La chapelle Saint-Roch est pour la première fois mentionnée en 1500 à l’occasion de la fondation d’une chapellenie. Selon la tradition orale, elle fut construite pendant l’épidémie de peste en 1463 et dédiée à saint Roch, protecteur de la peste. Elle est mentionnée dans le procès-verbal des visites pastorales de 1695.
Au 18e siècle, elle apparaît sur la carte des frontières Est de la France ingénieurs militaires levée entre 1764 et 1778, ainsi que sur celle de Cassini levée en 1780, bordant l’axe principal reliant Saint-Paul à Tourettes-sur-Loup. Vendue comme bien national par l’administration du district le 8 février 1794 à Alexandre Delons, celui-ci la revendit le 28 juin 1808 aux sieurs François Alziary et Jean Roux, marguilliers de la Fabrique de Saint-Paul, sous condition que la chapelle reste à perpétuité consacrée au culte catholique. Sur le cadastre napoléonien levé en 1833, il est précisé que la chapelle appartient au culte.
Une importante campagne de travaux s’est vraisemblablement déroulée au 19e siècle, considérant le style de l'édifice. La construction primitive était sans doute constituée d'une travée unique (la deuxième), précédée d'un porche pour accueillir les visiteurs, comme cela s'observe pour plusieurs autres chapelles du village et des environs (chapelle Saint-Michel : IA06004342 ; chapelle Notre-Dame-de-la-Gardette : IA06004346). Les vestiges de ce porche sont visibles à travers les deux arcades en plein cintre des murs nord et sud de la nef, mais également à l’extérieur sur la façade nord. Les travaux du 19e siècle ont donc probablement consisté à intégrer ce porche dans l’édifice préexistant pour l’agrandir d’une travée, plus haute et plus large que celle du chœur. Ces arcades ont alors été comblées et remplacées par deux petites baies en brique. La façade principale reprend également des éléments en brique caractéristiques de cette époque : le portail, et, le clocher ajouré identique à celui de la chapelle Sainte-Claire (référence du dossier : IA06004343), lui-même installé dans la seconde moitié du 19e siècle. Une photo prise dans les années 1970 montre les chaînes d’angle harpées en pierres de tailles calcaires.
L’édifice était décoré d’un tableau représentant saint Sébastien, saint Roch et saint Charles, signalé par monseigneur Godeau lors d'une visite pastorale en 1667, et encore en place en 1970 (il ne s'y trouve plus aujourd’hui). Le retable et le tabernacle étaient en bois doré rehaussé de vert. Six chandeliers de même style existaient mais ont été dérobés dans les années 1960, ainsi que la cloche. Celle-ci a été remplacée mais elle n’est installée qu’à l’occasion de la saint Roch le 16 août, où une messe est toujours célébrée en l'honneur du saint thaumaturge.
Historienne de Saint-Paul-de-Vence. A ce titre, elle a participé, dans les années 1970, au pré-inventaire de la commune de Saint-Paule-de-Vence.