Dossier d’œuvre architecture IA06004347 | Réalisé par ;
Faure Jeanne (Enquêteur)
Faure Jeanne

Historienne de Saint-Paul-de-Vence. A ce titre, elle a participé, dans les années 1970, au pré-inventaire de la commune de Saint-Paule-de-Vence.

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  • inventaire topographique
Chapelle Saint-Roch
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) SIVOM Pays de Vence
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de Vence
  • Commune Saint-Paul-de-Vence
  • Lieu-dit les Salettes
  • Adresse 1 119 route de La Colle
  • Cadastre 1833 A 127  ; 2022 AV 62

La chapelle Saint-Roch est pour la première fois mentionnée en 1500 à l’occasion de la fondation d’une chapellenie. Selon la tradition orale, elle fut construite pendant l’épidémie de peste en 1463 et dédiée à saint Roch, protecteur de la peste. Elle est mentionnée dans le procès-verbal des visites pastorales de 1695.

Au 18e siècle, elle apparaît sur la carte des frontières Est de la France ingénieurs militaires levée entre 1764 et 1778, ainsi que sur celle de Cassini levée en 1780, bordant l’axe principal reliant Saint-Paul à Tourettes-sur-Loup. Vendue comme bien national par l’administration du district le 8 février 1794 à Alexandre Delons, celui-ci la revendit le 28 juin 1808 aux sieurs François Alziary et Jean Roux, marguilliers de la Fabrique de Saint-Paul, sous condition que la chapelle reste à perpétuité consacrée au culte catholique. Sur le cadastre napoléonien levé en 1833, il est précisé que la chapelle appartient au culte.

Une importante campagne de travaux s’est vraisemblablement déroulée au 19e siècle, considérant le style de l'édifice. La construction primitive était sans doute constituée d'une travée unique (la deuxième), précédée d'un porche pour accueillir les visiteurs, comme cela s'observe pour plusieurs autres chapelles du village et des environs (chapelle Saint-Michel : IA06004342 ; chapelle Notre-Dame-de-la-Gardette : IA06004346). Les vestiges de ce porche sont visibles à travers les deux arcades en plein cintre des murs nord et sud de la nef, mais également à l’extérieur sur la façade nord. Les travaux du 19e siècle ont donc probablement consisté à intégrer ce porche dans l’édifice préexistant pour l’agrandir d’une travée, plus haute et plus large que celle du chœur. Ces arcades ont alors été comblées et remplacées par deux petites baies en brique. La façade principale reprend également des éléments en brique caractéristiques de cette époque : le portail, et, le clocher ajouré identique à celui de la chapelle Sainte-Claire (référence du dossier : IA06004343), lui-même installé dans la seconde moitié du 19e siècle. Une photo prise dans les années 1970 montre les chaînes d’angle harpées en pierres de tailles calcaires.

L’édifice était décoré d’un tableau représentant saint Sébastien, saint Roch et saint Charles, signalé par monseigneur Godeau lors d'une visite pastorale en 1667, et encore en place en 1970 (il ne s'y trouve plus aujourd’hui). Le retable et le tabernacle étaient en bois doré rehaussé de vert. Six chandeliers de même style existaient mais ont été dérobés dans les années 1960, ainsi que la cloche. Celle-ci a été remplacée mais elle n’est installée qu’à l’occasion de la saint Roch le 16 août, où une messe est toujours célébrée en l'honneur du saint thaumaturge.

  • Période(s)
    • Principale : 15e siècle
    • Secondaire : 19e siècle

Cette chapelle a été édifiée au nord d’un ancien chemin muletier aujourd’hui abandonné. Accessible par un escalier depuis la route principale passant au nord de la chapelle, cette dernière se situe en position perchée, à flan de ravin pour sa partie nord. Elle présente un plan rectangulaire à chevet plat tourné vers l’ouest et s’élève sur un niveau. Sa superficie est de 40 mètres carrés.

Elle est construite en maçonnerie de moellons calcaires et couverte d’un enduit lisse jaune orangé. Une photo prise en 1970 montre que les chaînes d’angle de la façade principale à l’est sont en pierres de taille calcaire et harpées. Ses encadrements sont en briques pleines, comme son clocher.

La façade principale sur le mur pignon oriental est composée d’un grand portail en briques couvert d’un arc en plein cintre, avec la clé saillante, retombant sur des impostes moulurées. Le portail est fermé par une grille en fer forgé portant la lettre R au tympan, probablement en référence à saint Roch. Un clocher ajouré en briques avec un couvrement cimenté domine cette façade. Une croix en fer forgé a été fichée au sommet. Deux baies en briques couvertes d’un arc segmentaire ont été percées sur les élévations nord et sud. Au nord, les traces d’une ancienne arcade obstruée sont visibles. La chapelle possède une toiture à longs pans couverte de tuiles creuses. Les avant-toits sont bordés d’un rang de génoises, tandis que les saillies de rive sont constituées d’un simple débord de tuiles.

À l’intérieur, la chapelle se compose d’un vaisseau unique de deux travées. La première accueille la nef couverte d’une voûte d’arêtes quadripartite. Les deux anciennes arcades en plein cintre sont visibles sur les parois nord et sud. Elles étaient probablement autrefois ouvertes avec un mur-bahut en partie basse, permettant aux visiteurs de s’asseoir. Deux baies en briques éclairent cet espace, avec feuillure à l’intérieur. La deuxième travée dédiée au chœur correspond probablement à l’édifice primitif. Plus étroite et moins haute que la nef, elle présente un fond plat et est couverte d’une voûte en berceau surbaissée. Deux marches permettent d’accéder à l’autel en plâtre. Une croix d’autel y a été installée. Les murs sont peints en orange, la voûte d’ogive en bleue. Le sol est pavé de carreaux de terre cuite (localement désignés comme des feuillets).

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
    • calcaire pierre de taille enduit
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • voûte en berceau segmentaire
    • voûte d'arêtes
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Typologies
  • Techniques
    • ferronnerie
  • Représentations
    • Sacré Coeur
  • Précision représentations

    La croix en fer forgée installée sur le clocher est décorée d’entrelacs et porte le Sacré Cœur à l’intersection de ses bras, encadré par des rayons.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • Pouillé du diocèse de Vence, 1492-1553. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : G 1360.

    Première mention de la chapelle lors de la fondation d’une chapellenie en 1500.
  • Procès-verbaux des visites pastorales de Mgr. Balthazar de Cabanes de Viens, évêque de Vence (1695). Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : G 1249.

Bibliographie

  • BONIFACE, Léonce. La vente des biens nationaux dans le district de Saint-Paul-du-Var. Draguignan : Société d'études scientifiques et archéologiques de Draguignan, 1943, 117 p.

    p. 55.
  • FAURE, Jeanne. Saint-Paul-de-Vence, ville royale. Cagnes-sur-Mer : Imprimerie Zimmermann, 1970.

    p. 233 : Acte de vente d'Alexandre Delons aux sieurs François Alziary et Jean Roux le 28 juin 1808, effectué par le notaire P. Gardenquy. Cet acte est conservé dans un fonds d'archives privées consulté par Jeanne Faure aux archives départementales des Alpes-Maritimes. Cependant, la côte du document d’appui primaire a été modifiée depuis et celui-ci n’est plus consultable en l’état.

Documents figurés

  • Cartes des frontières Est de la France, de Colmars à Marseille. / Dessin à l'encre sur papier, par Jean Bourcet de La Saigne et Jean-Claude Eléonore Le Michaud d'Arçon, 1764-1778. Echelle 1/14000e. Cartothèque de l’Institut Géographique National, Saint-Mandé : CH 194 à 197.

    Détail de la feuille 194-8 : village de Saint-Paul-de-Vence.
  • Carte de France dite carte de Cassini. / Dessin à l'encre par César-François Cassini de Thury, seconde moitié du 18e siècle. Bibliothèque nationale de France, Paris.

    Feuille n°169, 1780 : Saint-Paul.
  • Plan cadastral de la commune de Saint-Paul-de-Vence, 1833. / Dessin à l’encre sur papier, par Me Fouque Léandre, 2 juillet 1833. Echelle 1/1250e. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 25FI 128/1/B.

    Section A, parcelle 127.
  • Saint-Paul/ Chapelle Saint-Roch / Photographie par Jeanne Faure, en 1970. Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Direction de la Culture, Service Inventaire et Patrimoine, Marseille : non côté.

  • Saint-Paul/ Chapelle Saint-Roch [autel]. / Photographie par Jeanne Faure, en 1970. Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Direction de la Culture, Service Inventaire et Patrimoine, Marseille : non côté.

Date d'enquête 2022 ; Date(s) de rédaction 2022
(c) SIVOM Pays de Vence
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Faure Jeanne
Faure Jeanne

Historienne de Saint-Paul-de-Vence. A ce titre, elle a participé, dans les années 1970, au pré-inventaire de la commune de Saint-Paule-de-Vence.

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