Dossier d’aire d’étude IA04002766 | Réalisé par
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présentation de la commune de La Palud-sur-Verdon
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Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : La Palud-sur-Verdon

Les origines

Préhistoire et Antiquité

Les premiers sites d'habitat situés sur la commune de La Palud-sur-Verdon remontent à la protohistoire.

L'oppidum du Fournas a été aménagé par des structures en pierre sèche. On note également une occupation de la fin de la période hallstattienne à Pinsuive, où des sépultures contenant des anneaux de jambes en bronze ont été découvertes au début du 20e siècle.

En outre, l'éminence du Duc, dominant la confluence du Baou et du Verdon, semble également avoir été utilisée à cette époque.

Il faut également noter l'existence d'une enceinte en pierre sèche à L'Escalès, qui ferme un espace semi-circulaire dominant le vide, au-dessus de la falaise. Il pourrait correspondre à un castelara. Un autre site d'habitat est également localisé au Puy d'Echarme, au-dessus de Guègues.

L'existence de villae romaines est attestée par la présence de sites à tegulae. On en trouve des tessons, parfois accompagnés de fragments de petites meules en rhyolite, dans les pierriers d'épierrage ou en pleine terre : sous le hameau des Paluds, autour de la ferme de L'Enchastre, entre les quartiers d'Hernier et de Bourbon, à la Haute-Grau...

Un fragment de rhyolithe a également été observé en remploi dans une maçonnerie du village.

Antiquité tardive et premier moyen âge

Au début du 9e siècle, le territoire de Rougon, Châteauneuf et la Palud est mentionné par le polyptyque de Wadalde comme « villa Rovagonis », appartenant à Saint-Victor de Marseille.

Trois colonicae agricoles sont mentionnées sur le territoire de l'actuelle commune : « in Carnillas », située par J. Cru aux Allaves, « in Dogone », correspondant à la basse vallée du Baou, « in Bagella » au quartier de Bagelle. Sont également mentionnées une bergerie, « in Corcione », actuel quartier de Courchon, et deux alpages : « in Nitras », sans doute Déneyras, et « in Agneou » à Aco d'Anhèu au-dessus de L'Enchastre.

Au cours de l'antiquité tardive, l'habitat dispersé des villae se regroupe et il s'organise au premier moyen-âge sur des éminences rocheuses. Au 10e siècle, on relève plusieurs sites d'habitat perché. C'est le cas à Maireste, au Puy d'Eicharme (au-dessus de Guègues), au Chastellas, aux Barris et peut-être à La Gardette de Châteauneuf.

A cette époque, la production de tegulae perdure, ce qui explique que l'on trouve également des fragments de rhyolithe et de tegulae sur les sites castraux du Chastellas, de Maireste et de Châteauneuf.

Site castral du Chastellas. Vue de situation prise du sud.Site castral du Chastellas. Vue de situation prise du sud.Le castrum du Chastellas aurait été édifié à la fin du 9e siècle, par les Taxils, propriétaires aristocrates du quartier des Chauvets et chevaliers auprès de la famille des Moustiers.

Ce sommet est situé sur une petite éminence, à quelques centaines de mètres au nord du hameau des Subis. Sur le plan cadastral de 1835, ce site est cantonné au nord par le Ravin du Chastellas ou Vaou de Riez (toponyme marquant probablement une ancienne limite des possessions de l'évêque de Riez) et au sud par le Ravin du Villard, terme confirmant l'existence d'une agglomération médiévale.

Sur le col qui se trouve à son pied oriental, on remarque de nombreux pierriers en tas. Le versant sud de ce col est aménagé en grands replats, séparés par des murs en pierre sèche, ou des pierriers-murs de soutènement. Dans certains pierriers, on trouve des fragments de tegulae, de tuile creuse et de rhyolite. Sur le versant nord du col, on remarque un grand pierrier constitué de pierres de petit calibre et de quelques artefacts roulés.

Le versant oriental est également aménagé en pierriers, dont certains sont organisés en mur de soutènement et en terrasse. Quelques morceaux de tufs et un fragment de rhyolite sont visibles.

Juste sous le sommet, côté est, on remarque un mur en pierre sèche de 100 cm à 200 cm d'épaisseur, orienté sud-est/nord-ouest. Le sommet accueille une plate-forme, avec une grande cuvette d'effondrement. Quelques fragments de tuile creuse y sont piégés.

Sur la butte de La Palud, une église est édifiée dès la fin du 10e siècle ou le début du 11e siècle (« N D de Palude »). Au quartier des Chauvets, une autre église, distincte de l'église actuelle, existe à cette époque, dédiée à Saint-Pierre.

L'hypothèse selon laquelle l'église paroissiale de la Palud aurait été érigée en remplacement d'un édifice antérieur appartenant à l'abbaye Saint-Victor de Marseille paraît peu crédible. Des confirmations de possessions pour le diocèse de Riez existent dans le cartulaire de Saint-Victor pour le 11e siècle et aucun édifice n'y apparaît avec le toponyme "Palude". Elisabeth Sauze mentionne dans ses notes un S. Maurice de Padulilias, possession de Saint-Victor puis de l'évêque de Riez, qu'elle situe à La Palud. L'édifice serait a priori distinct et antérieur à la paroissiale : il peut s'agir de la chapelle de Saint-Maurin ou d'un prieuré à Maireste. Et enfin, d'après Gallia Christiania Novissima, l'église Sainte Marie de Palude était, avant sa confirmation au chapitre cathédral de Riez (1114), sous la domination de la famille des Moustiers.

Le site des Barris aurait été fortifié au 10e siècle, et serait le fait des Riez-Moustiers. Il est alors mentionné comme « castellum novum ».

Suite à la défaite des Castellane face au Comte de Provence, cette possession est confisquée à son profit. Elle sera ensuite donnée à la famille Blacas en 1292.

A la fin du 14e siècle, dans un contexte de guerre civile liée à l'assassinat de la reine Jeanne, débutent des travaux de construction d'une nouvelle enceinte. Mais elle ne sera jamais achevée, suite à la mort de son seigneur Jean de La Palud lors de la prise de Moustiers en 1382.

Site castral des Barris. Arête ouest du versant nord, à proximité du sommet. Long mur en pierre sèche dominant le glacis naturel du versant nord.Site castral des Barris. Arête ouest du versant nord, à proximité du sommet. Long mur en pierre sèche dominant le glacis naturel du versant nord.

Le site est situé au sommet d'une crête rocheuse qui sépare le Col de la Croix de Châteauneuf du quartier de Courchon. Au niveau du col, le départ sur de la crête, en échine rocheuse, est prolongé par un mur en pierre sèche.

En contrebas du sommet, côté du versant nord, on trouve des bases de constructions maçonnées, formant une plate-forme regardant vers l'ouest, avec un mur maçonné en retour, qui domine le glacis naturel du versant, et qui court vers le sommet. A proximité du sommet, ce mur est en pierre sèche et en gros blocs de lapiaz sur chant.

Au sommet, on remarque au moins deux cuvettes d'effondrement et plusieurs pierriers.

Les seigneuries au Second Moyen Age

D'après Gallia Christiana Novissima1, il existe vers 1200, quatre castra : un à La Palud ("castrum de Palude"), un à Châteauneuf ("Castrum novum") et deux à Meireste ("castrum de Meiresta" et "castrum Sancti Mauricieti, S. Maurice, à Meyreste". Riez et son diocèse dont ces castra font partie sont alors sous la domination des comtes de Provence.

Probablement au cours du 11e siècle, la famille des Moustiers installe un poste fortifié sur le chemin d'Aiguine à La Palud, au-dessus de la confluence entre le Ravin de la Mainmorte et le Verdon. Ce site est nommé « La Bastié » sur le cadastre de 1835.

Ce site est installé au pied et sur une grande plate-forme naturelle. On y observe des murs en pierre sèche et des pierriers. Une baume naturelle est située au pied est de la falaise.

Le castrum de Maireste est bâti à la fin du 12e siècle ou au début du 13e siècle par Boniface de Castellane. En 1189, après la défaite des Castellane face au Comte de Provence Alphonse 1er, ce dernier récupère ce château.

Les défenses du site sont largement renforcées à la fin du 14e siècle par Giraud de Villeneuve, qui l'a reçu en 1387 par don de Marie de Blois.

Dans les années 1780, la chapelle est encore nommée sur la Carte des Frontières Est de la France, de Colmars à Marseille comme « Notre-Dame de Mereste ». Le plan cadastral de 1835 figure un bâtiment ruiné, nommé « Notre-Dame », et compris dans une grande parcelle communale, mais il n'est pas fait mention du bâtiment dans l'état de section.

Site castral de Maireste. Mur d'enceinte bas, sur le versant nord.Site castral de Maireste. Mur d'enceinte bas, sur le versant nord.Le site est installé au sommet d'une échine rocheuse qui sépare le replat de Maireste du canyon du Verdon, et il domine un ancien gué important sur la rivière. A son pied, il présente un long rempart, notamment visible à l'extrémité orientale du versant nord, en petit appareil de moellons équarris.

Des restes de bâtiments rectangulaires, maçonnés ou en pierre sèche, sont visibles aux pieds nord-est et nord-ouest du sommet castral ; on y trouve également des fragments de terre cuite et de tegulae.

Au pied sud-est du sommet castral, on remarque une construction en petit appareil de moellons équarris, dont subsiste une chaîne d'angle directement assise sur le rocher.

Site castral de Maireste. Sommet castral, versant sud. Reste d'élévation avec chaîne d'angle, vue prise du sud.Site castral de Maireste. Sommet castral, versant sud. Reste d'élévation avec chaîne d'angle, vue prise du sud.Le sommet castral accueille les vestiges d'une construction rectangulaire, orientée, avec une maçonnerie également en petit appareil, d'une épaisseur variant entre 65 et 75 cm. C'est cette construction qui est dessinée sur le plan cadastral de 1835.

En 1189, après la défaite des Castellane face au Comte de Provence Alphonse 1er , la seigneurie du « castellum novum » des Barris est démembrée. La partie nord est érigée en seigneurie de Château Neuf, la partie sud prend le nom de La Palud, et le village des Barris perd peu à peu ses habitants, jusqu'à être abandonné définitivement à la fin du 14e siècle.

D'après J. Cru, l'installation du castrum de Châteauneuf est le résultat de cette partition. La construction aurait commencé dès les années 1190, puisque l'église Saint-Pons (« ecclesiam Sancti Pontii de Castro Novo ») est citée dans une bulle papale de 1204.

En 1274, il est fait mention d'un « hospitalarius de Chalveto », et en 1333 d'un « hospitalarius » de l'église et d'un « hospitalis » Saint-Pierre du Val de Chauvet. Pour J. Cru, ces établissements correspondent à de probables « maison d'hospitalité », équivalant à des relais d'étape accueillant les voyageurs qui circulent sur le chemin de Moustiers à Castellane, tenus par des moines. Dans l'état des sections du cadastre de 1835, la présence du toponyme « Pré de la Ville » conforte l'idée d'une agglomération médiévale au Périer, alors que Achard et Féraud parlent d'un monastère. L'autre relais se trouvait très probablement à proximité du pont de Sant-Peire ou aux Brochiers, au passage de la voie romaine sur le Baou.

On note par ailleurs la présence d'un grand quartier de « L'Hôpital », localisé au pied oriental de l'église de La Palud sur le cadastre de 1835, et toujours en usage aujourd'hui. L'origine de cette appellation pourrait être similaire à celle des Chauvets.

Dans les années 1260, Châteauneuf fait partie du bailliage de Digne, avec Majastre et Saint-Jurs, alors que La Palud et Rougon appartiennent au bailliage de Draguignan. Avec les autres, les seigneuries de La Palud et de Châteauneuf sont rattachées au bailliage de Moustiers au début du 14e siècle.

J. Cru voit dans l'enceinte en pierre sèche de L'Escalès un refuge aménagé à la fin du 14e siècle, pour se mettre à l'abri des incursions des bandes de routiers.

Châteauneuf, ruines du second château.Châteauneuf, ruines du second château.Sur le site castral de Châteauneuf, un second château est bâti à la fin du 14e siècle ou début du 15e siècle en contrebas du donjon, au nord-est. Sa construction trouverait son origine dans une indivision de la seigneurie. Une enceinte protégeant toute la plate-forme entre le donjon et ce nouveau bâtiment, sur laquelle le village était alors installé, est construite à la même époque.

L'installation du village de Châteauneuf à son emplacement actuel, au pied sud du site castral, commence dès le début du 16e siècle.

L'installation d'un château et du village sur le site actuel de La Palud date de la fin du 14e siècle ou du début du 15e siècle.

Le château pourrait avoir été construit dès cette époque sur le site du château actuel, alors qu'une grange forte, peut-être ecclésiale, était bâtie face à l'église. C'est dans ce dernier bâtiment, dont on voit encore les chaînes d'angles à bossages maniérés, que se trouvait le grenier du prêtre appelé « La Dismière ».

Epoque moderne

En 1504, le seigneur de Demandolx devient seigneur de La Palud et de Maireste grâce à son mariage avec Honorée Gérente, fille de Jean.

Une copie d'un acte de 1570, cité par J. Cru, fait mention de la cession, par Jean de Pontevès à la communauté de Châteauneuf, d'une bastide située au Plan et de ses possession. Les ruines de ce qui pourrait être une grange forte se trouvent sur la Grau entre le hameau du Plan et le Col de la Croix de Châteauneuf. Ce même acte autorise la communauté à construire des fours, des moulins, des pigeonniers et de chasser.

C'est également dans les années 1570 que le château de La Palud est agrandi, puisqu'un testament de 1572, établi « dans la salle neuve », fait mention d'une « cosine vieille et tout son cours », manifestement située dans le même bâtiment.

A la fin du 16e siècle, le village de La Palud commence à déborder de son enceinte, entraînant la formation d'un faubourg le long des remparts nord, ainsi que de part et d'autre de la route, à l'entrée ouest du village.

A la fin du 16e siècle, lors des guerres de religion, la baume de Notre-Dame est fortifiée, pour servir de grange forte et de refuge.

En face du site castral de Maireste, le cadastre de 1835 nomme « Le Chastelas » l'éminence rocheuse qui sépare la Colle de l'Olivier du Verdon. On y trouve un ensemble bâti en pierre sèche, adossé au rocher. Le grand pierrier au pied de ce site livre de très nombreux fragments de tuiles et de tessons culinaires d'époque moderne. Ce site pourrait correspondre à un habitat de refuge lors de ces mêmes événements.

En 1712, un procès contre Anne d'Aubert, « dame de La Palud et de Meireste », fait état du « creusement des fossés servant à dériver l'eau de la source de l'Adoux ».

Au milieu des années 1740, le château de La Palud connaît le début de très importants travaux, qui vont aboutir à lui donner son actuel plan carré, flanqué de quatre tours. Cependant, l'importance des agrandissements et modifications font qu'à la veille de Révolution de 1789, les finitions intérieures et la pose des grilles extérieures ne sont pas encore achevées.

Une meule de moulin en rhyolite a été transportée de Fréjus avec des mulets en 1756, et mise en place la même année dans le moulin communautaire de Châteauneuf. Les éléments d'une meule composite en rhyolithe sont déposés à proximité du pont Saint-Pierre, au pied d'un moulin dont ne subsiste que la chambre de la roue. Son état de conservation semble indiquer que la meule déposée est plus récente que celle mentionné par les archives.

En 1787, le village de Châteauneuf est déjà mentionné comme en partie déserté, à cause du manque d'eau.

En mai 1790, le conseil général de La Palud établi la « note de l'alivrement de la disme du lieu de La Palu dont Mr Lambert pretre exigeait, et ainsi que des terres dépendantes du bénéfice et biens privilégiés ».

Ce prêtre possède alors des terres, cultes ou incultes aux quartiers du « Périer de Saint-Maurin », d'« Ayen », des « Chalanettes », d'« Arnier », de « Bourbon », de « Cauvier », du « Vignal », de l' « Estrech des Corchon », de « Bagelle », du « Teinturier », de « Chaumas », des « Rochers de Boulogne » et de « Pas de Blanche ». Il possède également des prés, aux quartiers des « Bauffres » (dont un pré appelé « La Veillade »), du « Pré du Prieur » et du « Pré de Clastre ». Il perçoit un droit de dîme « sur tous les grains, légumes, vins et agneaux qui se perçoivent dans le lieu et son terroir ».

La seule construction qu'il possède est un « bâtiment servant de grenier au quartier de La Place appelé La Dismière ». En 1861, Féraud mentionne encore l'existence d'un « grenier de réserve » à La Palud.

Ce même mois de mai 1790, le conseil réclame que « la communoté doit reprendre les terres que mr de la palud s'est approprié », et en juillet 1790, la « note de l'alivrement des biens privilégiés consistant les biens droits et facultés de monsieur Demandolx » est rédigée.

En terme de constructions, le seigneur possède notamment deux châteaux, l'un au village et l'autre à « Meyreste ». Il possède aussi une maison au village ; trois bastides, à « Ricard », à la « Plus Basse Grau de Meyreste » et à la « Grau » ; deux bâtiments, à la « Montagne d'Aire » et au « Plus Bas Pré de Saint-Maurin » ; un bâtiment en construction à « Queiran » ; un bâtiment démoli et une huilerie à « Meyreste » ; deux bergeries, au village et à la « Grau », et deux jas, à la « Pinède de Barbin » et à « Bau » ; un colombier au village ; un moulin à blé à Bau ; un four au village.

Les possessions terriennes sont aussi nombreuses et distribuées sur tout le territoire communal. On relève que les plus grandes propriétés en superficie sont celles de la « Pinède de Barbin » (470 journaux), de « Baubrier et Castellon » (357 j.) et de la « Pinède de Bau » (108 j.). On note aussi deux oliveraies à « Maireste » et deux autres, à « Saint-Maurin » et au « Plus Bas Pré de Saint-Maurin » ; des mûriers sont mentionnés à « Ricard », aux « Longes » et à la « Gravieroune ».

Le seigneur possède en outre les revenus du four, du moulin, du « produit des lavandes qui sont dans les terres gastes », et du « bois que le sieur allivrant fait scier depuis longtemps à la pinede de Barbin et qu'il vendait ensuite en le faisant charrier à la ville de Moustiers ». Il profite aussi de l'affermage de « de la terre appelée blanc, laquelle sert aux potiers » et de divers autres droits (« cense », « droit de barque sur les blés des terres gastes », « droit de lods sur les mutations », « droit de florin sur l'aunage », « droit sur les potiers à terre », « droit sur les tourneurs à bois », « droit de chasse et droit de ban »).

En 1791, il est proposé d'associer les communes de Châteauneuf et de Levens, mais ce projet sera sans suite.

En décembre 1793, suite au décret de la Convention sur les noms des communes qui peuvent « rappeler le souvenir de la royauté, de la féodalité ou de la papotisation », Châteauneuf est rebaptisé « Sablon » lors d'une délibération extraordinaire de l'assemblée communale. Tous les biens communaux sont également vendus cette année-là.

En 1794, le presbytère de Châteauneuf est confisqué pour accueillir la maison commune, y ranger les archives et y faire l'instruction publique.

En janvier de cette même année 1794, les biens seigneuriaux des Demandolx-La Palu sont vendus.

Epoque contemporaine2

A la fin du 19e siècle, suite à un projet de barrage hydroélectrique dans les gorges du Verdon, des tunnels sont creusés en rive droite de la rivière, et un hameau de baraquements en bois sur socle en béton est installé à L'Escalès. Ces travaux sont suspendus en 1909, et ne reprendront pas.

Des années 1880 aux années 1930, le conseil municipal de Châteauneuf demande à plusieurs reprises de transférer le chef-lieu de la commune au hameau du Périer, aux Chauvets, notamment parce que la plus grande partie des habitants vivent dans la haute vallée du Baou, et parce que le site du village de Châteauneuf, « perché sur une colline », est difficile d'accès surtout en hiver.

En 1880, il est même demandé que la commune puisse prendre le nom de « Commune de Chauvet ».

En 1931, il est précisé que le village de « Châteauneuf n'est plus habité par aucun habitant. Il ne reste que l'église et la maison commune, celle-ci enclavée dans un pâté de maisons en ruines. L'entretien en est très difficile, presque impossible ». Cependant, l'enquête ordonnée par l'administration montre que les avis sur place sont très partagés et que l'idée de déplacer le chef-lieu « divise les habitants de Châteauneuf en deux groupes presque égaux ».

En 1974, la fusion-association des communes de La Palud-sur-Verdon (La Palud jusqu'en 1961) et de Châteauneuf-les-Moustiers crée la commune dans son périmètre actuel.

Population

D'après E. Baratier, et J. Cru, voici l'évolution de la population depuis le 14e siècle.

En 1315, on compte 51 feux à Châteauneuf et 50 feux à La Palud, soit une population d'environ 270 habitants pour chacune des seigneuries.

La fin du 14e siècle et le début du 15e siècle voient l'effondrement de la population, puisque en 1471, La Palud ne possède plus que 24 feux, soit environ 130 habitants et Châteauneuf ne compte plus que 3 feux, soit une quinzaine d'habitant. En un siècle et demi, La Palud a alors perdu la moitié de sa population, et Châteauneuf près de 90 % de ses habitants.

A la fin du 15e siècle et au 16e siècle, la population remonte, et en 1698 on compte 150 maisons habitées à La Palud (environ 600 habitants), et 72 maisons à Châteauneuf (environ 300 habitants).

La fin du 17e siècle et le début du 18e siècle voient la population de La Palud baisser, puisque l'on n'y compte plus que 120 maisons en 1728, soit 20 % de moins. A l'inverse, à Châteauneuf le nombre de maisons est passé à 93, soit une augmentation d'un tiers.

A La Palud, la population remonte progressivement au cours du 18e siècle, puisque l'on y dénombre 575 habitants en 1765. A Châteauneuf, elle reste stable avec 394 habitants.

A La palud, le maximum démographique est atteint en 1841, avec 870 habitants. Il est un peu plus précoce à Châteauneuf, avec 584 habitants en 1831.

Ensuite la population décroit de façon régulière tout au long du 19e siècle et du début du 20e siècle. En 1911, il n'y a plus que 414 habitants à La Palud, et 200 à Châteauneuf.

Dix ans plus tard, en 1921, l'hécatombe de la première guerre mondiale se fait ressentir, et il ne reste que 350 habitants à La Palud et 133 à Châteauneuf.

La population continue de décroître, et le minimum démographique est atteint en 1968 avec une population de 141 habitants à La Palud, et de 31 habitants à Châteauneuf.

La fusion des deux anciennes communes en 1974 permet la création d'une nouvelle commune peuplée de 152 habitants.

Ensuite, la population remonte peu à peu tout au long du dernier quart du 20e siècle, et en 2012 la population municipale est de 329 habitants.

Géographie

Localisation

La commune du La Palud-sur-Verdon est limitée au sud par la rive droite du canyon des Gorges du Verdon, et à l'est par la rive droite du Baou, sauf dans la haute vallée de cette rivière qui est entièrement comprise dans le territoire communal. A l'ouest, la commune est limitée par la crête du Galetas et elle comprend une partie de la vallée de la Valonge.

Elle fait partie du canton de Moustiers-Sainte-Marie et de l'arrondissement de Castellane. Elle est limitrophe au nord avec les communes de Blieux et Majastres ; à l'est avec la commune de Rougon ; à l'ouest avec la commune de Moustiers-Sainte-Marie ; au sud avec la commune d'Aiguine (département du Var).

L'altitude minimale est de 480 mètres (au pont du Galetas), l'altitude maximale est de 1930 mètres (Mourre de Chanier).

Le hameau de Maireste est à une altitude d'environ 740 mètres, et le village de La Palud est à environ 930 mètres.

Le village de Châteauneuf est à environ 1150 mètres d'altitude, et les hameaux de la haute vallée du Baou sont compris entre une altitude de 1100 mètres (Les Michels) et de 1340 mètres (Les Paluds).

La plus haute construction est située à 1375 mètres, il s'agit de la ferme ruinée du Jas d'Aire.

Le plateau de la Plaine de Barbin, qui regroupe un ensemble de cabanes, agricoles puis pastorales, culmine à environ 1200 mètres d'altitude.

Climat

En 1787, Achard précise que « les chaleurs sont excessives au mois de Juillet ; le froid est rigoureux pendant l'hiver ».

Le climat est de type moyenne montagne méditerranéenne. Cependant, les quartiers de Saint-Maurin et de Maireste bénéficient d'un micro-climat influencé par l'ouverture des gorges du Verdon sur la basse Provence, amplifié par la situation au pied de grandes falaises orientées plein sud-ouest, qui jouent un rôle d'accumulateur de chaleur. A l'inverse, la haute vallée du Baou, fermée à l'est et à l'ouest par des sommets à près de 2000 mètres, possède un climat plus frais et humide.

Si les étés sont chauds et souvent secs, les hivers peuvent être très froids (surtout dans la vallée du Baou, où se produisent des inversions de température) et parfois très neigeux. Les inter-saisons généralement plus humides, et le caractère brutal et soudain des précipitations, souvent sous forme d'orages et surtout au printemps, imposent un régime torrentiel aux cours d'eau. Les crues du Baou, alimentées par un important bassin versant, sont redoutées. La neige est fréquente en hiver.

Géologie, topographie

Le sous-sol est calcaire, avec de grandes épaisseurs de sédimentation jurassique taillées en falaises par le creusement du canyon du Verdon.

On trouve localement des versants marneux ravinés (quartiers de Berre, de La Pinée, des Cheillannettes, des Chauvettes...), et des affleurements ponctuels de gypse (Les Michels, Les Gipières des Chauvets, etc.).

Autour du village de La Palud, on remarque plusieurs lignes d'échines rocheuses stériles, localement appelées « Graou ».

On remarque également des affleurements de tuf localisés. Le plus important et monumental se trouve à Saint-Maurin, où les concrétions s'étagent en trois principaux replats sur un dénivelé d'environ 300 mètres.

Les pentes de la vallée du Baou sont drainées par de nombreux ruisseaux à hydrologie saisonnière, qui alimentent cette rivière. Sa confluence se fait avec le Verdon au pied du Point Sublime.

Le torrent de Valonge draine la vallée homonyme, du pied sud du village de Châteauneuf et en direction de l'ouest.

Le Ravin de la Mainmorte collecte les eaux des quartiers de Boulogne et Bonlau, et se jette dans le Verdon au pied de la Bastié.

La partie aval des gorges du Verdon est ennoyée par l'extrémité du lac de retenue du barrage de Sainte-Croix-du-Verdon.

Sur le substrat calcaire, la végétation naturelle est composée d'un maquis arbustif à chênes pubescents, buis et genêts sur les adrets ; pins sylvestres et hêtres sur les ubacs. Les pentes raides et les sommets les plus hauts offrent une végétation de pelouse sèche à lavande et thym.

Sur les pentes raides bien exposées, des terrasses de culture sont installées grâce à des murs de soutènement en pierre sèche. Un maquis arbustif à chênes pubescents, buis et genêts recouvre les parcelles agricoles aujourd'hui abandonnées.

Les fonds de ravin et les bords des cours d'eau sont occupés par une végétation de type ripisylve avec saules, peupliers, noisetiers, aulnes, etc.

Le plateau de Barbin est planté en pins et cèdres.

Réseau viaire

Chemin de Moustier à Castellane dite "Voie Romaine"

Ancienne voie romaine, au pied des falaises de Notre-Dame.Ancienne voie romaine, au pied des falaises de Notre-Dame.La voie dite « romaine » traverse d'est en ouest le territoire de l'actuelle commune, en descendant du plateau de Suech par une longue rampe, pour aller traverser le Baou au pont de Sant-Peire. Elle remonte ensuite par une autre rampe la rive droite du Baou pour arriver au village de Châteauneuf, puis elle longe l'adret de la Vallonge jusqu'à arriver au-dessus de Moustiers.

Ce tracé rejoint le piémont italien à la capitale d'Empire Arles, desservant plusieurs des premiers évêchés de haute Provence : Riez, Senez-Castellane, Glandève-Entrevaux.

Dans le secteur de la Vallonge, le tracé de cette voie, après avoir été plusieurs fois rectifié ou dévié aux 18e et 19e siècles, a été délaissé au profit d'une nouvelle piste dite "Route des Belges" dans les années 1950.

Route de Moustiers à Castellane, actuelle Route Départementale 952

Dès 1857, un « sentier d'étude », créé « pour faciliter l'exploration des rochers de Saint-Maurice », est en cours de transformation en voie muletière. Ces travaux sont effectués par la commune de La Palud et pourront servir de base à la route départementale n° 10 en projet.

Passage de la R.D. 952 à proximité du quartier de Saint-Maurin.Passage de la R.D. 952 à proximité du quartier de Saint-Maurin.En 1863, la construction de la route départementale n° 10 entre La Palud et le Col d'Ayen est terminée.

En 1873, en prévision de l' « élargissement de la route n° 10, dans la traverse de La Palud », la maison Gibelin est achetée pour démolition et l'angle la maison Roux sera reculé.

En 1874, une partie du projet de nouveau tracé au niveau du passage du Baou est anticipée, notamment la construction d'un pont. Le nouveau tracé entre le Baou et La Palud n'est pas encore construit.

En 1926, le Conseil général attribue une somme de 17500 francs pour la construction d' « un ponceau métallique biais de trois mètres d'ouverture droite », sur le ravin du Brusquet.

En 1936, le Conseil général adopte le projet communal d'élargissement du pont sur le ravin du Terrier, à cause du « trafic intense qui existe actuellement sur la route nationale n° 552, pendant la période d'été ».

Route de La Palud à La Maline, "Route des Crêtes", actuelle route départementale 23.

Route des Crêtes (R.D. 23), passage au quartier de La Maline.Route des Crêtes (R.D. 23), passage au quartier de La Maline.En 1935, le Conseil général propose de faire voter la prise à sa charge de la construction d'une route entre La Palud et le futur refuge de La Maline.

En 1939, le premier lot de construction est terminé, soit 3,6 kilomètres. Cette route est inaugurée en 1950.

Elle est prolongée entre le quartier des Bourras et la Maline dans les années 1960 et le début des années 1970. Le tracé complet est inauguré en 1973.

Route départementale n° 17

Passage de la Route Départementale 17 à proximité du Col des Abbes.Passage de la Route Départementale 17 à proximité du Col des Abbes.Cette route devait relier Digne, préfecture des Basses-Alpes, à Draguigan, préfecture du Var. Le tronçon entre Rougon et Les Subis existait déjà en 1914 ; il a été prolongé jusqu'au Périer en 1958.

S'embranchant au nord sur la vallée d'Asse, cette route remonte la vallée de Majastre et Levens pour franchir le Col des Abbes, au-dessus des Chauvets. Elle redescend alors la rive gauche du Baou, en desservant les hameaux de Châteauneuf, jusqu'à rejoindre le Point Sublime et la RD 952, au pied de Rougon, où son tracé s'est arrêté.

La partie de cette route départementale, située entre Majastre et le hameau du Périer n'est pas goudronnée, et n'est pas déneigée en hiver.

Le sentier Blanc-Martel des Gorges du Verdon

Suite aux explorations du canyon du Verdon par Edouard-Alfred Martel dans les années 1900-1910, ce sentier long de 14 kilomètres est aménagé entre l'entrée amont du canyon au pied du Point Sublime et le Chalet de La Maline. Cette réalisation, qui a profité des tunnels construits pour le projet hydroélectrique des années 1900, a été réalisée par le Touring-Club de France dans les années 1920. Il comprend des passages avec échelles métalliques et passerelles.

D'abord nommé « Sentier Martel », il prend l'appellation « Sentier Blanc-Martel » en 2005, en hommage à l'instituteur de Rougon qui a secondé M. Martel lors des explorations.

D'importants travaux de restauration et remplacement des aménagements métalliques ont été réalisés entre 2011 et 2013.

Autres chemins

Ancien chemin muletier sur mur de soutènement en pierre sèche. Quartier de Ganhola.Ancien chemin muletier sur mur de soutènement en pierre sèche. Quartier de Ganhola.Les autres chemins sont des chemins muletiers, d'environ 2 à 3 mètres de largeur, qui sont soutenus par endroit par des murs en pierre sèche. La voie est parfois empierrée comme aux Bourras.

Dans certains cas, ils ont été élargis et transformés en route : R.D. 123 de La Palud à Châteauneuf, route de Boulogne, etc.

En outre, de nombreux sentiers muletiers menaient aux différents quartiers agricoles et aux fermes isolées.

La piste forestière du plateau de Barbin a été aménagée dans la seconde moitié des années 1970, pour permettre le passage des engins de percement du tunnel de Barbin, qui était intégré dans le projet hydroélectrique d'un lac de retenu artificiel, au niveau de la grande Plaine de Barbin.

L'idée était de remonter l'eau du Verdon pendant les heures de turbinage à vide de la centrale de Sainte-Croix, et de la stocker sur le plateau, afin de pouvoir faire fonctionner de nouvelles turbines installées au Pont du Galetas aux heures de pointe. Un tunnel pour la conduite forcée à été foré aux deux extrémités, avec une pente régulière, sur une longueur totale cumulée de 2 kilomètres, par l'entreprise Pico de Digne et supervisé par EDF. La jonction n'a pas été faite pour des raisons géologiques, et le projet a été abandonné. Il prévoyait aussi la construction d'une digue de retenue et d'un fond étanche pour le bassin.

Organisation du bâti

Le village de La Palud

Le village de La Palud, vue d'ensemble prise du sud-est.Le village de La Palud, vue d'ensemble prise du sud-est.Le village de La Palud est installé sur une légère éminence rocheuse qui domine un secteur marécageux. La partie centrale est figée dans ses limites de la fin du moyen âge. Elle est organisée en îlots de bâtiments mitoyens, distribués par une rue principale étroite. Les bâtiments sont rarement traversants.

Les parcelles bâties sont très majoritairement des maisons d'habitation, bien que l'on relève quelques bâtiments agricoles en périphérie.

Au pied nord des anciens remparts, l'actuelle R.D. 952 correspond à une rue de faubourg, le long de laquelle se sont installés des bâtiments dès le 17e siècle. On note également deux quartiers périphériques l'un à L'Hôpital à l'est de l'église, et l'autre en contrebas de l'actuelle école.

Des jardins et des vergers sont situés autour du village.

Le village de Châteauneuf

Une rue du village de Châteauneuf.Une rue du village de Châteauneuf.Le village de Châteauneuf est installé au pied d'une éminence rocheuse, au niveau d'un col que franchi l'ancienne voie de Moustiers à Castellane. Le sommet du site, qui était occupé par le castrum, domine au nord la vallée du Baou, et au sud celle de la Valonge.

Ce village est totalement abandonné depuis les années 1920. Il est organisé en îlots de bâtiments mitoyens, distribués par une rue principale étroite et caladée. Les parcelles bâties sont très majoritairement des maisons d'habitation, bien que l'on relève quelques rares bâtiments agricoles en périphérie.

Les écarts et hameaux

Les écarts et hameaux se trouvent surtout sur l'ancienne commune de Châteauneuf, hormis ceux de Maireste, La Maline et Le Brec.

Quelques uns sont situés dans la Valonge : Le Plan, Les Allaves... Mais c'est surtout dans la haute vallée du Baou qu'on les trouve. Ils sont constitués d'un ou deux îlots de bâtiments agglomérés, et ils regroupent parfois deux ou trois fermes. Le plus souvent, ils possèdent aussi un four à pain.

Le bâti isolé

Fermes dispersées, quartier de Boulogne.Fermes dispersées, quartier de Boulogne.Les fermes isolées sont nombreuses, y compris à proximité des villages, et on en compte une soixantaine sur tout le territoire communal.

Elles possèdent généralement un jardin et une aire à battre mitoyenne, parfois un four à pain. Une source aménagée, parfois captée plus loin et conduite avec une canalisation, assure l'alimentation en eau.

Une partie des terres agricoles est réunie autour de la ferme, le reste étant disséminé sur le territoire afin de multiplier les possibilités de cultures.

On trouve également des bâtiments agricoles dispersés dans toutes les zones cultivées. Cependant, ce phénomène est beaucoup plus présent sur le territoire de l'ancienne commune de La Palud que sur celui de Châteauneuf.

Ces bâtiments servaient entre autre au stockage du fourrage et souvent disposaient d'une étable qui servait le temps de la consommation du stock ; les bêtes étaient ensuite déplacées dans un autre bâtiment au fonctionnement similaire. Certains bâtiments disposaient d'un logis saisonnier, habité le temps des travaux agricoles ou des récoltes.

Enfin, on note de nombreuses cabanes en pierre sèche. Si quelques unes ont été repérées à Chaudon, à Bau, ou sur la Montagne d'Aire, la plupart d'entre elles sont situées sur le plateau karstique de la Plaine de Barbin. Là, elles sont systématiquement installées à proximité des dolines anciennement cultivées, et associées à des aires à battre. Elles étaient très vraisemblablement couvertes avec des matériaux végétaux, buis ou genêts.

Evolution de l’organisation du bâti en 2014

Au village de La Palud, quelques bâtiments d'accueil touristique (hôtel, restaurants) ont été construits à l'entrée ouest. Les quartiers de Pausine et des Ferralhs ont été lotis avec l'installation de maisons pavillonnaires.

Au village de Châteauneuf, les bâtiments sont tous ruinés. Presque tous les encadrements en pierre de taille ont été pillés dans les années 1970 et 1980.

Certains des hameaux de la haute vallée de Baou et de la Valonge sont totalement ruinés (Vicari, Périer, Les Bondils, Les Maurels, Le Ponsonnet, Haut-Allaves...). On n'y relève presque pas de constructions récentes.

Dans les campagnes, on note la construction de maisons pavillonnaires aux quartiers de Bourbon, Le Vignal, Les Bourras et dans une moindre mesure à Boulogne et à La Val de Naï.

Plusieurs fermes isolées sont abandonnées et ruinées : Conhet, Aco de Guichard, Pré du Chaix, Aco d'Alexis, Roche Rousse, Maussaren, Issarpei, Daumas, La Cabane, Vaulx, Jas de Barbin, Bouens, Haute-Grau, Périer de Saint-Maurin, Berre, Jas d'Aire, Guègues, La Maline, etc.

Economie rurale

En 1787, Achard écrit qu'à La Palud, « le sol ne produit que fort peu de blé. Les champignons forment une récolte, lorsqu'il pleut en Août & en Septembre. Il y a dans le pays cinq fabriques de poterie ». A Châteauneuf, « le territoire produit du blé & des pâturages avec lesquels on nourrit des bestiaux ».

En 1861, l'abbé Féraud précise qu'à La Palud, le territoire « donne du blé, du vin, de l'huile, des légumes et des fruits ».

Nota : les données ci-dessous sont issues de l'observation directe lors du travail de terrain, de la collecte orale auprès des habitants de la commune et des informations livrées par M. Capoduro, instituteur aux Chauvets en 1914, dans sa « Monographie des Chauvets ».

L'ancienne économie agricole était basée sur la polyculture vivrière, avec des zones de cultures sèches et des secteurs "à l'arrosage".

Il existait deux principaux canaux d'arrosage. Au pied du quartier de La Pinée, c'est le canal de dérivation des moulins qui jouait ce rôle. Il était complété par plusieurs sources.

Au pied nord de Châteauneuf, on trouve le canal des Prés du Riu. D'autres petits canaux existaient autour des hameaux de la haute vallée du Baou, ou propres à certaines fermes comme à La Mélaron ou aux Fabres.

M. Capoduro, décrit ainsi l'irrigation aux Chauvets : « On n'a effectué aucun travail de correction des ces torrents. [...] Le seul avantage matériel qu'on en retire, c'est d'utiliser leurs eaux pour l'irrigation des prairies naturelles à l'aide d'un système de canalisation des plus simples qui consiste à faire dériver les eaux de la partie supérieure à vers la partie inférieure en détournant momentanément une partie de leur cours naturel ». L'organisation consiste en « un système de ruisselets ».

Ces ruisseaux, sources, ainsi que les nombreux puits et bassins agricoles permettaient l'arrosage. Parfois, une petite station de pompage leur a été associée : Bau, Boulogne, Ricard...

Le secteur marécageux de La Palud était drainé et cultivé en prés de fauche ; tous les toponymes cadastraux se rapportant à ce secteur font mention de « prés » et jamais du marais.

Les secteurs de culture sèche étaient généralement aménagés en terrasse, dont les murs de soutènement sont en pierre sèche. Ces terrasses sont localement appelées « sette ».

On trouve également de nombreux pierriers d'épierrage, accumulés en tas, en ligne, parfois soutenus par un mur en pierre en sèche.

Noyer et anciennes terrasse de cultures, quartier de la Grau.Noyer et anciennes terrasse de cultures, quartier de la Grau. Amandiers sur d'anciennes terrasses de culture. Quartier de Courchon.Amandiers sur d'anciennes terrasses de culture. Quartier de Courchon.

Aux Chauvets, en 1914, on cultivait « du blé, du sainfoin, de la luzerne, des gesses, des pommes de terre, quelques légumes de première nécessité, du foin en abondance, d'une valeur nutritive très appréciée [...] quelques rares pommiers ou poiriers ». Les noyers y étaient abondants.

Autour de La Palud, les fruitiers sont fréquents, surtout les pommiers, ainsi que les amandiers. Ces derniers sont parfois installés en bordure de terrasse, ou en allée comme à Grateloup.

Les foins ramassés dans les prés à l'arrosage étaient ramenés sur des traîneaux en bois appelés « tirasse », ou portés par des mulets équipés de bâts. Dans certains cas, ces bâts pouvaient être munis de cabestan permettant à une personne seule de charger et de fixer le ballot ; ce système est appelé « beigne ».

Ancienne vigne sur treille, au quartier de Maireste.Ancienne vigne sur treille, au quartier de Maireste.La vigne était cultivée à Bagarelle, sous Saint-Maurin, à Maireste et jusqu'à Cabrière. La tradition orale rapporte que les plans étaient montés en espalier, sur des piquets de genévrier cade.

La Carte des frontières Est de la France, levée au 1/14 000e dans les années 1780 montre très clairement ces coteaux cultivés en vignoble.

On trouvait des oliviers entre La Colle de l'Olivier et Maireste, et quelques uns ont été repérés à Cabrière.

En 1772, il est fait mention « que toutes les années, il vient des étrangers avec des grands alambics, qui distillent l'huile des lavandes de tout le terroir », ce qui cause un manque dans la récolte de miel.

Dans le milieu du 19e siècle, la commune impose une taxe aux distillateurs qui viennent dans la commune. Puis, à partir des années 1860, elle met la lavande des terres communales aux enchères tous les cinq ans.

PAYSAGE DE FRANCE : Cueillette de la LAVANDE dans les Alpes de Haute Provence prés du village de LA PALUD sur VERDON, années 1970.PAYSAGE DE FRANCE : Cueillette de la LAVANDE dans les Alpes de Haute Provence prés du village de LA PALUD sur VERDON, années 1970.La lavande fine a été beaucoup cultivée jusque dans les années 1950, puis le lavandin. Les lavandes sauvages étaient aussi ramassées.

Des négociants de Grasse venaient à La Palud pour acheter les ballots. Quelques producteurs de La Palud emportaient les récoltes pour les faire distiller aux Salles, à la Bégude ou à Comps. Dans les années 1960, à La Palud, un camion assurait le ramassage tous les jours au moment de la récolte. A Châteauneuf, les habitants distillaient jusque dans les années 1950, sur des alambics mobiles, notamment aux Allaves et au Ponsonnet. Le dernier a été installé devant le moulin du Baou.

Une distillerie désaffectée, couverte par un hangar en ossature métallique, est installée au quartier d'Hernier. On remarque encore quelques parcelles plantées en lavande à Grateloup.

Narcisses et sagne dans les marécages du quartier des Paluds.Narcisses et sagne dans les marécages du quartier des Paluds.Le narcisse était également ramassé dans les zones marécageuses, et revendu en vrac aux parfumeurs à Grasse. A Châteauneuf, la cueillette a cessé à la fin des années 1950, et elle a continué à La Palud jusqu'au début des années 1970. En 2014, les enfants du village de La Palud essaient d'en vendre des bouquets aux touristes.

Chaque famille possédait deux ou trois ruches, ou « brusc». A La Palud, les essaims sauvages étaient récoltés dans les barres rocheuses des gorges du Verdon.

Des ruchers pouvaient être installés au pied des murs de terrasse orientés au sud-est, comme aux Subis, à Saint-Martin, à Maireste, ou au Teinturier, « apié » qui a été étudié.

Possible enclos de rucher, au quartier de la Maline.Possible enclos de rucher, au quartier de la Maline.De probables ruchers fermés, constitués d'un petit espace bien orienté, enclot par un mur en pierre sèche, ont été repérés au hameau ruiné de La Maline et aux Chauvettes. En revanche, l'usage du rucher-placard pourtant présent à Castellane, Taloire et Chasteuil, est inconnu à La Palud et à Châteauneuf.

Les troupeaux d'ovins et de caprins étaient menés en élevage extensif, sur quelques « pâtures », mais surtout sur des « terres vagues » de type lande à buis.

Des bergeries en pierre sèche étaient construites aux quartiers de Champ Viel, Col de l'Abbe, Aco d'Agneou, Le Conhet, L'Escalès, Périer de Saint-Maurin, Maireste, Varaye, La Roubine, La Montagne d'Aire...

Au pied des barres rocheuses de Cheiran et du Portail, qui dominent le quartier des Chauvets, plusieurs baumes et abris rocheux sont fermés par des murs en pierre sèche. Ils servaient à enfermer les troupeaux de moutons ; certaines baumes pouvaient abriter jusqu'à 300 bêtes.

Certaines sources proches des pâturages ou des terres vagues sont aménagées avec des abreuvoirs monoxyles comme repéré à Bouens et à Nayen, ou maçonné comme aux Aubrettes.

Aux Chauvets, en 1914, « les troupeaux redescendent et vont se reposer jusqu'au soir dans quelques bergeries disséminées sur les pentes des montagnes précitées (Prau, Chanier, le Chiran, le Portail de Blieux). [...] Autrefois, avant l'édification de ces bergeries, on se contentait de les parquer dans de petits espaces clos, entourés d'une petite muraille de pierres sèches, très sommairement empilées les unes sur les autres, et dont on aperçoit encore les vestiges, c'était ce que les gens appellent les "courtils" ».

Les familles possédaient en moyenne quelques brebis et/ou chèvres, ainsi qu'un mulet pour les labours. Les bœufs de labours ne sont apparus que pendant la guerre de 1939-45, en même temps que les vaches laitières, même si celles-ci avaient pu déjà intégrer certaines fermes de la haute vallée du Baou dès les années 1920.

M. Capoduro précise qu'en 1914, « les principales ressources naturelles de la localité consistent en l'élevage de nombreux troupeaux de moutons et de quelques chèvres, les premiers en vue de la production de la laine et de la chair ; ces dernières uniquement pour la production des jeunes et du lait. […] Les oiseaux de la basse-cour, particulièrement les poules, font l'objet d'une exploitation spéciale donnant des rendements assez rémunérateurs. Les habitants élèvent aussi quelques lapins et chaque ménage un porc ou deux […] pour leur consommation personnelle. ».

Au vu de la description de M. Capoduro, l'architecture des maisons de Chauvets était très simple et rustique. « Les habitations des "Chaouvetan", comme on appelle les habitants des Chauvets, ne sont que des masures d'aspect sordide. Elles diffèrent peu les unes des autres. Il semble qu'elles aient été édifiées sur un plan commun. Toutes ont leur exposition au midi : c'est à peu près le seul avantage qu'elles offrent. Elles se composent essentiellement d'un rez-de-chaussée, la cave où l'on serre les produits du sol (légumes) et qui sert d'abris aux nuées de poules que l'on élève. A côté, la bergerie et l'étable, presque toujours attenantes aux habitations et qui contribuent pour une large part à maintenir le voisinage du "home" dans un état permanent de malpropreté. Les seuls appartements du ménage se réduisent à une cuisine assez vaste au milieu de laquelle est placé un poêle genre cuisinière. [...] Un seconde pièce, contiguë à la cuisine avec laquelle elle communique, sert de chambre à toute la famille. Quand celle-ci est trop nombreuse, le grenier à foin, la "feinera", comme on l'appelle, supplée à l'insuffisance d'appartements ».

Il explique la mauvaise qualité du bâti par le fait que « Tous ces braves cultivateurs, ou du moins leurs ancêtres, ont été, en même temps que les architectes, les ouvriers de ces demeures rudimentaires qui leur servent de refuge. [...] La montagne leur a fourni la pierre ; les arbres ont mis à leur disposition les bois de charpente ; le sable des torrents, les bancs de calcaire et de gypse, dont ils ont extraits eux-mêmes la chaux et le plâtre, leur ont permis de confectionner un mortier convenable. Ils n'ont eu à se procurer que les matériaux nécessaires à la couverture du toit. Menuisiers et serruriers ont très sommairement achevé le reste. En dehors de la porte d'entrée, il n'y a guère qu'une ouverture sur la façade principale, rarement sur une façade latérale, aussi l'aération est-elle rendue difficile et l'air qu'on respire à l'intérieur est-il confiné et malsain ».

Dans les maisons des Chauvets, les grains étaient conservés dans de grands récipients tressés en paille, nommés « paillouse ».

Les fermes possédaient généralement leur propre four à pain.

Dans les hameaux des Chauvets, le dernier four collectif à avoir fonctionné est celui du Périer. La tradition orale rapporte que le four à pain du hameau des Maurels avait été éteint par un sorcier ; le curé l'a remis en marche.

Le moulin du Baou de La Palud a fonctionné pendant la guerre de 1939-1945. Destiné à moudre de la farine, il semble qu'il n'ait jamais servi à la production d'huile de noix.

Un four à chaux était installé au collet de la route du Plan de Châteauneuf, et M. Capoduro précise qu'un autre four à chaux se trouvait dans la forêt de La Faye.

Un four à plâtre était installé au hameau des Paluds, il servait à la cuisson du plâtre blanc ou noir. Des affleurements de gypse ont également été exploités entre Les Subis et de Ponsonnet. M. Capoduro indique que « la section des Chauvets possède trois fours à plâtre » en 1914.

Des carrières et des zones d'extraction de sable dolomitique sont visibles le long de la R.D. 123 entre Le Brec et le col de la Croix de Châteauneuf.

Un lieu-dit « La Tuillière » se trouve au bord de la R.D. 17, au croisement avec le chemin des Brochiers. Une petite tuilière était installée à Bourbon, il n'en reste aucun vestige.

Une scierie était installée au Ponsonnet dans les années 1940 et 1950, dans les bâtiments de l'ancienne « meunerie hydraulique » citée par M. Capoduro, et aujourd'hui en ruine.

La forêt du plateau de Barbin a été exploitée pendant l'occupation pour produire des planches et du charbon. L'usine de transformation du charbon et la scierie à vapeur, contrôlées par les forces allemandes, étaient installées au pied nord du massif, au niveau de l'actuelle citerne d'eau, à côté de la barrière sur la piste. Les planches servaient notamment pour la construction des blockhaus de la côte atlantique. Le charbon était expédié pour l'alimentation des moteurs à gazogène ; il servait aussi à faire fonctionner le moteur à vapeur de la scierie.

La forêt a pris feu en 1942. Après guerre, certaines cabanes de Barbin ont servi à loger les prisonniers italiens qui travaillaient aux coupes de défrichement sur le bois brûlé.

A la fin des années 1950, des plantations de résineux y ont été réalisées par les services du programme de Restauration des Terrains de Montagne (RTM).

Evolution de l'économie rurale en 2014

En 2014, les zones agricoles en terrasses sont presque partout abandonnées et embroussaillées ou boisées. Le marais de La Palud est abandonné et boisé.

Prés de fauche en limite du marais de La Palud.Prés de fauche en limite du marais de La Palud.Quelques secteurs agricoles plats sont encore cultivés, utilisés comme prés de fauche ou comme pâturage pour les troupeaux d'ovins : Boulogne, Les Bourras, Bourbon, Val de Naï, Haute-Grau, Le Plan de Châteauneuf...

Quelques exploitations agricoles sont encore en activité, principalement basées sur l'élevage d'ovins viande (Haute-Grau, Les Bourras, Le Serre) ou de caprins (Les Ferralhs, Maubec). Aux Bondils, une exploitation cultive des aromatiques et des simples, et en fait la distillation. Deux fermes équestres sont situées aux Bondils et aux Bas-Bourras.

Plusieurs anciennes terres cultivées sont plantées en truffières depuis la fin du 20e siècle : Courchon, Roche Rousse, Le Plan et Maubec...

Mais l'activité principale est liée au tourisme et aux activités sportives sur les sites des gorges du Verdon et du Baou. On compte ainsi quatre campings, quatre hôtels et cinq restaurants qui sont installés au village ou autour du village de La Palud, ainsi qu'une auberge de jeunesse et plusieurs gîtes d'accueil ; un centre de l'UCPA est également situé au village. Un festival sur le thème de l'escalade, « Vertigo », est régulièrement organisé au printemps.

Les moniteurs et accompagnateurs d'activités sportives de pleine nature se sont regroupés au sein d'une structure qui occupe l'ancien kiosque du Phare du Verdon. Le château de La Palud accueille, outre les bureaux de la mairie et des salles d'équipement collectif, l'Office du Tourisme et la Maison des Gorges du Verdon, ainsi qu'un musée.

De nombreuses maisons et fermes servent de résidences secondaires, ou sont des maisons familiales utilisées en été.

1Tome I, Instrumentum XVI, p. 376.2L'ouvrage « Châteauneuf-les-Moustiers, un village des gorges du Verdon, rive droite » propose un dépouillement intégral et une mise en contexte des délibérations municipales de cette commune. A La Palud, les archives communales du milieu du 19e siècle au troisième quart du 20e siècle sont réputées perdues.

Les sites les plus anciens remontent à la protohistoire. Plusieurs sites d'habitat antiques sont connus par des vestiges de tegulae et de rhyolithe.

La « villa Rovagonis », qui correspond aux territoires de Rougon, Châteauneuf et la Palud est mentionnée au 9e siècle, comme appartenant à Saint-Victor de Marseille. Au cours de l'antiquité tardive et du moyen-âge, l'habitat dispersé se regroupe et il s'organise sur des éminences rocheuses. Le début de l'époque moderne correspond à l'extension des villages de Châteauneuf et de La Palud, ainsi qu'à la mise en place de la trame de l'habitat dispersé. Au cours du 18e siècle les seigneurs de Demandolx-La Palud font réaliser de nombreux travaux : reprise des châteaux de Maireste et de La Palud, construction des fermes de Château Ricard, du Jas de l'Aire et du Jas de Barbin.

Le village de Châteauneuf est définitivement abandonné dans les années 1920. A partir du second quart du 20e siècle, la fréquentation touristique des Gorges du Verdon favorise la construction de nouveaux bâtiments et aménagements autour de La Palud : Chalet de la Maline, Auberge de Jeunesse, hôtels, campings, etc.

En 1974, la fusion-association de la commune de La Palud-sur-Verdon (La Palud jusqu'en 1961) et de Châteauneuf-les-Moustiers donne naissance à la commune de La Palud-sur-Verdon.

Située en rive droite du Verdon, la commune de La Palud-sur-Verdon est comprise entre 480 mètres et 1930 mètres d'altitude. Le climat est de type moyenne montagne méditerranéenne. Le sous-sol est calcaire, avec localement des versants marneux ravinés, et des affleurements ponctuels de gypse ou de tuf. Hormis la dépression de La Palud et le fond de la vallée de la Vallonge, le relief est raide, voire très raide, avec des barres rocheuses et des falaises parfois hautes de plusieurs centaines de mètres au niveau du canyon du Verdon.

Le village de La Palud est installé sur une légère éminence rocheuse qui domine un secteur marécageux. La partie centrale, figée dans ses limites de la fin du moyen-âge, est organisée en îlots comprenant très majoritairement des maisons d'habitation, avec quelques bâtiments agricoles en périphérie. Le village de Châteauneuf est installé au pied d'une éminence rocheuse, occupée par le castrum. Principalement constitué de maisons d'habitation, il est totalement abandonné depuis les années 1920. La plupart des écarts et hameaux se trouvent dans la haute vallée du Baou. Ils sont constitués d'un ou deux îlots de bâtiments agglomérés, et ils regroupent parfois deux ou trois fermes. Le plus souvent, ils possèdent aussi un four à pain.

Les fermes isolées sont nombreuses, y compris à proximité des villages, et on en compte une soixantaine sur tout le territoire communal. On trouve également des bâtiments agricoles dispersés dans toutes les zones cultivées. Cependant, ce phénomène est beaucoup plus présent sur le territoire de l'ancienne commune de La Palud que sur celui de Châteauneuf. Les puits sont nombreux, isolés dans les zones de cultures, ou situés à proximité des bâtiments. Enfin, on note de nombreuses cabanes en pierre sèche, la plupart étant situées sur le plateau karstique de la Plaine de Barbin.

Documents d'archives

  • Note de l'alivrement de la disme du lieu de La Palu dont Mr Lambert pretre exigeait, et ainsi que des terres dépendantes du bénéfice et biens privilégiés nommés au procès verbal du 12 may 1790. 12 mai 1790. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 Q 063.

  • Conseil général de la communauté de La Palud du 26 mai 1790. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E 42-22.

  • Note de l'alivrement des biens privilégiés consistant les biens droits et facultés de monsieur Demandolx situés dans le lieu de La Palud et son terroir prise par le procès verbal du 24 juillet 1790. 24 juillet 1790. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 Q 063.

  • Délibérations du Conseil municipal de la commune Châteauneuf-les-Moustiers, 1790-1884. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E dépôt 52/6.

  • État de section du cadastre de la commune de La Palud, 1836. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains, 3 P 259.

  • État de section du cadastre de la commune de Châteauneuf-lès-Moustiers, 1836. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains, 3 P 125.

  • DEMANDOLX, Henri de. La famille des Demandolx. Manuscrit, 1877, 2 vol., 297 p. Collection particulière.

Bibliographie

  • ACHARD, Claude-François. Les communes de Haute-Provence (Extrait du dictionnaire de Claude Achard, 1787). Dans : Annales de Haute-Provence, tome 41, n° 263, 1971, p. 279-281.

    P. 197, 198, 449.
  • ALBANES, Joseph-Hyacinthe. Gallia Christiana Novissima. Tome 1 : Aix, Apt, Fréjus, Gap, Riez et Sisteron. Montbéliard : Société anonyme d'imprimerie montbéliardaise, 1899.

    p. 376
  • Association pour la Sauvegarde du Patrimoine de La Palud-sur-Verdon. La Palud-sur-Verdon. Mémoires d'un village des Gorges du Verdon. Nice : Edition stArt, 2014, 63 p.

  • BARATIER, Edouard. La démographie provençale du XIIIe au XVIe siècle. Paris : S.E.V.P.E.N. , 1961, 255 p.

  • BOCQUET A. Catalogue des collections préhistoriques et protohistoriques du Musée Dauphinois. Grenoble, 1970, 230 p.

    P. 79.
  • CAPODURO M. Monographie des Chauvets. Etude de Géographie locale. Librairie J.-B. Baillière et Fils, 19 rue Hautefeuille, Paris, 1914, 117 p.

  • Collomp, Alain. La découverte des gorges du Verdon. Histoire du tourisme et des travaux hydrauliques. - Aix-en-Provence : Edisud, 2002, 127 p. : ill.

  • CRU, Jacques. Histoire des Gorges du Verdon jusqu'à la Révolution. - Aix-en-Provence : Edisud : Parc naturel régional du Verdon, 2001. 386 pages.

  • CRU, Jacques. Châteauneuf-les-Moustiers, un village des gorges du Verdon, rive droite. Collab. Jean-Claude Poteur. - La Palud-sur-Verdon : La Maison des Gorges, 2011, 239 p. : ill.

  • FERAUD, Jean-Joseph-Maxime. Histoire, géographie et statistique du département des Basses-Alpes. Digne : Vial, 1861, 744 p.

    P. 309 à 311.
  • MARTEL Francis, CRU Jacques. Errance d'un village sur le territoire de La Palud. Dans : Verdons, Pays du Verdon, enquête sur images, numéro 26-27, pages 170 à 180, décembre 2008.

    La découverte d'une enceinte en pierre sèche au-dessus des falaises de L'Escalès.

Documents figurés

  • Cartes des frontières Est de la France, de Colmars à Marseille. / Dessin à l'encre sur papier, par Jean Bourcet de La Saigne et Jean-Claude Eléonore Le Michaud d'Arçon, 1764-1778. Echelle 1/14000e. Cartothèque de l’Institut Géographique National, Saint-Mandé : CH 194 à 197.

    Feuille 194-33.
  • Plan cadastral de la commune de La Palud, 1835. / Dessin à l'encre sur papier par Gelinsky, géomètre du cadastre, 1835. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 144 / 001 à 014.

    Toutes les sections. Echelles du 1/5000e au 1/1250e.
  • Plan cadastral de la commune de Châteauneuf-lès-Moustiers. / Dessin à l'encre sur papier par Gelinsky, géomètre du cadastre, 1835. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 51 1 à 105 Fi 51 17.

    Toutes les sections. Echelles du 1/5000e au 1/1250e.
  • Chauvet de Chateuneuf-les-Moustiers (B.A.) - Place de l'Eglise. [Vue du hameau du Périer] / Carte postale noir et blanc, années 1910. Dans : « La Palud-sur-Verdon. Mémoires d'un village des Gorges du Verdon » / Association pour la sauvegarde du patrimoine de La Palud-sur-Verdon, Nice : éditions stArts, 2014, p. 47.

  • La section des Chauvets. Vue générale. [le hameau des Brochiers] / Carte postale noir et blanc, années 1910./ Dans : « Monographie des Chauvets. Etude de Géographie locale » / M. Capoduro, Paris : Librairie J.B. Baillère et Fils, 1914, p. 71.

  • PAYSAGE DE FRANCE : Cueillette de la LAVANDE dans les Alpes de Haute Provence prés du village de LA PALUD sur VERDON. / Carte postale en couleur, années 1970, Editions Photoguy à Nice. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 Fi 1925.

Date d'enquête 2014 ; Date(s) de rédaction 2015
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