Dossier d’œuvre architecture IA04000385 | Réalisé par ;
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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  • inventaire topographique
église paroissiale Saint-Pons
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Entrevaux
  • Commune Castellet-lès-Sausses
  • Lieu-dit Aurent
  • Cadastre 1824 D 44 ; 1983 G 109
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Saint-Pons
  • Parties constituantes étudiées

L’église figurée sur le plan cadastral de 1824 est plus petite qu’aujourd’hui, sans la sacristie qui est accolée au mur est. Dans sa réponse au questionnaire envoyé par l’évêché le 11 novembre 1836, le curé Fabron se plaint effectivement de l’exiguïté de l’église, dont la nef est « voûtée en planches » et pavée de galets. En 1858, le vicaire général Fortoul décrit un édifice en bon état, au toit couvert de planches en mélèze, au sol revêtu pour partie de lauses et pour partie de mortier, au clocher-mur à deux baies. Son successeur Barbaroux signale en 1866 l’existence de la sacristie.

Situation

Vue d'ensemble prise du sud-ouest.Vue d'ensemble prise du sud-ouest.A l’extrémité sud du village, au pied de la motte castrale et en bordure du chemin qui y mène. L’édifice est adossé au sud à la pente vigoureuse de la butte et surplombe à l’est le ravin de Grave Plane. A l’ouest, il n’existe qu’un passage assez étroit en surplomb au dessus du vallon du Coulomp, ce qui a obligé à ouvrir la porte d’entrée au nord, précédée d’un parvis gazonné soutenu par des murets en pierre sèche.

Composition d’ensemble

Edifice approximativement orienté, à plan massé formé d’une nef, d’une baside et d’une sacristie rectangulaires disposées en enfilade. La porte, au nord, est précédée d’un degré de 6 marches en quart de cercle appuyé contre le muret de soutènement du parvis. Au pied du degré, un bloc de rocher inclus dans le muret a été aplani et percé de 9 trous d’environ 0,03 m de diamètre disposés en deux rangées de 4 et un intermédiaire.

Matériaux

Gros-œuvre en blocage de moellons de calcaire bruts avec chaînes d’angle en gros moellons équarris recouvert d’un enduit plus ou moins discontinu au mortier. La pierre de taille n’a été utilisée que pour l’encadrement de la porte et les piliers du clocher-mur à deux baies qui surmonte le pignon ouest.

Structure

La nef et l’abside ne se distinguent pas de l’extérieur, enveloppées par les mêmes murs et le même toit. L’aspect intérieur fait mieux apparaître la juxtaposition des deux éléments : la nef rectangulaire est couverte d’un berceau lambrissé, éclairée au sud par deux fenêtres et accessible au nord par une porte dont le seuil est plus bas d’environ 0,18 m que le sol intérieur ; l’abside, à l’est, à peine moins large que la nef, a pour couvrement un berceau en plein-cintre et son sol est plus élevé d’une marche. La sacristie, plus étroite que l’abside, communique avec elle par deux portes qui encadrent le maître-autel. Elle a pour couvrement un berceau en plein-cintre et pour éclairage deux fenêtres, une au sud et l’autre à l’est.

Vue d'ensemble prise du nord.Vue d'ensemble prise du nord.

Elévations

Elévations extérieures

- Elévation nord : l’enduit au mortier ne laisse voir que l’encadrement de la porte en pierre de taille, au plein-cintre formé de 5 claveaux courts et assymétriques, et la base du mur en gros moellons bruts. On remarque, sous la saillie du toit, une rangée de chevrons sciés au ras de l’élévation, vestiges d’un ancien égout retroussé qui protégeait la porte et l’escalier d’accès. L’élévation de la sacristie, traitée comme celle de la nef, repose sur deux assises débordantes en moellons bruts ou à peine équarris.

- Elévation est : mur-pignon de la sacristie, traité comme le mur gouttereau nord, percé au centre d’une fenêtre rectangulaire au chambranle façonné au mortier de plâtre. Le pignon, couronné de sablières, est protégé par la forte saillie de rive du toit et traversé par un tirant en bois équarri tendu entre les sablières.

- Elévation sud : moins haute que celle du nord, car en partie enterrée dans la pente, surtout le long de la nef et de l’abside (terrain du cimetière). La fenêtre de la sacristie et les deux fenêtres de l’abside, dont une murée, ont leur chambranle rectangulaire façonné au mortier de plâtre. Les deux fenêtres de la nef, également rectangulaires, ont des piédroits en moellons et un linteau en bois.

- Elévation ouest : mur-pignon de la nef, en blocage enduit comme les autres, percé d’un oculus rond encadré de moellons et surmonté d’un gros clocher-mur à deux baies en plein-cintre dont la maçonnerie incorpore de nombreux blocs taillés disparates et quatre arcs monolithes. De grosse lauses en calcaire couvrent les deux pentes du toit du clocher.

Vue de volume prise d'est en ouest.Vue de volume prise d'est en ouest.

Elévations intérieures

- Nef : les trois murs sont recouverts d’un enduit au mortier badigeonné en blanc avec une fausse plinthe peinte en gris. Du côté nord s’ouvre l’embrasure rectangulaire de la porte, du côté sud deux fenêtres rectangulaires largement ébrasées, du côté ouest un oculus rond ébrasé, garni d’un châssis vitré à quatre quartiers. Le berceau lambrissé en plein-cintre, peint en gris clair, est rythmé par 8 couvre-joints transversaux moulurés en bandeau entre deux cavets et 21 files de couvre-joints longitudinaux aux arêtes chanfreinées et retombe de chaque côté sur un cordon plat que soutiennent trois petites consoles moulurées en bandeau et quart-de-rond. Deux tirants en bois traversent la voûte, l’un contre le mur ouest, l’autre au dessus de la porte. Le sol en mortier de chaux est échancré devant la porte au niveau du seuil de celle-ci pour permettre au vantail de s’ouvrir.

- Abside : l’enduit au plâtre qui recouvre les murs et le berceau porte un modeste décor façonné et peint qui donne au volume son individualité. Quatre pilastres peu saillants posés dans les angles, couronnés d’impostes moulurées, soutiennent deux cordons moulurés en doucine entre deux filets qui soulignent les retombées du berceau. Le décor peint de celui-ci, une gloire dorée et un semis d’étoiles blanches sur fond bleu encadré par le bandeau rouge et gris de l’arc triomphal, a été repeint très récemment. Au mur est adossé le maître-autel, encadré symétriquement par les portes de la sacristie surmontées de niches en arc segmentaire fermées l’une et l’autre par un châssis vitré à petits carreaux. Au sud s’ouvrent une fenêtre rectangulaire ébrasée et une petite niche. Le sol, plus haut que celui de la nef, est également revêtu de mortier. Abside. Vue d'ensemble.Abside. Vue d'ensemble.

- Sacristie : les murs et le berceau sont enduits au plâtre badigeonné en blanc avec une fausse plinthe noire. Le mur ouest, au dessus des deux portes, est occupé par un grand placard en encorbellement soutenu par des poutres. Une petite niche carrée et un long corbeau en bois garnissent le mur nord. A l’est, sous la fenêtre rectangulaire ébrasée et le petit placard de la réserve eucharistique, s’étend un long buffet à quatre portes et deux tiroirs. Du côté sud, une étroite fenêtre ébrasée surmonte une petite niche carrée. Le sol est, comme les autres, en mortier.

Couverture

Le toit de la nef et de l’abside, à longs pans, est couvert de bardeaux en mélèze sur lesquels on a posé des plaques de tôle plane. Le toit de la sacristie est couvert de tôle ondulée.

Conclusion

La construction de la sacristie est située par les visites pastorales entre 1858 et 1866. La nef et l’abside, plus anciennes, paraissent solidaires et issues d’une même campagne de construction. La porte en plein-cintre et le berceau lambrissé, comme le tableau du maître-autel, peuvent dater de la première moitié ou du milieu du XVIIe siècle. Le décor stuqué et peint du chœur paraît un peu plus récent, la mouluration annonce davantage le XVIIIe siècle, voire le début du XIXe siècle.

Cette église présente une construction homogène de la nef et de l'abside, issues d'une même campagne de construction, probablement de la première moitié ou du milieu du 17e siècle. Le décor stuqué et peint du choeœur paraît un peu plus récent, la mouluration annonce davantage le 18e siècle, voire le début du 19e siècle. Le plan cadastral de 1824 ne figure pas la sacristie, construite, d'après des descriptions de l'édifice écrites par les desservants, entre 1858 et 1866. Une description du 11 novembre 1836 mentionne la nef voûtée en planches et pavée de galets. En 1858, le vicaire général Fortoul décrit un édifice en bon état, au toit couvert de planches en mélèze, au sol revêtu pour partie de lauses et pour partie de mortier, au clocher-mur à deux baies.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Secondaire : milieu 19e siècle

Petit édifice orienté, situé à l'extrémité sud du village, au pied de la motte castrale, et composé d'une nef couverte d'un berceau lambrissé, d'une abside rectangulaire voûtée en berceau plein-cintre et d'une sacristie disposées en enfilade d'ouest en est. Un clocher-mur à deux baies en plein-cintre partiellement en pierre de taille, couvert d'un toit à deux pans en lauses calcaires, surmonte le pignon ouest. La couverture en bardeaux de la nef et de l'abside a été recouverte de tôles de fer planes, la sacristie est couverte de tôle ondulée.

  • Murs
    • calcaire moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Toits
    bardeau
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
    • lambris de couvrement
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Techniques
    • décor stuqué
    • peinture
  • Représentations
    • étoile
  • Précision représentations

    Aux angles de l'abside : pilastres en stuc ; sur la voûte de l'abside : semis d'étoiles et gloire peints.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • Questionnaire sur l'état des églises, presbytères et objets du culte du diocèse de Digne. 1836. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 V 74.

    Questionnaire sur l'état de l'église et de son mobilier daté du 11 novembre 1836.
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché de Digne. 1845-1879 (?). Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 V 74.

    Visites pastorales du 23 juin 1858, de 1866, du 23 novembre 1876.
  • Direction générale des domaines. Inventaire des biens dépendant de la fabrique paroissiale d'Aurent. 12 mars 1906. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 V 65

Annexes

  • Questionnaire sur l'état de l'église Saint-Pons d'Aurent (Castellet-lès-Sausses) et de son mobilier
  • Extraits des procès-verbaux des visites pastorales de 1858, 1866.
Date d'enquête 2005 ; Date(s) de rédaction 2006
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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