L'origine de cette ancienne ferme seigneuriale semble pouvoir remonter au moins au 17e siècle.
Elle figure sur la Carte des frontières Est de la France, de Colmars à Marseille, dressée dans les années 1780.
Néanmoins, l'aspect actuel de sa partie la plus ancienne n'est pas antérieur au troisième quart du 18e siècle. Sa reconstruction est donc contemporaine de celle du château du village.
La "note de l'alivrement des biens privilégiés consistant les biens droits et facultés de monsieur Demandolx situés dans le lieu de La Palud et son terroir prise par le procès verbal du 24 juillet 1790" la décrit ainsi :
"Bâtiment découvert au quartier de Queiran, ou Chaudon, terres cultes de baffard [?] de la bastide qui se trouve encadastrée contenant vingt deux journaux cent cinquante neuf cannes dont deux journaux estimé à huitante livres le journal, six journaux à cinquante livres le journal, autre six journaux à trente livres le journal, six autres journaux à vingt livres le journal, et deux journaux cent cinquante neuf cannes incultes à trente sols le journal.
Total sept cent soixante trois livres dix sols. 763 £ 10s".
A l'instar du château de La Palud, le bâtiment ne semble donc pas encore terminé puisqu'il est fait état d'un "bâtiment découvert".
Appelée "bastide de Chaudan ou Queiran", elle est vendue en 1793 comme bien national à Gaspard Richieu de Moustiers.
Sur le cadastre de 1835, elle est mentionnée comme "maison et cour" appartenant à Turrel Pierre, un des plus important propriétaire de l'époque. Celui-ci possède également une "aire" à battre mitoyenne (1835 A1 433) ainsi que le domaine agricole voisin, lequel s'étend sur les deux rives du Ruisseau du Brusquet : "terre labourable" (1835 A1 b307, 310, 311, 431, 434), "pré" (1835 A1 308), "terre vague" (1831 A1 427", "bâtiment rural" (1835 A1 309).
Le plan de masse visible sur le cadastre de 1835 nous montre qu'à cette époque un seul bâtiment existait, qui possédait un plan rectangulaire étroit et allongé, bordant une cour qui se trouvait déjà dans ses limites actuelles. Ce bâtiment correspond aux actuelles parties centrale et occidentale du bâtiment principal.
Ce bâtiment originel a ensuite été agrandi vers l'est. Dans la seconde moitié du 19e siècle, le bâtiment disjoint a été ajouté, en même temps que l'actuel mur de clôture a été (re)construit : ils partagent la même maçonnerie. Ce bâtiment a ensuite été agrandi vers l'est. Le puits date également du milieu du 19e siècle.
A la fin du 19e siècle ou au début du 20e siècle, la partie accueillant la grande remise a été accolée à l'élévation nord du bâtiment principal.