La famille Guibert acquiert la bastide en 1613. Jean-Paul de Guibert au milieu du 17e siècle remplace l'ancienne demeure par une nouvelle construction. La bastide resta dans cette famille jusqu'aux années 1780, puis connut plusieurs propriétaires.
En 1823, Lazare Baudoin, fabricant de tuiles, en devient propriétaire. La propriété compte alors quatorze hectares et comprend une bergerie située assez loin de la bastide, une tèse, des vergers, oliviers, vignes et labour. Le domaine est divisé dès 1832 : ne restent alors plus que trois hectares au sud de l'actuel chemin de la Nerthe. Par la suite, le notaire Brun, propriétaire de 1833 à 1846, y accueille Nicolo Paganini en 1839, transforme la bastide en auberge pour une durée indéterminée (la fonction est attestée en 1845).
Puis le domaine est reconstitué et acquis conjointement par Théophile Périer et Emile Martin en 1851 qui élargissent son emprise de la traverse Mistral au Vallon des Riaux par des acquisitions successives. Leur arrivée est liée à la construction du chemin de fer. Des annexes sont construites ou reconstruites en 1858, 1859 : trois maisons, écurie et remise qui sont peut-être l'entrée sur le nouveau chemin de la Nerthe. Le jardin est aménagé avec la terrasse sur arcades, les rocailles. Une parcelle est vendue en 1860 à un architecte qui construit une maison de villégiature. La famille d'Emile Martin, maître des forges du Nivernais, conserve la partie ouest du domaine, de la bastide à la traverse Mistral. La bastide reste dans la même famille jusqu'en 1922.
Elle est transformée en hôtel en 1901. La bastide et le parc sont dévolus en 1902 à Emile Martin-Zédé et sa soeur Constance-Edith épouse Romazzotti, leurs frères et soeurs recevant d'autres lots, construits sur le parc initial : la partie sud de la maison est surélevée d'un second étage entre 1905 et 1912, et une véranda est ajoutée sur le côté est. Le cadastre fait état d'accroissement en 1904 et 1907. Dans cet hôtel séjournèrent des peintres. En 1924, l'hôtel devient maison de repos et le reste jusqu'aux années 1980 (?). Il a été divisé en copropriété dans les années 1990. Le jardin a été amputé des tennis sur lesquels ont été construits un petit lotissement de trois maisons jumelles dans les années 1950 (parcelles L167, L 174 à 178).
Ingénieur d'étude-chercheur au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1974 à 2015.