• enquête thématique régionale, ponts et aménagements du Rhône en Provence-Alpes-Côte d'Azur
viaduc routier dit nouveau pont d'Arles ou nouveau pont de Trinquetaille
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton bassin du Rhône - Arles
  • Hydrographies Grand Rhône (le)
  • Commune Arles
  • Lieu-dit presqu'île du Cirque Romain, Roquette, Barriol, Trinquetaille
  • Adresse R.N. 113 , E. 80
  • Cadastre 2008 BT non cadastré ; domaine public
  • Dénominations
    viaduc
  • Précision dénomination
    viaduc routier
  • Appellations
    nouveau pont d'Arles, nouveau pont de Trinquetaille

1. Chronologie

L´existence d´un seul pont franchissant le Grand Rhône à Arles - le pont de Trinquetaille (Référence : IA13004070) - et d´un seul axe routier, s´est révélée insuffisante pour répondre à la circulation routière sur l´axe Marseille-Montpellier, aussi les autorités ont projeté dès 1957 le contournement d'Arles par le sud incluant la création d´un nouveau pont sur le fleuve. Le 25 avril 1963, le Conseil Municipal formule à nouveau le vœu de la construction d'un second pont. Les travaux chiffrés par les Ponts et Chaussées à la demande du Préfet sont prévus pour une durée de 2 ans et un coût total de 13.800.000 F. Le 14 novembre 1963, une lettre adressée au ministre des Travaux publics explique que l´aménagement proposé comporte en première phase la construction d´un pont sur le Grand Rhône et ses accès, en deuxième phase le prolongement de la déviation jusqu´à son raccordement avec la R.N. 113 au pont de Crau. Le 17 décembre suivant, Roger Delagnes, sénateur d'Arles, interpelle le ministre des Travaux publics au Sénat sur l'urgence de construire un second pont. Monsieur de Broglie, secrétaire d’État, indique que les crédits nécessaires ont été dégagés. Pendant trois ans, les différents intervenants correspondent sur ce projet : le principal obstacle est le financement (AD, Bouches-du-Rhône : 2S 8/5 ; BILLO, p. 61).

La Société des Entreprises Fougerolle-Limousin adresse une soumission le 20 mai 1966. Les études sont menées par Europe-Études et Études et Projets. Les travaux sont exécutés par Fougerolle-Limousin, sous la maîtrise d´œuvre de la Direction départementale de l’Équipement (DDE) des Bouches-du-Rhône (Bulletin annuel AFPC, p. 54). L'entreprise travaille avec la Société Technique pour l´Utilisation de la Précontrainte (STUP) en particulier pour les joints de chaussée du pont (Archives de la DIRMED : Fonds Nouveau pont de Trinquetaille, Carton 154). Les premiers travaux commencent en août 1966. Ils doivent théoriquement durer 18 mois, mais des retards apparaissent, sans doute en raison des difficultés ayant surgi à l´occasion des travaux de fondations dans le Rhône. En effet, en juin 1967, l´ingénieur en chef de la DDE des Bouches-du-Rhône informe l´entreprise Fougerolle des problèmes causés à la navigation par le déversement des déblais de havage dans le lit de la rivière lors de la réalisation de la pile P3. Des travaux de dragage doivent être effectués par l´entreprise Auguste Marcellin de Marseille. La construction ne s'achève qu´en mars 1969, date de la mise en service de l´ouvrage. L'inauguration a lieu le 29 mars (Archives de la DIRMED : Fonds Nouveau pont de Trinquetaille, Carton 27 ; AD Rhône : 3959W 1793 ; BILLO, p. 61). Le coût des travaux s´élève à 14.500.000 F pour le pont, 6.200.000 F pour les accès et les raccordements, 2.500.000 F pour les acquisitions foncières, soit un total de plus de 23.200.000 F (BILLO, p. 62).''La moyenne de circulation en 1970 [...] était de 13.092 véhicules. [...] En 1991, elle est de 35.000 en moyenne journalière annuelle'' (ibidem). En 1988, des désordres importants sont observés sur le pont. Il s´agit particulièrement de fissures dues à l´ouverture de certains joints de voussoirs. En effet, ''un pourcentage important de ponts en béton précontraint dont la section est en forme de caisson ou de dalle à nervures hautes présente, quelques années après la construction, des fissures qui n´avaient pas été constatées lors de leur réception''. La technique de réparation utilisée ''consiste à mettre en œuvre une précontrainte additionnelle extérieure au béton ancrée sur des bossages rapportés, solidarisés aux âmes par barres actives''. Les travaux de réparation sont menés par le groupement d´entreprise Freyssinet International - GTM, les mesures ayant été effectuées par le laboratoire du Centre d’Études Techniques de l’Équipement (CETE) Méditerranée (GILLET, ANTOINE, p. 20). A tour de rôle, les tabliers amont puis aval subissent les transformations nécessaires, notamment ''la mise en place de plusieurs bossages boulonnés d´ancrage à l´intérieur des caissons, dans le but de permettre le passage de nouveaux câbles d´acier de précontrainte. Les chapes d´étanchéité et les revêtements des chaussées des deux tabliers sont refaits. Des glissières de béton armé sont coulées le long des garde-corps afin d´augmenter la sécurité''. En outre, jusqu´en 1988, seul le tablier amont permettait la circulation des convois exceptionnels dans le sens Montpellier-Marseille, le tablier aval étant trop limité en gabarit. Les travaux de 1988, en confortant et rénovant les tabliers, ont rendu possible la circulation de ces convois sur les deux tabliers (BILLO, p. 62).

2. Caractéristiques techniques

Le second pont routier d´Arles sur le Grand Rhône est installé au sud de la ville, en aval du pont de Trinquetaille (Référence : IA13004070), au point kilométrique 283. Il soutient la R.N. 113 qui prend place sur l´axe Montpellier-Marseille et permet le contournement sud de l'agglomération d'Arles. Le viaduc met en liaison la presqu'île du Cirque Romain (entre les quartiers Roquette et Barriol) en rive gauche avec la limite sud-ouest du quartier Trinquetaille en rive droite.

Les caractéristiques du pont correspondent aux demandes édictées par le Cahier des Prescriptions spéciales du Projet : c´est un pont en béton précontraint livrant passage à deux chaussées de 7 m de large au total, constitué de deux caissons jumelés. La circulation des piétons et des véhicules à deux roues, complètement isolée de celle des voitures automobiles, est assurée au moyen d´une passerelle inférieure logée entre les caissons. La longueur franchie au-dessus du Rhône n´est que de 186 m, alors que l´ouverture totale du pont entre parements des culées est de 383 m : il s´agit d´enjamber les quais, voies ferrées, chemin de grue et routes, de part et d´autre du Rhône (Archives de la DIRMED : Fonds Nouveau pont de Trinquetaille, Carton D45). L´ensemble comporte six travées larges respectivement, de rive droite en rive gauche, de 50 m, 58 m, 70 m, 85 m, 70 m et 50 m (Bulletin annuel AFPC, p. 51). Billo donne des largeurs de 48,7 m et 59,15 m pour les deux premières (BILLO, p. 62). Les tabliers reposent sur deux couples de piles en rivière, trois couples de piles en site terrestre et deux culées (Archives de la DIRMED : Fonds Nouveau pont de Trinquetaille, Carton D45).''Les tabliers ont la forme d´un caisson trapézoïdal de 3,55 m de hauteur, l´épaisseur des âmes et du hourdis inférieur étant renforcée intérieurement au voisinage des appuis de telle sorte qu´extérieurement le tablier affecte l´aspect d´une poutre continue de hauteur constante. Entre les deux tabliers règne au niveau du hourdis inférieur une dalle appuyée librement sur des saillies longitudinales des caissons'' (BILLO, p. 62). Cette dernière porte une double voie de circulation piétonne et cycliste large de 8 m, scindée par des barrières métalliques basses et couvertes par les hourdis supérieurs et au centre par un matériau translucide (Bulletin annuel AFPC, p. 51 ; BILLO, p. 62).''Le pont est précontraint longitudinalement et transversalement par câbles Freyssinet. [...] Les piles sont en béton armé de forme très effilée terminées par un profil ogival à l´avant et à l´arrière. En site terrestre, elles sont fondées sur des pieux forés verticaux de 1,20 m de diamètre ou inclinés de 1,05 m de diamètre surmontés par une semelle de répartition commune aux deux piles voisines. Dans le Rhône, elles s´appuient sur un caisson en béton armé également commun à deux piles voisines. Ces caissons alvéolaires de 20,20 m de long par 9,60 m de large ont été descendus par havage jusqu´au niveau de fondation choisi. Les culées en béton armé ont une structure s´identifiant à une caisse sans fond, elles sont fondées sur des pieux forés identiques à ceux mis en œuvre sous les piles'' (Bulletin annuel AFPC, p. 52).La présence du Rhône et des voies SNCF (voies ferrées de la gare maritime - Référence : RA13000134 - en rive droite) a nécessité l´exécution des tabliers soit en encorbellement au-dessus du fleuve, soit en coffrage sur échafaudage tubulaire pour les parties en site terrestre (ibidem et BILLO, p. 62). Chaque ouvrage d´une largeur de 10,33 m porte une chaussée à deux voies en sens unique de 3,50 m, une bande d´arrêt d´urgence de 1,50 m, une bordure caniveau de 0,75 m et sur chaque rive les emplacements nécessaires aux lisses de sécurité (Bulletin annuel AFPC, p. 52). L´accès des piétons se fait par des escaliers situés côté amont : droit en rive droite et en vis en rive gauche.L´éclairage est assuré par des lampadaires électriques doubles positionnés régulièrement au centre du pont sur toute sa longueur.

La R.N. 568 et le pont de Trinquetaille (Référence : IA13004070) étant surchargés, les autorités projettent dès 1957 la mise en œuvre du contournement d’'Arles par le sud, incluant la construction d’un nouvel ouvrage sur le Grand Rhône (Référence : IA13004134). Au printemps 1966, le marché pour ce second pont routier d'’Arles est emporté par l’'entreprise Fougerolle-Limousin qui mène les travaux, sous la maîtrise d’'oeuvre de la Direction départementale de l’Équipement des Bouches-du-Rhône, à partir d'août 1966. La mise en service du nouveau pont a lieu en mars 1969, avec une inauguration officielle le 29 de ce mois. De nombreux désordres étant constatés, des travaux de rénovation sont effectués en 1988 par les entreprises Freyssinet International et GTM. Outre une modernisation du pont, ces travaux permettent d'’ouvrir aux convois exceptionnels la circulation sur les deux tabliers, alors qu’elle se limitait auparavant au seul tablier amont.

Le nouveau pont routier d'Arles est implanté à l'’aval du pont de Trinquetaille (Référence : IA13004070), sur le Grand Rhône (Référence : IA13004134), au point kilométrique 283. Il livre passage à la R.N. 113, E 80 (sur l’'axe Montpellier-Marseille), réalisée suivant des caractéristiques autoroutières. L’'ouvrage franchit, en plus du Rhône, en rive droite, l'’avenue de la Camargue (à la limite sud-ouest du quartier de Trinquetaille) et les voies ferrées de la gare maritime (Référence : RA13000134). D'une longueur totale de 412 m, ce viaduc se compose de deux ponts parallèles constitués chacun par une poutre-caisson continue de 383 m de long en béton précontraint, divisée en six travées de portées respectives, de la rive droite à la rive gauche : 50 m, 58 m, 70 m, 85 m, 70 m et 50 m. Ils prennent appui sur deux culées et trois couples de piles sur rives et deux couples de piles en rivière, tous supports en béton armé. Chaque pont porte une chaussée de 7 m de large subdivisée en deux voies à sens unique de 3,50 m de large. Ces dernières sont bordées de barrières de protection métalliques. Entre les deux tabliers a été aménagée une chaussée de 8 m de large ancrée de part et d'autre sur le hourdis inférieur des caissons. Elle comporte une voie de circulation piétonne et une double voie bidirectionnelle réservée aux cyclistes, séparées par des barrières métalliques basses. L’ensemble est couvert par les hourdis supérieurs (dont l’un, sur un côté, est soutenu par de fines colonnes métalliques) et, au centre, par un matériau translucide (verre, plexiglas ?). Les piétons peuvent y accéder par deux escaliers hors-d’œuvre en béton installés côté amont : escalier droit en rive droite et hélicoïdal en rive gauche. Les chaussées routières sont dotées de lampadaires doubles disposés au centre de l’'ouvrage.

  • Murs
    • béton
    • métal
    • béton précontraint
    • béton armé
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier en vis avec jour
  • Typologies
    pont en poutre à travées continues ; TYPO2 pont en poutre
  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
  • Éléments remarquables
    escalier

Repérage cartographique. Pont de la R.N. 113 franchissant le Grand Rhône à Arles, joignant le quartier Trinquetaille en rive droite. Propriété : Etat (base CNR-Oasis).

Documents d'archives

  • Arles, Trinquetaille. Archives départementales du Rhône, Lyon : 3959W 1793.

    Chemise Pont de la R.N. 113 au sud d’Arles
  • Arles, construction d’un deuxième pont sur le Rhône. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 2S 8/5.

Bibliographie

  • Arles, le pont de la RN 113 sur le Rhône. Dans Bulletin annuel AFPC (Association Française des Ponts et Charpentes), 1968.

    p. 51-54
  • Billo, Maurice. Ponts et ouvrages d´art en Arles. Regards sur le patrimoine : histoire des différents franchissements du Rhône, des voies routières, ferrées, fluviales et des canaux en zone urbaine d´Arles. Aix-en-Provence : Editions Edisud, 1991. 159 p. ill.

    p. 61-62
  • GILLET, Georges, ANTOINE, Alain. Contribution à l´étude de la redistribution des effets hyperstatiques dans les ponts en béton précontraint. Pont de la RN 113 sur le Rhône, en Arles. Dans Travaux, n° 631, avril 1988.

    p. 20-26
Date d'enquête 2011 ; Date(s) de rédaction 2012