Dossier d’œuvre architecture IA06000108 | Réalisé par
Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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Milliet-Mondon Camille
Milliet-Mondon Camille

Diplômée des Beaux-Arts et Docteur en Ethno-architecture, Camille MILLIET-MONDON est l'auteur de divers ouvrages et articles sur l'habitat, l'architecture et le patrimoine. A partir de 1983, elle mène des recherches sur l'architecture de villégiature de la Côte d'Azur et étudie plus particulièrement  le riche patrimoine architectural XIX° et XX° siècles de Cannes. Elle a réalisé pour le service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur l'inventaire du patrimoine de villégiature de Cannes de 1987 à 1994.

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  • recensement du patrimoine balnéaire
hôtel de voyageurs dit Grand Hôtel de Super-Cannes et restaurant dit auberge de Super-Cannes, puis restaurant Le Constellation
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Archives communales, Cannes

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Cannes centre - Cannes
  • Commune Cannes
  • Adresse 11 avenue Fontanel , 4, 6 avenue de la Gare-du-Funiculaire
  • Cadastre 1981 DK 760
  • Dénominations
    hôtel de voyageurs, restaurant
  • Appellations
    Grand Hôtel de Super-Cannes, auberge de Super-Cannes, restaurant Le Constellation
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

En 1925 la Société Immobilière de Paris et du Littoral prévoit la construction d'un hôtel de 200 à 300 chambres, pour un prix de revient évalué de 20 000 à 25 000 francs par chambre, desservi par un funiculaire (IA06000602), à côté de l'Observatoire de la Californie (IA06000675), à 232 m d'altitude, sur le lot 99 du lotissement de Super Cannes. Elle s'adresse aux architectes Edouard Niermans et son fils Jean en 1925. Le projet n'aboutit pas du fait du décès d'Edouard Niermans en 1928.

En 1939 l'architecte cannois René Livieri élabore un 2e projet, s'inspirant de près pour le plan d'étages de celui de Castel del Monte. Le permis de construire est rejeté par la ville de Cannes. En effet, la hauteur de 40 mètres prévue pour le bâtiment excède la hauteur maximale autorisée. Le conseil municipal refusant d'envisager une dérogation, le projet est revu et redéposé en 1942. Il n'aboutira finalement pas et seule la rotonde du restaurant dans sa version avec toiture sera construite. L'établissement fonctionna sous le nom d'Auberge de Super-Cannes, puis de restaurant le Constellation. En 1942, l'architecte prévoit un abri anti-aérien souterrain à proximité.

Avec l'arrêt en 1966 de l'exploitation du funiculaire qui amenait les visiteurs, le restaurant est désaffecté et le site laissé à l'abandon. La rotonde du restaurant tombe aujourd'hui en ruine.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle
    • Principale : 2e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1925, daté par source
    • 1939, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Niermans Edouard-Jean
      Niermans Edouard-Jean

      Edouard Jean Niermans est né à Enschede aux Pays Bas le 30 Mai 1859. Il fait ses études à l’école polytechnique de Delft d’où il sort diplômé. Il s’installe à Paris comme dessinateur industriel en 1883. Il dessine d’abord pour des orfèvres et des marchands de meubles. Il dessine aussi des ornements sacerdotaux et de pièces d'orfèvrerie religieuse qui figurent dans des catalogues spécialisés.

      En 1889, il travaille dans le cadre de l’Exposition universelle de Paris, avec Posthumus Meyjes (entre autres réalisations, le Pavillon des Pays-Bas). En 1894, il construit la chapelle protestante de la rue Blanche à Paris. Son cabinet est sollicité pour de nombreuses installations ou rénovations de théâtres (comme à Paris le théâtre Marigny, les Capucines, les Folies Bergères, le Moulin Rouge, le casino de Paris…) celle de brasseries comme la brasserie Mollard ou la taverne Pousset, et de salons de thé (pour Rumpelmayer, l’actuelle Angelina).  Sa spécialisation dans les salles de spectacle, les cafés, les boutiques et les hôtels lui valent le surnom d’ « architecte de la Café society » et le conduisent à intervenir en France (à Trouville, pour le casino, à Bordeaux pour le café Montesquieu) comme à l’étranger (à Monaco où il transforme le Grand Hôtel de Paris, à Moscou, pour le chocolatier Koehler). Il a aussi signé un grand nombre de villas de villégiature pour des particuliers ou dans le cadre d’opérations immobilières qu’il a menées. A Mers-les-Bains, il fait par exemple la villa Française dont les plans sont présentés dans le recueil d'architecture Villas et cottages des bords de la mer. Il est enfin le créateur de Grands Hôtels et Palaces en France et en Europe. Parmi les plus importants programmes qu’il réalise figurent le Royal-Palace à Ostende, l’Hôtel du Palais, à Biarritz, le Palace Hôtel de Madrid, l’Hôtel Pyrénées Palace à Bagnères-de-Luchon et le Negresco à Nice. Il signe peu d’immeubles à loyer à l’exception de quelques immeubles résidentiels luxueux comme le Park Palace à Monaco ou l’immeuble Berthe Renée à Nice. Il s’intéresse aussi à l’échelle urbaine : en 1913 il se positionne pour l’achèvement du boulevard Haussmann mais n’est pas retenu. En 1909 il est appelé à Nice pour la modernisation des salons du casino municipal. Pendant la première guerre mondiale il propose un lotissement préfabriqué en roseaux, (procédé Domus), pour le camp militaire de Meucon. Au cours de sa carrière, il collabore avec des architectes Francis Leray, Marcel Dourgnon, Eduardo Ferrès Y Puig, Émile Molinié, Charles Henri Nicod, (Prix de Rome en 1907) et Albert Pouthier. Parmi ses travaux d’après-guerre, de nouveaux programmes apparaissent avec les studios de cinéma de la Victorine ou de l’aérogare à Nice. Son style oscille entre entre l’historicisme (parfois néo-Louis XVI ou néo-rococo), l’éclectisme et surtout l’art nouveau, sans jamais cependant adopter de modernité radicale. Il a largement recours aux arts décoratifs pour nourrir ses architectures. Il évolue après la guerre en adoptant le style régionaliste comme pour la villa Le Colombier qu’il construit pour sa fille à Nice en 1926. Il est aussi homme d’affaire, impliqué dans des opérations capitalistes (à Mers-les-Bains, Martigny-les-Bains).

      Il travaille un temps en association avec ses fils Jean (1897-1989, Grand Prix de Rome en architecture en 1929) et Edouard (1904-1984).

      L’importance et la qualité de son œuvre lui ont valu une notoriété de son vivant (il est chevalier de la Légion d’Honneur en 1889).

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      architecte attribution par travaux historiques, attribution par source
    • Auteur :
      Niermans Jean
      Niermans Jean

      Architecte et urbaniste français, grand prix de Rome 1929. Fils de Edouard-Jean Niermans.

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      architecte attribution par source
    • Auteur :
      Livieri René
      Livieri René

      Architecte, Nice, 20e siècle. Il est formé à l'École Nationale des Arts Décoratifs de Nice. Il a travaillé essentiellement à Nice où il est l'auteur d'un nombre très important de réalisations de 1934 à la fin des années 1970. Influencé par l'Italie, il s'inscrit au début de sa carrière dans le courant Art Déco pour évoluer vers le Mouvement moderne dans ses réalisations postérieures à la deuxième guerre mondiale.

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      architecte attribution par source

Le projet Niermans propose un plan symétrique en U avec axe de symétrie sur le hall et le corps en arrondi couvert en terrasse d'agrément. Le corps central de 7 étages de plan rectangulaire, abrite les salons, avec une rotonde vitrée du thé dansant en rez-de-chaussée couverte en terrasse. Les ailes courbes, avec couloir axial et cages d'escalier aux extrémités, contiennent les chambres dotées de balcons continus. Salle à manger, cuisines et leurs annexes sont dans l'aile ouest dont l'extrémité est surmontée d'une tour de plan rectangulaire épaulée de hauts contreforts talutés et surmontée d'un belvédère aux arcs en plein-cintre. Les élévations mêlent des éléments à la fois classiques et à tonalité régionaliste dans une grande et puissante composition académique.

Le projet Livieri est de style et de conception modernes. Corps de bâtiment octogonal de 4 étages carrés à escalier central avec à chaque étage 8 chambres rectangulaires avec balcon alternant avec des salles de bain triangulaires. A l'ouest la rotonde du restaurant a 2 niveaux, avec des arcs en plein-cintre au 1er niveau ouvrant sur des terrasses concentriques et une galerie vitrée à l'étage avec des supports intermédiaires. Elle a été réalisée avec une toiture, mais une variante prévoyait une couverture en terrasse d'agrément entourée de pergolas. L'ensemble des élévations devait être enduit en nu, sans couronnement pour le bâtiment des chambres, en pierre apparente pour le 1er niveau du restaurant. L'entrée de l'hôtel, au nord, s'inscrivait sous un porche en serlienne à colonnes trapues sans chapiteau couvert d'un toit débordant.

L'abri anti-aérien est un tunnel en zig-zag pour 50 personnes, voûté en berceau plein-cintre, avec un escalier à chaque extrémité.

  • Murs
    • béton béton armé
  • Toits
    tuile creuse, ciment en couverture
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 7 étages carrés, 4 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée, élévation à travées
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à longs pans croupe
    • toit à longs pans croupe ronde
    • toit en pavillon
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
  • Autres organes de circulation
    ascenseur
  • Typologies
    caractère régionaliste
  • État de conservation
    oeuvre non réalisée, vestiges
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Documents d'archives

  • Promesse de vente de Pierre Gillet, président du conseil d'administration de la Société Immobilière de Paris et du Littoral, en vue de la construction de l'hôtel de Super-Cannes, 10 novembre 1925. Collection particulière.

  • Descriptif du projet d'hôtel de Super-Cannes, 1925. Collection particulière.

  • Reçu de M.M. Niermans père et fils pour les études d'avant projet de l'hôtel de Super-Cannes, 21 janvier 1926. Collection particulière.

  • Correspondance entre les administrateurs du projet de l'hôtel de Super-Cannes, 1925-1929. Collection particulière.

  • Hôtel de Super-Cannes. Dossier de permis de construire, 1939. Archives communales, Cannes : 5 J 36. P.C. 1939-38.

Bibliographie

  • PINCHON Jean-François. Edouard Niermans, architecte de la Cafe Society. Liège : Mardaga, 1991. 335 p., 29 cm.

    p. 293.

Documents figurés

  • Projet pour le Grand Hôtel de Super-Cannes. Plans et élévations. / Dessins d'Edouard et Jean Niermans, 20 janvier 1925. Cité de l'architecture et du patrimoine, Paris : fonds Niermans NIEED-E-25-1 ; NIERM-A-25.

  • Projet d'hôtel à Super-Cannes. Plan de situation. / Dessin signé R. Livieri, sd. [avril 1939]. Archives communales, Cannes : 5 J 36. P.C. 1939-38.

  • Hôtel Super-Cannes. Façade. / Dessin signé R. Livieri, avril 1939. Archives communales, Cannes : 5 J 36. P.C. 1939-38.

  • Hôtel Super-Cannes. Coupe s/le gd axe. / Dessin signé R. Livieri, avril 1939. Archives communales, Cannes : 5 J 36. P.C. 1939-38.

  • Hôtel Super-Cannes. Coupe s/le gd axe. / Dessin signé R. Livieri, avril 1939, rectifié décembre 1941. Archives communales, Cannes : 5 J 39. P.C. 1942-24.

  • Hôtel Super-Cannes. Façade sur accès. / Dessin signé R. Livieri, avril 1939, rectifié décembre 1941. Archives communales, Cannes : 5 J 39. P.C. 1942-24.

  • Hôtel Super-Cannes. Rez-de-chaussée. / Dessin signé R. Livieri, avril 1930, rectifié décembre 1941. Archives communales, Cannes : 5 J 39. P.C. 1942-24.

  • Hôtel Super-Cannes. Entresol. / Dessin signé R. Livieri, avril 1939, rectifié décembre 1941. Archives communales, Cannes : 5 J 39. P.C. 1942-24.

  • Hôtel Super-Cannes. 1er étage. / Dessin signé R. Livieri, avril 1939, rectifié décembre 1941. Archives communales, Cannes : 5 J 39. P.C. 1942-24.

  • Hôtel Super-Cannes. Etages courants. / Dessin signé R. Livieri, avril 1939, rectifié décembre 1941. Archives communales, Cannes : 5 J 39. P.C. 1942-24.

  • [Projet pour l'hôtel de Super-Cannes. Abri antiaérien, plan et coupe.] / Dessin de René Livieri, 1942. Archives communales, Cannes : P.C. 1942-24.

  • Cannes - Observatoire et auberge de Super-Cannes (Georges Sauvan, archit.). / Carte postale, Éditions Lévy et fils (LL), sd. [vers 1945-1950]. Archives communales, Cannes : 40 Fi 38.

  • [Vue aérienne de l'auberge de Super-Cannes]. / Carte postale, sd. [vers 1945-1950]. Archives communales, Cannes : 10 Fi 1799.

Date(s) d'enquête : 1987; Date(s) de rédaction : 1997
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Fray François
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Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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Milliet-Mondon Camille
Milliet-Mondon Camille

Diplômée des Beaux-Arts et Docteur en Ethno-architecture, Camille MILLIET-MONDON est l'auteur de divers ouvrages et articles sur l'habitat, l'architecture et le patrimoine. A partir de 1983, elle mène des recherches sur l'architecture de villégiature de la Côte d'Azur et étudie plus particulièrement  le riche patrimoine architectural XIX° et XX° siècles de Cannes. Elle a réalisé pour le service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur l'inventaire du patrimoine de villégiature de Cannes de 1987 à 1994.

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