Dossier collectif IA04002762 | Réalisé par
  • inventaire topographique
entrepôts agricoles de La Palud-sur-Verdon
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    entrepôt agricole
  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : La Palud-sur-Verdon

I. Contexte de l'enquête

Le repérage

Ce dossier concerne les entrepôts agricoles de la commune de La Palud-sur-Verdon (canton de Moustiers-Sainte-Marie, Pays Asses-Verdon-Vaïre-Var, département des Alpes-de-Haute-Provence). La commune de La Palud-sur-Verdon est née en 1974 de la fusion-association des communes de La Palud-sur-Verdon (La Palud jusqu'en 1961) et de Châteauneuf-les-Moustiers.

Le terme "entrepôt agricole" correspond aux édifices destinés à stocker des denrées agricoles (foin notamment) ou de l'outillage (remise). Souvent, ils comprennent également une partie destinée au bétail (étable, bergerie, écurie…) ou à l'homme (logis saisonnier).

Ne sont pas concernées ici les dépendances des fermes (voir dossier collectif fermes).

Les conditions de l'enquête

Le repérage des entrepôts agricoles sur la commune de La Palud-sur-Verdon a été effectué au cours des mois d'avril, mai, juin et septembre 2014. Le recensement s'est fait à partir du cadastre de l'édition mise à jour pour 1985. Le plan cadastral dit "napoléonien", levé en 1835, a servi de point de repère et de comparaison pour les bâtiments antérieurs à cette date ; l'ensemble des états des sections de ce cadastre a été consulté.

Toutes les constructions portées sur le cadastre de 1985 ont été vues, au moins de l'extérieur.

Le repérage a été effectué à l'aide d'une grille de description morphologique propre aux entrepôts agricoles et décrivant :

- la ou les fonction(s) visible(s) du bâtiment, niveaux par niveaux,

- la mitoyenneté,

- les accès,

- les matériaux principaux et secondaires et leur mise en œuvre,

- la forme du toit, la nature de la charpente, de la couverture et de l'avant-toit,

- le nombre d'étages visibles,

- la description des élévations et des baies,

- les aménagements intérieurs (cloisons notamment…)

- les inscriptions historiques : dates portées, inscriptions…

Cette grille de repérage a donné lieu à l'alimentation d'une base de données destinée à faire un traitement statistique et cartographique.

Le repérage est toujours confronté à la question de l'état du bâti. Ainsi, ont été repérés les bâtiments ayant subi quelques modifications de détail n'affectant pas leur lecture architecturale. Les bâtiments ruinés mais dont le parti pris architectural d'origine restait lisible ont également été repérés. En revanche, les bâtiments ayant subi des transformations majeures rendant illisibles leurs caractères architecturaux n'ont pas été retenus. Les bâtiments non retenus sont principalement ceux qui ont été très remaniés à une période récente, selon des normes de construction, des matériaux et un vocabulaire architectural très éloignés de ceux de l'architecture locale : élévations entièrement repercées de grandes ouvertures rectangulaires masquant les baies anciennes, utilisation de matériaux récents rendant illisible le parti d'origine, restructuration intérieure totale ou profonde…

II. Caractères morphologiques

126 entrepôts agricoles ont été repérés ; 29 d'entre eux ont été sélectionnés (23 % du corpus).

34 % des entrepôts agricoles présentent un état préservé et 9,5 % sont restaurés. 21,5 % sont dénaturés, c'est à dire très transformés. Enfin, 35 % sont ruinés, et il s'agit dans ce cas uniquement de la ruine de la toiture et d'une partie des aménagements intérieurs, qui n'empêche pas la saisie des critères de repérage essentiels.

Seuls une demi-douzaine de bâtiments portent des dates, échelonnées entre la fin du 19e siècle et le milieu du 20e siècle.

La plus ancienne, de 1886, se trouve au quartier des Bourras. On note les dates 1905 à Val de Naï, 1910 aux Bourras, 1916 à Boulogne, 1928 aux Aubrettes et 1939 à Hernier.

Quelques bâtiments remontent sans doute à la fin du 17e siècle (environ 9 % du corpus). 56 % des entrepôts agricoles ont une origine qui remonte au 18e siècle. 22 % datent du 19e siècle, et 9,5 % datent de la fin du 19e siècle ou du début du 20e siècle. Enfin, les bâtiments agricoles construits dans la première moitié du 20e siècle sont peu nombreux et ne concernent que 3 % du corpus.

De nombreux bâtiments ont connu des reprises au cours du temps, ce qui concerne environ 44 % du corpus. La présence d'extensions ou de surélévations anciennes a été repérée de façon certaine pour respectivement 5,5 % et 8 % du corpus.

Implantation et composition d'ensemble

Entrepôt agricole isolé au quartier des Ferralhs. (1985 Y1 12)Entrepôt agricole isolé au quartier des Ferralhs. (1985 Y1 12)Il existe deux types d'emplacement pour les entrepôts agricoles : associés à d'autres constructions dans les villages ou les hameaux, ou isolés dans les terres agricoles, les prés de fauche ou les pâturages.

Le village de Châteauneuf, celui de La Palud (quartier de L'Hôpital compris) et les hameaux regroupent 27 % du corpus. Cependant, l'abandon et la ruine de plusieurs hameaux de la haute vallée du Baou et de la Valongue limite les données concernant les hameaux de l'ancienne commune de Châteauneuf.

73 % du corpus concerne des entrepôts agricoles dispersés. En quelques endroits, on note l'existence de petit îlots de bâtiments agricoles accolés, regroupant deux ou trois bâtiments : Bourbon, Le Vignaou, Boulogne, La Cuerni...

LOCALISATION

Entrepôts

agricoles de La Palud-sur-Verdon

village de Châteauneuf

8,00%

village de La Palud

9,50%

hameaux

9,50%

dispersés

73,00%

Localisation des entrepôts agricoles de La Palud

Cette très importante proportion de bâtiments agricoles dispersés se retrouve dans l'absence de mitoyenneté, qui concerne 72 % du corpus.

Entrepôt agricole au village de La Palud. (2014 C1 183)Entrepôt agricole au village de La Palud. (2014 C1 183)Les entrepôts agricoles situés dans les deux villages ou dans les hameaux sont généralement des blocs en hauteur de un à trois niveaux. Plus de la moitié des entrepôts agricoles possédant un mur mitoyen sont situés au village de Châteauneuf, à celui de La Palud ou dans les hameaux. Les bâtiments possédant deux murs mitoyens, qu'ils soit parallèles ou perpendiculaires, sont tous situés dans les deux villages (à l'exception d'un situé au quartier de Bourbon). Enfin, ceux qui possèdent trois murs mitoyens se trouvent à La Palud ou à Châteauneuf.

Les entrepôts agricoles dispersés dans les zones agricoles sont des blocs en hauteur, plus rarement en longueur ou constitués de bâtiments accolés, qui comportent de un à quatre niveaux. Ils possèdent parfois un mur mitoyen, très rarement deux ; dans ces derniers cas, il s'agit de bâtiments intégrés à un petit îlot agricole.

Un seul hangar sur piliers a été observé, à Issarpei.

Mur de soutènement d'un jardin et escalier extérieur en pierre de taille. Entrepôt agricole à logis saisonnier, au quartier des Bourras. (1985 Z1 60a)Mur de soutènement d'un jardin et escalier extérieur en pierre de taille. Entrepôt agricole à logis saisonnier, au quartier des Bourras. (1985 Z1 60a)Quelques rares entrepôts agricoles sont adossés à un rocher, d'autres sont parfois accompagnés d'une cour ou d'une aire à battre. Près de 5 % d'entre eux possèdent un enclos, fermé par un muret en pierre sèche ou maçonné.

Matériaux et mise en œuvre

D'une manière générale, 85 % des entrepôts agricoles sont construits en maçonnerie de moellons calcaires. La maçonnerie est liée au mortier de chaux et de sable. A Châteauneuf et au quartier de la Plaine de Châteauneuf, deux bâtiments possèdent des parties de maçonnerie en appareil oblique parfois alterné.

Dans 10,5 % des cas, on relève également la présence de moellons de tuf en complément. Plus de la moitié des bâtiments concernés par ce matériaux sont regroupés dans les quartiers de Maireste, La Colle de l'Olivier, La Basse Grau et Cabrière, où les concrétions sont nombreuses. A Saint-Maurin, en contrebas de la route, on trouve les ruines d'un bâtiment agricole entièrement construit en moellons de tuf. L'autre moitié est dispersée dans les quartiers de Bouens, Bourbon, La Cuerni ainsi qu'au village de Châteauneuf et à Aco d'Alexis.

L'emploi de la brèche calcaire est plus rare et il ne concerne que 2,5 % du corpus. Enfin, on note la présence d'un bâtiment construit en parpaings pleins de béton, au Vignal.

Il faut ajouter que 5,5 % des entrepôts agricoles sont construits en pierre sèche calcaire.

Pour 85,5 % du corpus, les chaînes d'angles sont en moellons, dont 14 % en gros moellons équarris. Ils sont en calcaire, parfois associé à du tuf ou de la brèche calcaire.

Les chaînes d'angles en pierre de taille de concernent que 9 % des bâtiments, en tuf dans les deux-tiers des cas, sinon en calcaire. Encore sont-elles associées à des moellons dans un tiers des cas.

Pour 16 % des bâtiments, les encadrements des ouvertures (portes et fenêtres) ont été trop transformés pour êtres pertinents. Les autres sont majoritairement en maçonnerie lissée au mortier de gypse et portant feuillure, avec linteau en bois (55 % du corpus). Ils sont bruts de maçonnerie pour 19 %.

Dans 7 % des cas, les encadrements sont hétérogènes, avec l'emploi de la pierre de taille (une petite dizaine d'encadrements) ou de la brique (un cas). Dans deux cas d'encadrement en pierre de taille, une porte en arc segmentaire et une autre en anse de panier ont été repérées, en tuf. On relève également une demi-douzaine de portes de remise avec piédroits en pierre de taille calcaire ou de tuf, et linteau en bois.

Sur quelques bâtiments, la présence de corbeaux en bois scellés dans la maçonnerie des élévations laisse supposer l'existence de balcon de séchage ou de support pour une treille de vigne.

On note également la présence ponctuelle de corbeaux sous l'avant-toit, destinés à supporter un chéneau de gouttière. Aux Brochiers, des pierres de lapiaz, naturellement trouées, ont été intégrées à la maçonnerie pour servir d'anneaux d'attache.

La présence d'une voûte en berceau a été repérée dans un seul cas, aux Bourras, et celle de voûtains sur poutrelles métalliques dans un autre cas, au quartier de La Tuilière. Néanmoins, ce critère n'a pas pu être observé pour un quart du corpus.

La séparation des étages supérieurs se fait par des planchers rustiques sur solives. Le sol de l'étable ou de la remise est généralement en terre battue. Certains sols de logis ou de fenil reçoivent des carreaux de terre cuite, scellés à la chape sur le plancher. Les murs intérieurs sont rarement enduits ou reçoivent un enduit à pierres vues, sauf dans les parties de logis saisonnier où ils portent souvent un enduit lisse.

Dans trois cas, la présence d'un fenil ou un séchoir installé en mezzanine à été notée. En quelques cas, des fenils possèdent des aérations constituées de sections de canalisation en terre cuite vernissée (Val de Naï, Bourbon, etc.).

Dans un quart des entrepôts agricoles, des cloisons intérieures séparent des pièces, le plus souvent lorsqu'il y a présence d'un logis. Ces cloisons sont en maçonnerie légère, ou à pan de bois et remplissage de mortier.

La présence d'une cheminée a été repérée dans deux logis saisonnier.

La proximité d'arbres fruitiers ou utilitaires a été observée pour près de 15 % du corpus. Il s'agit le plus souvent d'un tilleul, mais l'on trouve aussi des noyers, amandiers, ou même un olivier à Maireste. La présence d'une treille de vigne a été notée dans quelques cas.

Structure, élévation, distribution

Les entrepôts agricoles situés au village de Châteauneuf ou à celui de La Palud possèdent de un à trois niveaux.

Au village de La Palud, un seul bâtiment possède un niveau unique (8,5 %), la moitié des entrepôts agricoles possèdent deux niveaux (50 %) et le reste trois niveaux (41,5 %).

Au village de Châteauneuf, la moitié des entrepôts agricoles possèdent deux niveaux (50 %), l'autre moitié possède trois niveaux (50 %).

Les entrepôts agricoles situés dans les hameaux ou dispersés dans les zones agricoles comportent un niveau (17 % des cas), deux niveaux (59 %), trois niveaux (22 %), et de façon ponctuelle quatre niveaux.

NIVEAUX

Entrepôts

agricoles de La Palud-sur-Verdon

1

15,00 %

2

57,00 %

3

26,00 %

4

2,00 %

Nombre de niveaux des entrepôts agricoles de La Palud

Au village de La Palud, seuls deux entrepôts agricoles possèdent un étage de soubassement et l'association « rez-de-chaussée + étage carré + (et/ou) étage de comble » représente 75 % du corpus villageois.

A l'inverse, au village de Châteauneuf, 90 % des bâtiments possèdent un ou deux étages de soubassement, et l'association « étage de soubassement + étage de comble » représente 60 % du corpus villageois.

Ailleurs, l'absence d'étage de soubassement ne concerne que 10,5% du corpus hors villages. On note un seul bâtiment possédant trois étages de soubassement, au quartier de Courchon. La présence de deux étages de soubassement concerne 10,5 % de ce corpus, et celle d'un seul étage de soubassement concerne 78 % de ce corpus. L'association « étage de soubassement + rez-de-chaussée surélevé + (et/ou) étage de comble » représente à elle seule 60 % de ce corpus.

D'une manière générale, le volume des étages de comble est toujours inférieur à 50 % du volume total du bâtiment.

Vue de volume d'une étable dans un bâtiment agricole, pile de fond. Quartier de Mayreste. (1985 W6 311c)Vue de volume d'une étable dans un bâtiment agricole, pile de fond. Quartier de Mayreste. (1985 W6 311c)

Le premier étage (étage de soubassement ou rez-de-chaussée selon les cas) est utilisé comme étable pour 85 % du corpus communal. Cette étable est souvent associée à une remise agricole (40 % des cas), à un logis saisonnier (9,5 % des cas), une citerne ou un captage de source (4 % des cas), un poulailler (3 % des cas), ou de façon ponctuelle à un four à pain (La Cabane) ou une étable à cochon (Hernier). Il faut noter, dans 7,5 % des cas, l'association de trois voire quatre fonctions pour ce premier étage.

Lorsque ce premier étage n'est pas occupé par une étable, il l'est par une remise (15 % du corpus communal), associée à un logis saisonnier dans près d'un tiers des cas, ou à un fenil dans un cas (La Grau).

Vue de volume d'un logis saisonnier. Entrepôt agricole au quartier du Vignaou. (1985 Z1 119a)Vue de volume d'un logis saisonnier. Entrepôt agricole au quartier du Vignaou. (1985 Z1 119a)Au total, la présence d'un logis saisonnier en premier étage de bâtiment agricole concerne 13 % du corpus communal.

Au village de Châteauneuf, on note 90 % des entrepôts agricoles où le premier étage ne servait que d'étable, 10 % pour lesquels il servait de remise et d'étable.

Au village de La Palud, un tiers des entrepôts agricoles ont un premier étage occupé par une étable, un tiers par une association étable et remise, et un dernier tiers occupé uniquement pas une remise.

Courchon. Mezzanine pour le stockage du fourrage.Courchon. Mezzanine pour le stockage du fourrage.Lorsqu'il y a présence d'un deuxième étage, celui-ci est très majoritairement utilisé pour un fenil (88 % du corpus communal). Ce fenil est associé à un séchoir dans 7,5 % des cas. De façon ponctuelle la présence d'un pigeonnier associé à un fenil a été repérée à Maireste.

Un cas de séchoir installé seul en deuxième étage a été observé à La Colle de l'Olivier.

L'utilisation du deuxième étage comme seul logis saisonnier est notée pour 9,5 % du corpus communal.

Au total, la présence d'un logis saisonnier en deuxième étage de bâtiment agricole concerne 28 % du corpus communal.

Au village de Châteauneuf, 90 % des bâtiments agricoles possédaient un deuxième étage occupé par un fenil, 10 % par l'association fenil et logis saisonnier.

Au village de La Palud, 91 % des bâtiments agricoles possèdent un deuxième étage occupé par un fenil, 9 % par un logis saisonnier.

Lorsqu'il y a présence d'un troisième étage, celui-ci est utilisé comme fenil pour 94 % du corpus communal. Ce fenil peut être associé à un séchoir (6,5 % des cas) ou à un pigeonnier (6,5 %). Dans un cas, (Le Vignaou), un logis saisonnier est associé à un fenil et à un pigeonnier.

La présence d'un pigeonnier installé seul en troisième étage a été observée dans deux cas (Les Ferralhs, Les Brochiers), celle d'un logis saisonnier seul dans un cas (Les Aubrettes).

Au total, la présence d'un logis saisonnier en troisième étage de bâtiment agricole concerne 6 % du corpus communal concerné. Pour un séchoir, la proportion est la même.

Au village de Châteauneuf, pour tous les bâtiments agricoles possédant un troisième étage, celui-ci était occupé par un fenil.

Au village de La Palud, pour tous les bâtiments agricoles possédant un troisième étage, celui-ci est occupé par un fenil. Ce fenil est associé dans un cas à un séchoir et dans un autre cas à un atelier.

Pour les deux bâtiments qui possèdent un quatrième étage, celui-ci est occupé par un fenil (Le Vignaou) ou par l'association fenil et pigeonnier (La Plaine de Châteauneuf).

Sur l'ensemble du corpus communal, tous étages confondus, la présence d'un pigeonnier concerne 5 bâtiments, soit 4 % corpus communal.

Logis saisonnier avec cheminée et placard adossé. Entrepôt agricole au quartier des Ferralhs. (1985 X1 62)Logis saisonnier avec cheminée et placard adossé. Entrepôt agricole au quartier des Ferralhs. (1985 X1 62)

Sur l'ensemble du corpus communal, tous étages confondus, la présence d'un logis saisonnier concerne 32 bâtiments, soit un quart du corpus communal. Les bâtiments concernés sont situés hors des villages, sauf un à Châteauneuf et un à La Palud. L'importance numérique de cette fonction de logis saisonnier témoigne d'une limite floue entre bâtiment destiné à l'habitation et bâtiment destiné au stockage agricole. Cette caractéristique rend parfois difficile le distinguo entre maison et bâtiment agricole. Cette confusion possible existait déjà lors de la rédaction du cadastre de 1835, sur lequel plusieurs mentions « maison » sont biffées et corrigées en « bâtiment rural », et réciproquement.

Dans le cas d'une porte d'accès unique (40,5 % du corpus communal, 63,5 % du corpus des villages, 35,5 % du corpus hors village), celle-ci est percée indifféremment dans le mur pignon (59 % des cas communaux) ou dans le mur gouttereau (41 % sur la commune).

Dans les villages, la répartition est inversée et montre un percement privilégié en mur gouttereau (57 % des cas villageois) plutôt qu'en mur pignon (43 % des cas villageois).

Pour le bâti hors villages, la répartition est la même qu'à l'échelle communale, avec des proportions augmentée : le percement d'une porte unique en mur pignon apparaît dans 65 % des cas, en mur gouttereau dans 35 % des cas.

Dans le cas d'entrepôts possédant plusieurs portes d'accès percées sur une même élévation (9,5 % du corpus communal, 13,5 % du corpus villageois, 8,5 % du corpus hors villages), celles-ci sont très majoritairement percées sur le mur gouttereau (plus des trois-quart des cas) plutôt que sur le pignon.

Dans le cas de bâtiments possédant plusieurs portes percées sur des élévations différentes (49 % du corpus communal, 23 % du corpus villageois, 55 % du corpus hors villages), celles-ci aménagent le plus souvent un accès orthogonal (61,5 % des cas communaux, 100 % des cas en village, les deux-tiers des cas hors villages). Elles sont parfois affrontées en gouttereau (19,5 % des cas communaux, 21 % des cas hors village) ou en pignon (11,5 % des cas communaux, 12,5 % des cas hors village).

Baie fenière. Entrepôt agricole au village de La Palud. (2014 C1 190)Baie fenière. Entrepôt agricole au village de La Palud. (2014 C1 190)La présence de baies fenières concerne 67,5 % du corpus. Celles percées uniquement sur l'élévation principale représentent 12 % des cas, alors que les baies fenières percées uniquement sur une autre élévation que l'élévation principale en représentent 88 %.

La présence d'une montée de grange avec passerelle en bois a été notée pour un bâtiment à Aco de Guichard.

La présence d'un escalier de distribution extérieur a été notée pour seulement 5 % du corpus communal.

Ces escaliers extérieurs sont majoritairement adossés parallèlement à la façade, éventuellement sur une logette. Seul un escalier est adossé perpendiculairement. Ils sont construits en maçonnerie.

Couverture

Sur la commune de La Palud-sur-Verdon, tous les toits sont en pente douce.

67,5 % des entrepôts agricoles possèdent un toit à longs pans ; 29,5 % un toit à un pan ; 3 % possèdent un toit à un pan associé à un toit à longs pans. Deux cas de toits à longs pans asymétriques ont été relevés, et deux cas de modification après surélévation, avec passage d'un toit à un pan vers un toit à longs pans.

Au village de Châteauneuf et à celui de La Palud, tous les entrepôts agricoles ont un toit à un pan, sauf deux au quartier de L'Hôpital.

TOIT

Entrepôts

agricoles de La Palud-sur-Verdon

Un pan

29,50 %

Longs pans

67,50 %

Mixte un pan / longs pans

3,00 %

Forme des toits des entrepôts agricoles de La Palud

L'observation de la charpente a été possible dans moins de la moitié des bâtiments repérés.

Elle est à pannes dans 78 % des cas (panne faîtière et pannes intermédiaires, pas de panne sablière), avec trois cas de petite charpente à unique panne faîtière. En outre, on relève 16,5 % des cas avec pannes sur chevrons, ainsi qu'un cas de pannes sur ferme à La Tuilière, un cas de demi-ferme au village de Châteauneuf et un cas de charpente uniquement constituée de chevrons au quartier des Ferralhs.

Une pile de fond a été notée dans un bâtiment du quartier du Vignaou.

Piles de fond soutenant la charpente. Entrepôt agricole au quartier près du Moulin. (1985 Z3 347)Piles de fond soutenant la charpente. Entrepôt agricole au quartier près du Moulin. (1985 Z3 347)

Les avant-toits sont traités avec différentes techniques mais il faut avant tout préciser que 48,5 % des bâtiments possèdent un avant-toit non significatif du fait d'une modernisation de la toiture ou de sa ruine.

Le débord des chevrons ou quartons de couverture est employé dans 9 % du corpus restant, associé une fois à une saillie de rive en génoise.

Le débord des tuiles de couvertures est employé dans 27,5 % du corpus restant, associé dans deux cas à une saillie de rive en génoise.

Pour 61,5% du corpus restant, l'avant-toit est constitué d'un rang de génoise, qui est peint en blanc dans près de la moitié des cas. Dans un tiers des cas, ce rang de génoise est associé à une saillie de rive constituée d'un rang de génoise.

Au total, la présence d'un rang de génoise en saillie de rive est avérée pour un quart du corpus restant.

AVANT-TOIT

Entrepôts

agricoles de La Palud-sur-Verdon

(corpus hors non significatif)

Débord des tuiles

27,50%

Débord des chevrons

9,00%

Un rang de génoise

61,50%

Deux rangs de génoises

0,00%

Traitement des avant-toits des entrepôts agricole de La Palud

La couverture traditionnelle est la tuile creuse (87 % des bâtiments repérés). Elle a parfois été remplacée par de la tuile plate mécanique, ou plus récemment soit par des plaques de fibro-ciment.

Deux cas de possible couverture végétale (peut-être en genêt ou en buis ?) ont été repérés aux quartiers de Bonlau et Roubine.

Une couverture en tôle a été repérée au quartier du Vignal.

COUVERTURE

Entrepôts

agricoles de La Palud-sur-Verdon

Tuile creuse

87,00 %

Tuile plate mécanique

1,50 %

Végétale (?)

1,50 %

Moderne

9,00 %

Matériaux de couverture des entrepôts agricoles de La Palud

III. Typologie

1 – ENTREPÔTS AGRICOLES UNIFONCTIONNELS

1.1 – Entrepôt agricole uni-fonctionnel : fenil (0 % du corpus) (0 repéré ; 0 sélectionné) un ou deux niveaux ; fonction unique de fenil ; sous-type hangar : structure porteuse à piliers (éventuellement cloisonnée)

1.2 – Entrepôt agricole uni-fonctionnel : remise ou étable (9 % du corpus) (11 repérés ; 2 sélectionnés (18 %)) un ou deux niveaux ; fonction unique de remise ou d'étable ; sous-type hangar : structure porteuse à piliers (éventuellement cloisonnée)

2 – ENTREPOTS AGRICOLES MULTIFONCTIONNELS

2.1 – Entrepôt agricole multi-fonctionnel : fenil sur étable (28,5 % du corpus) (36 repérés ; 5 sélectionnés (14 %)) deux niveaux ou plus ; fonction double : étable + fenil

2.2 – Entrepôt agricole multi-fonctionnel : polyvalent avec fenil (53 % du corpus) (67 repérés ; 16 sélectionnés (24 %)) deux niveaux ou plus ; fonctions multiples + fenil ; sous-type hangar : possibilité d'un seul niveau ; structure porteuse à piliers (éventuellement cloisonnée)

2.3 – Entrepôt agricole multi-fonctionnel : polyvalent sans fenil (9,5 % du corpus) (12 repérés ; 6 sélectionné (50 %)) un à plusieurs niveaux ; fonctions multiples + absence de fenil ; sous-type hangar : possibilité d'un seul niveau ; structure porteuse à piliers (éventuellement cloisonnée)

Interprétation de la classification

Les données statistiques sur la commune de La Palud-sur-Verdon montrent que certains types d'entrepôts agricoles sont beaucoup mieux représentés que d'autres.

Ainsi, les entrepôts à fonctions multiples qui comprennent un fenil (type 2.2) représentent plus de la moitié du corpus communal (53 % du corpus communal, 36,5 % du corpus villageois, 57 % du corpus hors villages).

Les entrepôts comprenant simplement une étable située sous un fenil (type 2.1) représentent 28,5 % du corpus communal (59 % du corpus villageois, 22 % du corpus hors villages).

De fait, les bâtiments agricoles abritant un fenil représentent à eux seuls 81,5 % du corpus de la commune, et cette proportion monte jusqu'à 95,5 % dans les villages.

La disposition "fenil sur étable" facilite en effet le nourrissage du bétail en stabulation pendant l'hiver par l'aménagement fréquent de trappes d'abat-foin entre le fenil et l'étable.

A contrario, les 18,5 % du corpus restant ne comprennent pas du tout de fenil.

Ce sont pour moitié des bâtiments à fonction unique, destinés à la stabulation du bétail, au remisage des outils et des machines. On en trouve un seul au village de La Palud, les autres sont dispersés.

L'autre moitié est composée de bâtiments à fonctions multiples, mais sans fenil, qui sont tous dispersés.

TYPE

La

Palud-sur-Verdon

1.1

0 %

1.2

9 %

2.1

28,5 %

2.2

53 %

2.3

9,5 %

Total

100 %

Répartition de la typologie des entrepôts agricoles de La palud

Seuls une demi-douzaine de bâtiments portent des dates, échelonnées entre la fin du 19e siècle et le milieu du 20e siècle. La plus ancienne, de 1886, se trouve au quartier des Bourras. On note les dates 1905 à Val de Naï, 1910 aux Bourras, 1916 à Boulogne, 1928 aux Aubrettes et 1939 à Hernier.

Quelques bâtiments remontent sans doute à la fin du 17e siècle (environ 9 % du corpus). 56 % des entrepôts agricoles ont une origine qui remonte au 18e siècle. 22 % datent du 19e siècle, et 9,5 % datent de la fin du 19e siècle ou du début du 20e siècle. Enfin, les bâtiments agricoles construits dans la première moitié du 20e siècle sont peu nombreux et ne concernent que 3 % du corpus.

De nombreux bâtiments ont connu des reprises au cours du temps, ce qui concerne environ 44 % du corpus. La présence d'extensions ou de surélévations anciennes a été repérée de façon certaine pour respectivement 5,5 % et 8 % du corpus.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle

Les entrepôts polyvalents avec fenil (c'est à dire regroupant plusieurs fonctions combinées : étable, fenil, remise, logement saisonnier, resserre, ...) représentent plus de la moitié du corpus communal et sont surtout nombreux hors village. Dans ces derniers, ce sont les entrepôts du type fenil sur étable qui dominent (59% des cas). Les étables ou remises simples sont également présentes, disséminées dans les zones de culture. Le gros oeuvre est en maçonnerie de moellons calcaires, liée au mortier de chaux et de sable, avec parfois des moellons de tuf en complément. Les chaînes d'angle sont en général en moellon, sauf dans 9% des bâtiments où elles sont en pierre de taille, en tuf dans les deux tiers des cas. Les toits sont en majorité à longs pans, avec un groupe important à longs pans, tous sont couverts en tuiles creuses.

  • Typologies
    1.2 : entrepôt agricole unifonctionnel : remise ou étable ; 2.1 : entrepôt agricole multifonctionnel : fenil sur étable ; 2.2 : entrepôt agricole multifonctionnel : polyvalent avec fenil ; 2.3 : entrepôt agricole multifonctionnel : polyvalent sans fenil
  • Toits
    tuile creuse
  • Murs
    • calcaire moellon sans chaîne en pierre de taille
    • tuf moellon sans chaîne en pierre de taille
    • tuf pierre de taille
  • Décompte des œuvres
    • repéré 126
    • étudié 29
Date d'enquête 2014 ; Date(s) de rédaction 2015
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général