Dossier d’œuvre architecture IA06004342 | Réalisé par ;
Faure Jeanne (Enquêteur)
Faure Jeanne

Historienne de Saint-Paul-de-Vence. A ce titre, elle a participé, dans les années 1970, au pré-inventaire de la commune de Saint-Paule-de-Vence.

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  • inventaire topographique
Chapelle Saint-Michel
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) SIVOM Pays de Vence
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de Vence
  • Commune Saint-Paul-de-Vence
  • Adresse 1 courtine Saint-Michel
  • Cadastre 1833 D 513  ; 2022 AS 84

La chapelle Saint-Michel est pour la première fois mentionnée le 5 septembre 1356 à l’occasion de la réunion des « probes hommes », délégués de l’université des habitants de Saint-Paul et coseigneurs, pour élaborer les règlements municipaux définissant les règlements de police de la ville, les peines municipales et les limitations du « défens » du terroir. Au 16e siècle, la chapelle était probablement plus vaste, comme le suggère l’existence de nombreuses chapellenies en son sein : saint Christophe fondée le 17 janvier 1500 ; l’autel des saints Cosme et Damien de l’église Saint-Michel mentionné le 10 octobre 1503 ; la chapellenie de sainte Catherine mentionnée en 1511 ; celle de Notre-Dame de Consolation le 13 août 1534 ; celle de saint Nicolas le 5 novembre 1550 ; enfin, le 31 octobre 1578, une chapellenie de saint Christophe est fondée dans l’église Saint-Michel extra muros et une chapellenie pour sainte Catherine dans l’église. L’importance de l’édifice se traduit aussi par sa désignation d’ancienne paroisse par son recteur Monseigneur Audin Garidelli, évêque de Vence réfugié à Saint-Paul pendant les troubles de la Ligue.

Les visites pastorales de 1695 et 1699 mentionnent la chapelle et son mobilier, notamment la toile du maître-autel représentant saint Michel combattant le dragon (disparue). Le plan de Niquet, levé en 1705, offre la première représentation de l'édifice avec sa configuration actuelle. Pourtant, une demi-siècle plus tard, elle n'est pas figurée sur la carte des ingénieurs militaires des frontières Est de la France levée entre 1764 et 1778 (seul l’enclos du cimetière est esquissé), ni sur la carte de Cassini levée en 1780. En outre, elle ne fait pas partie des biens saisis à la Révolution. La chapelle a pu être abandonnée ou réutilisée à d'autres fin pendant cette période. Au 19e siècle, le culte y est de nouveau rétabli. La chapelle apparaît sur le cadastre napoléonien levé en 1833. Elle appartient au culte, comme le cimetière l’entourant.

Depuis le 20 février 1945, la chapelle Saint-Michel est protégée au titre des Monuments historiques par extension du classement des remparts et du cimetière avoisinant, au sein duquel elle se situe.

Une tradition rapportée par Jeanne Faure en 1970 mentionne qu’une messe pour les défunts de la paroisse avait lieu chaque semaine dans cette chapelle. Aujourd’hui, une seule messe y est encore célébrée annuellement à la Toussaint.

  • Période(s)
    • Principale : Fin du Moyen Age

La chapelle Saint-Michel a été construite au sud du village, à l’extrémité de l’enclos primitif du cimetière, parallèlement à la pente. Elle présente un plan rectangulaire avec un chevet plat et est précédée d’un porche au nord. Sa superficie est de 80 mètres carrés. Elle est construite sur un seul niveau avec un soubassement très haut au sud pour rattraper l’importante déclivité du terrain.

Sa maçonnerie est en moellons calcaires, de même pour les chaînes d’angle où les pierres sont légèrement équarries. L’ensemble est recouvert d’un enduit rustique. L’accès à l’intérieur s’effectue par une porte au centre de la façade principale au nord. Elle est façonnée au mortier et couverte d’un arc en plein cintre avec les piédroits moins larges que l’ampleur de l’arc, rappelant les églises à façades ouvertes caractéristiques de la région, avec plusieurs modèles comparables à Saint-Paul-de-Vence (chapelle Sainte-Claire : IA06004343 ; chapelle Saint-Charles-et-Saint-Claude : IA06004344 ; chapelle Notre-Dame-de-la-Gardette : IA06004346). Une grille en fer forgé ferme l’entrée. Deux baies façonnées au mortier et couvertes d’un arc déprimé sont percées de part et d’autre de la porte. Les façades sud, est et ouest sont aveugles. L’élévation ouest présente cependant les traces d’une ancienne arcade en anse de panier en brique sur la moitié nord de la façade qui suggèrent l’existence probable d’un ancien porche englobé dans la chapelle avec une précédente entrée sur cette élévation. L’édifice est couvert d’une toiture à longs pans en tuiles creuses avec les avant-toits pourvus d’un rang de génoises et les saillies de rive constituées du simple débord de toiture.

Le porche, moins haut que la chapelle, est accolé au nord de celle-ci. Il est ouvert au nord par une arcade en plein cintre dans le prolongement de l’entrée de la chapelle. L’arc est réceptionné par des corbeaux monolithes en pierre calcaire profilés en quart-de-rond. Les murs est et ouest sont évidés au niveau supérieur, ne laissant de part et d'autre du porche qu’un mur-bahut en partie basse, en moellons calcaires, auquel a été accolée, du côté intérieur, une banquette maçonnée pour l’accueil des voyageurs. Le sol est pavé d'une calade en galets ménageant un motif de croix devant l’entrée de la chapelle. Le porche est couvert d’une charpente dont les pannes pénètrent la façade principale de l’édifice. La toiture à longs pans est couverte de tuiles creuses.

A l’intérieur, la chapelle présente deux travées voûtées en berceau plein-cintre séparées par un arc doubleau retombant sur des pilastres moulurés, avec deux lunettes en pénétration dans le chœur. Les murs oriental et occidental sont couronnés d’une corniche moulurée. Les murs sont peints en blancs. Le sol est couvert de carreaux de marbre blanc avec des cabochons noirs.

Quelques objets mobiliers ont été relevés dans la chapelle : l’autel est surmonté d'un retable en bois avec une peinture du Christ bénissant (à l’origine, la chapelle était décorée d’une toile représentant saint Michel terrassant le dragon) ; deux toiles ornent les murs est (une Vierge à l’Enfant) et ouest (une Crucifixion) ; deux statues polychromes sont déposées à côté de l'autel (dont une de la Vierge) ; enfin, sous le porche se trouve une urne funéraire reposant sur un fût de colonne.

  • Murs
    • calcaire moellon sans chaîne en pierre de taille enduit
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Typologies
    chapelle à façade ouverte (1er quart 19e siècle)
  • Techniques
    • ferronnerie
  • Représentations
    • épée, dragon
  • Précision représentations

    La partie sommitale de la grille en fer forgé de l'entrée de la chapelle est ornée de deux épées croisées à lame flammée dont les pointes écrasent la tête et la queue d'un dragon.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    classé MH, 1945/02/20
  • Précisions sur la protection

    Remparts et cimetière avoisinant (la chapelle est incluse dans le cimetière).

  • Référence MH

Documents d'archives

  • Statuts communaux de Saint-Paul, réglements de police de la ville, peines municipales, limitation des deffens du territoire (1356). Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : E 004 003 BB 3.

    Première mention de la chapelle Saint-Michel proche du cimetière.
  • Pouillé du diocèse de Vence, 1492-1553. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : G 1360.

    Mentions de plusieurs chapellenies au 16e siècle.
  • Procès-verbaux des visites pastorales de Mgr. Balthazar de Cabanes de Viens, évêque de Vence (1695). Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : G 1249.

  • Procès-verbaux des visites pastorales de Mgr François de Berton de Crillon, évêque de Vence (1699). Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : G 1251.

    Mention du tableau de saint Michel terrassant le dragon dans la chapelle Saint-Michel.

Documents figurés

  • Plan / de St / Paul en l’état qu’il est / fait à Narbonne le 11 Janvier 1705 / Niquet. / Dessin par Niquet, 11 janvier 1705. Échelle 1/100e. Archives communales, Saint-Paul-de-Vence : non coté.

    La chapelle figure sur le plan.
  • Plan cadastral de la commune de Saint-Paul-de-Vence, 1833. / Dessin à l’encre sur papier, par Me Fouque Léandre, 2 juillet 1833. Echelle 1/1250e. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 25FI 128/1/B.

    Section D, parcelle 513.
  • [Chapelle Saint-Michel]. / Aquarelle par Marthe Larchet, vers 1930. Collection particulière.

Date d'enquête 2022 ; Date(s) de rédaction 2022
(c) SIVOM Pays de Vence
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Faure Jeanne
Faure Jeanne

Historienne de Saint-Paul-de-Vence. A ce titre, elle a participé, dans les années 1970, au pré-inventaire de la commune de Saint-Paule-de-Vence.

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