La situation géographique du village de Saint-André, au croisement des routes de Digne et Nice vers la route des Alpes, en fait un lieu de passage attesté dès la fin du Moyen Age et tout au long de l'Ancien Régime. Alain Collomp souligne l'activité intense des muletiers, installés à Saint-André et rayonnant dans un large périmètre autour du village. Cette profession est visiblement particulièrement liée à l'existence corrélative d'auberges, attestée dès le 18e siècle. Ainsi, à cette période, le village de Saint-André compte au moins deux auberges : l'auberge des Trois Mulets, sans doute à l'emplacement de l'actuel Hôtel-Restaurant Le France, place Charles-Bron (anciennement place du Castel), près de l'église paroissiale. Une seconde auberge se trouve place du Pont (croisement actuel de la Grand Rue et de la rue de la Gare), au bout de l'ancienne rue de l'Anouië, où se trouvait, au 19e siècle le Café de l'Union et où se trouve encore un restaurant.
L'arrivée du chemin de fer est ensuite un facteur déterminant pour la création d'établissements hôteliers, il en est ainsi de l'hôtel de l'Avenir, rue de la Gare ou du Buffet de la Gare (Référence IA04002113). Le village est en effet, jusqu'en 1911, tête de ligne et assure donc la liaison par diligence.
A l'ouverture de la ligne vers Annot, les arrêts sont moins fréquents à Saint-André. Le renouveau de l'activité hôtelière va se produire à partir du 2e quart du 20e siècle. Dans un premier temps parce qu'il faut loger les personnels travaillant à la construction du barrage de Castillon, dans un second temps parce qu'une conséquence de la construction de ce barrage est la création du lac de Saint-André. A partir de ce moment-là va en effet se développer une villégiature de montagne dans le village avec de nombreuses activités touristiques, nautiques et balnéaires.
Dans le 2e quart du 20e siècle de nombreux hôtels sont ainsi ouverts sur la commune de Saint-André. L'Hôtel Trotabas, désormais hôtel du parc, qui avait fermé avant la Première Guerre mondiale, ouvre à nouveau. D'autres sont créés et en premier l'Hôtel Monge (Référence IA04002536), créé en 1937 (c'était jusque là un restaurant), qui va être transformé et agrandi au cours du 20e siècle. Mais aussi l'Hôtel Lac et Forêt (Référence IA04002581), dont le nom indique clairement la vocation, le Clair Logis (Référence IA04002569), ou l'Hôtel Closeraie Bagatelle (Référence IA04002552). L'Hôtel Bel-Air est ouvert le 22 mai 1938 par Louis-Armand Ferrier ; il fermera en 1953 pour rouvrir récemment après des travaux qui ont profondément remanié l'édifice.
Saint-André cultive aujourd'hui cette vocation touristique entre montage, proche du Val d'Allos et activités nautiques et balnéaires. Les hôtels Lac et Forêt, Clair Logis et Bel Air sont toujours en activité.
Conservateur en chef du patrimoine en poste au Service régional de l'Inventaire à la DRAC de Poitiers de 2002 à 2005, puis au Service de l'Inventaire de la DRAC d'Aix-en-Provence. En poste au Service de l'Inventaire et du patrimoine, région Provence-Alpes-Côte d'azur depuis 2008.