Dossier d’aire d’étude IA04002079 | Réalisé par
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présentation de la commune d'Entrevaux
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Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : Entrevaux

Eléments historiques

Le site de la ville antique de Glanate est situé entre l'ancien évêché et la barre rocheuse qui porte les restes médiévaux de Glandèves. Glandèves semble attesté comme siège d'évêché dès le 5e siècle.

En 814, il est fait mention de la Villa Vergonis (Vergons) comme possession de l'abbaye Saint-Victor de Marseille. Cette villa possédait des colonies à Ruanicis (Rouaine), à Baione (Bay) et à Tanagobia (Val de Chanan). D'après J.-A. Durbec, la colonie de Baione pourrait correspondre au site du Monestier de Villevieille. Cependant, il paraît vraisemblable qu'une partie de cette colonie ait été située sur le site de l'actuel hameau de Bay, à proximité du plateau de l'Eiguier, où se trouve également l'ancien castrum de Saint-Pierre.

En tout état de cause, de très nombreux tessons de tegulae sont visibles à Bay, que ce soit en remplois ou en remplissage des chemins ; quelques tegulae entières, ainsi que des fragments de sigilé ont également été trouvés.

En contrebas ouest du col de Saint-Jean, les vestiges (crassier ?) d'une tuilerie avec des fragments de tegulae présentant des ratés de cuisson ont été repérés. Une tombe à tegulae a été fouillée en contrebas du Col Saint-Jeannet dans les années 1960.

Des tessons de tegulae ou d'imbrex ont également été repérés aux quartiers du Brec (partie avale du ravin de Saint-Macaire, rive droite), de Saint-Martin (les Lacs) et des Bayons. Des fouilles archéologiques effectuées dans les années 1980 sous le parc de l'hôpital (ancien évêché) ont mis à jours des aménagements de l'époque romaine. Des oliviers datés de près de 2000 ans ont été signalés au quartier de Fouent Fourane.

Un possible site d'habitat de l'Antiquité tardive se trouve au-dessus de Glandèves, à proximité de la ferme de Gourdan : murs cyclopéens et plate-formes d'habitat.

Oppidum du Bas-Gourdan : mur de soutènement en pierre sèche.Oppidum du Bas-Gourdan : mur de soutènement en pierre sèche. Tegulae trouvée au hameau de Bay.Tegulae trouvée au hameau de Bay.

La citadelle est installée sur un site castral médiéval, dont subsistent des éléments côté nord. Le premier siège de l'évêché était à Glandèves. On y note les vestiges d'une tour carrés à bossages (11e-12e siècles ?) ainsi qu'une chapelle couverte par une voûte en berceau brisé. Au milieu du 13e siècle, sont cités le castrum de Antravalls et le castrum de Glaneze. L'évêché s'est ensuite déplacé à la Seds, avec la première cathédrale, dès le 16e siècle (?).

Une prévôté était située au débouché du ravin de Saint-Jean, au quartier du Plan. La bastide du Claux, au débouché de la clue des Lacs, est considérée comme l'ancienne résidence d'hiver de l'évêque. La carte de Cassini indique une « Glandeve Bastide » qui semble se situer à Villepasson.

Analyse de la cartographie ancienne

Carte des frontières est de la France, de Colmars à Marseille (1748-1778), au 1/14 000e environ.

Elle mentionne les hameaux de Le Plus Haut Agnert, Saumaure, Le Brecq, Lax, Le Plan, Verbonet (Valbonnette), Clauvés (Les Clauvers), La Colle (Les Bouérys), Bay.

La ferme de Sumaure et celle de Félines sont nommées Bastide de M. de Carros, celle de Boudouillon est nommée Bastide de M. Philip. A Chaudan, on note la Bastide du Prevot du Chapitre. Au Claux, la ferme est appelée Bastide de M. Raybaud. Le quartier de Villepasson est nommé.

La Chapelle Saint Pierre (Le Brec), la Chapelle Saint Martin (Les Lacs), la Chapelle Saint Jean Baptiste (Vers la Roche), la Chapelle Sainte Marguerite (Le Plan), la Chapelle Saint-Claude (Bay) sont figurées et nommées. Au hameau de La Colle, une chapelle est dessinée. L'Oratoire Saint-Jeannet est figuré et nommé, d'autres oratoires sont figurés (Bayons, La Clue, Chaudan, Le Plan).

Le site de Glandèves est simplement nommé. A la Seds, la cathédrale est dessinée de profil et enclose dans un parc octogonal ; l'ensemble est appelé Palais Episcopal Séminaire.

La citadelle d'Entrevaux est indiquée "château" et son plan est dessiné. L'église, la ferme et les cellules de Saint-Jean-du-Désert sont finement dessinées et nommées Saint Jean. Le Moulin à Farine est mentionné, ainsi que le Foulon à la Clue de la Chalvagne. En outre, les principaux chemins muletiers, ainsi que nombre de sources sont dessinés, parfois nommées comme la Source Saint Jean (Saint-Jean-du-Désert).

Carte de Cassini (années 1780 pour cette région)

Elle mentionne les hameaux de Agnerq Haut, Soumare, St Pierre, Le Plan, Verbonnette, Baye (?) , Ville Vielle (actuel Bay), Lau (Les Lacs). Les fermes de Félines, Le Clot, Riouvert, Gourdan, L'Etuve (Les Tuves), Seige (?), Le Clot, Esclauve (Les Clauvers), Le Seuil et Boudayon (Boudouillon) sont également nommées. On note que Le Plan et Le Brec sont désignés comme Cantons. Les quartiers de Bayon, Saint-Joseph et Saint-Jean (chapelle rupestre de Vers la Roche) sont également mentionnés. Glandèves est nommé et est indiqué comme ferme et église ruinées. Le palais de la Seds est nommé L'Eveché. On note également une bastide appelée Glandeve Bastide qui semble être localisée à Villepasson. Le Fort est également nommé et dessiné. La chapelle de St Jean du Désert est localisée et nommée. Les deux moulins alimentés par le canal de la Chalvagne sont figurés, ainsi que le pont de la Ville.

Plan cadastral et état des sections (1816-1817 ; 1818)

Le plan cadastral de la commune d'Entrevaux porte la date de 1816 (sections A à G). Celui de l'ancienne commune du Plan-de-Puget est daté de 1817 ; ces sections (A, B et C) ont rapidement été intégrées au cadastre d'Entrevaux sous les désignations H, I et K . L'état des sections de ce cadastre a été validé en 1818.

L'étude de ces documents, et notamment celle des toponymes utilisés pour localiser les parcelles, apporte de nombreux éclairages sur l'aménagement du territoire de l'époque.

Ainsi le quartier de La Seds renvoie à la présence du siège épiscopal (F. Mistral, Dictionnaire du Félibrige, au mot « sède ») ; les bâtiments épiscopaux (ruines de la cathédrale et palais) sont localisés par les toponymes du Quartier Léveché (1816 C 266, 292-293) et La Prévoté (1816 C 275 à 280). Le quartier de La Pigière indique que l'on payait un péage sur l'ancien chemin de Glandèves.

La citadelle est nommée alternativement Le Castel (toponyme qui renvoie à la présence des vestiges médiévaux intégrés au bâtiment, côté nord) ou Le Fort.

Dominant la rive gauche de la Chalvagne et le pont du lavoir, on trouve une grande parcelle communale appelée le Pré de Foire. Ce quartier a par la suite été profondément modifié, dès le milieu du 19e siècle, lors de son utilisation en carrière qui a donné son nom actuel Les Lauves.

Hors de la ville, on note plusieurs installations hydrauliques, qui sont mentionnées au Quartier du Moulin (1816 section C) : moulin à eau communal (1816 C 63), moulin à huile privé en indivis (1816 C 68), foulon prive (1816 C 69), martiné, usine privés (1816 C 74). Ces bâtiments sont alimentés en eau par un canal de dérivation sur la Chalvagne, qui irrigue ensuite le quartier agricole de La Seds.

Sur le plan cadastral, seuls deux ponts sont dessinés, celui de la Ville sur le Var et celui du Moulin sur la Chalvagne.

Au hameau de Bay, pour la partie développée en marge sur le cadastre, on recense dix toponymes : L'Aire, Bay, Bidon, Champon, Clausson, Le Jardin, La Pièce, Le Pradel et Le Rasa. A l'est de ce même hameau, au niveau de l'actuel oratoire, il est fait mention de La Carraire. Au dessus du hameau de Saint-Pierre (Le Brec), on note le quartier nommé Le Château (1816 A 866, 874). Au sud du hameau des Lacs, la présence d'un colombier se retrouve dans l'appellation Le Pigeonnier (1816 B 1210 à 1217). A l'ouest du hameau du Plan, il est fait mention du quartier nommé Les Fenières (1816 E 41 à 60) ; il s'y trouve toujours un grand bâtiment à usage de grange à foin. Au sud de ce même hameau, on note un bâtiment nommé Le Pigeonnier (1816 E 178).

Hors du centre-ville, les fours à pain sont tous privés. On en recense alors 21, désignés comme four, four à pain, four à cuire, four à cuire le pain. Ces fours sont principalement ceux des hameaux. Le statut privatif de ces édifices induit que l'on peut en trouver plusieurs dans certains hameaux. Ainsi, on compte 2 fours au Haut-Agnerc, 2 fours à Sumaure, un four à Saint-Pierre, deux fours aux Lacs, trois fours aux Clauvers (dont un ruiné), deux fours à Valbonnette (dont un ruiné)... Aucun four n'est noté au hameau de Bay.

Dans quelques cas, ces fours sont isolés et dépendent de fermes, mais il faut préciser ici que les fours qui sont intégrés aux corps de ferme ne sont généralement pas indiqués dans le cadastre.

Les aires à battre sont généralement présentes à proximité des hameaux ou des fermes. Ainsi, au hameau de Bay, on note pas moins de 19 aires à battre pour 17 propriétaires. Au quartier du Brec et de la Grossière, presque chaque bâtiment agricole est accompagné d'une aire à battre. Cette dernière particularité, remarquable par sa densité, devrait s'accompagner d'un grand nombre de parcelles labourables. Pourtant, ce sont très majoritairement des vignes (et quelques oliveraies) qui sont mentionnées dans cette zone. Cette dissonance apparente s'explique par une tradition de cultures sèches associées (vigne ou oliviers + blé ou autre céréales) que seule la mémoire orale rappelle encore, la mise en valeur de ce quartier étant aujourd'hui totalement abandonné.

Dans la partie sud de ce même quartier de la Grossière, on trouve la mention de deux fabriques (dont une appartenant à un "thuilier"), accompagnées d'un four et d'aires à battre (1816 A 906 et 910).

Aux quartiers de Fouent de Castel et de Fouent Fourane, le cadastre montre un maillage très fin de petites parcelles qui regroupent quelques hautes terrasses de cultures. Ces parcelles sont mentionnées en oliveraies ou en jardins, dont certaines arrosables. En 1816, on note cependant beaucoup moins de bâtiments qu'aujourd'hui. Certains sont mentionnés comme Petit Pavillon, Serre ou plus modestement Cabane.

Quelques « réservoirs » sont mentionnés (une pièce d'eau à la Fouent de Castel). Il s'agit de citernes fermées ou de bassins à ciel ouvert, alimentant généralement des petits canaux d'arrosage. Ces réservoirs sont parfois en multi-propriété. Il faut noter ici qu'un grand nombre de bâtiments possédaient sans doute déjà des citernes en 1818, mais aucune n'est mentionnée.

Toponymes

Un dépouillement systématique de l'état des sections du cadastre (1818) à révélé de nombreux toponymes intéressants pour comprendre l'utilisation du territoire communal.

Certains toponymes renvoient à une réalité historique, économique ou artisanale. Ainsi des zones de défrichements apparaissent à travers les termes de : L'Eissart (1816 A 118 à 121, 142-143, 489-490, 658-659), L'Eissarton (1816 A 276-277, 288 à 292, 1816 F 525 à 536), L'Issard (1817 H 18-19, 22 à 27). On note également des quartiers portant le nom de saints, liés à la présence d'une chapelle ou d'un oratoire : Saint-Joseph (1816 A 317), Saint-Pierre (1816 A 877 à 884, 1024), Saint-Paul (1816 A 1010 et 1011), Saint-Martin (1816 B 1000 à 1004), La Sainte-Croix (1816 C 207 à 217), Saint-Didier (1816 C 265, 267 à 274), La Combe de Saint-Michel (1816 D 223 à 226), Sainte-Marguerite (1816 E 562), Au Saint-Esprit (1816 E 1059 à 1064, 1081), L'Oratoire (1816 E 1411 à 1413), A l'Oratoire Saint-Jean (1816 E 1486 à 1498), sans oublier bien sûr Saint-Jeannet et Saint-Jean-du-Désert.

Quelques toponymes mentionnent la présence d'une fontaine, ils sont souvent très précis et concernent une ou quelques parcelles : Fouent de Fabre (1816 B 1223 à 1232, 1817 H 1 à 4, 7 à 11), A la Fouent du Portel (1816 B 1305), Font Blanche (816 E 61 à 71), Font Obscure (1816 E 934 à 939, 1418 à 1445), Font de Douc (1816 E 1382 à 1388).

La prégnance des aménagement agricoles transparait dans les toponymes qui qualifient des natures de cultures généralistes (Le Pré (sections A, C et I), Pré Gillé (section C), Le Pradel (section D), Pré de Bourron (section E), Au Pré du Nid (section E), Pré Ferrier (section K), Champ Réou (section A), Champ de Mattru (section A), Le Champ (section A), Champlong (sections B et F), Lous Champs (section B)...). Apparaissent également des spécificités agricoles remarquables : Le Vignon (1816 A 70 à 75, 79 à 85, 1816 E 1241), La Vigne (1816 A 201, 205,1816 B 878-879, 885-886, 1816 E), Mauvaise Vigne (1816 A 596 à 600), Les Oliviers (1816 A 843, 1025, 1816 B 219-220), Le Chenevier (1816 A 200, 1816 E 36-37, 180), Chaume de David (1816 C 603 à 608)... Le terme La Condamine (1816 C 448-450) précise la qualité des terres. Quelques aires à battre sont également nommées : L'Aire (1816 A 22-23, 32 à 97, 1816 D 406 à 414), Aire des Blavets (1816 A 426), Sous l'Aire (1816 E 399 à 402), A l'Aire (1816 E 1105-1106, 1145 à 1148), Les Aires ( 1816 E 1198)...

Les jardins sont souvent mentionnés sous le nom de L'Houert (1816 A 55 à 62, 557-558, 691 à 701, 1018-1019, 1022-1023 1816 D 526 à 530, 1816 E 199 à 201, 206 à 222, 1055-1057) ou Le Jardin (1816 D 502 à 505).

D'autre lieux-dits signalent la présence d'arbres spécifiques : Le Murier et Le Bas-Murier (1816 A 242 à 258), La Rourée de Lacs (roure = chêne, 1816 A 233), La Rourée (1816 A 523), Le Roure (1816 D 21-22), Le Gros Chêne (1816 D 625 à 628, 631-632), La Buissière (1816 A 667, 1816 D 29 à 97), Ver lou Perier (perier = poirier, 1816 B 777 à 789), Adroit du Perier (1816 C 830 à 841), Perier Rasa (1816 D 49 à 55), Le Perier (1816 D 198-199), Perier Rouge (1816 D 465 à 473), La Sourbière (sorbier, 1816 B 986 à 995), Le Gros Hêtre (1816 D 38 à 40), Les Noyers (1816 D 669 à 676, 701 à 705, 1816 E 38, 194 à 199), Au Noyer du Bear (1816 E 976 à 980, 986 à 990, 1009 à 1012), Noyer Etroit (1816 E 1318, 1320 à 1326), Aux Cerisiers du Chemin (1816 E 1150), La Blache (= forêt, 1817 H 12 à 17).

Quelques fours à pain sont nommés : Le Four (1816 A 97-98, Agnerc), Au Four (1816 E 1110, La Colle), Le Four des Clauvers (1816 E 1113), Certains toponymes renvoient à des activités artisanales. Dans ce domaine, on note la mention de trois tuileries ou lieux de fabrication des tuiles : Theoulier (1816 B 845-846 au nord du hameau des Lacs), La Thuilliere (1816 B 1029-1030, immédiatement en contrebas de ce même hameau), La Tuilerie (1817 K 47-48, au-dessus de Vlacros). On note également la mention du quartier dit des Charbonniers (1816 D 237 à 239, 270, 311 à 317 à l'ouest du hameau de Bay), ainsi que la présence du Four de la Chaux (1816 D 692 à 700, 827 à 832 à l'est du hameau de Bay). A noter l'existence du toponyme L'Apier (= le rucher, 1816 E 1170) au hameau de La Colle.

Signalons enfin l'existence de toponymes relatifs à des aménagements ou activités hydrauliques : Quartier du Moulin (1816 C 58 à 60), Le Foulon (1816 D 964 à 990, quartier de la Clue), Au Canal (1816 E 1044 à 1047, quartier de la Rente), Sous le Beal (section I). Le nom de La Parra, donné à l'entour de deux bâtiments situés en rive gauche du ravin qui borde l'extrémité orientale du quartier de la Grossière (1816 A 682 à 690, 766 à 770, Ravin de l'Appara sur le plan cadastral), pourrait témoigner d'un ancien foulon ?

En outre, on remarque des toponymes relatifs à des particularités topographiques ou géologiques : La Sagne (= zone humide, 1816 A 668 à 672, 1816 B 858-859, 916-917, 922 à 924), La Palud ou Les Palus (= zone marécageuse, 1816 B 915, 1153-1154, 1816 E 181 à 183), Le Gravier (1816 C 300 à 302), La Gravière (1816 E 271 à 295), Sablone (1816 E 808 à 815), Les Tuves (tuve= tuf, section C). L'appellation Paradis est donnée à une petite éminence dominant le hameau de La Colle (1816 D 759).

Population : historique et évolution

D'après E. Baratier, voici l'évolution de la population depuis le 13e siècle.

En 1315, on dénombre 74 feux d'albergue à Entrevaux et 62 à Glandèves, soit une population estimée à 400 habitants à Entrevaux et 335 habitants à Glandèves. Après les intempéries de 1337 et les crues du Var catastrophiques, la population chute notablement et la région met du temps à être de nouveau densément habitée. En 1471, on ne compte plus que 45 foyers imposables à Entrevaux et un seul à Glandèves.

En 1765, à Entrevaux, 285 maisons sont occupées par 1536 habitants.

Au 19e siècle, après les purges de la Révolution (1286 habitants en 1804), les recensements de la population indiquent une population en progression durant les quatre premières décennies, et le maximum démographique est atteint en 1841, avec 1732 habitants. Ensuite, la population baisse progressivement (1441 habitants en 1881), hormis une reprise à l'extrême fin du 19e siècle (1657 habitants en 1901). En 1931, la population n'est plus que de 959 habitants.

Au 20e siècle, le déclin démographique se confirme et le minimum démographique est atteint en 1968, avec 677 habitants. Depuis cette date, la population augmente progressivement, avec 888 habitants en 2006. La population légale pour 2008 est de 935 habitants.

Présentation géographique

Localisation

La commune d'Entrevaux est située de part et d'autre du Var. Elle est chef-lieu de canton de l'arrondissement de Castellane. Elle est limitrophe au nord avec les communes de Castellet-les-Sausses et de Sausses ; à l'est avec les communes La Croix-sur-Roudoule (Alpes-Maritimes) et de Puget-Théniers (Alpes-Maritimes) ; au sud avec les commune de Val-de-Chalvagne et de La Rochette ; à l'ouest avec les communes de Saint-Benoît et d'Ubraye.

L'altitude minimale est de 420 mètres (au bord du Var, au pont ferroviaire de Valcros), l'altitude maximale est de 1550 mètres (sur la crête du Content).

La ville d'Entrevaux est à une altitude moyenne de 760 mètres, le sommet de la citadelle est à 636 mètres. Le site de Glandèves est perché à 650 mètres d'altitude.

Le hameau du Plan est à 560 mètres d'altitude, celui de Saint-Pierre est à 630 mètres, celui du Haut-Agnerc est à 660 mètres, celui des Lacs est à 720 mètres, celui de Valbonnette est à 830 mètres, celui de La Colle est à 870 mètres, celui des Bouérys est à 900 mètres et le hameau de Bay est à 1050 mètres d'altitude.

Le climat est de type moyenne montagne méditerranéenne, avec des étés chauds et secs, des hivers froids et secs et des inter-saisons plus humides. Le régime hydrique est de type orageux et torrentiel. La neige est occasionnelle en hiver.

Le sous-sol est de nature calcaire dans la partie haute de la commune, avec parfois de grandes étendues de marnes stériles (roubines).

La ville d'Entrevaux est située sur un verrou qui barre la vallée du Var, au niveau de la confluence avec la rivière de la Chalvagne. Hormis les quartier du Plan et du Plan-du-Puget, le territoire communal est marqué par un relief raide, voire très raide. Les pentes sont drainées par de nombreux ruisseaux à hydrologie saisonnière. La rivière de la Chalvagne est un affluent du Var.

La végétation naturelle est composée d'un maquis arbustif à chênes pubescents, buis, genêts, sumacs et pistachiers sur les adrets ; pins sylvestres et hêtres sur les ubacs. Les pentes raides et les sommets les plus hauts offrent une végétation de pelouse sèche à lavande et thym. Sur les pentes bien exposées, des terrasses de culture sont installées grâce à des murs de soutènement en pierre sèche. Un maquis arbustif à chênes pubescents, buis et genêts recouvre les parcelles agricoles aujourd'hui abandonnées. Les fonds de ravin et les bords des cours d'eau sont occupés par une végétation de type ripisylve avec saules, peupliers, noisetiers, aulnes, etc.

La présence d'un micro-climat favorisé par l'orientation de la vallée a permis la cultures des oliviers jusqu'à 760 mètres d'altitude (Parpaillon), ainsi celle de la vigne à grande échelle. Cette particularité à également permis la plantation de plaqueminiers (kaki) ou de grenadiers.

En 2010, les zones agricoles en terrasses sont presque partout abandonnées et embroussaillées ou boisées ; les vignes ont presque totalement disparues. Seules les terrasses d'oliveraies sont entretenues et exploitées (Vers la Roche, Fouent de Castel et Fouent Fourane, Cornillons). Les quartiers du Plan, de la Seds, du Ray, du Plan du Puget, des Tuves et de Bay sont encore cultivés. Quelques vergers (pêchers et pommiers notamment) sont toujours exploités, mais une grande partie de ceux du Ray et du Plan-du-Puget sont abandonnés ou ont été arrachés.

Oliveraie en terrasse au quartier du Claux.Oliveraie en terrasse au quartier du Claux. Oliveraie en terrasses, au quartier de la Fouent de Castel.Oliveraie en terrasses, au quartier de la Fouent de Castel. Vigne et oliviers, au quartier du Brec.Vigne et oliviers, au quartier du Brec.

Réseau viaire

Un très ancien axe de communication (Préhistoire et Antiquité), parfois appelé le Grand Chemin, reliait le Piémont italien à la Camargue en passant par les Alpes. Cet itinéraire, venant de Auvare par les Lacs, passait le Var à Entrevaux, avant de rejoindre Castellane par le Col de Saint-Jeannet et Ubarye (actuel GR 4). Le chemin de Briançonnet, par le Col de Félines et le Col du Buis est également un ancien axe important, Briançonnet ayant été un chef-lieu de garnison à la fin de l'époque romaine. En outre, une piste antique longeait la crête de la montagne du Gourdan et permettait de rejoindre la basse vallée du Var.

L'ancienne route longeait le Var en rive gauche et permettait de rejoindre Le Pont de Gueydant en amont ou Puget-Théniers en aval. Le tracé de l'actuelle R.N. 202 date de la fin du 19e siècle, en même temps que les travaux de construction de la voie ferrée Digne-Nice. Ces derniers aménagements sont considérablement modifiés le quartier situé en face d'Entrevaux, en rive droite ; ils ont également permis de gagner des terres agricoles sur le lit du Var aux quartiers de la Seds et du Ray. En plus de ces axes principaux, de nombreux chemins ou sentiers desservaient les quartiers ruraux. Ces anciens chemin sont des chemins muletiers, d'environ 2 mètres de largeur, soutenus par endroit par des murs en pierre sèche. Ils sont parfois caladés ou empierrés.

Aujourd'hui, le territoire communal est parcouru par la Route Nationale 202 (de Lyon à Nice) et par trois routes départementales : R.D. 560 du Plan, R.D. 610 de Villevieille et R.D. 911 de Briançonnet.

Passage du train au quartier de la Seds.Passage du train au quartier de la Seds. Ancien chemin d'Entrevaux à Annot, passage en amont d'Entrevaux.Ancien chemin d'Entrevaux à Annot, passage en amont d'Entrevaux. Ancien chemin d'Entrevaux à Briançonnet.Ancien chemin d'Entrevaux à Briançonnet.

Organisation du bâti

Le village

Les constructions du quartier de La Gare remontent au début du 20e siècle. La rive gauche de la Chalvagne, derrière le monument aux morts, a été bâtie dans les années 1930. Les bâtiments de la place des Lauves remontent aux années 1970-1980.

Les écarts

L'écart du Haut-Agnerc, situé à environ 3,5 km au nord d'Entrevaux, est constitué de trois îlots de maisons et fermes mitoyennes. On y trouve un four à pain (de Biot) et une ancienne chapelle Saint-Joseph désaffectée.

L'écart de Saint-Pierre (Le Brec), situé à environ 2 km au nord d'Entrevaux, est composé de trois fermes agglomérées. On y trouve une chapelle Saint-Pierre, le four à pain est ruiné.

L'écart du Plan, situé à environ 2,5 km au nord-ouest d'Entrevaux, est constitué de deux quartiers. Le quartier bas est nommé Les Bouérys sur le cadastre de 1816, il est composé de quelques bâtiments agglomérés en tas. Le quartier haut est organisé en quatre îlots de maisons et fermes mitoyennes. Un grand bâtiment agricole se trouve à quelques centaines de mètres au nord-ouest, il est appelé La Fenière. Une chapelle Sainte-Marguerite se trouve à proximité.

L'écart des Lacs, situé à environ 3 km au nord-est d'Entrevaux, est constitué de cinq îlots de bâtiments mitoyens (maisons et fermes), dont plus de la moitié sont ruinés. Le four à pain est également ruiné. Une chapelle Saint-Martin se trouve à quelques centaines de mètres au nord.

L'écart de Bay, situé à 4 km au sud-ouest d'Entrevaux, est placé au bord de la falaise qui domine le cours de la Ribière, affluent de la Chalvagne. Il est constitué de plusieurs fermes agglomérées et organisées en trois quartiers, avec seulement quelques maisons. Sur le cadastre de 1816, on note dix toponymes qui s'y rattachent : L'Aire, Bay, Bidon, Champon, Clausson, Le Jardin, La Pièce, Le Pradel et Le Rasa. Une chapelle Saint-Claude se trouve à l'entrée est, le long de l'ancien chemin d'Entrevaux. Le cadastre de 1816 mentionne de nombreuses aires à battre tout autour du hameau.

Quartier du Brec, vue prise de l'ouest.Quartier du Brec, vue prise de l'ouest. Ecart de Bay, vue d'ensemble prise du sud-est.Ecart de Bay, vue d'ensemble prise du sud-est. Le hameau du Plan, vue prise du sud.Le hameau du Plan, vue prise du sud.

Le bâti isolé

Les fermes isolées sont nombreuses. Elles sont bien sûr concentrées dans les secteurs les plus plats (Le Plan, Le Plan-du-Puget, Le Brec, La Grossière, etc.). Mais on en trouve également dans des endroits plus escarpés mais favorables (ensoleillement, irrigation...) : Boudouillon, Sumaure, Félines, La Rente, etc. Ces fermes possèdent généralement un jardin et une aire à battre mitoyenne, souvent un four à pain et au moins une citerne, parfois un pigeonnier ou un colombier. Une partie des terres agricoles est réunie autour de la ferme, le reste étant disséminé sur le territoire afin de multiplier les possibilités de cultures.

On trouve également de nombreux bâtiments agricoles dispersés dans toutes les zones cultivées. Certains quartiers anciennement très cultivés possèdent des densités parfois remarquables de petits bâtiments : Le Brec, La Grossière, Les Bayons, etc. Un grand nombre d'entre eux possèdent un logis saisonnier plus ou moins développé (destiné à être occupé au moment des travaux saisonniers), ainsi qu'une citerne de récupération des eaux de toiture. Dans de nombreux cas, ces bâtiments sont accompagnés d'une aire à battre, parfois pavée ou caladée. La présence récurrente de logis saisonniers laisse quelquefois planer le doute sur une unique vocation de dépendance agricole pour ces bâtiments. Ce problème existait déjà au moment de la rédaction du cadastre de 1816 : on remarque souvent, dans les états des sections, la mention « bâtiment d'habitation » rayée et biffée, et remplacée par celle de « bâtiment rural ». Dans certains cas, le doute persistant, on trouve mention de « bâtiment d'habitation rural »...

Dans les quartiers des Tuves, de la Pigière et du Neigeas, on note quelques maisons de villégiatures qui remontent à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle.

- Quartiers de Fouent de Castel et de Fouent Fourane, quartier du Claux

Ce secteur correspond à la rive gauche du Var, immédiatement en aval d'Entrevaux.

Les deux premiers quartiers sont remarquables par la densité de l'occupation agricole sur un versant très raide. Les murs en pierre sèche des terrasses sont parfois très hauts, pour dégager des surfaces de culture qui ne mesurent que deux ou trois mètres de larges. Cet aménagement en gradin est complété par plusieurs sentiers (en plus des deux chemins principaux) qui permettent l'accès aux parcelles, grâce à des rampes ou à des escaliers. La plupart des parcelles situées dans la partie basse du versant sont à l'arrosage. Outre le principal canal d'irrigation qui court le long du chemin, on note de nombreux bassins ou citernes installées en bout de terrasse.

Dans la partie basse de Fouent de Castel, on trouve surtout des jardins, fermés par de hauts murs, en haut desquels sont quelquefois scellés des tessons de bouteille qui en interdisent le franchissement, et une porte donnant sur le chemin en permet l'accès. Ailleurs, ce sont des oliveraies sous lesquelles on pratiquait des cultures associées. Dans ces jardins, on note de longs murs de terrasse maçonnés, dans lesquels sont aménagées de grands arcades servant de remise ou de « serre ».

Un certain nombre de jardins possède une petit construction, à la fois à usage agricole et à usage récréatif. Cependant, l'actuelle densité de construction remonte à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle. En 1816, aux deux quartiers de Fouent de Castel et de Fouent Fourane, on ne dénombre que dix constructions : 3 « bâtiments », 3 « cabanes », 2 « serres », 1 « pièce d'eau » (citerne couverte) et 1 « petit pavillon ». A cette époque, la propriété à Fouent de Castel est très morcelée : on note rarement plus de deux parcelles mitoyennes et celles-ci sont souvent de petites tailles. Elles sont presque toutes la propriété d'habitants de la ville, et il s'agit surtout des couches sociales aisées : artisans ou commerçants (Maçon, Tailleur d'Habits, Buraliste, Cordonnier, Aubergiste, Géomètre, Cuisinier, Instituteur, Boucher, Perruquier...) et édiles locales (Bourgeois, ex-Major de la Place, Juge de Paix, Avocat...). Les plus gros propriétaires y possèdent plusieurs parcelles dispersées, certaines à l'arrosage et d'autres non.

L'oliveraie et les jardins du quartier de la Fouent de Castel.L'oliveraie et les jardins du quartier de la Fouent de Castel.

Le quartier du Claux est situé au débouché de la clue du Ravin de la Fouent de Fabre qui draine le secteur des Lacs ; il est relativement plan. On y trouve deux grosses fermes.

La plus grosse est réputée être l'ancienne résidence de l'évêque de Glandèves. Elle possède son propre canal d'irrigation qui alimentait également un moulin à huile hydraulique, sur roue verticale. On y trouve également une grande cave à vin, avec un système de rigoles servant à maintenir une température et une hygrométrie constante, ainsi qu'une grande cuve à bouillir circulaire, en maçonnerie. En 1816, elle est la propriété du Bourgeois Hermandy qui possède alors tout le domaine alentour, avec des vignes et un jardin à l'arrosage.

La seconde est plus modeste mais on y trouve les vestiges d'un grand jardin en partie arboré (if, palmiers, magnolia, plaqueminier...), ainsi qu'un petit pavillon d'été à clairevoies. En 1816, elle est la propriété du Maire Féraudy.

Évolution de l'organisation du bâti en 2010

Le hameau des Lacs est très majoritairement abandonné et ruiné, de même que les écarts de La Colle, Les Clauvers, Les Bouérys, Valbonnette et Saint-Pierre (Le Brec). Les hameaux du Haut-Agnerc, Le Plan et Bay sont habités et entretenus.

De nombreux bâtiments agricoles isolés sont abandonnés et ruinés, surtout dans les quartiers de Bayons, Le Brec, La Grossière, Larettes. Plusieurs fermes sont également abandonnées et ruinées : Boudouillon, Sumaure, La Grossière, Haut Bayon, Le Ray, La Condamine...

On remarque de nombreuses maisons pavillonnaires autour du hameau du Plan, ainsi que dans la partie basse du quartier du Brec et à Chaudan. D'autres maisons ont été construites le long de la R.D. 610 de Villevieille, ainsi qu'aux quartiers de La Gare, des Tuves, de la Pigière et du Neigeas.

Economie rurale

L'ancienne économie agricole était basée sur la polyculture vivrière, avec des zones de cultures sèches et des secteurs "à l'arrosage". Des canaux d'irrigation existaient à la Seds, au Ray, à la Fouent de Castel et à Fouent Fourane, à Valbonnette...

On cultivait du blé, des pommes de terre, des betteraves, des choux, des pois-chiches, des lentilles. Au-dessus des Lacs (à Gréoure), on trouve encore des vignes palissées sur des arbres fruitiers. La Gréoure, vigne grimpante dans un prunier.La Gréoure, vigne grimpante dans un prunier.

Le quartier de Sumaure était réputé pour être le grenier à blé d'Entrevaux, ainsi que le plateau de Notre-Dame d'Amirat.

Dans les vignes du quartier de La Grossière et du Brec, les céréales (blé surtout) étaient cultivées entre les rangs de ceps. Les oliveraies des Bayons et des Larettes s'apparentent à des champs complantés, où les oliviers et les amandiers alternent avec d'autres fruitiers, et entre lesquels on fait venir des cultures sèches (légumineuses ou céréales) ou du foin.

Plusieurs espèces d'oliviers étaient cultivées : Aglando (locale), Bouteillan, Cailleté. Les olives étaient pressées au moulin à huile communal. A Boudouillon, l'huile de noix était pressée dans un moulin à sang.

Plusieurs cépages de raisins étaient également plantés : Jacquet, Framboise (encore relativement répandu en 2010), Terrasse...

Les raisins étaient pressés avec de grands pressoirs à éléments monoxyles en noyer (dont la vis). Le jus était mis à bouillir dans de grandes cuves en bois, cerclées de bois, progressivement remplacées par des cuves en maçonnerie puis en ciment, avant que ne s'imposent les cuves en fonte munies d'une porte.

Les amandiers étaient très répandus et certaines familles pouvait assurer une production de 3 tonnes par an. Les amandes étaient cassées et triées à la veillée et les amandons (amande décortiquée) étaient ensuite expédiés aux confiseries de Marseille qui produisaient le nougat.

Les fleurs de tilleul étaient ramassées pour être vendues à des grossistes.

Le maraîchage était fait aux jardins de la Fouent de Castel.

De nombreuses terres labourables et des prés à l'arrosages (quartiers du Plan, Chaudan, La Seds, Le Ray, Plan-du-Puget) ont été plantés en vergers (pommiers, pêchers, cerisiers) dans les années 1950. La plupart de ces vergers ont été arrachés dans les années 1990-2000.

Chaque famille possédait aussi quelques ruches, destinée à la consommation familiale. Au hameau de La Colle, le cadastre de 1816 indique une parcelle nommée L'Apier.

Le quartier de Bay était réputé pour y faire du charbon de bois. Le cadastre de 1816 y mentionne d'ailleurs un toponyme Charbonniers et l'on trouve encore de grandes cuves en tôle servant à cet effet jusque dans les années 1960.

Chaque ferme possédait généralement un alambic pour distiller la lavande. Celle-ci était cueillie au sauvage, sur les hauteurs. Quelques cultures de lavandin ont également été tentées dans les années 1950-1960. La menthe a été beaucoup cultivée dans les années 1940 ; elle était distillée. La culture de la sauge sclarée a également été pratiquée, pour la distillation, et quelques familles distillaient une essence de thym.

La sériciculture a été pratiquée à Entrevaux et au moins trois bâtiments sont réputés être des magnaneries (Le Clot, Le Plan-de-Puget, La Sibérie). Cette activité remonte à la seconde moitié du 19e siècle et a sans doute été pratiquée seulement pendant quelques décennies.

Les vestiges de trois tuileries sont encore visibles, à Chaudan, au Clot et à Saint-Jean-du-Désert. Le cadastre de 1816 mentionne deux « fabriques » au quartier du Brec, dont l'une accompagnée d'un four et appartenant à un « thuillier » ; les bâtiments sont aujourd'hui ruinés et le four à disparu emporté par une crue, mais de nombreux fragments de briques et de tuiles y sont encore visibles. En outre, on trouve dans les toponymes utilisés par ce cadastre la mention d'un Theoulier (au nord du hameau des Lacs), de La Thuilliere (immédiatement en contrebas de ce même hameau) et de La Tuilerie (au-dessus de Vlacros). Les dernières tuileries d'Entrevaux (Chaudan, Le Clot) ont cessé leur production au début du 20e siècle, concurrencées par les productions industrielles de Nice apportées par le train.

Ce même document indique un quartier nommé Four de la Chaux (à l'est du hameau de Bay) et la mémoire orale rapporte qu'il s'en trouvait un au hameau des Bouérys. Constructions éphémères et destinées à être détruites, les fours à chaux étaient bien sûr beaucoup plus nombreux et dispersés.

Les archives mentionnent une école primaire aux hameaux de Bay, du Plan, du Brec et du Plan-de-Puget ; ces dernières étant installées dans les années 1920-1930.

Une cité de l'Antiquité Romaine occupait le site de Glanate. Il est fait mention de l'Evêché de Glandèves dès le 5e siècle. En 814, la charte de l'Abbaye de Saint-Victor mentionne une colonie de Baione (Bay), constitutive de la Villa Vergonis (Vergons). Au site de Glandèves, on note des vestiges remontant au 11e ou 12e siècle. Le palais épiscopal s'est ensuite déplacé au quartier de la Seds, à côté de l'ancienne cathédrale, dès le 16e siècle.

La commune d'Entrevaux est un chef-lieu de canton de l'arrondissement de Castellane. Elle s'organise sur les deux rives du Var, avec une altitude minimale de 420 mètres et maximale de 1550 mètres. Outre la ville d'Entrevaux, on note plusieurs écarts dispersés sur le territoire : Bay, Les Bouérys, Les Clauvers, La Colle, Haut-Agnerc, Les Lacs, Le Plan, Saint-Pierre, Valbonnette.

Bibliographie

  • ACHARD, Claude-François. Description historique, géographique et topographique des villes, bourgs, villages et hameaux de la Provence ancienne et moderne, du Comté-Venaissin, de la principauté d'Orange, du comté de Nice etc. Aix-en-Provence : Pierre-Joseph Calmen, 1788, 2 vol.

    I, 518-519, 575-576
  • BARATIER, Edouard. La démographie provençale du XIIIe au XVIe siècle. Paris : S.E.V.P.E.N. , 1961, 255 p.

    p. 186-187
  • BENOIT, Fernand. Recueil des actes des comtes de Provence appartenant à la maison de Barcelone, Alphonse II et Raimond Bérenger V (1196-1245). Collection de textes pour servir à l'histoire de Provence. Monaco : Imprimerie de Monace ; Paris : A. Picard, 1925, 2 tomes, CCLXIX, 496 p.

    p. 117
  • FERAUD, Jean-Joseph-Maxime. Histoire, géographie et statistique du département des Basses-Alpes. Digne : Vial, 1861, 744 p.

    p. 511-517

Documents figurés

  • Cartes des frontières Est de la France, de Colmars à Marseille. / Dessin à l'encre sur papier, par Jean Bourcet de La Saigne et Jean-Claude Eléonore Le Michaud d'Arçon, 1764-1778. Echelle 1/14000e. Cartothèque de l’Institut Géographique National, Saint-Mandé : CH 194 à 197.

    Feuille 194-6
  • Carte de France dite carte de Cassini. / Dessin à l'encre par César-François Cassini de Thury, seconde moitié du 18e siècle. Bibliothèque nationale de France, Paris.

Date d'enquête 2010 ; Date(s) de rédaction 2011
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