Dossier d’œuvre architecture IA00128111 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Eglise paroissiale Sainte-Marie-Madeleine
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Conseil général des Alpes-Maritimes

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Coursegoules
  • Commune Coursegoules
  • Lieu-dit la Ville
  • Adresse Ville
  • Cadastre 1841 B 605  ; 1981 B 475
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Sainte-Marie-Madeleine

Description

L'église paroissiale Sainte-Marie-Madeleine de Coursegoules est située en bordure de la partie ancienne de l'agglomération, en contrebas et à l'est du site du château. Le bâtiment comprend une nef de trois vaisseaux. Le vaisseau central, formé de trois travées, est voûté en berceau brisé, reposant sur quatre doubleaux présentant un claveau à la clef. Il est prolongé par une abside semi-circulaire dont le couvrement en cul-de-four est posé sur une épaisse corniche en quart de rond. Les collatéraux, qui ne comprennent que deux travées correspondant aux deux dernières travées du vaisseau central, sont voûtés d'arêtes. Le vaisseau central communique avec les collatéraux par des arcs plein cintre placés entre les pilastres. L'angle sud-ouest du collatéral sud porte la date 1658. Les élévations latérales intérieures de la première travée du vaisseau central montrent des arcs formerets placés sous la corniche marquant le départ de la voûte. Ces arcs peuvent faire penser à ceux visibles dans l'église Saint-Michel de cette même commune de Coursegoules ; mais ils en différent cependant sensiblement par leur épaisseur : 15 centimètres ici et 60 centimètres à Saint-Michel.

Le vaisseau central, c'est-à-dire essentiellement le mur de façade, les élévations latérales de la première travée et la voûte, sont assemblés en moellons assisés de calcaire sommairement dressé. Les pilastres et les arcs doubleaux montrent des pierres dressées à l'aiguille avec réserve au ciseau. Les collatéraux sont enduits. Le mur de l'abside a été doublé vers l'extérieur.

A l'extérieur, quelques pierres à bosse sont employées ou remployées, à l'angle sud-ouest du collatéral sud et sur élévation sud du vaisseau central.

En façade et sur les élévations latérales de la première travée, une surélévation de la toiture est bien visible.

Plusieurs constructions ont été aménagées au-dessus de l'abside et de l'extrémité de la dernière travée du vaisseau central. Immédiatement au-dessus de l'abside a d'abord été ajoutée une pièce semi-circulaire couverte en cul-de-four. Elle est appuyée contre le mur diaphragme situé au-dessus de l'arc triomphal ; elle recouvre le mur ancien de l'abside, mais elle est fermée par un prolongement du mur qui double celui-ci. Au-dessus de cette pièce se trouve une autre pièce de plan semblable, mais davantage développé vers l'ouest, au-dessus de l'extrémité de la dernière travée du vaisseau central. Les murs sont ici plus minces. Des meurtrières orientées pour armes à feu ont été percées de part et d'autre de l'angle nord-ouest : une dans le mur nord, quatre dans le mur ouest. Dans le parement intérieur du mur nord, tout près de l'angle nord-ouest, une niche pouvait être utilisée par les servants de ces meurtrières de fusillade.

Le clocher prend naissance dans l'angle sud-ouest de cette pièce supérieure. Il est lui même composé de deux niveaux et couvert d'une voûte de tuf, dont l'extrados, en maçonnerie, constitue un toit à quatre pentes. Il est percé de quatre baies à encadrement de pierres dressées et couvertes en arc plein cintre, pour recevoir les cloches.

Un escalier à vis accolé à l'abside donne accès aux surélévations et au clocher. La portion de plan située entre le collatéral nord et cet escalier est occupée par la sacristie.

Note de synthèse

L'église paroissiale de Coursegoules n'est mentionnée pour la première fois, et seulement de façon indirecte, qu'en 1312 ; à cette date son prieur participe au Synode du diocèse de Vence. En 1351 1'église de Coursegoules apparaît dans la liste du compte des Décimes. Le mode de construction semble indiquer une érection un peu plus ancienne. Elle n'est cependant certainement pas antérieure à l'installation du château et du village sur ce site, durant le premier tiers du XIIIe siècle ; elle doit donc probablement survenir peu après, durant la seconde moitié du XIIIe siècle.

Ce premier édifice était une église à un vaisseau de trois travées, couvert en berceau brisé et prolongé d'une abside semi-circulaire. Dans chaque travée, la voûte était supportée par des arcs formerets placés entre les pilastres. Nous ignorons à qui était dédiée cette église au Moyen Age, nous savons seulement, par une visite pastorale, qu'en 1683 elle est sous le titre de Sainte-Marie-Madeleine.

A la fin du XIVe siècle, lors de la construction du rempart de l'agglomération, l'abside de l'église est utilisée comme tour de flanquement. Dans ce but, le mur est doublé vers l'extérieur. Le mode de construction confirme cette datation. Un niveau supplémentaire est alors aménagé. Lors de ces travaux, l'ébrasement extérieur de la fenêtre de l'abside a été au moins partiellement bouché. Ce n'est que beaucoup plus tard, en période de paix, que cette baie a été, de nouveau, ouverte ; ceci explique pourquoi son encadrement extérieur actuel présente un arrachement.

Dans la seconde moitié du XVIe siècle, époque des guerres de Religion, l'agglomération est fortifiée. L'abside-tour de flanquement est surélevée d'un étage. Celui-ci est muni de plusieurs meurtrières de fusillade dont on a soigneusement orienté le tir vers l'élargissement que présentait la rue au niveau de la façade de l'église. Cette période difficile semble terminée dès les années 1580 : les constructions sont nombreuses durant la fin du XVIe siècle et la première moitié du XVIIe. De nombreuses dates portées sont échelonnées entre 1581 et 1677. L'église est agrandie. Les deux collatéraux sont terminés en 1658 (date portée). Depuis la fin du XVIIe siècle, le bâtiment a été peu modifié. Une visite pastorale de 1705 indique que l'église "prend du jour par une petite fenêtre et quatre œils de bœuf en sorte qu'elle n'est pas assez éclairée ". Au cours d'une, voire de deux campagnes de travaux, postérieures à 1705, de larges fenêtres, ébrasées et couvertes d'un arc plein cintre, sont percées dans le mur de façade, dans le mur sud du collatéral sud (dernière travée), et dans les murs ouest et nord (dernière travée) du collatéral nord. Une baie, couverte d'un linteau à soffite surélevé, est percée dans le mur ouest du collatéral sud. Le clocher se présente déjà sous un aspect proche de l'aspect actuel en 1705. A cette date, une visite pastorale précise en effet que "le clocher est en forme de tour carrée sur la voûte et la grande nef... trois cloches aux fenêtres... on monte au clocher par deux échelles" Cet emplacement est confirmé par la visite pastorale de 1715.

En cette même année 1715, une ordonnance de l'évêque demande, "comme l'église à peine peut contenir tous les paroissiens,... de faire un fond pour bastir une tribune au bas de l'église ". Cette tribune a vraisemblablement été construite et démolie par la suite ; l'ouverture murée visible dans l'élévation nord du vaisseau central (dernière travée) correspondait sans doute à sa porte d'accès.

La sacristie existe déjà en 1726, date à laquelle on doit en refaire le toit en achever l'agrandissement commencé.

En 1787, selon Achard, la paroisse est sous le titre de la Nativité de la Vierge et elle a pour patron Sainte-Madeleine.

Une enquête de 1846 demande de "refaire à neuf les toits qui se trouvent en grande partie placés sur les voûtes et les exhausser pour qu'une personne put y passer dessous. " Ceci correspond à la disposition actuelle.

L'église est construite à nef unique probablement dans la 2e moitié du 13e siècle ; l'abside est surélevée une 1ère fois et son mur est double, dans la 2e moitié du 14e siècle, pour devenir une tour de flanquement de l'enceinte du village ; à la fin du 16e siècle ou dans la 1ère moitié du 17e siècle, une 2e surélévation est percée de meurtrières de fusillade ; l'église est agrandie de deux collatéraux dans le 3e quart du 17e siècle ; la date 1658 est portée sur le collatéral sud ; le clocher est mentionné en 1715 ; la sacristie est en travaux en 1726 ; la toiture a été exhaussée après 1846.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 13e siècle , (incertitude)
    • Principale : 3e quart 17e siècle
    • Secondaire : 2e moitié 14e siècle
    • Secondaire : 16e siècle, 17e siècle , (incertitude)
    • Secondaire : 1ère moitié 18e siècle
    • Secondaire : milieu 19e siècle
  • Dates
    • 1658, porte la date, daté par source
  • Auteur(s)

Une nef de 3 travées est voûtée en berceau brisé ; les collatéraux, de 2 travées, sont voûtés d'arêtes ; l'abside et sa 1ère surélévation sont couvertes en cul-de-four ; la nef est en moellons assises employant des pierres à bosse ; les collatéraux sont enduits ; un escalier en vis accolé à l'abside donne accès aux surélévations et au clocher ; celui ci, au dessus de l'arc triomphal, est couvert d'un toit en pavillon

  • Murs
    • calcaire
    • bossage
    • enduit
    • moellon
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    3 vaisseaux
  • Couvrements
    • voûte en berceau brisé
    • voûte d'arêtes
    • cul-de-four
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit en pavillon
    • pignon couvert
    • croupe ronde
  • Escaliers
    • escalier demi-hors-oeuvre : escalier en vis sans jour en maçonnerie
  • Typologies
    église du 2e réseau paroissial
  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 1982/02/25
  • Référence MH

Documents d'archives

  • Évêché de Vence. Procès-verbaux des visites pastorales de Mgr Allart, évêque de Vence. 1683. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : G1248.

    L’église est mentionnée sous le titre de Sainte-Marie-Madeleine pour la première fois.
  • Procès-verbaux des visites pastorales de l'évêque de Vence (1705-1726). Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : G 1253 à 1267.

    Visite pastorale de 1705 (G 1253) : « l’église prend du jour par une petit fenêtre et quatre œils-de-bœufs en sorte qu’elle n’est pas assez éclairée » et « un clocher est en forme de tour carrée sur la voûte et la grande nef…trois cloches aux fenêtres…on monte au clocher par deux échelles » ; 1715 (G 1255) : confirme l’emplacement du clocher.
  • Ordonnances de l’évêque de Vence, 1715. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : G1258.

    « comme l’église à peine à contenir tous les paroissiens,... de faire un fond pour bastir une tribune au bas de l’église ».
  • Ordonnances de l’évêque de Vence, 1726. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : G1267.

    Des travaux d’agrandissement de la sacristie sont en cours. Le toit doit être refait.
  • Renseignements statistiques sur les églises paroissiales et les presbytères du département du Var, 1846. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 5 V 35 n°4.

    Demande pour « refaire à neuf les toits qui se trouvent en grande partie placés sur les voûtes et les exhausser pour qu’une personne puisse y passer dessous.

Bibliographie

  • ACHARD, Claude-François. Description historique, géographique et topographique des villes, bourgs, villages et hameaux de la Provence ancienne et moderne, du Comté-Venaissin, de la principauté d'Orange, du comté de Nice etc. Aix-en-Provence : Pierre-Joseph Calmen, 1788, 2 vol.

    p. 487 : en 1787, la paroisse est sous le titre de la Nativité de la Vierge et elle a pour patron Sainte-Madeleine.
  • THIRION, Jacques. Alpes romanes. La Pierre-qui-Vire (Yonne) : Impr. des Ateliers de la Pierre-qui-Vire et des Ateliers de l'Abbaye Sainte-Marie, 1980, 434 p.

  • CLOUZOT, Etienne. Pouillés des provinces d'Aix, d'Arles et d'Embrun. Diocèse d'Aix-en-Provence, dir. Maurice Prou, Paris : Imprimerie nationale, 1923.

    p. 298 : mention indirecte de l’église paroissiale de Coursegoules en 1312 lors de la participation de son prieur au Synode du diocèse de Vence ; p. 300 : en 1351, l’église de Coursegoules apparaît dans la liste du compte du Décime.

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Coursegoules, 1841. / Dessin à l’encre sur papier, par Me Ricard Ainé, 1841. Échelle 1/2000e. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice :  25FI 050/1/E1.

    Section B, Site de la Faye et de la Ville, 4ème feuille, parcelle 605.
Date(s) d'enquête : 1993; Date(s) de rédaction : 1994
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
(c) Conseil général des Alpes-Maritimes