussée de la tour.
Le front de gorge (sud-est) est tracé en bonnet de prêtre avec entrée de l'ouvrage ménagée dans une des faces du redan : porte rectangulaire, surmontée d'une plate-bande à claveaux et encadrée de montants en grand appareil, le tout en pierre calcaire blanche.
Saillant ouest de l'enceinte vu du haut de la tour. Vue prise de la tour. Au premier plan, saillant est de l'enceinte.
Autres bâtiments
Situés dans l'enceinte, entre l'entrée et la tour, deux petits bâtiments sans étage constituaient le logement et les magasins de la garnison. Celui de droite, initialement, avait le long pan nord percé de créneaux de fusillade : il a été doublé symétriquement de telle sorte que le long pan est devenu le refend longitudinal. Ces bâtiments sont issus des reconstructions effectuées sous le premier Empire et ne présentent aucun intérêt architectural particulier.
A signaler également la citerne, cuve en maçonnerie, accolée au revers du parapet nord de l'enceinte et construite vraisemblablement au XIXe, lors de la destruction de la citerne de la tour.
Conclusion
Portail d'accès à l'emplacement de projecteur du saillant ouest.Ouvrage curieux et très intéressant, tant du point de vue du site que de celui de l'architecture militaire. La tour à canon cylindrique est, en son principe, complètement périmée dans la fortification à la fin du premier tiers du XVIIe siècle, sauf dans le cas particulier de la défense des côtes, et spécialement celui d'un îlot rocheux, compte tenu de la supériorité intrinsèque de l'artillerie à terre sur les vaisseaux, d'où la persistance justifiée de formes médiévales rappelant les donjons de Philippe Auguste.
Par ailleurs, l'analogie des dispositions (organisation des différents niveaux, diamètre, épaisseur des murs, accès par le deuxième niveau etc...) amène obligatoirement à constater l'étroite parenté de conception et de réalisation avec les autres ouvrages des îles, tant cylindriques (Estissac, Eminence avant sa destruction, Port Man) que pyramidaux (Grand Langoustier, Alycastre) mais aussi avec d'autres ouvrages régionaux, comme la tour de Balaguier ou, sous réserve d'étude plus poussée, la tour du Graillon et celle du Grand Ribaud. On semble donc en présence d'un véritable programme défensif intéressant plus que la rade d'Hyères, réalisé par un même ingénieur ou groupe d'ingénieurs (les Bonnefonds ?) en un laps de temps très court, compris entre 1633 et 1640 environ, et venant compléter les apports de François Ier, Henri II et Henri IV.
Le Petit Langoustier est donc, sans contestation, un élément représentatif et du plus haut intérêt (seule tour à canon cylindrique du XVIIe siècle resté intact dans les îles d'Hyères) d’une chaîne dont les extrémités et partie des autres maillons restent encore à trouver.
La construction du fort est attribuée à Richelieu puisqu'il figure dans les sources de l'époque (1ère moitié du 17e siècle). En dehors des petits bâtiments de casernement, aucun changement notable ne semble avoir été réalisé jusqu'à nos jours.
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Période(s)
- Principale : 1ère moitié 17e siècle
L'ouvrage est constitué d'une tour à canon centrale, d'une enceinte périphérique et de quelques bâtiments. La tour est cylindrique à base tronconique. Le rez-de-chaussée est voûté en coupole sphérique. L'étage est à ciel ouvert et constitue la batterie. Un chemin de ronde couronne le tout. L'accès se fait par une volée d'escalier courbe. L'enceinte est constitué par un simple mur maçonné. Le front de gorge est tracé en bonnet de prêtre avec l'entrée de l'ouvrage ménagée dans une des faces du redan. Deux bâtiments en rez-de-chaussée, à usage de logement et de magasin de la garnison, complètent l'intérieur. La citerne est une cuvette en maçonnerie.
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Murs
- pierre moellon
- moellon
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Planssystème tenaillé
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Étagesen rez-de-chaussée
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Couvrements
- coupole
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Couvertures
- terrasse
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Escaliers
- escalier dans-oeuvre : escalier droit en maçonnerie
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Statut de la propriétépropriété publique
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Éléments remarquablestour
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Protectionsinscrit MH, 1989/01/20
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Référence MH
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
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- (c) Ministère de la Défense
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Documents figurés
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Isle et fort de Langoustier. / Dessin à la plume. Dans : "Description générale et particulière des costes et isles de Provence". / Christophe Tassin, vers 1635, pl. 8. Bibliothèque Méjanes, Aix-en-Provence : Ms 703 (791) R 148.
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Tour et Isle de Langoustier. / Dessin, [avant 1643]. Service Historique de la Défense, Vincennes : Atlas de Louis XIII, T. 2, planche 61.
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Plan de l'Isle et du fort du Petit Langoustier. / Dessin, 1719, 40 x 27 cm. Service Historique de la Défense, Vincennes : Atlas des Places de Provence, ms 117.
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Plan du Grand et Petit Forts de Langoustier. Places du département de Toulon. / Dessin, 1775, 40 x 50 cm. Service Historique de la Défense, Vincennes : Atlas dit de Louis XV, Places du département de Toulon, feuille IV.
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Plan du Fort du Petit Langoustier. / Dessin, 1818-1822. Service Historique de la Défense, Vincennes : Atlas des Batteries de côte, volume Toulon et îles.
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Fort du Petit Langoustier, profil suivant CD, AB. / Dessin, 1818-1822. Service Historique de la Défense, Vincennes : Atlas des Batteries de côte, ms. 201.
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Camp de Louis XIV dit les Masures et fort du grand langoustier. / Dessin. 1818-1822, 97 x 62,5 cm. Service Historique de la Défense, Vincennes : Atlas des Batteries de côte, pl. 1, ms. 201.
Lieutenant-colonel du génie, docteur en histoire. Chargé de cours à l'École supérieure du génie de Versailles, Yvelines.
Expert en architecture militaire auprès de l'Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Réalise de 1986 à 1996 l’étude de l’architecture militaire (16e-20e siècles) de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur : départements des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence, partie des Alpes-Maritimes, ensemble des îles d’Hyères dans le Var.
Principales publications : La Muraille de France ou la ligne Maginot (1988)
Les derniers châteaux-forts, les prolongements de la fortification médiévale en France, 1634-1914 (1993)
La barrière de fer, l'architecture des forts du général Séré de Rivières, 1872-1914 (2000)
Lieutenant-colonel du génie, docteur en histoire. Chargé de cours à l'École supérieure du génie de Versailles, Yvelines.
Expert en architecture militaire auprès de l'Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Réalise de 1986 à 1996 l’étude de l’architecture militaire (16e-20e siècles) de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur : départements des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence, partie des Alpes-Maritimes, ensemble des îles d’Hyères dans le Var.
Principales publications : La Muraille de France ou la ligne Maginot (1988)
Les derniers châteaux-forts, les prolongements de la fortification médiévale en France, 1634-1914 (1993)
La barrière de fer, l'architecture des forts du général Séré de Rivières, 1872-1914 (2000)