Dossier d’œuvre architecture IA06004279 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Maison, puis entrepôt agricole, actuellement maison
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) SIVOM Pays de Vence
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de Vence
  • Commune Saint-Paul-de-Vence
  • Adresse 2 bis rue de l'Allée
  • Cadastre 1833 B 123  ; 2022 AY 51
  • Dénominations
    maison, entrepôt agricole
  • Parties constituantes non étudiées
    étable, séchoir, pigeonnier

Commentaire historique

Cette maison, située à l’ouest de la tour seigneuriale de Saint-Paul, est probablement la plus ancienne de son îlot (les deux maisons mitoyennes se sont appuyées sur ses chaînes d’angle).

Vue aérienne du bourg de Saint-Paul-de-Vence prise de l'ouest avec la maison étudiée au centre de l'îlot au premier plan.Vue aérienne du bourg de Saint-Paul-de-Vence prise de l'ouest avec la maison étudiée au centre de l'îlot au premier plan.

Elle présente des éléments de la fin du Moyen Age, voire du début du 16e siècle, comme son encadrement de porte à linteau sur coussinets sculptés (la modénature chanfreinée des piédroits semble avoir été retaillée plus tardivement). Un décor comparable daté de 1504 a été relevé à Thorame-Basse dans les Alpes-de-Hautes Provence (référence du dossier : IA04002996).

Plusieurs éléments attestent de remaniements successifs : la porte en menuiserie a dû être installée entre la fin du 17e siècle et le début du 18e siècle ; l’encadrement de la porte de l’étable à l’est ne semble pas antérieur à la seconde moitié du 18e siècle ; enfin, la plupart des ouvertures ont été modifiées à différentes époques. Plusieurs d'entre elles présentent des éléments de remploi en pierre de taille chanfreinés, probablement en remplacement d’anciennes baies. L'ancien séchoir au dernier niveau de l’élévation a été partiellement obstrué en deux phases : la première consista à réduire la baie seulement au-dessous du larmier de lauzes en intégrant celui-ci à la façade, tandis que lors de la seconde, la partie supérieure au larmier fut comblée, ne laissant qu'un petit jour façonné. Une terrasse en tropézienne a été aménagée derrière cette partie, peut-être lors de cette nouvelle phase de travaux.

En 1833, le cadastre napoléonien précise que le bâtiment n’est utilisé qu’en tant qu’entrepôt agricole avec une étable en partie basse. A cette époque, il appartient à Giraud Hiacinthe. Cette fonction perdure tout au long du 19e siècle. Ce n’est qu’à partir de 1911 que l'édifice retrouve sa fonction de logis, qu'il occupe toujours actuellement.

Plan de masse et de situation d'après le cadastre de 1833 (section B, parcelle 123).Plan de masse et de situation d'après le cadastre de 1833 (section B, parcelle 123).

Analyse architecturale

La maison se situe dans la partie nord du bourg intra-muros, en face de la chapelle des pénitents blancs. Implantée perpendiculairement à la pente, elle est traversante d’est en ouest et mitoyenne sur ses faces nord et sud. Elle est bordée à l’ouest par la rue dite Montée-de-la-Castre, à l’est par la rue de l’Allée. Elle s’élève sur quatre niveaux à l’est et trois à l’ouest avec un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et un étage de comble. Elle est construite en maçonnerie de moellons calcaires avec des reprises de maçonnerie présentant des inclusions de galets et de briques. Ses chaînes d’angle sont en moellons équarris. L’enduit, à pierres vues, a été partiellement couvert à l'exception des deux derniers niveaux de l’élévation est.

Vue de situation prise de l'ouest. La maison étudiée se situe au centre de la deuxième rangée de maisons.  Vue de situation prise de l'ouest. La maison étudiée se situe au centre de la deuxième rangée de maisons.

Elévation ouest.Elévation ouest.Elévation est. Vue d'ensemble prise du sud. Elévation est. Vue d'ensemble prise du sud.

Les encadrements des baies, souvent en pierre de taille, présentent une grande variété de formes et de dimensions. A l’ouest, la porte du logis est couverte d’un linteau sur coussinets sculptés, représentant chacun un visage. Les piédroits sont moulurés de chanfreins avec des congés en partie haute.

Elévation ouest, premier niveau. Porte du logis.Elévation ouest, premier niveau. Porte du logis.

Elévation ouest, premier niveau. Porte du logis, piédroit sud avec le coussinet orné d'une tête sculptée. Elévation ouest, premier niveau. Porte du logis, piédroit sud avec le coussinet orné d'une tête sculptée. Elévation ouest, premier niveau. Porte du logis, piédroit nord avec le coussinet orné d'une tête sculptée. Elévation ouest, premier niveau. Porte du logis, piédroit nord avec le coussinet orné d'une tête sculptée.

La baie du troisième niveau est encadrée de pierres de taille calcaires chanfreinées, mais les congés des piédroits ne sont pas à la même hauteur ce qui semble indiquer qu'il s'agit d'un élément de remploi.

Elévation ouest, troisième niveau. Baie avec éléments lapidaires en remploi. Elévation ouest, troisième niveau. Baie avec éléments lapidaires en remploi.

Au premier niveau de l’élévation est, la porte agricole est couverte d’un arc segmentaire. Deux jours éclairent l’étable, celui au sud est façonné au mortier, celui au nord est encadré de blocs en pierre de taille monolithe avec l’arête supérieure chanfreinée.

Elévation est, premier niveau. Ancienne étable. Elévation est, premier niveau. Ancienne étable. Elévation est, premier niveau. Jour de l'étable.Elévation est, premier niveau. Jour de l'étable.

Les trois niveaux supérieurs sont chacun ajourés de deux baies. Au deuxième niveau, la fenêtre sud est encadrée de briques et couverte d’un linteau monoxyle, tandis que celle à l’est est constituée d’éléments lapidaires vraisemblablement de remploi avec les arêtes chanfreinées et l’appui de la baie moulurée d’un tore. Au troisième niveau, la fenêtre méridionale est façonnée au mortier, celle au nord est construite en moellons et couverte d’un linteau monoxyle. Cette ouverture a été étendue vers le bas pour être transformée en porte-fenêtre ouvrant sur un balcon moderne.

Elévation est, deuxième, troisième et quatrième niveaux.Elévation est, deuxième, troisième et quatrième niveaux.

Au quatrième niveau, la baie la plus au sud, façonnée au mortier, remplace une ouverture initialement beaucoup plus large, visible dans la maçonnerie, qui prenait appui sous le larmier de lauzes calcaires encore en place. Cette ouverture modifiée indique vraisemblablement la présence d'un ancien séchoir à ce niveau. La deuxième baie est encadrée de blocs monolithes chanfreinés. Enfin, trois trous de pigeonniers ont été percés au nord.

Elévation est, troisième et quatrième niveaux. Baie de logis soulignée de deux corbeaux monolithes et ancien séchoir en partie obstrué.Elévation est, troisième et quatrième niveaux. Baie de logis soulignée de deux corbeaux monolithes et ancien séchoir en partie obstrué.

La particularité de ces deux élévations réside dans l’installation de quatre paires de corbeaux monolithes sous certaines baies. Ils pourraient être contemporains de la construction de la maison puisqu’aucune trace de reprise n’est lisible. L’éloignement entre chaque corbeau semble varier selon la taille de la baie qu’ils soulignent. L’hypothèse d’une installation en avant du mur soutenue par ces corbeaux, tel un oriel ou un moucharabié, pourrait être envisagée et expliquerait la modification des baies, qui intervint probablement lorsque ces éléments furent retirés. Les corbeaux situés sous le pigeonnier auraient pu servir, dans une même logique, à soutenir une baie d’envol et de reposoir pour les oiseaux.

Elévation est, quatrième niveau. Corbeaux en pierre calcaire sous un ancien pigeonnier.Elévation est, quatrième niveau. Corbeaux en pierre calcaire sous un ancien pigeonnier.

Au sommet de l’élévation, les avant-toits présentent deux rangs de génoises tandis que des débords de tuiles bordent les saillies de rive. La toiture, à longs pans, est couverte de tuiles creuses. Une terrasse en tropézienne a été aménagée dans la partie sud-est du pan est du toit.

La distribution intérieure n’est pas connue car il n’a pas été possible de visiter la maison lors de l’enquête, mais la disposition de la maison suppose l’existence d’un escalier dans-œuvre desservant au moins les deux derniers étages. Les fonctions de chaque niveau sont lisibles depuis l’extérieur : l’étage de soubassement était dédié à l’étable, le rez-de-chaussée surélevé et l’étage carré étaient occupés par le logis, enfin, le dernier niveau était réservé au séchoir et au pigeonnier avec possiblement, une partie de logis côté ouest.

Cette maison a pu être construite à la fin du Moyen Age, voire au début du 16e siècle. Ses ouvertures variées attestent de remaniements successifs. En 1833, le cadastre napoléonien précise que le bâtiment n’est utilisé qu’en tant qu’entrepôt agricole avec une étable en partie basse. Ce n’est qu’à partir de 1911 que l'édifice retrouve sa fonction de logis, qu'il occupe toujours actuellement.

  • Période(s)
    • Principale : Fin du Moyen Age, 1ère moitié 16e siècle , (incertitude)
    • Secondaire : Temps modernes

La maison s’élève sur quatre niveaux à l’est et trois à l’ouest avec un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et un étage de comble. Elle est construite en maçonnerie de moellons calcaires avec des reprises de maçonnerie présentant des inclusions de galets et de briques. Ses chaînes d’angle sont en moellons équarris. L’enduit, à pierres vues, a été partiellement couvert. La toiture, à longs pans, est couverte de tuiles creuses. Une terrasse en tropézienne a été aménagée dans la partie sud-est du pan est du toit. La disposition de la maison suppose l’existence d’un escalier dans-œuvre desservant au moins les deux derniers étages.

  • Murs
    • calcaire moellon sans chaîne en pierre de taille enduit
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
  • Couvertures
    • terrasse toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre
  • Typologies
    A3a : maison avec parties agricoles en parties basses et hautes
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • portrait
  • Précision représentations

    Deux têtes humaines ont été sculptées sur chaque coussinet sous le linteau de la porte du logis de la façade ouest.

  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • Matrice cadastrale des propriétés foncières de la commune de Saint-Paul de Vence, 1837-1913. / Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 03P_1315 /16.

    Folios 227, 657 et 815.
  • Matrice cadastrale des propriétés bâties de la commune de Saint-Paul de Vence, 1911-1933. / Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 03P_1320.

    Folio 67.

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Saint-Paul-de-Vence, 1833. / Dessin à l’encre sur papier, par Me Fouque Léandre, 2 juillet 1833. Echelle 1/1250e. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 25FI 128/1/B.

    Section B, parcelle 123.
Date d'enquête 2022 ; Date(s) de rédaction 2022
(c) SIVOM Pays de Vence
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