Dossier d’aire d’étude IA05001349 | Réalisé par ;
Bonan Aurélie (Contributeur)
Bonan Aurélie

Chercheur Inventaire Région Sud, à partir de février 2013.

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  • inventaire topographique, Inventaire du parc naturel régional des Baronnies provençales
présentation de l'ancienne commune de Châteauneuf-de-Chabre
Copyright
  • (c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Parc naturel régional des Baronnies Provençales
  • Adresse
    • Commune : Val Buëch-Méouge

En guise d'introduction géographique, voici la description du territoire de la commune de Pomet faite en 1941 par le géographe P. Veyret.

« Tout incommode qu'elle soit, [les gorges de la Méouge] offre à Pomet une issue vers le Buech, mais en lui gâtant ses communications intérieures. Le moindre ruisseau qui de là-haut dévale vers la Méouge s'enfonce lui-même en des abîmes pour rattraper son niveau de base. Le terroir est ainsi découpé en blocs presque isolés les uns des autres, communiquant péniblement les uns avec les autres ».

« La nature des roches ajoute ses entraves à celles de la structure. Les calcaires marneux berriasiens, avares de terre végétale, couvrent au moins les trois quarts du territoire. D'immenses pierriers attestent le labeur qu'ils ont donné aux générations de paysans. De l'ancienne couverture de marnes valangitiiennes, plus meubles, le relèvement de la cuvette n'a laissé subsister que deux lambeaux, qui fixèrent l'emplacement de deux hameaux, Piloubeau et le Brusq. Quant au Tithonique à peine décomposé du chef-lieu, il n'offre que bien peu de ressources. La sécheresse du calcaire aggrave donc la sécheresse du climat, sauf dans les cantons matelassés de marnes ou d'argile de décalcification. La couverture végétale porte la marque de cette nature peu généreuse. De la Montagne de Chabre, dont la ligne rectiligne ferme l'horizon monotone du Nord, un taillis peu nourri, troué de larges pelades, descend vers les landes à lavandes et les calcaires mouchetés de bouquets d'arbres, de touffes de buis. Si les champs n'ont pas encore disparu, ils se voient peu et il n'y aura pas beaucoup à faire pour les effacer. L'impression de stérilité sur laquelle on reste est donc fondée, mais cependant excessive. Si les calcaires l'emportent sur les sols, ceux-ci ne sont tout de même pas absents. Limités en étendue, ils ne pouvaient nourrir qu'une population limitée en nombre, mais ils pouvaient effectivement la nourrir ».

Développement historique

Période pré- et proto-historique

J. Roman (1887) signale dans son répertoire archéologique la découverte de trois haches en serpentine, très probablement néolithiques. Il ne semble pas y avoir eu d'autres découvertes de vestiges datant des époques pré- et proto-historiques sur le territoire de la commune.

On peut facilement imaginer que le micro-plateau du « Castellac », dont la situation remarquable au débouché des gorges de la Méouge n'a sans doute pas laissé indifférents les habitants d'alors, a pu être un site d'oppidum, voire un site sacré.

Le site du Castellac.Le site du Castellac.

Période antique

Lors de la mission de terrain, plusieurs sites à tegulae ont été repérés, principalement dans des pierriers de l'ancienne commune de Pomet.

La concentration de tessons de tegulae la plus importante se trouve au Villard, où les pierriers situés au sud et au nord-ouest des ruines du hameau concentre un important matériel archéologique, qui pourrait dater de l'antiquité romaine. Un autre pierrier, situé au pied de la ferme Armand, contient des tessons de tegulae, ainsi qu'un fragment de marbre blanc-rose, et de petits blocs de grès (fragments de meules ?), laissant supposer que le site du Villard possédait des installations multiples. Un autre pierrier, situé près de la ferme de Pierre Plate contient également quelques tessons de tegulae.

Pierrier contenant de nombreux tessons, quartier du Villard.Pierrier contenant de nombreux tessons, quartier du Villard. Ensemble de tegulae trouvées dans les ruines de Sainte-BarbeEnsemble de tegulae trouvées dans les ruines de Sainte-Barbe

Le quartier de Notre-Dame des Fraisses/Saint-Martin, pourrait également correspondre à un ancien site d'habitat antique. Lors de l'aménagement récent du parking du cimetière, des tombes construites en lauzes ont été découvertes.

Au pied du village de Châteauneuf, on retrouve de nombreux fragments de tegulae et d'imbrex, notamment parmi les ruines d'un bâtiment au quartier de « Sainte-Barbe » (bâtiment mentionné comme « maison et cour » sur le cadastre de 1824. Quelques tessons de tegulae sont également présents en remploi de calage dans la maçonnerie de l'église ruinée de Châteauneuf.

On note que sur le cadastre de 1742, le ruisseau qui descend de ce versant sous le village est nommé « vala de Viere » ; à l'ouest du village, la source de Châteauneuf est alors appelée « Fouent de la Viere ». Le toponyme « dessous Viare » est utilisé dans l'état des sections cadastrales de 1824 pour appeler les parcelles situées au pied du versant du village.

Antiquité tardive et premier moyen âge

Dans un article de la Société dauphinoise d'ethnologie et d'anthropologie (1902), il est fait mention d'un « vase en bronze jaune, trouvé dans un champ, sous un gros bloc de pierre, à Pomet, [...] attribué aux Mérovingiens ».

Déconnectés des sites de l'antiquité et précédant la fixation de l'habitat sur les sites castraux de Pomet et de Châteauneuf, on relève plusieurs sites potentiels pour un perchement à l'antiquité tardive et/ou au premier moyen âge ; deux de ces sites sont traversés par les anciennes limites communales.

Site du « Castellac »

Le site du « Castellac », aujourd'hui appelé « Banc de Bouc » sur la carte IGN au 1/25 0000e, est situé à environ 500 mètres au sud-est du village de Pomet. Il est installé sur un micro-plateau formé par un large méandre de la Méouge, perché sur des falaises abruptes. L'actuelle R.D. 942 le traverse par un tunnel.

Ce site paraît correspondre à un habitat castral de l'antiquité tardive ou du premier moyen-âge, avec un fossé creusé à l'endroit le plus étroit de l'isthme, côté nord.

Le site du Castellac.Le site du Castellac. Le site du Castellac : le fossé.Le site du Castellac : le fossé.

Ce site paraît abandonné au moins au 13e siècle, puisqu'en 1258, l'évêque de Gap consacre « ung cimetiere au lieu de Pomet lieudict au Castellac a la requisition des habitantz dudict Pomet avec le consentement du prieur d’Anthonaves ».

Sur le cadastre de 1824, cet aménagement existe encore. La parcelle B 121, d'une superficie de 890 m2 est mentionnée comme « cimetière », appartenant à la commune, et elle est appelée « Le Cimetière Ancien ». Dans l'état des sections cadastrales, ce quartier est appelé « Vieille Mâle », qu'il faut probablement comprendre comme « Vière Mal » = « mauvais village » (?).

Site du « Serre la Croix »

Ce site pourrait correspondre à une implantation de la même époque que celui du « Castellac ». Il est situé sur la limite des anciennes communes de Pomet et Châteauneuf. Il a probablement pu remplacer ou relayer l'ancien habitat de l'époque romaine, installé au pied sud du village actuel.

Dominant le village de Châteauneuf à un kilomètre au nord-ouest, le sommet très friable et érodé ne montre aucun vestige visible. A mi-distance entre ce site et celui du village de Châteauneuf, on note l'existence d'un petit plateau bien orienté, appelé « Pirivigier » (référence à une vigie ?) sur la carte IGN au 1/25 000e.

Site du « Rocher du Château »

Ce toponyme, figurant sur l'actuelle carte IGN, est situé sur une arête marneuse descendant en rive droite de la Méouge. Il est installé sur la limite des anciennes communes de Pomet et de Saint-Pierre-Avez. Sur le cadastre de 1824, il est appelé « Rocher du Château » (section D, parcelles 440 à 445). Sur le cadastre de la commune de Saint-Pierre-Avez (1823, section B1), ce point est nommé « Château » et on trouve l'appellation « sur le Château » pour les parcelles situées au-dessus.

Second moyen-âge

L'origine des villages de Pomet et de Châteauneuf paraît remonter au début du second moyen-âge.

L'abbé Guillaume (1908) indique que l'origine de Pomet remonte au 11e siècle, voire au 10e siècle. La communauté de Pomet était à la fois une seigneurie laïque et une dépendance du prieuré d'Antonaves. L'église Saint-Antoine de Pomet est mentionnée pour la première fois en 1258.

Laragne. Route de la Drôme. Village de Pomet dominant la vallée de la Méouge. Vers 1900.Laragne. Route de la Drôme. Village de Pomet dominant la vallée de la Méouge. Vers 1900. Le village de Pomet.Le village de Pomet.

M.-P. Estienne (1997) précise que le « castellum » de Châteauneuf est mentionné dès le 11e siècle et que son appellation de « château neuf » pourrait s'expliquer par opposition au « castrum d'Antonaves, issu d'une fondation de Monmajour aux environ de l'an Mil ». Cependant, la tour qui subsiste ne semble pas antérieure à la fin du 13e siècle ou au début du 14e siècle, et serait donc contemporaine de la forteresse de Mison.

Comme Pomet, la communauté de Châteauneuf était à la fois une seigneurie laïque et une dépendance du prieuré d'Antonaves, entre autre décimateur des églises. Cette situation a abouti à plusieurs conflits et procès à travers les siècles, impliquant le seigneur, le prieur et la communauté. Ce partage explique aussi la présence d'une église au village de Châteauneuf, et d'une autre au quartier de Saint-Martin, appelée « Notre-Dame du Fraisse » dans le cadastre de 1742, située non loin du cimetière. Ce quartier de Saint-Martin correspond au domaine du prieuré d'Antonaves, puisque le cadastre de 1824 mentionne le toponyme « Champ du Prieur » à proximité immédiate (section C, parcelles 62, 87, 88).

Toponymie du quartier de Saint-Martin et Notre-Dame, d'après l'état des sections du cadastre de 1824.Toponymie du quartier de Saint-Martin et Notre-Dame, d'après l'état des sections du cadastre de 1824.

L'origine de l'église Sainte-Marie-Madeleine, au village de Châteauneuf, est seigneuriale et elle remonte sans doute au 13e siècle. Elle a été remplacée après 1687 par l'église actuelle, installée sur une plate-forme du village, dont les ruines montrent un bâtiment orienté, de plan rectangulaire avec une abside semi-circulaire.

Le village de Châteauneuf.Le village de Châteauneuf.

Située entre les quartiers du Plan de Châteauneuf et de la Grange Neuve, au quartier de Saint-Martin, l'église « Notre-Dame du Fraisse », dont les ruines confortées subsistent non loin du cimetière, a une origine qui remonte sans doute au 12e siècle ou au 13e siècle. Les ruines de l'édifice actuel, bâtiment orienté à abside rectangulaire, datent du 17e siècle, puisque les visites pastorales nous apprennent que l'église a été reconstruite entre 1602 et 1687.

[L'église Notre-Dame-des-Fraisses de Châteauneuf]. Années 1930. [L'église Notre-Dame-des-Fraisses de Châteauneuf]. Années 1930.

Époque moderne

La période des troubles liés aux guerres de religion, du 15e siècle au 17e siècle, a manifestement favorisé une permanence de l'habitat dans son organisation médiévale.

Ainsi, l'installation de l'habitat au pied des pentes de la Montagne de Chabre ne paraît pas antérieure à la fin du 17e siècle ou au début du 18e siècle. La ferme de Saint-Martin, probable dépendance du prieuré d'Antonaves (le toponyme cadastral « Champ du Prieur » est indiqué juste au pied de cette ferme), pourrait être le bâtiment de plaine le plus ancien. Cette ferme conserve d'ailleurs la date portée la plus ancienne repérée sur un édifice de la commune : « 1704 ». La ferme de Pré Gauthier (non visitée) pourrait également remonter à cette période.

Plusieurs grosses fermes situées en bord de plaine portent des dates du milieu du 18e siècle : « 1730 » dans l'îlot du Plan, « 1749 » à la ferme du Grangeon, « 1749 » et « 1755 » à la ferme du Château... Les autres grosses fermes situées à la rupture de pente entre la vallée du Buëch et le versant (Ferme du Béal, Labour, Les Vignasses) paraissent dater également de la même époque.

Par ailleurs, l'installation du hameau de la Grange Neuve semble également contemporaine et, au vu des bâtiments actuels, la construction des bâtiments de l'îlot principal ne semble pas remonter avant la première moitié du 18e siècle. La partie la plus ancienne est la partie centrale, l'îlot s'est ensuite étendu sur les côtés est et ouest. Une partie des bâtiments paraissent d'ailleurs avoir été prévus à l'origine en tant qu'entrepôts agricoles, puis aménagés en maisons ultérieurement, manifestement avant même la désertion définitive du village de Châteauneuf.

L'état de ruines avancées de la plupart des fermes de Pomet empêche toute datation. Cependant, la ferme du Brusq remonte sans doute aussi au début du 18e siècle et des éléments de la ferme Armand laissent également penser à une construction de cette époque, avec une tour d'angle semi-circulaire.

19e siècle et 20e siècle

Le 19e siècle est une période de transition pour ce territoire, avec un glissement des activités agricoles qui abandonnent progressivement les versants, au profit de la plaine du Buëch.

La construction des digues sur le Buëch, projetée dès le milieu des années 1780 et débutée dans les années 1830-1840, va permettre de gagner progressivement des terres agricoles, grâce à la « conquête sur le Buëch ». Au nord-est du territoire communal, ce sont plusieurs dizaines d'hectares qui sont ainsi gagné, créant le nouveau quartier cadastral des « Iles » en 1858. Au sud, le quartier du « Pied du Plan » est endigué dans les années 1890-1900.

Ces nouvelles terres sont arrosées par le canal d'irrigation, qui est prolongé jusqu'à la Méouge dans les années 1850-1860. Ces nouvelles possibilités agricoles, sur de bonnes terres irriguées et plates de surcroît, va marquer le déclin des activités agricoles et de l'habitat sur les versants.

A la fin du 19e siècle, la dynamique agricole vers la plaine du Buëch est amplifiée par la mortalité soudaine des amandiers, la concurrence des laines et des blés d'importation qui rendent moins rentables la culture des céréales et l'élevage ovin. De plus, à partir du milieu des années 1870, le phylloxéra ravage l'important vignoble qui était installé en pied de versant, et qui est réputé totalement détruit au milieu des années 1880.

Le village de Châteauneuf, dont les maisons en mauvais état s'effondrent progressivement, perd pratiquement tout ses derniers habitants au cours du printemps 1882.

En même temps que se vident le village et les hameaux perchés, les quartiers de la Grange Neuve et surtout du Plan prennent leur essor. Cette polarisation vers la plaine est accompagnée par l'installation de la nouvelle école communale au futur « Quartier de l’École », alors décrit par le conseil municipal comme étant le « point le plus central » de la commune.

L'amélioration des voies de circulation dans la vallée du Buëch participe également à ce phénomène. Dans la seconde moitié des années 1840, la route de Ribiers à Laragne est élargie et un pont est construit sur la Méouge. Un pont est également construit sur le Buëch, permettant un accès facile à Laragne. La route de Lachau et Séderon, par les gorges de la Méouge, est aménagée dans la seconde moitié des années 1880.

L'importance renouvelée de ces axes de communication, associée au nouvel attrait agricole de la plaine, entraîne l'urbanisation du carrefour du Plan de Châteauneuf, qui débute dès la fin des années 1880. S'y installent une boulangerie, deux cafés et auberges, une épicerie, ainsi que des fermes et bâtiments agricoles. Ce quartier va progressivement devenir le nouveau centre d'activité de la commune. En même temps, les anciens bâtiments agricoles du hameau de la Grange Neuve sont reconvertis en maisons.

La seconde moitié du 19e siècle voit également la construction de quelques nouveaux bâtiments, principalement des petits entrepôts agricoles dispersés sur le territoire. Cette époque est aussi celle des extensions de fermes, parfois importantes, des reconstructions (ferme datée de « 1865 » à la Grange Neuve, de « 1868 » au Brusq, etc.) ou des constructions neuves (ferme de Barrare, en plusieurs étapes).

A la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, de nouveaux matériaux sont utilisés (brique, poutrelle métallique, tuile mécanique, etc.) et de nouvelles techniques sont employées (voûtains).

L'installation des premières lignes téléphoniques date de la première moitié des années 1910. Dès les années 1920, de petits pavillons sont construits au quartier du Plan, en même temps que les dernières fermes. La mise en place des réseaux d'adduction en eau potable est faite dans les années 1922-1927.

Dans les années 1920-1930, le village de Pomet ne compte plus qu'une dizaine d'habitants et, dès 1930, l'administration des Eaux et Forêts rachète les premières propriété à Pomet, notamment au quartier du Brusq.

Au total, sur le territoire de cette commune, « l'Etat s'est rendu acquéreur de 1158 hectares » (P. Veyret, 1941). Les services des Eaux et Forêts mettent alors en place une politique de reboisement total, principalement en résineux. La limite de végétation entre forêt de résineux et prairie sèche, très marquée sur le Grand Serre, témoigne de façon exemplaire de la limite entre les anciennes communes de Pomet et de Châteauneuf.

Le quartier du Grand Serre : à gauche, l'ancienne commune de Châteauneuf ; à droite l'ancienne commune de Pomet couverte de plantations résineuses.Le quartier du Grand Serre : à gauche, l'ancienne commune de Châteauneuf ; à droite l'ancienne commune de Pomet couverte de plantations résineuses. Plantation de pin noir, quartier d'Armand.Plantation de pin noir, quartier d'Armand.

La période de la seconde guerre mondiale verra la disparition de la commune de Pomet, rattachée d'office à celle de Châteauneuf-de-Chabre en 1944. A cette date, seule une femme et son fils adulte vivent encore au village.

A cette même époque a eu lieu le siège du maquis positionné au Villard, pilonné par les troupes nazies depuis le village de Pomet. Autour du hameau du Villard, certains pierriers sont encore aménagés en postes de tir, aujourd'hui réutilisés et entretenus par les chasseurs.

A partir des années 1950, la construction pavillonnaire se développe en périphérie des hameaux anciens de la Grange Neuve et du Plan. Pour ce dernier, son rôle de nouveau pôle communal est affirmé dès la fin des années 1970, avec l'installation de la mairie et des services municipaux.

Des lotissements sont aménagés à partir des années 1980, et cette urbanisation se maintient toujours dans les années 2010, avec la construction de plusieurs maisons pavillonnaires ou mitoyennes.

Développements thématiques

Les églises de Pomet et de Châteauneuf-de-Chabre : pistes de recherche historique et archéologie du bâti

Si les cimetières de Pomet et Châteauneuf-de-Chabre ont pu être étudiés, les édifices religieux des deux anciennes communes sont grandement dénaturés ou ruinés : dans le cadre de l’Inventaire, leur état n’a donc autorisé que leur étude partielle.

Châteauneuf-de-Chabre et Pomet appartenaient à la Province ecclésiastique de la deuxième Narbonnaise, au sein de celle-ci, à l’évêché de Gap (officialité du Dauphiné) et aux archiprêtrés du Rosanais et de Ribiers. Sur le territoire de Châteauneuf, un cimetière protestant distant d’au moins 300 pas devait avoisiner le cimetière catholique au tout début du 17e siècle.

La mention la plus ancienne des églises paroissiales de Pomet et de Châteauneuf-de-Chabre a été relevée par Joseph Roman, correspondant au ministère de l’Instruction publique, à la fin du 19e siècle. Elle n’a pu être vérifiée : les deux églises auraient été données par l’évêque de Gap à l’église Notre-Dame d’Avignon vers 1100.

Le compte de décimes de 1274 des pouillés du diocèse de Gap mentionne l’existence des « capellani », chapelains, de Pomet et Châteauneuf. Il apparaît que le prieur d’Antonaves est leur collateur et leur décimateur certainement dès leur origine, comme en attestent, dès 1258, plusieurs documents successifs relevés dans l'inventaire des archives de l'abbaye de Montmajour de 1604. Ce prieur fut en conflit avec le seigneur du lieu, notamment au 17e siècle, concernant le statut de l'église Marie-Madeleine de Châteauneuf.

POMET

L’ancienne église paroissiale de Pomet, sous le vocable de saint Antoine, est aujourd’hui une propriété privée habitée. Très dénaturé, l’édifice primitif est mentionné par plusieurs documents dès le milieu du 13e siècle.

Initialement, ainsi qu’en témoigne encore le cadastre napoléonien (section B, parcelle 17), l’église était entourée de bâtiments proches dont la grande majorité a aujourd’hui disparu : seuls subsistent ceux à l’est de l’église.

Les visites pastorales d’Ancien Régime établissent le partage des dîmes entre le prieur d’Antonaves et le curé desservant. Par ailleurs, Vue de l'église Saint-Antoine de Pomet depuis l'ouestVue de l'église Saint-Antoine de Pomet depuis l'ouest

- La visite de 1602 mentionne le défaut de couvert d’une partie de la nef et d’un coin du pavé. La partie couverte de l’église est en bon état, tout comme l’autel et du reste du pavement ; l’église ferme à clé.

- Les visites de 1612 et 1641 soulignent la nécessité de blanchir l’intérieur de l’église et de la séparer du presbytère. Les paroissiens mentionnent une chapelle sans revenus dont ils ignorent la titulature en 1612.

- La visite de 1687 précise que l’église en bon état, était « couverte de tuilles, bien voûtée, blanchie et pavées de pierres brutes ».

- La visite de 1712 pointe le mauvais état du couvert et du crépi intérieur et interdit la conservation du tabernacle et du tableau pourtant neuf de saint Antoine.

- Lors de la visite de 1740, l’évêque constate notamment que l’église est pavée, qu’elle possède une tribune et que le clocher à deux places est garni d’une seule cloche (clocher-mur). Il demande la construction d’une sacristie et un cimetière plus proche et plus commode avec une muraille ou une haie. Le pavement de petites tommettes carrées (d’un peu moins de 20 cm de côté) se constate toujours dans la nef.

Un inventaire mobilier en l’an II énumère seulement une cloche et 8 chandeliers en cuivre.

L’église, en médiocre état à la Révolution, n’a pas été vendue car elle n’a jamais cessé de servir à l’exercice du culte.

La série moderne relative aux travaux communaux indique :

- la réparation du couvert en 1809

- la reconstruction du mur sud en entier, des angles du levant et du midi entre 1832 et 1837. La porte et les chaînages d’angles sont en pierres de taille encore visibles aujourd’hui. La clef de la porte est gravée de la date 1833Date gravée sur la clef de la porte de l'église Saint-Antoine de PometDate gravée sur la clef de la porte de l'église Saint-Antoine de Pomet. Le mur ouest porterait les traces d’une éventuelle porte d’entrée, comblée à cette occasion. Les murs extérieurs sont revêtus d’une maçonnerie de chaux et de sable ; une voûte et un escalier conduisant à la maison d’un particulier sont détruits.

- de grosses réparations sont faites à l’église et au cimetière. Elles concernent le crépissage, la toiture (tuiles creuses et génoise à deux rangs), la reprise en sous-œuvre du contrefort ou encore le recèlement des pierres du clocher (1900-1904).

Selon l’inventaire de 1906, le mobilier de l’église se composait des immeubles par destination suivants : un maître-autel en marbre, un autel de la Vierge en plâtre, une chaire à prêcher et un confessionnal.

Il a certainement été prêté à titre gracieux aux religieuses de l’Hôpital de Laragne (pour la chapelle de l’Hôpital) ainsi qu’évoqué dans une délibération de 1931, traitant du mobilier de Châteauneuf-de-Chabre.

En 1960, l’unique cloche du clocher est transférée à Antonaves.

Une délibération municipale du 30 mai 1961 relate l’absence de cérémonie religieuse en l’église de Pomet depuis plus de 30 ans : sa désaffection est décidée en vue d’une vente entérinée par la municipalité le 30 juin 1964. M. et Mme Herming acquièrent l’église pour 1500 francs.

Rachetée par Danièle Orliange, en 1983, pour 400 000 francs, le bâtiment connait une nouvelle série de travaux dans le courant des années suivantes.

De plan très simple, le bâtiment actuel, d’environ 85m² au sol, possède un salon allongé (vaisseau unique de l’ancienne église) desservant au nord une cuisine (ancienne chapelle) et une salle de bain (ancienne sacristie).Vue de l'église Saint-Antoine de Pomet depuis le sud-estVue de l'église Saint-Antoine de Pomet depuis le sud-est La chambre orientée (anciennement chœur à chevet plat) est séparée du salon par une cloison et surmontée d’une mezzanine disposant d’un escalier en bois. Ces nouveaux aménagements ont engendré la destruction ou le recouvrement d’une fresque murale médiévale (du 13e siècle), dans les tons bleu et rose, située dans le chœur, selon les dires de l’actuelle propriétaire.

Le salon d’une hauteur de plafond maximale de 5,60 m est voûté en berceau brisé, tandis que cuisine et salle de bain sont voûtées d’arêtes. Un incendie causé par la foudre, en 1987, a noirci les pierres des élévations intérieures. Les murs extérieurs sont enduits d’un crépi épais.

Les objets mobiliers les plus remarquables que l’on y trouve actuellement sont signés Yvonne Marie Gras (vitrail, sculpture, peinture).

Joseph Roman, dans son Répertoire archéologique, rapporte qu’au milieu de l’ancien cimetière de Pomet, certainement celui surmontant la Méouge, se serait dressée une église, "selon la tradition orale". Les documents consultés n’en portent pas trace.

CHATEAUNEUF-DE-CHABRE

Église paroissiale Sainte-Madeleine ou Marie-Madeleine :

Dès le 13e siècle, d’après Joseph Roman, les confréries des frères de sainte Marie Madeleine administrent la plupart des nombreuses maisons hospitalières de Saint-Jean-de-Jérusalem présente aux alentours de Châteauneuf-de-Chabre. Une chapelle Sainte-Madeleine (charité privée) existe dans presque toutes ces maisons. Cette particularité locale survit mal aux guerres de religion, mais le vocable de l’église de Châteauneuf n’est peut-être pas étranger au phénomène.

Malgré la mention dans les pouillés d’une église à Châteauneuf-de-Chabre en 1274, l’état actuel des vestiges ne nous permet pas de localiser l'église primitive avec précision. Dans les archives, nous perdons trace de l’édifice jusqu’en 1551, date où le couvert est mentionné à réparer, lors de la visite pastorale.

La visite pastorale suivante conservée, datée de 1602, apporte de précieux renseignements. Sur l’état de l’édifice tout d’abord : voûtée mais dépourvue de cloches et « sans autre chose en estat au dedans ». Lors de cette visite, Barthelat de Clarens, seigneur du dit lieu survient et « dict que la dite église n’est point la paroissiale [mais] seullement une chapelle qui a esté bastie par ses prédécesseurs pour servir à leur commodité et sy bien par la malice des guerres passées et pour la commodité des habitants du dit lieu ses subgets, il a permis qu’ils y aient faict dire la messe (..) ». Il ajoute que « les murailhes de la dite chapelle sont de tous coustés faictes à l’esgal de celles de son château et que le tout se ferme par une porte ». Clairement donc, pour le seigneur du lieu, la chapelle sous le vocable de Marie-Madeleine est une chapelle castrale privée, vide de mobilier liturgique mais en bon état.

Toujours selon Barthelat de Clarens, l’église paroissiale serait Notre-Dame des Fraisses et à cause de l’état de cette dernière, le service divin à Châteauneuf ne serait plus assuré depuis plus de 40 ans. Ces remarques sont réfutées par le prieur d’Antonaves. L’évêque demande une enquête : durant le temps de celle-ci, l’office divin aura eu lieu dans une « maison au dit lieu, le plus commode ».

Lors de la visite de 1612, l’église Sainte-Maire-Madeleine est dénommée paroissiale et la querelle n’est pas évoquée (l’église sera désormais dénommée ainsi jusqu’au 20e siècle). Longtemps sans desservant en 1612, cette église « sera (…) remise en bon état, couverte, blanchie et pavée, les fenêtres trelhissées de fer et vitres, aussi sera fait un clochier au-dessus de la dite église dans lequel sera mis une cloche du poix d’ung quintal ».

« Ung lieu séparé et à part du sus-dit cimetière [catholique] pour enterrer leurs morts et distant d’icelui au moingt de troys cens pas » sera aménagé pour les sépultures des protestants.

La visite de 1641 énonce un presbytère tout comme une muraille de la nef menaçant de ruine « du côté de main gauche ».

En 1687, l’église est « couverte de tuilles, bâtie sur un rocher de graviers qui s’écroulant de temps en temps à si fort entrouvert le presbytère (…) qu’on ne peut même y dire la messe sans un danger évident ». Les paroissiens demandent donc la construction d’une nouvelle église paroissiale « au milieu du village dans un lieu commode au-dessous du four ». La requête est acceptée par l’évêque qui ordonne que « ce pendant, le service paroissial se fera actuellement dans la chapelle des Fraisches, sous le titre de Notre-Dame ». Officiellement, les paroissiens disposent d’une année pour mener le projet à bien. D’après l’archéologie du bâti, l’actuelle église ruinée daterait bien de la fin du 17e siècle.

Son couvert doit être réparé dès 1713.

Lors de la visite de 1740, l’église est indiquée en bon état, possédant une chaire en plâtre « sans surciel » et un clocher à une place ; l’évêque prévoit la construction d’une petite sacristie derrière l’autel. Il est également fait mention d’un tableau de sainte Madeleine.

En l’an XI, l’église, en bon état, n’est pas vendue : tout comme celle de Pomet, elle n’a pas cessé de servir à l’exercice du culte.

L’article 513 de la série O témoigne de travaux d’entretien et de remaniements nombreux parmi lesquels peuvent être cités la réparation du clocher (1840), l’agrandissement de la porte de l’église (1850), la démolition de la tribune et l’agrandissement du chœur (1856-1857) et l’établissement d’une sacristie à l’est (1865-1866). Un autel en stuc est acheté en 1871.

En 1894, l’église est indiquée en très mauvais état.

Lors de l’inventaire de 1906, l’église de 12m de long et 4,5m de large abrite une cloche de 60kg.

Un tableau des deux tableaux d’Henry Lombard, conservés à la mairie de Châteauneuf et datés de 1908, présente une vue partielle du village : on y remarque une église dressée, possédant un toit à longs pans couvert en tuiles creuses. Le petit clocher-mur, abritant son unique cloche, était couvert en bâtière.

Une délibération de 1931 nous informe que « l’église et tout ce qu’elle contient est appelé dans un avenir plus ou moins lointain à être abandonné ». Le conseil municipal prête alors à titre gracieux aux religieuses de l’Hôpital de Laragne les meubles et ornements en surplus (une chapelle a été construite dans l’Hôpital).

La nef de l'église Marie-Madeleine de Châteauneuf, vue de volume prise de l'ouestLa nef de l'église Marie-Madeleine de Châteauneuf, vue de volume prise de l'ouestA ce jour, occupant la plate-forme intermédiaire du village ruiné de Châteauneuf, l’ancienne église paroissiale conserve une grande partie de ses élévations, mais elle est rendue aux arbres. Elle possède un plan orienté de forme allongé. La nef est rectangulaire et l'abside, semi-circulaire, avec un épaulement marqué entre les deux. L'élévation orientale de l'abside est renforcée par un épais contrefort de plan rectangulaire, partiellement arraché.

La maçonnerie, d'une épaisseur variant entre 110 et 120 cm, est en moellons calcaires et galets, avec des calages en tessons de tuile creuse et de fragments de brique pleine ; on remarque également quelques tessons de tegulae ; quelques petits blocs de tuf semblent également provenir d'un remploi. Les chaînes d'angles, ainsi que les épaulements de l'abside, sont en pierre de taille calcaire, avec des remplois manifestes.Le pignon ouest de l'église Marie-Madelaine de ChâteauneufLe pignon ouest de l'église Marie-Madelaine de Châteauneuf Les encadrements des ouvertures ont été déposés et probablement pillés. On note la présence d'une porte dans le mur sud et d'une autre dans le pignon ouest. La nef est éclairée par une baie ouverte côté sud. L'abside possède deux baies, une axiale, côté est, et une autre côté sud.L'abside de l'église Marie-Madeleine de Châteauneuf (mur est)L'abside de l'église Marie-Madeleine de Châteauneuf (mur est)

Dans la nef, une grande niche sous arcade segmentaire est aménagée dans le mur nord. Les murs intérieurs étaient recouverts d'un épais enduit au mortier de gypse rose et noir, dont subsistent quelques lambeaux. Dans l'abside, on observe encore les vestiges du support de l'autel, en maçonnerie.

La nef et l'abside étaient couvertes par une voûte en berceau, coffrée en maçonnerie de galets.

Notre-Dame-des-Fraisses ou Notre-Dame-des-Fraiches (quartier Saint-Martin) :

Située entre les quartiers du Plan et de Grange Neuve, à Châteauneuf, l’église Notre-Dame-des-Fraisses est située à proximité du cimetière et du "champ du prieur" ; elle actuellement envahie de végétation. Subsistant à l’état de ruines confortées, l’édifice est de dimensions modestes. Contrairement à une idée reçue, Notre-Dame-des-Fraisses ne fut pas possession de l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem : son vocable semble avoir été confondu avec celui de l’église Notre-Dame-des-Faysses, dépendant du Grand Prieuré de Saint-Gilles et située à Ribiers. Notre-Dame-de-Fraisses serait, certainement dès sa construction, sous la domination du prieur d'Antonaves.

Les vestiges actuelsVue des vestiges de l'église Notre-Dame-des-Fraisses de Châteauneuf depuis le nord-ouestVue des vestiges de l'église Notre-Dame-des-Fraisses de Châteauneuf depuis le nord-ouest montrent un bâtiment orienté, de plan rectangulaire, avec une abside également rectangulaire séparée de la nef par un léger épaulement. La nef était couverte par une voûte en berceau, dont l'arrachement est encore visible. La maçonnerie des parements intérieurs conserve un appareillage régulier de gros moellons calcaires équarris et assisés ; elle est surmontée d'un cordon en pierre de taille en quart-de-rond. Ces éléments pourraient dater du 12 ou 13e siècle.

La maçonnerie des parements extérieurs apparaît beaucoup moins soignée. Une photographie ancienne (vers 1930) montre que le pignon de l'église possédait une porte en arc plein-cintre, dont ne subsistent aujourd'hui que la base des piédroits, en pierre de taille calcaire layée à arrêtes ciselées. Sur ce cliché, cette porte est flanquée de deux baies rectangulaires, et surmontée d'une baie étroite dont l'encadrement, également en arc plein-cintre, est doté d'un large chanfrein (cet élément est caractéristique de la première moitié du 17e siècle). Ce pignon est surmonté d'un petit clocheton couvert en bâtière, abritant une unique cloche. Sur ce cliché, le toit à longs pans légèrement bombé paraît être installé directement sur l'extrados de la voûte.

En 1602, l’église est signalée « toute par terre à la grande honte du dit prieur, mépris du service de Dieu ». L’évêque demande d’ailleurs que l’office soit célébré dans une maison du lieu distincte des deux églises de Châteauneuf, l’église Marie-Madeleine étant revendiquée sienne par le seigneur de Clarens. Notre-Dame-des-Fraisses serait l’église paroissiale du dit lieu, « où le cimetière est fort proche, au lieu appelé Saint-Martin ». Le toponyme de Saint-Martin antérieur à l’édifice peut indiquer la présence d’une chapelle ou d’une église rurale dans les premiers temps du christianisme provençal. Il n’en a été trouvé aucune trace dans les archives. Vue des vestiges de l'église Notre-Dame-des-Fraisses de Châteauneuf depuis l'estVue des vestiges de l'église Notre-Dame-des-Fraisses de Châteauneuf depuis l'est

Lors de la visite suivante, en 1612, l’évêque a tranché : l’église Marie-Madeleine est définitivement dénommée paroissiale ; celle de Notre-Dame-des-Fraisses n’apparaît pas.

Mentionnée lors de la visite de 1641, Notre-Dame-des-Fraisses doit être restaurée avec les reliquats des comptes de l’église paroissiale. Ces restaurations souhaitées furent certainement faites avant 1687, date à laquelle, l’état du bâtiment est jugé acceptable : l’église est « sans revenu, ni fondation, batie et entretenue par les dons et charités des particuliers du dit lieu (…) couverte de tuilles, voûtée, blanchie à moitié, non pavé, fermée à clef ». En 1687, l’office s’y déroule durant les travaux de réhabilitation de l’église paroissiale que l’évêque estimait à une année.

Lors de la visite pastorale de 1740, on trouve l’église Notre-Dame-des-Fraisses manifestement dénommée « chapelle rurale sous le titre de l’Annonciation » ou « chapelle rurale Notre Dame». L’évêque ordonne d’en réparer le toit de la nef et d’en déplacer la clôture du cimetière.

En 1874, les comptes administratifs de la commune rapportent que la chapelle « Notre-Dame-des Fresses », manifestement toujours fréquentée, fut réparée pour 208,15 francs par Jean Robine, ouvrier, et pourvue de bancs, achetés 50 francs.

Sur le cliché albuminé des années 1930, se distinguent les tuiles du toit du mur pignon ; d'après une source orale, l'absence de couvert serait antérieure aux années 1950.

Voies de communication

Sur la carte de Cassini, aucun axe de communication n'est figuré concernant l'actuel territoire de Châteauneuf.

Route de Séderon à Ribiers

Une ancienne voie de communication traverse le territoire communal d'est en ouest, rejoignant la vallée du Rhône à celle de la Durance, par la vallée de la Méouge et servant d'axe de circulation méridional est-ouest à travers les Baronnies. Son tracé passe à mi-hauteur du versant sud de la Montagne de Chabre, venant de la vallée de la Méouge par Barret-le-Haut, rejoignant ensuite Le Brusq puis Le Villard, et descendant finalement dans la vallée du Buëch.

Cet ancien chemin est appelé « Chemin Ferra » sur le cadastre de 1742, et « Chemin Ferré » sur le cadastre de 1824 de Châteauneuf (section B) ; on retrouve ce toponyme « Chemin Ferra » sur le cadastre de 1824 de Pomet, au quartier du Villard (section B, parcelles 572, 573). Ce chemin est également appelé « Grand Chemin tendant à Châteauneuf » sur la section C du cadastre de Pomet.

Progressivement, cet ancien axe a été abandonné au profit du futur « Chemin de Grande Communication n° 24 ». Passant par Barret-le-Bas et traversant la Méouge au « Pont du Peysson », au débouché amont des gorges de la Méouge, ce chemin remontait ensuite sur le Brusq, puis passant par Pomet il rejoignait ensuite la plaine du Plan en traversant une partie des barres rocheuses de la rive gauche de la Méouge.

Dès 1830, les services départementaux estiment que le passage de cette voie sous le village de Pomet « se trouve dans un état si pentueux et si dégradé qu'elle est pour ainsi dire impraticable ». Des travaux « sont d'une urgence indispensable puisqu'il n'est plus possible d'arriver au village avec une monture sans courir risque de la dérocher » et « même pour une personne à pied, ne pouvant y passer en plein jour sans courir risque de s'y précipiter ». La construction de six nouvelles rampes en lacet est prévue, qui seront par la suite appelées « rampes de Pomet ».

En 1845, « de nombreux travaux d'art, tel que roctage, ponceaux, murs de soutènement, aqueducs, etc. sont indispensables pour assurer la viabilité de cette route entre la plaine de Château-Neuf et Barret-le-Bas ». En 1854-1856, le chemin n° 24 paraît être impraticable puisqu'il faut alors passer par les « rampes dites de Châteauneuf, par le Col des Beausses ». Un important projet de rectification est alors envisagé, « entre la plaine de Châteauneuf et le village de Pomet », avec un percement « dans le rocher sur environ 800 mètres de long ». Par ailleurs, une rampe devra remplacer « quelques parties très dangereuses du Chemin Ordinaire, où plusieurs accidents sont déjà arrivés ». Au début des années 1870, cet axe est proposé pour servir de base à une future Route Nationale de Carpentras à Gap. Si le Conseil municipal approuve cette proposition en 1871, le Conseil général des Hautes-Alpes refuse ce projet en 1873, jugé trop dispendieux.

En 1876, « le chemin est accessible aux voitures sur tout son parcours. Quelques élargissements dans la montée de Pomet sont indispensables, ainsi que des banquettes de sécurité ». Néanmoins, les communes de Salérans et Saint-Pierre-Avez demandent à ce que le tracé de la route soit modifié pour être plus accessible, et un avant-projet est dressé.

En 1880, une commission départementale est créée pour examiner les possibilités d'une modification d'itinéraire. Elle expose que, du moulin au Col du Peysson, « les rampes varient de 7 à 12 % avec une largeur moyenne de 3 mètres, sans parapet et à une altitude à pic de 80 mètres en moyenne au-dessus du lit de la Méouge que le chemin domine perpendiculairement sans qu'aucun arbre ou le moindre obstacle empêche la vue de ce précipice ». Du Col de Peysson, le chemin redescend « au pont du Peysson jeté sur la Méouge » avec des rampes de 10 %. Un nouveau tracé est proposé, appelé « rectification de Méouge », abandonnant les « rampes de Pomet » et le passage au Col de Peysson, au profit d'un passage par les gorges de la Méouge avec un tracé établi sur le rocher « à 4 ou 5 mètres au-dessus de l'étiage ». Ce tracé économiserait, outre des efforts, une distance ce 5 kilomètres. « Les travaux d'art ne consisteraient qu'en un tunnel au dessous de l'ancien cimetière de Pomet, de moins de 100 mètres de longueur, et quelques petits ponceaux et murs de soutènement ». Cette rectification diminuerait également les frais d'entretien, et permettrait un débouché plus facile aux gares de Sisteron et de Laragne pour les communes de la vallée de la Méouge (Hautes-Alpes et Drôme). Le prix estimé des travaux est de 200 000 francs. Le rapport est adopté, et un télégramme est envoyé au préfet de la Drôme à ce sujet.

Les travaux de ce nouveau passage sont engagés en 1885. Début 1886, des éboulements sur le chantier freinent l'avancée des travaux, et incitent le département à conserver le maintien d'un cantonnier sur le tronçon déclassé, car « ce chemin nous sera peut-être trop souvent nécessaire par suite des éboulements dans la rectification de Méouge ». La nouvelle route est livrée à la circulation dans le milieu de l'année 1886. Mais, suite aux crues d'octobre et novembre 1886, « un glissement très important de la montagne s'est produit sur une longueur de 80 mètres environ. Un chemin provisoire a été ouvert sur la masse de terre et de rocher en mouvement, pour rétablir la circulation ». En 1887, les travaux, inachevés, sont « exposés à une destruction complète à la première crue », mais « le travail pour l'enlèvement des matières ne peut se faire qu'avec le temps et au fur et à mesure des corrosions de Méouge ». Enfin, en 1888 « les terrains en mouvement sur la rectification de Méouge, paraissent s'être consolidés, et pour le moment il n'y a aucun travail à faire, la voie étant rétablie sur ce point ». Dans les années 1910, seuls sont mentionnés des travaux de maintenance.

Vallée de la Méouge. La Digue. [La route de la Méouge] Années 1920.Vallée de la Méouge. La Digue. [La route de la Méouge] Années 1920. La R.D. 942 dans les gorges de la Méouge, en face du Rocher du Château.La R.D. 942 dans les gorges de la Méouge, en face du Rocher du Château.

Route de Sisteron à Laragne

Dans la vallée du Buëch, l'axe Sisteron-Ribiers-Laragne est organisé par les Chemins de Grande Communication n° 23 (Sisteron-Ribiers) et n° 22 (Ribiers-Laragne), ensuite réunis sous l'unique numéro 23, puis appelée Route Départementale n°7. Cette axe a été largement remanié par les services départementaux, peu avant le milieu du 19e siècle.

La construction d'un pont sur la Méouge, près de son débouché dans le Buëch, est envisagée dès 1843 et, en 1845, l'autorisation est donnée pour « l'établissement d'un pont en charpente sur la rivière de Méouge ». Ce pont est terminé en 1846.

La construction d'un pont sur le Buëch pour rejoindre Laragne, remplaçant un probable gué, est également autorisée en 1845. Cependant, le génie militaire impose « qu'il sera établi en fil de fer ». Le projet de ce « pont suspendu » est rédigé en 1846, en même temps qu'un devis pour « la construction de la partie de ce chemin comprise entre le pont du Méouge et le Buëch ». Pour cette partie, les communes d'Antonaves et de Châteauneuf souhaitent que le tracés conservent l'ancien itinéraire par Le Plan ; en revanche, les commune de Ribiers et Laragne demandent à ce le tracé « se tienne vers le bas de la plaine, sur les bords du Buëch ».

En 1874, « les travaux de réfection du pont suspendu de Laragne, sur le Buëch, ont donné un excellent résultat, fait disparaître tout danger, et rendu le passage accessible au plus grands chargements ».

Il reste à réaliser la reconstruction du pont de Méouge, « dont la charpente est assez délabrée » et la mise en place de huit aqueducs « sur diverses rases qui coupent la route à chaque orage ». Le pont de Méouge a été reconstruit en 1878. Néanmoins, en novembre 1885, un nouveau pont métallique est terminé sur la Méouge, le précédent n'ayant probablement pas résisté à une crue.

Le « tablier en charpente du pont de Laragne » a également été réparé en 1885. En 1911, des travaux d'entretien sont fait sur ces ouvrages d'art : « goudronnage du pont métallique de Laragne sur le Buëch » et « peinture des gardes-corps du pont métallique sur la Méouge ».

Autres routes et chemins

De nombreux chemins vicinaux et ruraux permettaient également la circulation et desservaient les hameaux et quartiers agricoles dispersés. Ils figurent sur les plans castraux de 1824, accompagnés d'une multitude de sentiers et passages, passant souvent à travers des parcelles privées, cultivées ou non.

Ancien chemin de Grange Neuve aux Boisses, passage au-dessus de Baume Rousse.Ancien chemin de Grange Neuve aux Boisses, passage au-dessus de Baume Rousse.

Sur le chemin entre Pomet et Antonaves, le pont du moulin a subi divers dégâts par les eaux à la fin des années 1820. En 1826, après une crue très importante, un des trois arches ainsi que les parapets ont été emportés. L' « agent voÿer de l'arrondissement occidental », M. Andréolÿ, constate lors de la préparation des devis que ce pont, « connu sous le nom de pont de Pomet, est construit en maçonnerie et se compose de trois arches en plein-cintre. [Sa] construction semble indiquer qu'il date d'une époque assez loin de nous ».

Les travaux de reconstruction de ce pont sont mis en adjudication le 30 septembre 1827, en faveur de Plat Antoine, maçon. Le procès verbal de réception définitive date du 28 décembre 1829.

[Le quartier du pont et du moulin sur la Méouge. Vue prise de l'est.] Années 1890.[Le quartier du pont et du moulin sur la Méouge. Vue prise de l'est.] Années 1890. Les gorges de la Méouge, au niveau du pont et du moulin. Vue prise du nord-ouest.Les gorges de la Méouge, au niveau du pont et du moulin. Vue prise du nord-ouest.

Avant 1870, il n'y avait pas de réel chemin entre Pomet et le Villard. Le rapport de l'agent voyer précise qu'« après avoir parcouru 800 mètres dans un ravin [le Rif], on gravissait par des côtes rocheuses d'abord, et ensuite dans des champs en nature de labour, tantôt à droite, tantôt à gauche selon que les propriétés se trouvaient ensemencées ou en en jachère d'ici au de là ». Les habitants ayant construit un chemin entre le Rif et le Villard, ils demandent l'aide au département pour le prolongement de ce chemin jusqu'à Pomet. Passant en rive gauche du Rif, et évitant ainsi le ravin et « le grave danger pour quiconque serait surprit dans ces passages en temps d'orage », ce chemin doit aboutir à un pont à construire, dont les plans datent de 1872.

Le Ravin du Rif, au niveau du Pont du Villard. Vue prise du sud-ouest.Le Ravin du Rif, au niveau du Pont du Villard. Vue prise du sud-ouest.

Sur le chemin de Pomet à Saint-Pierre-Avez, passant par la rive droite des gorges de la Méouge, une passerelle est prévue en 1891, franchissant la Méouge en amont de la prise d'eau du moulin. Le projet de l'agent voyer prévoit cette passerelle avec une pile et une culée en rive rive droite, assises sur le calcaire ; la pile de la rive gauche doit être implantée sur pilotis ; le « tablier en bois de peuplier » sera supporté par une structure de maintient en « chaînes en fer forgé fixées aux culées ».

Sur le chemin entre Le Plan et Antonaves, le pont sur la Méouge a été réparé ou reconstruit à de nombreuses reprises, car régulièrement emporté par une crue. Simple « passerelle » en bois jusqu'aux années 1870-1880, il est remplacé par un pont métallique en 1894.

Voie ferrée

Les délibérations du conseil général indiquent qu'un projet de « ligne ferrée d'intérêt local » par la vallée de la Méouge a été évoqué en 1910 et en 1911, qui prévoyait un tramway sur le trajet Nyons-Séderon-Ribier-Sisteron, par la vallée de la Méouge.

Moulins

La carte de Cassini figure uniquement le moulin de Pomet situé sur la Méouge, d'ailleurs mal placé sur la rive gauche de cette rivière.

Le cadastre de 1824 indique deux moulins à Pomet. L'un placé en rive droite du Rif, au pied nord du village, dont il ne reste aujourd'hui que des ruines sur lesquelles s'appuie le chemin. L'autre est celui du pont de Pomet. La tradition orale rapporte qu'il a été emporté par une crue en 1901, et qu'il a alors été remplacé par un autre moulin, installé à Antonaves.

[Le quartier du pont et du moulin sur la Méouge. Vue prise de l'est.] Années 1890.[Le quartier du pont et du moulin sur la Méouge. Vue prise de l'est.] Années 1890.

Le cadastre de 1824 indique un unique moulin à Châteauneuf, au nord du quartier des Vignasses. Il est déjà mentionné comme ruiné. Ses vestiges sont aujourd'hui enfouis sous le talus de la R.D. 942.

Pratiques agricoles

Le fonctionnement agricole traditionnel était essentiellement basé sur des cultures vivrières, qui associaient diverses productions : céréales dont blé, légumineuses (lentille et pois-chiche), vergers, vignes, etc. L'élevage de quelques chèvres ou moutons, et de cochons, complétait cette économie. Ce système a fonctionné jusqu'au milieu du 20e siècle.

Cultures en général

Dans les réponses au questionnaires des Etats du Dauphiné (cahier de doléances) de 1789, (abbé Guillaume, 1908), il est précisé qu'à Châteauneuf « la nature du sol en général est médiocre pour ce qui regarde la plaine, et ce qui est sur le penchant est très mauvais » et que « les récoltes qui se perçoivent sont le blé froment et le vin; peu de fourrages et peu des amandes et des noix » et qu'il «n'y a aucune production surabondante ».

A Pomet, le questionnaire de 1789 indique que « le fonds, en général, est léger, fort penchant, périssable par les eaux qui descendent la terre, fort pierreux et n'ayant pas de fond, trouvant le roc à un pan ou un pan et demi », on y récolte « blé, froment et amandes, et peu de pommes de terre blanches », et la seule « production surabondante [est] les amandes qu'on vend tantôt en Dauphiné et tantôt en Provence. Il faut les porter sur des bêtes à bât ». Il est précisé que « la communauté a un terrain en commun au haut de la montagne de Chabre, où il y a un bois taillis. Le sol serait bon, le moyen de le rendre utile et productif, il n'y aurait qu'à le défricher et le cultiver ». Le cadastre de 1824 montre que ces parties du versant, bien exposées au sud, ont été par endroit cultivées jusqu'à des altitudes de plus de 1000 mètres (par exemple l'actuel quartier des Grèzes, alors appelé « L'Aire de la Dame ») et même jusqu'à 1300 mètres, immédiatement en contrebas de la crête des Espranons.

Plan cadastral de 1824. Assemblage des sections C1, C2 et B (c. de Pomet) et C (c. de Châteauneuf). Surcharge de couleurs selon la nature des parcelles : labours en orange ; prés, pâtures et jardins en vert ; vigne en violet.Plan cadastral de 1824. Assemblage des sections C1, C2 et B (c. de Pomet) et C (c. de Châteauneuf). Surcharge de couleurs selon la nature des parcelles : labours en orange ; prés, pâtures et jardins en vert ; vigne en violet.

D'après le géographe P. Veyret (1941), « depuis longtemps, Pomet possédait ses prés naturels et ses champs à légumes dans la vallée du Buech, à Châteauneuf particulièrement. A cette latitude, l'herbe et les légumes ne sauraient se passer d'arrosage et Pomet n'en pouvait fournir, à cause de ses ravins trop profonds et de sa perméabilité. Le blé, qui au contraire s'accommode parfaitement de la sécheresse succédant aux pluies de printemps, occupait donc presque seul les terres de la commune. Pour logique que soit cette association de ressources, elle n'en imposait pas moins aux gens l'ingrate remontée du foin et des légumes, sans compter celle du vin, et un va-et-vient fastidieux entre leurs deux terroirs ». Mais « le développement des arbres fruitiers (poires et pommes) et de l'agneau gras élevé en étable est venu rendre leur sol à blé moins intéressant, malgré son étendue, que les champs irrigués par le Buech ».

Vigne

La culture de la vigne a été historiquement importante, tant à Châteauneuf qu'à Pomet. Elle est attestée dès la fin du 13e siècle, puisque en 1283 est effectué un « achept [achat] pour le prieur d’Anthonaves [...] de certaines vignes assises au terroir dudict Anthonaves et Pomet [...] pour le pris de douze livres ». En 1298, il fait à nouveau mention d'une « vigne assize audict terroir [de Castelnau] lieudict au Serre ». En 1373, le prieur d'Antonaves perçoit à Pomet la « disme des bledz legumes vins » (archives de l'abbaye de Montmajour). L'abbé Allard (1884) signale pour 1534 une « redevance panière » pour les forains propriétaires de vignes.

La culture des vignes était traditionellement menée sur les coteaux les mieux exposés. Sur le cadastre de 1824, on compte plus de 36 hectares de « vigne » sur la commune de Pomet, auxquels il faut ajouter près de 8,5 hectares de « terre et vigne ». Sur la commune de Pomet, les vignes occupent plus de 11 hectares. Ces vignes se trouvent alors en rive gauche de la Méouge, depuis l'actuel tunnel jusqu'au pied des barres de rocheuses de Baume Rousse, dans le quartier de Touissane, également au pied du village de Châteauneuf, sur les versants de l'extrémité orientale de la Montagne de Chabre (au-dessus du quartier du Moulin) ; on les retrouve aussi en face du village de Pomet, dominant la rive droite du ravin du Rif, ainsi qu'à l'est du village de Pomet (quartier du « Puy ») ; des vignes sont également cultivées jusqu'à plus de 800 mètres d'altitude : quartier du Brusq, ferme de Pierre Plate, ferme Armand, etc.

Néanmoins, l'arrivée du phylloxéra dès la fin des années 1870, va totalement détruire cette culture. Les délibérations du conseil municipal témoignent des conséquences de cette anéantissement rapide. En février 1881, « la disparition des vignes et les mauvaises récoltes privent les habitants d'une grande partie du strict nécessaire » et ils « sont très misérables ».

Dans un questionnaire relatif à la construction de la nouvelle école (1884), l'Inspecteur du primaire explique que la population tend à diminuer car « la mortalité des vignes a diminué les ressources du pays ». Cette même année, l'abbé Allard écrit dans sa notice historique sur la commune que, « sur les flancs méridionaux des dernières pentes de Chabre et au-dessous du village, on admirait, il y a quelques années, un magnifique vignoble. Le phylloxéra est en train de dévorer ces vignes si plantureuses et d'enlever à une population pauvre et laborieuse une de ses meilleures ressources ». Les terrains n'étant plus entretenus, les orages vont lessiver les sols et « c'est ainsi qu'aura disparu pour toujours un des meilleurs vins des Hautes-Alpes ».

Vigne et verger de cerisiers, au quartier du Grangeon.Vigne et verger de cerisiers, au quartier du Grangeon.

La tradition orale atteste notamment de l'utilisation ancienne du Cinsault, greffé sur des plants francs. Une fois égrappés, les raisins étaient mis à fermenter dans une cuve à bouillir maçonnée, localement appelée « tine », dotée d'un revêtement interne en carreaux de terre cuite vernissés ; certaine de ces cuves se retrouvent encore aujourd'hui dans les celliers des fermes et des maisons du village de Châteauneuf.

En 2016, quelques rares parcelles plantées en vigne subsistent, aux quartiers du Plan et de la Grange-Neuve. Un pressoir mobile en bois, datant des années 1900-1910, est encore utilisé ponctuellement. (Cf le dossier sur le pressoir mobile : IM05002342).

Pommes et poires

Dans une « notice sur le commerce des produits agricoles » (Ministère de l'agriculture, 1908), il est mentionné que la commune de Châteauneuf-de-Chabre produit annuellement « plus de 100 quintaux métriques de pommes et de poires ».

A partir du milieu du 20e siècle, les possibilités agricoles des plaines endiguées et arrosées ont permis le développement de la cultures des pommiers, dont les vergers de pommier occupent une place marquante dans le paysage agricole de la commune. L'arrosage se fait aujourd'hui par aspersion, le canal ayant été désaffecté au profit de conduites enterrées depuis les années 1990.

Champs et vergers de pommiers, au pied du quartier de La Grange Neuve.Champs et vergers de pommiers, au pied du quartier de La Grange Neuve.

Amandes et noix

La production de noix et surtout d'amandes a assuré un important complément d'activité, surtout à Pomet dont la production était importante. Quelques délibérations du conseil municipal montrent le poids de cette culture, ainsi, à Châteauneuf, à la fin du mois de mars 1850, « il est tombé dans la commune un grésil glacé qui a gelé la récolte des amandiers et des noyers ».

P. Veyret (1941) parles des amandiers de Pomet comme une « ressource considérable, [qui] se mit à dépérir vers la fin du [19e] siècle, on ne sait trop pour quelles raisons ». Mais, malgré cette grave crise sanitaire, la « notice sur le commerce des produits agricoles », (Ministère de l'agriculture, 1908) indique que la commune de Pomet récolte encore annuellement « plus de 100 quintaux d'amandes ».

Amandier sur le versant ouest du village de Pomet.Amandier sur le versant ouest du village de Pomet.

Les noix servaient notamment à obtenir de l'huile. Dans la « notice sur le commerce des produits agricoles » (Ministère de l'agriculture, 1908), le canton de Laragne est un de ceux des Hautes-Alpes qui produisent le plus de noix.

Oliviers

Quelques oliviers poussent à l'abri de la Baume Rousse, au dessus du quartier de Touissane. Ils sont aujourd'hui perdus dans les friches. La tradition orale rapporte qu'ils ont résisté au gel de février 1956.

Olivier, au quartier de Baume Rousse.Olivier, au quartier de Baume Rousse.

Lavande et plantes de distillation

P. Veyret (1941) rapporte qu'en 1931, les derniers habitants de Pomet exploitaient « des propriétés dont plusieurs dépassaient 100 hectares. La lavande avait remplacé les amandiers morts; blé et agneaux gras assuraient de bons profits. »

La tradition orale rapporte que la lavande était ramassée « au sauvage », mais également cultivée. La distillation était faite à façon, avec des alambics mobiles. Une partie de la production était vendue aux établissements Roure-Bertrand, qui possédaient une succursale à Laragne.

La tradition orale rapporte également que la sauge a également été cultivée et distillée.

Tilleul

La culture du tilleul a été pratiquée, notamment avec la variété locale des Baronnies, appelée « le petit ».

Soie

La sériciculture a également été développée sur la commune de Châteauneuf. La présence mûriers aux quartiers du Plan et de la Grange Neuve en témoigne, ainsi que le souvenir d'une magnanerie au Bastidon. La tradition orale rapporte qu'une partie des cocons était vendue à Laragne.

En juin 1893, une délibération du conseil municipal rappelle que « le Conseil Général a résolu de créer pour les cantons de Laragne, Orpierre et Ribiers une pépinière de mûriers qui fournirait gratuitement des plans aux habitants de ces régions », et que cette création « favorisera dans l'avenir, pour une large mesure, la sériciculture dans cette commune ».

Mûrier, au quartier de Pré Gauthier.Mûrier, au quartier de Pré Gauthier.

Prés de fauche

Les secteurs anciennement occupés par les prés de fauche, indiqués comme « pré » au cadastre de 1824 étaient situés aux endroits propices à l'arrosage.

La lecture des cadastres de 1824 montre que si certains de ces secteurs de prés sont relativement plats (Grange Neuve, le Brusq), d'autres peuvent être très raides (versants du vallon du Rif de Pomet, rives du torrent de Peysson, haut vallon de Lardère, etc.) ou aménagés en terrasses (autour de la source de tuf du quartier des « Tuves », en rive gauche de la Méouge). Ces anciens prés de fauche étaient souvent complantés de fruitiers, comme cela est encore visible en quelques endroits de la commune (Grange Neuve). Ces prés de fauche étaient arrosés par des canaux d'irrigation dérivés de sources ou des ruisseaux, mais également grâce à des bassins qui sont nombreux à être figurés sur les plans cadastraux.

Au cours de la seconde moitié du 19e siècle, la création des nouvelles terres agricoles sur le Buëch, et leur mise à l'irrigation a permis le développement de la culture du fourrage, qui occupe de grandes superficies au quartier des « Îles ».

Pré complanté de cerisiers et tilleuls, quartier de La Grange Neuve.Pré complanté de cerisiers et tilleuls, quartier de La Grange Neuve. Le quartier des Vignasses, vue prise du sud.Le quartier des Vignasses, vue prise du sud.

Bois

Les versants de la Montagne de Chabre, que l'abbé Allard (1884) décrit comme « couverts en grande partie de bois taillis, essence chêne », sont utilisés depuis longtemps. Un acte d'arrentement est passé en septembre 1446, entre le seigneur Guillaume de Mévouillon et un « porcherii » (porcher) de Riez.

Les réponses au questionnaire des Etats du Dauphiné, en 1789, indiquent qu'à Pomet, « il n'y a point de bois, de forêts; il n'y a que quelques bois taillis, qui ne servent que pour de la feuille pour la nourriture des troupeaux ». A Châteauneuf, « il n'y a qu'un bois taillis qui ne sert que pour de la feuille pour donner aux brebis. On ne pourrait pas seulement y prendre un soliveau pour les couverts, poussant très peu à cause de la mauvaise qualité du terrain » (abbé Guillaume, 1908).

Bois de chêne et de pin sylvestre, quartier des Plaines.Bois de chêne et de pin sylvestre, quartier des Plaines. Résineux et cytises en fleur, au quartier du Ravin de la Mounette. Résineux et cytises en fleur, au quartier du Ravin de la Mounette.

Sur les plans cadastraux de 1824, on relève plusieurs secteurs de « bois taillis » ou de « bois et landes », découpés en parcelles régulières en timbre-poste ou en lanières. Ce découpage témoigne d'un partage d'anciennes possessions seigneuriales ou collectives. Sur l'ancienne commune de Châteauneuf, on les trouve sur le versant nord de la Montagne de Chabre. Sur l'ancienne commune de Pomet, ces secteurs sont beaucoup plus nombreux : quartier des Boisses, quartiers de « Condumian » et du « Devez » (actuellement « le Communal »), quartier de « Champ Franc » (Barbechier), quartier du « Bois d'Erarde » (en rive droite de la Méouge, en aval du moulin), quartier du Vallon d'Ourse, etc.

Aménagements agricoles en pierre sèche

Les anciens usage agricole des versants se reconnaissent aujourd'hui à la présence de quelques murs de soutènement en pierre sèche de terrasses, parfois assez étroites (quartiers de Baume Rousse, du Moulin, versant du Rif, etc.). Autour des fermes ruinées de Pomet, la pente moins raide a souvent permis de se passer de mur de soutènement, le versant étant aménagé en larges terrasses, séparées par un talus terreux ; néanmoins, quelques parties ou passage de ces talus servent parfois de pierrier ; on trouve aussi quelques terrasses en pierre sèche (le Brusq, Pierre Plate, Langoustière).

Ancienne terrasse de culture, dans les barres rocheuses en aval du Banc de Bouc.Ancienne terrasse de culture, dans les barres rocheuses en aval du Banc de Bouc. Pierrier en talus, avec une base bâtie, au quartier de Pierre Plate.Pierrier en talus, avec une base bâtie, au quartier de Pierre Plate.

On remarque également de grands pierriers d'épierrement, qui marquent le paysage même dans les zones reboisées où se situaient les anciennes fermes de Pomet. On trouve ces grands pierriers dans tous les quartiers anciennement cultivés, et certains possèdent des dimensions importantes ; ils sont souvent isolés. A l'inverse, peu de zones regroupant des petits pierriers, généralement assez rapprochés, ont été repérées (le Villard, Pierre Grosse). Les grands pierriers sont très souvent installés parallèlement au sens de la pente. Dans le quartier du village de Châteauneuf, il sont constitués de galets. Ailleurs ils sont composés de pierraille calcaire, avec parfois la présence de tessons de tuile creuse, de brique, de céramique culinaire ou de verre ; on y trouve parfois des témoins archéologiques, rejetés après leur découverte en labour.

Si la plupart des pierriers sont de simples monticule allongés, au versants en pente, certains sont aménagés et bâtis avec une ou plusieurs faces maçonnées en pierre sèche (Baume Rousse, Armand). L'emprise foncière de ces pierriers est telle que les plus grands figurent dessinés sur les plans cadastraux de 1824, surtout sur le plan de Pomet qui en compte plusieurs dizaines, et que certains sont encadastrés comme « clapiers », avec un numéro de parcelle propre.

Pierrier bâti, au quartier de Baume Rousse.Pierrier bâti, au quartier de Baume Rousse. Longs pierriers en tas, au quartier de Pierre Plate.Longs pierriers en tas, au quartier de Pierre Plate.

Autour de certaines fermes ruinées de Pomet (Pierre Plate, le Brusq) on note la présence de longs murs en pierre sèche, qui séparent des parcelles de cultures des parcelles de landes laissées au pâturage extensif. Ces murs servent en même temps de pierriers.

Long mur-pierrier, au quartier du Brusq.Long mur-pierrier, au quartier du Brusq.

Foire de Châteauneuf

En 1888, la commune de Châteauneuf demande l'autorisation de mettre en place une foire, qui aurait lieu le 8 novembre. Les arguments avancés concernent la situation de la commune, située au débouché de la Méouge, sur la route de Laragne à Ribiers, qui possède une « position exceptionnellement bien située la [rendant] éminemment propre à faciliter et à étendre les transactions commerciales ». L'époque choisie ne nuit pas aux foires des communes voisines.

En 1891, les services sanitaires des Hautes-Alpes rappellent que « l'élevage a pris dans notre département une grande extension [et que] le rassemblement des animaux sur les champs de foire favorise le développement des épizooties ». « L'organisation d'un service d'inspection sanitaire » est donc rendu obligatoire. La commune de Châteauneuf décide de maintenir sa foire et de faire appel au vétérinaire le plus proche pour les contrôles sanitaires.

Canaux et bassins d'arrosage

Outre le grand canal de Châteauneuf, il existait d'autres aménagements d'irrigation, plus petits, figurés ou non sur les plans cadastraux.

Ainsi, à Pomet, un canal dérivé du Rif permet l'arrosage de prés de fauches aménagés sur les versants très raides de ce cours d'eau. Ce canal est déjà mentionné en 1789 : « un petit torrent appelé le Rieu, qui arrose quelque peu du terrain tout le long et [qui] ravage bien souvent ce qu'il arrose ». En 1872, lors du projet de construction d'un pont sur le Rif pour le chemin du Villard, il est prévu qu'un aqueduc en pierre sèche soit aménagé dans une culée de ce pont « pour le passage des eaux du canal d'arrosage ». Un autre canal d'irrigation coulait en rive gauche de la Méouge. Il fait l'objet de réparation et remise en état entre 1906 et 1903.

A Châteauneuf, au quartier de la Grange Neuve, un petit canal sert encore à alimenter la fontaine-lavoir et à l'irrigation. D'autres quartiers étaient également équipés en canaux et/ou en bassins : les cadastres de 1824 mentionnent plusieurs « réservoirs ».

Programme de Restauration des Terrains de Montagne

Les travaux du programme de Restauration des Terrains de Montagne interviennent sur le territoire de Châteauneuf, à partir de la fin des années 1890, avec la consolidation des rives du Grand Buëch.

En juillet 1897, le conseil municipal de Châteauneuf rappelle que « la commune de Châteauneuf de Chabre se compose de deux parties : une partie montagneuse peu cultivée et peu fertile, et une partie en plaine très productive dont la commune tire ses principales ressources. C'est précisément cette partie qui est menacée par le Buëch. Cette rivière après avoir frappé le mamelon rocheux du Bricon, change brusquement de direction et revient directement vers la plaine, faisant dans son œuvre de destruction des progrès d'autant plus rapides qu'elle n'a aucun obstacle à surmonter, le terrain arable reposant sur une immense couche de graviers. D'après ce qui s'est passé jusqu'ici, on peut malheureusement prévoir qu'avant 20 ans presque toute la plaine aura été emportée par les eaux, au grand détriment des cultures et de la richesse du pays ». « Des expériences tentées par l'administration forestière sur les torrents et les rivières torrentielles du bassin de la Durance, il résulte que des piquetages bien dirigés permettent le reboisement des graviers et réussissent à empêcher la divagation des eaux en fixant leur lit d'une façon sûre et économique ». « Trop pauvre pour entreprendre elle même des travaux qui exigent des vues d'ensemble et des connaissances spéciales, le Conseil municipal signale la situation critique [et espère une aide] pour la défense et le rétablissement de l'intégrité du territoire communal ».

A partir des années 1925, des travaux d'aménagement des torrents sont entrepris, reprennent les cours des torrents, notamment le Torrent des Fontaines. Une pépinière forestière est installée sur le territoire de Pomet, en 1937-1938.

Population

L'abbé Allard (1884) indique qu'en 1534, la population de Châteauneuf était de 500 habitants. Vers la fin du 18e siècle, elle était d'environ 280 habitants. Le maximum démographique du 19e siècle est atteint en 1806, avec 265 habitants. La déprise s'amorce au milieu du 19e siècle et s'accentue rapidement. En 1886, on ne compte plus que 130 habitants. Les années 1890-1920 voient la population remonter aux alentours de 150 habitants, puis elle redescend autour de 130 habitants jusqu'à la fin des années 1960. Dès lors, la reprise démographique s'accentue progressivement et, en 2013, on recense 332 habitants.

D'après P. Veyret (1941), la population de Pomet était de 220 habitants en 1698. Au cours du 18e siècle, elle oscillait entre 260 et 280 habitants. Au 19e siècle, les deux dates du maximum démographique sont 1806 et 1836, avec 270 habitants. La déprise s'amorce au milieu du 19e siècle et s'accentue rapidement. En 1891, il n'y a plus que 161 habitants. Le début du 20e siècle voit ce phénomène de dépopulation s’accélérer encore. En 1931 il y a 40 habitants et, en 1936, il n'y a plus que 12 habitants. En 1941, ne restent que les deux derniers habitants du village, une femme âgée et son fils. Les habitants de Pomet sont partis s'installer dans les villes régionales ou locales (Laragne), mais surtout dans la plaine de Châteauneuf.

L'ancienne commune de Châteauneuf-de-Chabre a absorbé le territoire de l'ancienne commune de Pomet, en 1944. Depuis le 1er janvier 2016, Châteauneuf-de-Chabre fait partie de la nouvelle commune de Val-Buëch-Méouge.

De rares vestiges du néolithique ont été trouvés au 19e siècle, et les plus anciennes traces d'habitat connues remontent à l'antiquité.

Anciennement contenu dans la seigneurie du Val de Barret, les territoires des communautés de Châteauneuf et de Pomet s'individualisent vers le 11e siècle. Ces deux communes étaient à la fois sous la dépendance du prieuré d'Antonaves et sous celle d'une seigneurie laïque.

A partir du 18e siècle, l'habitat, jusqu'alors cantonné sur les versants, commence à descendre dans la plaine du Buëch. Ce mouvement est amplifié à partir du milieu du 19e siècle, notamment grâce à l'endiguement permettant la création de nouveaux terrains agricoles dans l'ancien lit majeur du Buëch. Cette transformation, alliée à l'exode rural, a définitivement désertifié les anciennes terres agricoles et hameaux des versants, dont les villages de Châteauneuf et Pomet. Châteauneuf est vidé de ses habitants dès les années 1880, Pomet à partir des années 1930.

A partir des années 1930, la quasi-totalité du territoire de Pomet a été racheté par les Eaux et Forêts, et boisé en plantations de résineux.

Le territoire de l'ancienne commune de Châteauneuf-de-Chabre se situe à la confluence de la Méouge et du Büech. Il est limité au nord par la Montagne de Chabre, au nord-est et à l'est par le Buëch et il englobe au sud une grande partie des gorges de la Méouge. La limite ouest rejoint en arc de cercle la Montagne de Chabre et la Montagne de Saint-Cyr.

L'altitude minimale est d'environ 520 mètres à la confluence de la Méouge et du Buëch, à la pointe sud-est du territoire. L'altitude maximale est de 1352, aux Esparrons sur la crête de la Montagne de Chabre, et la crête de la Montagne de Saint-Cyr culmine à environ 1190 mètres. Les anciens villages de Châteauneuf et de Pomet sont situés à, respectivement, 710 mètres et 690 mètres. Le hameau du Plan est à environ 540 mètres, et celui de la Grange Neuve est à 560 mètres. Le hameau abandonné de Piloubeau est à environ 890 mètres et ceux du Villard et du Brusq sont à 810 mètres.

Le substrat est calcaire ou marneux, avec la présence fréquente de roubines. Le site de Châteauneuf est situé sur un affleurement de poudingue, reposant sur une épaisse couche de grès.

Le versant nord de la Montagne de Chabre est couvert d'une forêt de chênes, alors que le versant sud a été reboisé en plantations de résineux, principalement du pin noir. Ailleurs, les zones de prairies sèches alternent avec les landes à buis et les bosquets ou bois de chêne.

Le lit du Buëch est organisé en tresses et bras morts, laissant de petites îles de graviers, et il est bordé d'une ripisylve plus ou moins continue.

Documents d'archives

  • Droits de collation, visite et présentation aux cures du prieur d'Antonaves. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 2 H 574.

    1273
  • Arrentement de la Montagne de Chabre, 1446. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : E 9740.

  • Abbé P. GUILLAUME. Pouillé de 1516 ou rôles de décimes des diocèses de Gap et d'Embrun. Gap : Imprimerie Jouglard père et fils, 1888.

    p.29
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché de Gap, 1551. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 G 1539.

    Visites des paroisses de Châteauneuf et Pomet, le 20 juin
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché de Gap, 1602. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 G 780.

    Visite des paroisses de Pomet et de Châteauneuf-de-Chabre, p.433 et suivantes, le 22 juin
  • Inventaire des archives de l'abbaye de Montmajour, 1604. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 2 H 647.

    f° 645
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché de Gap, 1612. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 G 781.

    Visite de la paroisse de Pomet, p.642 et suivantes
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché de Gap, 1612. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 G 781.

    Visite de la paroisse de Châteauneuf-de-Chabre, p.653 et suivantes
  • Procès-verbaux des visites pastorales, audiences, évêché de Gap, 1612. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 G 1574.

    Audiences des paroissiens de Châteauneuf-de-Chabre et de Pomet, le 28 juillet
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché de Gap, 1641. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 G 784.

    Visites des paroisses de Châteauneuf-de-Chabre et Pomet, f°195 et suivants, le 28 mai
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché de Gap, 1687. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 G 785.

    Visite de la paroisse de Châteaunef-de-Chabre, p.676 et suivantes
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché de Gap, 1687. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 G 785.

    Visite de la paroisse de Pomet, p.680 et suivantes
  • Pouillé du diocèse de Gap, 1708. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 G 1105.

    Pomet et Châteauneuf-de-Chabre
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché de Gap, 1712-1713. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 G 787.

    Visite de la paroisse de Châteauneuf-de-Chabre, p.382 et suivantes (1713)
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché de Gap, 1712-1713. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 G 787.

    Visite de la paroisse de Pomet, p.284 et suivantes (1712)
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché de Gap, 1733-1741. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 G 788.

    visite de la paroisse de Pomet, p.326 et suivantes (1740)
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché de Gap, 1733-1741. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 G 788.

    Visite de la paroisse de Châteauneuf-de-Chabre, p.334-337 (1740)
  • Cadastre de Châteauneuf-de-Chabre, 1742. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : E DEPOT 2 / CC 1.

  • État sommaire des actes journaliers du secrétariat de l'évêché de Gap, sous l'épiscopat de Jacques-Marie de Caritat de Condorcet (1741-1754) et Pierre-Annet de Pérouse (1754-1763). Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : G 829.

  • Digues du Buëch, 1789. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : C 131.

  • Mobilier du district de Serres, 1791- an IV. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 Q 154.

    Inventaire mobilier de l'église de Pomet, An II
  • État des biens invendus du domaine ecclésiastique, an XI. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 Q 399.

    Eglises de Châteauneuf-de-Chabre et Pomet
  • Digues du Buëch, 1817-1918. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 7 S 1026.

  • Travaux communaux. Commune de Pomet, 1822-1904. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 O 1172.

    Eglise de Pomet
  • État de section du cadastre de la commune de Pomet, 1825. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap, 3 P 1065.

  • État de section du cadastre de la commune de Châteauneuf-de-Chabre, 1825. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap, 3 P 279.

  • Réparations au pont du moulin de Pomet, 1827. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : O 1166.

  • Matrice cadastrale de la commune de Châteauneuf-de-Chabre, 1827-1888. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : E DEPOT 2 D 1.

  • Délibérations du Conseil municipal de la commune de Châteauneuf-de-Chabre, 1827-1888. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : E DEPOT 2 D 1.

  • Digues du Buëch, 1829-1939. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 7 S 1285.

  • Travaux sur le Chemin de Grande Communication n° 24, 1830-1854. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : O 1166.

  • Rapports et délibérations du conseil général des Hautes-Alpes, 1843-1913. Bibliothèque nationale de France, Paris : 4-LK16-21.

  • Dossiers de restauration des églises, Châteauneuf-de-Chabre, 1849-1875. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 O 513.

  • Canaux d'arrosage dérivés du Buëch, 1849-1939. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 7 S 845.

  • Comptes administratifs de la commune de Châteauneuf-de-Chabre, 1853-1933. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : E dépôt 2 L 2.

    Notre-Dame-des-Fraiches, 1875
  • Canaux d'arrosage dérivés du Buëch, 1859-1953. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : E DEPOT 2 O 7.

  • Dossier d'acquisition d'une Maison Commune, Châteauneuf-de-Chabre, 1860-1899. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : O 513.

  • Construction d'un pont sur le ravin du Rif, 1872. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : S 7831.

  • Dossier de construction d'une Maison d'Ecole, Châteauneuf-de-Chabre, 1881-1903. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : O 514.

  • Dossier de démolition de l'ancienne Maison d'Ecole, Châteauneuf-de-Chabre, 1888-1890. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : O 523.

  • Délibérations du Conseil municipal de la commune de Châteauneuf-de-Chabre, 1888-1898. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : E DEPOT 2 D 2.

  • Matrice cadastrale de la commune de Châteauneuf-de-Chabre, 1888-1898. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : E DEPOT 2 D 2.

  • Restauration des Terrains de Montagnes, 1897-1898. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 7 P 837.

  • Digues du Buëch, 1899-1953. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : E DEPOT 2 O 8.

  • Digue de la Méouge, 1902. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : E DEPOT 2 O 9.

  • Restauration des Terrains de Montagnes, 1904. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : E DEPOT 2 N 5.

  • Inventaire des biens de la fabrique de Pomet, 1906. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 V 363.

  • Inventaire des biens de la fabrique de Châteauneuf-de-Chabre, 1906. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 V 361.

  • Canal d'arrosage dérivé de la Méouge, 1906-1933. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 7 S 194.

  • Restauration des Terrains de Montagnes, 1934-1939. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 7 P 660.

  • Digues du Buëch, 1940-1958. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1408 W 3.

  • Digues du Buëch, 1958. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1270 W 345.

  • Dossier de la Conservation des Antiquités et Objets d'Art, commune de Châteauneuf-de-Chabre. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap.

    Délibération municipale de Châteauneuf-de-Chabre, 1931
  • Dossier de la Conservation des Antiquités et Objets d'Art, commune de Châteauneuf-de-Chabre. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap.

    Dossier de restauration, 1996

Bibliographie

  • ALLARD, Bruno Marie. Notice historique sur Châteauneuf-de-Chabre. Gap : Imprimerie Richaud, 1884. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 8° PIECE 945.

  • Bulletin de la Société dauphinoise d'ethnologie et d'anthropologie, tome neuvième, avril 1902. Imprimerie G. Dupont, Grenoble.

    « vase en bronze jaune, trouvé dans un champ, sous un gros bloc de pierre, à Pomet, [...] attribué aux Mérovingiens ».
  • CLOUZOT, Etienne. Pouillés des provinces d'Aix, d'Arles et d'Embrun. Diocèse de Gap. Paris, Imprimerie Nationale, 1923, CLIII-315 p.

    1274 (p.75), v.1350 (p.86)
  • ESTIENNE, Marie-Pierre et al. Les Baronnies au Moyen Age. Femmes, hommes, territoires, villages, châteaux et églises. Dans : Les Alpes de Lumières, n° 123, 1997.

  • ESTIENNE, Marie-Pierre. Châteaux, villages, terroirs en Baronnies Xe-XVe siècle. Aix-en-Provence : Publications de l'Université de Provence, 2004.

  • ESTIENNE, Marie-Pierre. Châteaux médiévaux dans les Baronnies Xe – XIVe siècles. Dans : Documents d'Archéologie en Rhône-Alpes et en Auvergne n° 31, Association de liaison pour le patrimoine et l'archéologie en Rhône-Alpes et Auvergne, 2008.

  • GUILLAUME, Paul (abbé). Recueil des réponses faites par les communautés de l'élection de Gap au questionnaire envoyé par la commission intermédiaire des États du Dauphiné (fin 18e siècle). Dans Bulletin de la Société d'Etudes des Hautes-Alpes, 1908.

    Communes de Châteauneuf-de-Chabre et de Pomet
  • LADOUCETTE, Jean-Charles-François de. Histoire, topographie, antiquités, usages, dialectes des Hautes-Alpes. Paris : Fantin, Carilhan Goeury, Delaunay, Rey et Gravier, 1834, XVI-664 p.

  • Ministère de l'agriculture, office de renseignements agricoles, service des études techniques. Notice sur le commerce des produits agricoles, 1906-1908. Imprimerie Nationale, Paris. Bibliothèque nationale de France, Paris : 4-S-2348.

  • OLLIVIER, Vincent. Pomet, le village perdu des gorges de la Méouge. Le Dauphiné Libéré : 2011.

  • ROMAN, Joseph. Dictionnaire topographique du département des Hautes-Alpes. Paris : Imprimerie nationale, 1884. 200 p.

    p.35, p.115
  • ROMAN, Joseph. Tableau historique du département des Hautes-Alpes. Paris : Imprimerie Nationale, 1887-1890. 2 vol.

  • ROMAN, Joseph. Répertoire archéologique du département des Hautes-Alpes. Paris : Imprimerie nationale, 1888.

    colonnes 123-124
  • VEYRET, Paul. Une commune de deux habitants : Pomet (Hautes-Alpes), 1941. Dans : Revue de Géographie Alpine, volume 29, numéro 3, pp. 513-519.

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Pomet. / Dessin à l'encre sur papier par Allec ainé, géomètre du cadastre, 1824. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1064.

  • Plan cadastral de la commune de Châteauneuf-de-Chabre. / Dessin à l'encre sur papier par Allec ainé, géomètre du cadastre, 1824. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 378.

  • [Le quartier du pont et du moulin sur la Méouge. Vue prise de l'est.] / Photographie de Saint-Marcel Eysseric prise dans les années 1890. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 31 Fi 0930.

  • [Le quartier du pont et du moulin sur la Méouge. Vue prise du sud.] / Photographie de Saint-Marcel Eysseric prise dans les années 1890. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 31 Fi 0930.

  • Châteauneuf-de-Chabre (Htes-Alpes). Le Vieux Moulin. / Carte postale, Coll. Moullet, Editions CIM, vers 1920. Collection particulière.

  • Vallée de la Méouge. La Digue. [La route de la Méouge] / Carte postale, cliché Blanc à Laragne, années 1920. Collection particulière.

  • [L'église Notre-Dame-des-Fraisses de Châteauneuf]. / Photographie anonyme, années 1930. Collection particulière.

    Collection particulière
Date d'enquête 2016 ; Date(s) de rédaction 2016
(c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales
Bonan Aurélie
Bonan Aurélie

Chercheur Inventaire Région Sud, à partir de février 2013.

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