Dossier d’œuvre architecture IA00047587 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, architecture militaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur
fortification d'agglomération de Saint-Tropez
Œuvre étudiée
Auteur
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  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Var
  • Commune Saint-Tropez
  • Dénominations
    fortification d'agglomération

Intérêt stratégique et chronologie des travaux

Saint-Tropez fait partie des nombreuses localités habitées au Moyen-Âge en Provence qui furent désertées du fait du recul démographique de la première moitié du XVe siècle, lié aux guerres civiles, aux piratages, aux disettes et épidémies survenues par contrecoup de la guerre de Cent-Ans en France à partir de la seconde moitié du XIVe siècle.

La renaissance de ce lieu à la fin du XVe siècle est aussi la naissance d’une ville et d’un port conçus pour pouvoir résister à des incursions ennemies, dont celles des pirates et barbaresques. L’utilité économique et stratégique du port ayant été perçue immédiatement par la puissance publique, la refondation de Saint-Tropez préfigure l’évolution de ce lieu vers le statut de place forte d’État.

Refondation et premières enceintes urbaines, des tours aux bastions, 1470-1564

Le repeuplement de Saint-Tropez à partir de 1470 est promu par Jean Cossa, baron de Grimaud, amiral de la flotte de Provence, avec l’appui du roi René d’Anjou, comte de Provence. Par lettre patente de février 1472, ce dernier ratifie l’acte d’inféodation du lieu de Saint-Tropez par le baron de Grimaud au chevalier Raphaël de Garessio, venu du Piémont, avec pour but formel de repeupler ce lieu afin de s’assurer la maîtrise et la sécurité de son mouillage, dont il s’agit de faire un port. L’exemption de certaines impositions et taxes sert de contrepartie au service militaire que les habitants de Saint-Tropez devront au comte de Provence. Raphaël de Garessio s’engage de son côté en devenant seigneur de Saint-Tropez, à «édifier et fortifier » une « tour maintenant bastie en ledit fort de saint Troppes ». Le baron de Grimaud stipule à son vassal qu’il « commensera de fortiffier ladicte tour et y fere bastir ung revelin et autre œuvre et fortiffication deffansible et dans ung an fera bastir le fort (=enceinte du peuplement autour des maisons) ». Cette tour seigneuriale bâtie ou restaurée vers 1472 correspond à l’actuelle tour carrée dite « château Suffren », qui devait occuper un angle du premier secteur clos de la ville, le secteur dit « le Portalet », au revers de l’avancée rocheuse la plus saillante dans la mer, d’où part le futur môle du port. En 1479, Garessio cède la seigneurie de Saint-Tropez à des seigneurs piémontais à qui il était lié par la vassalité, Jean et Antoine de Ceva, fils cadets du marquis de Ceva et apparentés par leur mère aux Grimaldi, seigneurs d’Antibes. La ville connaît une croissance significative dans les deux dernières décennies du XVe siècle, au point qu’à l’époque où le seigneur de Saint-Tropez est Nicolas de Ceva, en 1509, le corps municipal juge utile de remplacer l’enclos ou les barris du premier « fort », par une nouvelle enceinte de ville probablement de plus grande capacité, qui néanmoins se limitait au quartier actuel de la ville en front de mer, à l’est du port actuel ; les sources indiquent qu’il s’agissait d’une simple muraille avec chemin de ronde crénelé 1. En 1522, les consuls complètent le dispositif défensif par la construction d’un « boulevard » au lieu dit La Ponche (secteur est/nord-est de la ville), en fait une tour basse, fondée sur le rocher en avancée dans la mer ; il s’agit de la tour ronde, rehaussée en 1561, connue par la suite sous l’appellation de Tour vieille.

En 1534, le Conseil de la communauté décide de la construction d’une nouvelle enceinte trois fois plus étendue que la précédente, en direction du sud, enceinte de plan quadrangulaire assez régulier destinée à envelopper des parcelles bâties formant un faubourg. Les travaux de construction des murs sont confiés, par marché passé en septembre, à deux maçons de Cogolin et de Collobrières, qui s’engagent à achever leur tâche dans un délai de trois ans 2. La même année 1553, Catherine de Sève (Céva), fille et héritière du seigneur et capitaine local Nicolas de Céva, aurait fait compléter la fortification du château seigneurial et de sa tour, inclus dans le périmètre de la nouvelle enceinte urbaine 3. En 1542, une tour circulaire est bâtie aux frais de la ville à l’angle sud-est de cette enceinte, en contrebas de la colline des moulins (emplacement de la future citadelle). Une autre tour de même plan, tour d’artillerie, dite du Portalet, est édifiée vers 1550 ou peu avant au bord de la mer, sur une avancée rocheuse à l’angle nord-ouest de la ville, faisant pendant à la « tour vieille » qui marque l’angle nord-est de la nouvelle enceinte. En 1550 encore, c’est une porte avec ravelin qui est bâtie à La Ponche, soit sur le front est de l’enceinte 4. La construction de la tour d’angle sud-est de l’enceinte, dite plus tard « Tour carrée » ou « Tour du Port » débute en 1562, et cet édifice adoptait apparemment la forme d’une tour bastionnée, soit de plan légèrement losangique (bien que certaines sources graphiques et iconographiques l’expriment comme de plan réellement carré). Ce même parti architectural inspiré du bastion, invention des années 1530 à l’échelle européenne, est choisi en 1564 par le conseil de la communauté pour transformer radicalement la tour sud-est. Dans les faits, cette tour de vingt ans antérieure est enveloppée dans un véritable bastion à petits orillons, de proportions élancées, dite « tour de l’aire du commun » ou « Tour Jarlier » ; le contrat passé par la ville à des mureurs venus d’Antibes, stipule qu’ils s’engagent à construire « un bastion à l’aire du commun avec muraille de la hauteur de la tour existante » 5. Cette application du système bastionné pour le front sud de l’enceinte de ville n’est pas exceptionnellement précoce pour la Provence si l’on se réfère aux chantiers d’architecture militaire contemporains des rois de France (Marseille, Saint-Paul, Antibes) ou des ducs de Savoie (Villefranche, Mont-Alban), mais elle est unique en son genre pour un chantier tributaire de financements municipaux. Il faut rappeler ici que le rétablissement de Saint-Tropez avait été décidée en 1470 aussi pour des raisons stratégiques par la puissance publique, soit le comte de Provence, alors le roi René d’Anjou, prince issu de la dynastie capétienne et angevine qui règne sur la Provence depuis le XIIIe siècle. Après la réunion du comté de Provence au royaume de France, la renaissance de Saint-Tropez et sa fortification deviennent un programme davantage municipal que seigneurial, du fait de la prospérité et du rôle décisionnel et financier du corps de ville et des consuls. Toutefois, si le pôle féodal se fait plus discret au cours du XVIe siècle, le seigneur restant cependant commandant officiel de la milice locale, l’intérêt économique et stratégique de cette ville côtière et surtout de son port demeurent une constante pour la puissance publique, en l’occurrence celle des rois de France. La fortification de Saint-Tropez s’inscrit donc, comme celle d’Antibes, également financée en majeure partie à la même époque par le corps de ville et avec une présence féodale persistante, dans une politique générale de mise en défense des côtes de Provence à l’échelle de l’État. Dans cette perspective, l’adoption du système bastionné, même à petite échelle, est l’indice d’une modernité et d’une influence directe des modèles de la fortification d’État sur le programme de fortification urbaine de Saint-Tropez.

On doit signaler dans ce cadre que le seigneur et « commandant » de Saint-Tropez au moment de l’introduction des bastions, le gendre de Nicolas de Ceva (époux de sa fille Catherine) et son successeur en 1553, est un certain Pierre de Renaud de Saint-Remy, comme le rappelle une plaque épigraphique en marbre aujourd’hui enchâssée dans le mur d’une maison de l’ancienne ville close :

« PETRUS.DE.RENAUT.DE.SANCTO.REMIGIO :DOMINVS.SANCTI TOPETIZ.ANTIPOLIS&CAGNAE ET.SANCTI.AN….LOPETO.CONDOMINVS.VN…NOBILI…VLICIS.FRANCISCI.PIVI…HENRICI. IIVS.NOINIS.I.I.FRNCOR.REGNA.I.RETA.S.DNAE.CATHERINE.EX.MARCIONBVS.CEVAE. N. CONDIT.RECEM.CIBI.ET.POTERIS.ANO.N…DI.M.D.L.III »

Pierre de Renaud de Saint-Rémy est mentionné dans les registres du parlement de Provence depuis l’année 1520. Il se qualifie en 1553 seigneur d’Antibes et Cagnes, dont le seigneur officiel et effectif à l’époque est Gaspard II Grimaldi. Il s’agit apparemment, comme avant lui pour le marquis de Céva, d’un titre seigneurial nominatif honoraire dont les titulaires doivent l’hommage aux Grimaldi. Pierre de Renaud de Saint-Rémy, originaire de Saint-Rémy-de-Provence, était le frère de Jean de Renaud de Saint-Rémy, mort au siège de Saint-Quentin en 1557, qui fit une exceptionnelle carrière de capitaine et d’ingénieur militaire au service des rois de France François Ier et Henri II. Ce Jean de Saint-Rémy est le concepteur et le maître d’œuvre de l’enceinte bastionnée de la petite ville et place forte royale de Saint-Paul de Vence, vers 1547. Les maçons d’Antibes qui ont réalisé les deux petits bastions de l’enceinte de Saint-Tropez ont dû être recrutés par Pierre de Saint-Rémy 6, qui aurait donc, en tant que frère d’un ingénieur pionnier du bastionné, joué un rôle décisif dans le choix de la forme de ces ouvrages, modernes dans le contexte provençal des années 1562-1564. La dernière retouche documentée à cette enceinte est la construction en 1587, à la porte du Ravelin (front est) d’un « pont-levis identique à celui de Fréjus » 7.

La grande enceinte urbaine bastionnée de 1589-1592

Plan de la ville et citadelle de Saint-Tropez. 1640.Plan de la ville et citadelle de Saint-Tropez. 1640.Devant les menaces d’invasion de la Provence par les troupes de Charles-Emmanuel, duc de Savoie, allié de Philippe II d’Espagne, le conseil de la communauté des habitants avait arrêté le 14 décembre 1589 d’étendre le périmètre clos et fortifié de la ville et du port à la colline des moulins 8, qui dominait et commandait la ville close et son enceinte bastionnée, et au faubourg sud-ouest dit La Bourgade. Conçue selon un dessin probablement donné par un des ingénieurs français non identifiés consultés par le lieutenant-général du roi en Provence, l’amiral Bernard de La Valette, cette fortification très étendue fut financée par la levée d’une taille votée le 15 février 1590. Elle se composait d’un front bastionné au sud de la ville, comportant quatre grands bastions et aboutissant à la mer très à l’ouest de l’ancienne ville close. Ce front bastionné comportant une entrée de ville au centre, entre les deux bastions médians, la « porte Saint-Roch », était prolongé à l’est par un front à redans (parti plus économique) enveloppant les contours supérieurs de la colline des Moulins et redescendant vers la côte au nord, à un emplacement également un peu distant de l’angle nord-est de l’enceinte de 1542-1565, occupé par la « tour vieille ». L’incorporation de la colline des moulins permettait de neutraliser le principal point faible de la défense dans l’état antérieur. Le développement maximum à l’ouest de la grande enceinte de 1589 lui permettait d’inclure La Bourgade, mais surtout la grande anse qui abrite le port définitif, alors que la petite enceinte de 1542-1565 encadrait entre ses tours nord-est (« vieille ») et nord-ouest (« du Portalet ») la petite anse qui devait abriter le premier port.

Les plus anciens plans connus d’état des lieux issus d’un véritable relevé, non antérieurs à la décennie 1620, indiquent le port à son emplacement définitif à l’est de la grande anse, avec un môle maçonné partant de la tour du Portalet. On peut penser que la fixation du port du côté est de la grande anse remonte donc à 1589, date avant laquelle cet emplacement n’était pas mis en sécurité.

Cette grande enceinte de sûreté réalisée très rapidement en terre, avec quelques revêtements sans doute jamais achevés, était complète dans son circuit en 1592, et c’est probablement cet état des lieux qui est représenté à cette même époque sur un dessin non daté d’Ascanio Vitozzi 9, l’ingénieur au service du duc Charles-Emmanuel de Savoie pour la conquête de la Provence, encore que ce dessin, pas exactement conforme à l’état réalisé (pour le front est, exprimé fautivement par le dessinateur), pourrait aussi correspondre à un projet de Vitozzi, analogue dans son principe à celui de la communauté et des ingénieurs français. L’exemple d’Antibes montre les grandes analogies entre les projets non réalisés de Vitozzi pour la Provence et les réalisations françaises contemporaines ou légèrement postérieures. Toutefois, Saint-Tropez n’ayant jamais été occupée ni vraiment approchée par les troupes Savoyardes, on doit interpréter le dessin de Vitozzi comme un relevé « d’espionnage » pris du sud à distance, ce qui explique l’imprécision fautive des parties peu ou pas perceptibles de ce point de vue.

A Saint-Tropez, on observe une évolution radicale entre les bastions de l’enceinte urbaine achevée en 1565 et le front bastionné de la grande enceinte de 1592 : les bastions de cette dernière enceinte sont trois ou quatre fois plus grands que la « tour Jarlier », dotés de larges orillons semi-circulaires, très développés en largeur en proportion des segments de courtines intermédiaires. Leur configuration évoque nettement celle de l’enceinte bastionnée de Toulon, réalisée à la même époque (1586-1596) d’après un projet commandé à l’ingénieur piémontais Ercole Negro (ou Nigra) de Sanfront, qui œuvra en 1580 sur plusieurs chantiers de fortification français avant de passer en 1588 au service du duc de Savoie. Les grands bastions de Saint-Tropez ressemblaient aussi à ceux de l’enceinte d’Antibes reconstruite à partir de 1602 sous la direction de Raymond de Bonnefons, "ingénieur pour le roy en Provence, Daulphiné et Bresse" au moins dès 1600. Quoiqu’il en soit, si, pour Saint-Tropez, les sources ne révèlent pas le nom de l’ingénieur concepteur de la grande enceinte de 1589-1592, sa morphologie ne se distinguait pas des formules proposées le plus usuellement dans cette période par des ingénieurs italiens ou français.

Jean Louis de Nogaret, duc d’Epernon, promu gouverneur général de Provence en 1593, mais assurant des responsabilités correspondantes dès la mort (en février 1592) de son prédécesseur et frère Bernard de La Valette, avait contribué à écarter le péril d’invasion savoyarde jusqu'à Saint-Tropez. Néanmoins, il maintint une troupe royale dans cette place, sous l’autorité du capitaine local, Ancho d’Arain sieur de Mesples, nommé le 22 mai 1592. Dans ce contexte, le duc d’Epernon obtint du roi le gouvernement particulier de la place de Saint-Tropez, ce qui donnait de fait à la ville et au port le statut définitif de place forte royale.

Une première citadelle éphémère fut créée dès 1593 sur l’initiative d’Epernon en occupant et retranchant vers la ville le sommet la colline des moulins, incluse dans l’enceinte de 1589. Rasée en 1596 par les habitants de Saint-Tropez avec l’assentiment tacite de la puissance publique (elle était devenue foyer de contre-pouvoir), cette citadelle dont le front vers la ville, probablement bastionné, n’était peut-être qu’en terre non revêtue, fut reconstruite en deux étapes sur initiative royale, dans des circonstances initiales tendant à l’imposer aux habitants comme un fait accompli. Après la construction du « donjon » isolé en 1603-1607, celle, en 1633, d’un retranchement vers la ville incorporant ce donjon, retranchement sur le même principe que celui de 1593 mais constitué d’un front bastionné revêtu, définit les contours de la citadelle définitive. La grande enceinte urbaine de 1589-1592 fut employée dans sa partie haute ouest pour les fronts ouest et sud de celle de la citadelle, et rénovée et revêtue complètement dans cette partie, à l’exclusion du reste de la grande enceinte de ville, soit le front bastionné sud, qui fut abandonné dès lors à la ruine, fautes de moyens suffisants pour l’entretenir, l’armer et la défendre.

Abandon de la grande enceinte, tour ouest du port.

Vues perspectives de La Seine, Tollon, Hieres, breganson, Saint-Tropes, Freiuls, Saint-Rapheau, Canes, Saint-Honoré, Antibo 1631.Vues perspectives de La Seine, Tollon, Hieres, breganson, Saint-Tropes, Freiuls, Saint-Rapheau, Canes, Saint-Honoré, Antibo 1631.

Ce délabrement réduit les capacités défensives de la grande enceinte à celles d’un obstacle passif, incapable d’assurer la protection du port du côté sud-ouest. De ce côté de l’anse, à partir de la chapelle Saint-Elme (puis de l’Annonciade), un môle est construit sur un enrochement, vers1634 : l’enrochement figure seul, sans môle, sur le plan de Saint-Tropez publié par Christophe Tassin en 1634. Le môle est en place sur un plan gravé en 1641 accompagnant une carte levée sous la direction du mathématicien Aixois Jacques de Maretz. Dans le but d’améliorer la défense occidentale de l’entrée du port, le conseil de ville de Saint-Tropez arrête en juin 1637 de « faire à la pointe du môle de ponant une plate-forme (…) pour y loger quatre canons et quelques mousquets pour se défendre en cas que fussions attaqués des espagnols ». Dès 1638, cette plate-forme est surélevée pour former une véritable tour d’artillerie cylindrique trapue avec corps de garde, qui fait pendant à la tour du Portalet édifiée près d’un siècle avant de l’autre côté de l’anse. La nouvelle tour, dite d’abord fort Saint-Tropez, puis tour Saint-Elme (du nom de la chapelle voisine), ou de l’Annonciade (du nom d’un couvent assez proche), ou encore de la Bourgade, adopte une typologie archaïsante remise à l’honneur à cette période par la construction d’une série de petits fortins à tour réduit des côtes provençales, réputés édifiés pour la plupart sur ordre de Richelieu, parallèlement à l’enquête sur la situation des ports et places fortes des côtes de Provence que le ministre avait confiée en 1632 à Henri de Séguiran, président de la cour des comptes de Provence. Cette série de tours réduits circulaires, bien représentée sur les îles d’Hyères, en comptait entre autres une sur le cap de La Baumette, près d’Agay, entre Cannes et Fréjus, construite en 1634, et une autre, dite « du Graillon », sur la pointe sud-ouest du cap d’Antibes, face au Golfe Juan, une autre sur l’île Sainte-Marguerite au large de Cannes.

La Ville et Citadelle de Saint-Tropés. 1647.La Ville et Citadelle de Saint-Tropés. 1647.L’état des lieux avec la nouvelle tour est bien exprimé sur une vue cavalière 10 datée de 1647, due à l’architecte François Blondel, alors encore jeune ingénieur militaire de la Marine. Le front bastionné sud de la grande enceinte de ville y est exprimé en ruine, avec un revêtement maçonné seulement pour le dernier bastion ouest en bord de mer (qui était plutôt un demi-bastion), ruine contrastant avec le bon état et les revêtements de l’enceinte de la citadelle, y compris la partie réemployant le front est de la grande enceinte de ville, désormais partie intégrante de la citadelle. Blondel a aussi donné un plan d’ensemble de la place-forte datable de 1651 comportant des éléments de projets d’amélioration : on note en particulier la réparation de trois des bastions du front sud de la grande enceinte, celui de l’extrémité ouest (le seul revêtu) excepté, avec suppression des orillons. On note aussi un projet de tenaille ou de corne face à la mer entre la tour du Portalet et le raccordement nord-est de la grande enceinte à la citadelle, et un projet de front bastionné aussi côté mer reliant le dernier bastion ouest du front sud de la grande enceinte à l’anse du port et à la « tour carrée ».

Après cette époque, dans les faits, les défenses de la ville et du port sont tout à fait négligées, et laissées à la charge des habitants, à la différence de celles de la citadelle, entretenue par l’administration du génie.

Le XVIIIe siècle

Antoine Niquet, directeur des fortifications pour la Provence, est sans doute l’auteur d’un « plan des ville et port de St Tropez avec un fort (=citadelle ) » daté de 1694. Cet état des lieux comporte, en surcharge du grand front bastionné sud de l’enceinte en ruines de la fin du XVIe siècle, un autre tracé corrigé également avec bastions à orillons redessinés selon les principes de Vauban ; ce document est le seul indice repéré d’un projet avorté de rétablissement et amélioration de la grande enceinte de la ville 11. Le plan de la place dressé le 18 octobre 1716 par Lefébure, officier du Génie de Toulon, 12 montre que la citadelle est en bon état, toujours raccordée au front bastionné non revêtu de l’enceinte de ville la fin du XVIe siècle, désormais très dégradé. Le plan-relief de la place, réputé dater aussi de 1716 13, donne les même informations. La « tour carrée » bastionnée de l’angle sud-ouest de l’enceinte du milieu du XVIe siècle a été sauvée d’une démolition demandée en 1714 par la municipalité, du fait qu’elle « menaçait de s’écrouler dans le port » et nuisait à l’aménagement souhaité d’un « quai utile au commerce maritime ». Le flanc gauche de cette tour était alors neutralisé depuis longtemps dans sa capacité défensive par l’adossement de maisons immédiatement à côté, à l’extérieur de la courtine sud.

Le mémoire sur Saint-Tropez accompagnant la planche de plan dans l’atlas des places fortes de 1719 donne un aperçu sur l’état médiocre des défenses de la place : « Le port est fermé par deux tours qui tombent en ruines et abandonnées. La ville est fermée d’une vieille enceinte de murailles d’un pied et demy d’épaisseur de nulle deffence du costé de la mer, elle tire sa deffence par la citadelle… » On notera que les vestiges de la grande enceinte de 1589 ne sont plus mentionnés. Leur rasement définitif est décidé en 1739 par le directeur général des fortifications Claude-François Bidal d’Asfeld, maréchal de France, et réalisé sans délai. Certains plans imprimés au milieu ou dans la seconde moitié du XVIIIe siècle indiquent encore cette enceinte, parce qu’ils ne sont pas actualisés, mais recopient des plans d’avant 1739.

Plan de la tour de la Bourgade à l'entrée du port de St Tropez. 1743.Plan de la tour de la Bourgade à l'entrée du port de St Tropez. 1743.La période 1735 – 1739 est occupée par l’amélioration par curement du port de Saint-Tropez, opération estimée à une dépense de 43200 livres. La réhabilitation des tours défendant le port est proposée par l’ingénieur du Génie responsable de la place, Milet de Monville, dans un Mémoire sur les fortifications maritimes, daté du 30 octobre 1743. La citadelle ne défendant que très imparfaitement le port, parce que trop dominante, « pour mettre le port à l’abri des insultes, le moyen le plus convenable est de rétablir les anciennes tours de la Bourgade et du Portalet pour y mettre quelques pièces de 18 ou de 24 comme il y en avait autrefois. » La tour de la bourgade, à l’entrée ouest du port, appelle de très importantes réparations, elle tombe en ruines :fissures, brèches, embrasures hautes détruites. Il faut y faire une barbette au niveau du terre-plein et faire en soubassement un corps de garde et un magasin à poudres . La communauté de St Tropez demande avec instance la réparation de ces tours, et du gros canon pour les défendre. (…) cette communauté prétend (…) que les canons de fonte qui estoient autrefois dans ces tours et qui ont été transportez à Marseille par ordre du Roy appartenoient à ladite communauté, la défense de la ville lui ayant été confiée dans le temps de l’invasion des espagnols sur les côtes de Provence. » 14C’est dans un mémoire du 28 février 1744, le secrétaire d’État à la Marine Jean-Frédéric Phélypeaux de Maurepas formule une hypothèse beaucoup plus radicale qui, bien que non suivie d’effet, témoigne du peu de cas fait en haut lieu de cette place forte : « …On prétend que la citadelle de ce port ne peut lui servir d’aucune deffense, suivant le sentiment même de M. de Vauban qui avait projeté de la faire démolir, et l’on propose d’abandonner à la ville les matériaux qui proviendraient de l’établissement de cette citadelle et son emplacement, au moyen de quoy la ville se chargerait de rétablir à ses frais les trois tours servant à la deffense du port, de les munir et de les entretenir en bon estat… »

Le mémoire du 28 février 1747 rédigé par Milet de Monville fait mention de batteries de côte récemment établies dans le tour de la Bourgade, dans celle du Portalet et à la tour vieille. A propos de la tour de la Bourgade, il précise : « Il y a dans cette dernière tour un petit magasin à poudres et un corps de garde, il faudrait un corps de garde intérieur à celle du Portalet, les murs sont en partie faits. La porte de l’enceinte de la tour vieille (= porte est dite de La Ponche ou du ravelin) est mal placée, n’y ayant pas assez d’espace en avant, il faut la masquer et en ouvrir une ailleurs pour avoir un tournant commode pour la manœuvre… »

Pendant une période de près d’un siècle, les officiers du génie paraissent ne plus accorder le moindre intérêt aux anciennes défenses de la ville et du port, dont l’entretien courant est laissé à la charge de la municipalité. Dans son mémoire sur la place rédigé pour l’atlas des places fortes de Provence en 1775, Charles-François Marie, comte d’Aumale, ne fait aucun cas des tours du port, et mentionne simplement que la ville « fut fermée, on y voit des restes de fortification » Il s’agit de l’enceinte du milieu du XVIe siècle, totalement déclassée militairement mais conservée en assez bon état, y compris la « tour carrée » sud-ouest, toujours en place sur le plan de 1781. Par la suite, cette tour semble non pas détruite, mais transformée en maison.

Il faut attendre l’année 1821 pour voir reparaître des projets d’amélioration relatifs aux tours du port, d’abord la tour du Portalet dont il s’agit de réparer les parements du talus, la porte à passerelle volante, et les parapets de l’ouvrage avancé. En 1822, ces travaux sont à nouveau proposés, complétés d’un projet de restauration de la tour vieille, avec un parapet à embrasures, et, à proximité, la construction d’un magasin pour l’artillerie ; ces propositions ne seront pas réalisées.

Plans et profils de la Tour de l'Annonciade, de la Tour Vieille et de la caserne. 1819.Plans et profils de la Tour de l'Annonciade, de la Tour Vieille et de la caserne. 1819.

La tour vieille fait l’objet d’un nouveau projet de réparation daté du 5 janvier 1826, concernant le parapet de la muraille attenant côté ouest. Ces projets sont évidemment liés à l’utilisation de ces tours comme batteries de côte. Elles sont mentionnées « en assez bon état » dans les mémoires de la décennie 1830. Le projet général de renouvellement et mise au normes des batteries de côte en 1846 propose de faire une batterie au bout du môle du port de Saint-Tropez, avec en complément un remaniement intérieur de la tour du Portalet pour l’adapter à l’usage de magasin à poudres, notamment en remplaçant ses embrasures par des évents en chicane. Une variante de ce projet est représentée pour 1849, sans changement pour la tour, mais en plaçant la batterie à mi-longueur du môle. Ces modifications ne seront pas réalisées.

Analyse architecturale

Site et implantation générale

La ville de Saint-Tropez, telle qu’elle fut refondée après 1470, est directement adossée à la mer, dans une partie de la côte rocheuse qui ne surplombe pas directement et abruptement, mais où le terrain naturel vient mourir en pente assez modérée du sud-est au nord-ouest jusqu’au niveau de l’eau. En ce point, dominé immédiatement à l’ouest/sud-ouest par la colline qui sert d’assiette à la citadelle, la côte décrit d’est en ouest deux échancrures, la seconde formant une petite anse naturelle peu profonde entre deux avancées rocheuses peu émergentes, et une troisième anse à la fois beaucoup plus ample et plus retirée, qui abrite le port actuel. L’entrée du port est resserrée artificiellement à l’est par un long môle d’axe est-ouest créé au plus tard vers la fin du XVIe siècle. Du côté ouest, une sorte d’isthme s’avançant vers le nord-est a été constitué artificiellement à partir d’un enrochement naturel, puis d’un second môle créé vers 1634. Le noyau initial de la ville de la fin du XVe et du XVIe siècle est localisé à l’est du port et au sud de la petite anse ou plage qui devait abriter le premier port.

Plan, volumétrie, distribution spatiale, circulations et issues

Des deux enceintes successives bâties au XVIe siècle pour enclore la ville et protéger le port de Saint-Tropez, rien ne reste de la seconde -la plus vaste- bâtie de 1589 à 1592, et rasée en 1739, si ce n’est le principe du front ouest de la citadelle. Les fortifications portuaires du XVIIe siècle ont été détruites. La tour bornant le côté ouest de l’entrée du port, dite tour de La Bourgade, de Saint-Elme ou de l’Annonciade, avait disparu au XXe siècle ; une reconstitution non archéologique, inspirée de la tour du Portalet, en a été construite de toutes pièces dans les années 1980 pour loger la capitainerie du port. L’intérêt de ce témoignage se réduit à l’évocation du volume de l’édifice ancien.

Il ne reste de vestiges que de la première des deux enceintes successives, soit celle de 1534-1565, ouverte au nord sur la mer, et dont les trois fronts (est, ouest, sud) et les quatre ouvrages d’angle sont assez largement conservés, quoique en grande partie parasités par le parcellaire des maisons adossées. Les longues courtines rectilignes des fronts sud et est sont devenues en presque totalité méconnaissables, n’ayant conservé de leur état ancien apparent que l’alignement, assez généralement respecté. Leurs élévations prennent l’apparence de façades de maisons juxtaposées largement percées de fenêtres, soit que la muraille ait été enduite, percée et adaptée lot par lot, tronçon par tronçon, soit que, dans certains cas, elle ait été démolie et remplacée par une maison dont l’implantation de la façade extérieure remploie les fondations du mur de ville.

Le front ouest a pris plus tôt ce caractère de juxtaposition continue de façades de maisons formant muraille. On peut supposer que la mise en place du port devant ce front vers 1589, et celle du môle abritant le port des périls venus de la mer, ont déterminé le lotissement plus précoce de ce front ouest, substituant à la muraille d’origine des façades de maisons donnant sur un quai. Certains plans de la première moitié du XVIIe siècle, dont ceux de Blondel (1647, 1651), indiquent de ce côté une muraille au tracé brisé, non rectiligne (comme du côté de la petite anse, au nord), tandis que d’autres (Tassin, 1634, Maretz, 1641) indiquent déjà une série de maisons. Le plan de Lefébure en 1716 semble confirmer Blondel, (l’un comme l’autre n’exprimant pas le parcellaire bâti) tandis que le plan-relief de la même date indique un front de maisons. Le plan de l’atlas de 1774 semble indiquer une muraille rectiligne entre la tour carrée et la tour seigneuriale, et une absence de clôture formelle de là à la tour du Portalet. Ces ambiguïtés ne permettent pas de trancher sur la date de cette mutation du front ouest donnant sur le port. Tour seigneuriale dite du château Suffren, vue de l'intérieur de la ville close.Tour seigneuriale dite du château Suffren, vue de l'intérieur de la ville close.

Des quatre ouvrages de flanquement des angles, l’un : à savoir la tour sud-ouest dite « tour carrée » ou « tour du Port », est devenu une des maisons regardant le port, sans rien conserver de son identité ancienne de tour bastionnée que son implantation. Les trois autres ont conservé leur intégrité et l’essentiel de leur caractère architectural originel, en dépit des mutilations et réutilisations, le bastion sud-est dit tour Jarlier étant aménagé en maison dans une partie de son volume, sans que cela affecte beaucoup ses élévations extérieures. La tour nord-est, ou Tour du Portalet, détachée de la muraille et reliée au chemin de ronde par une passerelle partant d’un petit boulevard intermédiaire, est le mieux conservé de ces ouvrages d’angle adaptés à l’artillerie. On notera d’emblée à cet égard la différence de statut et de nature entre deux ouvrages d’angle du côté sud, qui dans leur état final en 1565 sont des bastions assurant le flanquement des fronts attenants, et les deux ouvrages nord, encadrant la petite anse, qui sont des tours d’artillerie côtières de plan circulaire davantage conçues pour défendre les approches du port par mer que pour participer au flanquement de l’enceinte de la ville. La tour seigneuriale (dite tour « du château » ou « du château Suffren »), reconstruite vers 1470, de plan carré, existe aussi encore dans un bon état de conservation sur toute son élévation. Elle avait été intégrée peu ou prou au système défensif de l’enceinte du milieu du XVIe siècle (percements de canonnières en partie supérieure), mais en retrait d’alignement, donc sans former un ouvrage flanquant intermédiaire sur ce front.

Le seul autre ouvrage significatif conservé de cette enceinte du milieu du XVIe siècle est l’ouvrage d’entrée du front oriental, dit porte de La Ponche, ou porte du Ravelin (à cause de l’ouvrage avancé ou ravelin qui lui était associé) ; c’est une simple tour-porte de plan carré dont l’accès n’est pas frontal, mais en chicane.

A l’opposé de cette porte, dans le front ouest, et pratiquement dans le même, axe, à l’autre bout de la même rue est-ouest s’ouvrait une porte dite « Porte du port » sur certains plans anciens, qui n’est plus aujourd’hui qu’un vide entre deux maisons. En vis-à-vis de cette porte, une petite jetée ou quai s’avançait dans le port pour servir d’appontement. Une troisième porte, dans le front sud, par laquelle la ville close du milieu du XVIe siècle communiquait au faubourg sud dit « La Bourgade » dans l’axe de sa principale rue nord-sud, n’est plus aujourd’hui qu’une percée viaire. Une autre porte ou poterne dans ce même front sud, immédiatement à côté de l’emplacement de la tour sud-ouest, n’est pas d’origine, mais en place sur le plan de 1774. C’est la porte dite « de la Poissonnerie », qui a conservé son arcade, remaniée, dans un pan de courtine revêtu d’un enduit couvrant. Porte de la Poissonnerie, vue prise de l'extérieur en 1974.Porte de la Poissonnerie, vue prise de l'extérieur en 1974.

Au nombre des caractères typologiques de cette enceinte, il faut retenir la conception traditionnelle des courtines, des ouvrages défensif d’angle et des ouvrages d’entrée, soit des élévations murales assez hautes avec chemin de ronde d’arase à parapet crénelé, sans aucun remparement intérieur, et sans défilement, faute de fossé et de dehors.

Hors des restes de cette enceinte, les fortifications portuaires postérieures ont été détruites. La tour bornant le côté ouest de l’entrée du port, dite tour de La Bourgade, Saint-Elme ou de l’Annonciade, avait disparu ; une reconstitution non archéologique en a été construite dans les années 1980 pour loger la capitainerie du port. L’intérêt de ce témoignage se réduit à l’évocation du volume de l’édifice ancien.

La Tour Jarlier

Bastion sud-est ou tour Jarlier, saillant et faces.Bastion sud-est ou tour Jarlier, saillant et faces.Le bastion dit « Tour Jarlier », conçu dans son état définitif en 1564 pour renforcer l’angle sud-est de l’enceinte, est un édifice d’étendue assez réduite pour un bastion, et de proportions plutôt verticales, affectée d’un léger fruit, sans cordon, en sorte qu’il pourrait être considéré comme une tour bastionnée, d’autant que son élévation interne, aveugle à l’origine, renferme des locaux casematés et n’offre de volume plein qu’au saillant. Ses deux faces sont réunies en angle aigu et ses deux flancs sont courts et retranchés derrière un orillon semi-cylindrique. L’aspect et la morphologie de cet orillon, très grêle et élancé à la manière d’une tourelle, sont apparentés à ceux des bastions du Fort Carré d’Antibes, plus élaborés et amples, réputés édifiés à partir de 1565, donc postérieurs à ce bastion de Saint-Tropez. La gorge de ce bastion, avec pan coupé à la rencontre des deux courtines attenantes, appartient à la tour primitive semi-cylindrique bâtie en 1542 et incorporée dans toute son élévation sans être détruite à l’intérieur du bastion de 1564. La porte basse ménagée dans le pan coupé, couverte d’un arc plein-cintre, donne accès à la chambre basse de la tour primitive réemployée, qui avait ses propres ouvertures de tir flanquant, avant d’être aveuglée par les faces et les flancs du bastion qui la chemise. Les embrasures de flanc sont devenues illisibles du fait des remaniements et maçonneries remblayées rapportées contre les orillons.

La porte de la Ponche

Porte de la rue de la Ponche, vue de l'intérieur en 1974.Porte de la rue de la Ponche, vue de l'intérieur en 1974. Flanc gauche de la tour-porte de la Ponche (du front est), avec arcade d'entrée du 2eme état.Flanc gauche de la tour-porte de la Ponche (du front est), avec arcade d'entrée du 2eme état.L’ouvrage d’entrée Est dit porte de La Ponche, ou porte du Ravelin, se compose d’une tour carrée sans étage couvrant une porte de gabarit charretier percée en plein mur dans la courtine du front Est. Cette porte forme une arcade plein-cintre avec arrière-voussure en voûte segmentaire jadis pourvue d’une paire de vantaux. La tour forme devant cette porte un volume ou sas de plan rectangulaire couvert d’une voûte en berceau d’axe parallèle à la courtine, dont le sommier côté courtine s’appuie immédiatement au-dessus du cintre de l’arcade d’entrée. L’accès ou issue de ce sas passait par deux portes en vis-à-vis ménagées chacune dans les flancs de la tour, le front étant par contre aveugle. Ce dispositif imposait une entrée en chicane, soit par le sud, soit par le nord. Les arcades d’entrée, sommairement cintrées en arc surbaissé, comportent aussi une arrière-voussure segmentaire plus basse que celle de la porte principale. La porte nord est murée, semble-t-il de longue date, et il parait assuré que la porte sud a été percée après ce murage pour inverser le sens d’accès à la tour-porte. En effet, le plan d’ensemble de 1716 signé Lefébure, suffisamment précis pour renseigner le détail de cette porte, n’indique qu’une entrée par le nord, soit celle aujourd’hui condamnée. Cette inversion du sens d’entrée, comportant la percée de la porte nord et le murage de celle du sud, est sans nul doute le résultat du projet présenté par Milet de Monville en 1747, qui, partant du constat que la porte existante était « mal placée, n’y ayant pas assez d’espace en avant » , proposait de « la masquer et en ouvrir une ailleurs pour avoir un tournant commode pour la manœuvre… ». L’élévation supérieure de la tour-porte forme une plate-forme à ciel ouvert portée sur les reins de la voûte du sas, avec mur-parapet percé d’un créneau au-dessus des portes nord et sud. Compte tenu du manque de hauteur de cet ouvrage d’entrée (comparé aux maisons attenantes), d’irrégularités de l’arase du mur-parapet, et de l’absence de gargouilles anciennes, on peut admettre qu’il existait un étage complet et couvert au-dessus du sas, avec fenêtres de défense ou bretèches au-dessus des portes de flanc, étage dont la ruine et le dérasement auraient abouti à l’état actuel en plate-forme. Malheureusement, l’iconographie est trop déficitaire pour confirmer l’hypothèse, l’ouvrage d’entrée n’étant même pas exprimé sur le plan-relief de 1716, qui comporte de surprenantes lacunes. Le plan Lefébure, également de 1716, est le seul à exprimer l’amorce d’un ouvrage avancé pouvant correspondre au « ravelin » qui a donné à la porte une de ses dénominations, ravelin équipé d’un pont-levis en 1587, et dont la forme complète est inconnue. Il n’en reste rien aujourd’hui, sinon une emprise au sol terrassée dominant la petite anse.

Le tour Vieille

La Tour Vieille, vue prise de l'ouest en 1974.La Tour Vieille, vue prise de l'ouest en 1974.La tour Vieille, conservée au moins dans les deux tiers inférieurs de son élévation d’origine, est une tour d’angle d’enceinte semi-cylindrique assez classique, d’environ 9m de diamètre hors œuvre, attenante aux deux courtines en retour d’angle aigu qui forment, l’une, le front est de l’enceinte, l’autre l’amorce d’un front nord interrompu sur le contour de la petite anse. L’élévation actuelle, affectée à mi-corps d’un fruit formant embase talutée, est pleine, remblayée, et absolument aveugle, dépourvue de toute embrasure de tir, même murée. L’arasement actuel, tant de la tour que des segments de courtines immédiatement attenants, a été aligné à l’horizontale avec une légère pente vers le dehors, sans doute après 1824, pour former un gros parapet sans embrasures qui semble mal adapté au tir à barbette des canons d’une batterie de côte.

La tour du Portalet

Tour d'artillerie en front de mer de l'enceinte milieu XVIe s dite du Portalet.Tour d'artillerie en front de mer de l'enceinte milieu XVIe s dite du Portalet.La tour du Portalet est d’une conception initiale différente de celle de la « Tour vieille », puisqu’il s’agit d’une tour d’artillerie ou batterie casematée côtière, entièrement isolée et détachée de l’enceinte urbaine, bien qu’elle ponctue l’angle nord-ouest de la ville close. Le diamètre hors-œuvre de cette grosse tour est d’environ 13m, quelque peu élargi en partie basse par un fruit modéré formant embase en talus. La tour superpose deux niveaux de tir d’artillerie, le premier formant une casemate voûtée en coupole, percée de quatre embrasures à large ébrasement extérieur voûté en cintre surbaissé, pour canon d’assez gros calibre, couvrant les abords d’est en ouest, soit permettant un tir en batterie vers la mer et vers la grande et la petite anse, soit vers les emplacements successifs du port. La fenêtre de tir proprement dite de ces quatre canonnières n’existe plus dans son état d’origine, ayant été élargie au XXe siècle. L’étage supérieur de la tour, à ciel ouvert, est équipé de cinq embrasures découvertes percées dans un gros parapet de maçonnerie, à équidistance, et en alternance d’implantation avec celles de l’étage inférieur. Du fait de cette alternance, deux de ces embrasures hautes sont orientées vers la ville, l’une étant en capacité d’assurer un tir de flanquement sur le front ouest de l’enceinte. Ces embrasures hautes avaient été condamnées par murage, à une exception près (regardant à l’ouest) ; elles ont été rétablies par une restauration récente.

Tour du Portalet, au nord-ouest de l'enceinte, détail de la porte.Tour du Portalet, au nord-ouest de l'enceinte, détail de la porte.La porte de la tour est percée à mi-hauteur de l’élévation, en sorte que son seuil n’est pas de plain-pied avec le sol de la casemate formant l’étage inférieur, mais surélevé ; le couloir d’entrée débouchant en tribune dans ce volume voûté, un escalier le prolonge dans l’axe pour y descendre. L’accès à la plate-forme d’artillerie ou batterie haute est assuré par un étroit escalier mural voûté partant de ce couloir d’entrée à droite, rampant dans le gros mur circulaire et tournant à gauche pour déboucher en trémie dans le sol de la plate-forme au nu intérieur du parapet d’artillerie. Le débouché de cet escalier est aujourd’hui couvert par une sorte de guérite créée après 1849. En revanche, le petit corps de garde carré qui est indiqué sur cette plate-forme, en appui contre le parapet du côté oriental, sur les relevés des années 1820, semble n’avoir été qu’un projet non réalisé. Le bel encadrement cintré de la porte d’entrée de la tour, regardant au sud, n’était muni que d’un vantail de porte probablement renforcé ou blindé. Il ne comportait aucun pont-levis, mais le seuil de cette porte en hauteur n’était accessible que par une passerelle légère en charpente dont une partie du tablier pouvait sans doute être escamoté si la sécurité de l’édifice l’exigeait. Cette passerelle de bois, actuellement remplacée par un escalier et une passerelle métallique, partait du saillant d’une sorte de petit boulevard de plan demi-ovalaire, qualifié de « réduit » sur les plans anciens, détaché de la tour par un espace d’environ quatre mètres. Le sol en terrasse de ce boulevard ou ouvrage avancé règne au niveau du seuil de la porte de la tour ; il était bordé d’un parapet plus grêle que celui de la tour mais lui-même percé d’embrasures. On y accédait au moins depuis la fin du XVIe siècle par un escalier droit à ciel ouvert partant de l’ouest, dans l’axe du môle oriental du port, dit « môle du Portalet ». Cet escalier, avec la partie postérieure de la terrasse de ce boulevard ont été supprimés au XIXe siècle, remplacés par une ruelle qui longe la gorge rectiligne du boulevard, formant mur de soutènement dans lequel s’engage un escalier d’axe nord-sud. Dans l’état actuel, le boulevard ou « réduit » est occupé et couvert par la salle panoramique vitrée d’un restaurant.

Structure et mise en œuvre

Les maçonneries des ouvrages de fortification, murailles, tours et bastion, sont mises en œuvre dans l’ensemble en blocage de moellons de tout venant, de gabarit assez varié, avec enduit couvrant probable dans l’état ancien de la tour du Portalet, joints gras au nu des parements, pour le reste des ouvrages, le tout assurant une correcte planéité des parements, exempte de faux aplombs et de grosses déformations. Certains ouvrages, notamment le bastion sud-est dit « tour Jarlier », se greffent en partie basse sur la roche affleurante laissée apparente et plus ou moins ravalée au pied du mur maçonné.

Certaines portions de courtine remaniée au nord, les reprises en surélévation et les maisons greffées sur la majeure partie des courtines se caractérisent par leur enduit couvrant et hétérogène, généralement rafraîchi et peint. L’arase des parapets d’artillerie des tours Vieille et du Portalet, versant vers l’extérieur, est simplement enduite, de même que celle, plus maigre, du bastion sud-est. La pierre de taille, faiblement présente dans ces constructions (pas de chaînages d’angle) est de trois natures, un calcaire dur très blanc, un grès rouge tendre, et une serpentine verte. Ce dernier matériau n’est employé de façon visible qu’à l’encadrement cintré très sobre de la porte ménagée à la gorge du bastion sud-est, en partage avec de la brique utilisée en réparation. A l’ouvrage d’entrée Est, ou porte de La Ponche, la pierre de taille n’est employée, en deux veines différentes (pierre dure blanche et grès) que pour l’arcade d’entrée de la porte principale dans la courtine, sans aucune modénature ni même chanfrein.

Les arrière voussures et l’arcade d’entrée des deux autres portes sont montées en pierre brute, l’encadrement de la porte actuellement en fonction (sud) se distinguant toutefois par l’emploi quasi-exclusif de la brique, dans une mise en œuvre assez négligée. Des bornes chasse-roue monolithes en pierre dure sont appuyées au pied des jambages, côté intérieur, de la porte principale, et de la porte nord murée. La tour du Portalet est le seul autre ouvrage défensif conservé de l’enceinte employant plus visiblement de la pierre de taille : l’ébrasement des quatre canonnières de sa casemate ou étage inférieur sont encadrées en moyen appareil de grès rouge-brun, formant en couvrement une voûte surbaissée extradossée à voussoirs réguliers, mise en œuvre avec soin, surmontée d’une voûte de décharge en blocage de pierre brute. La pierre blanche dure est réservée à l’encadrement de la porte de la tour, formant un arc plein-cintre à extrados en escalier. Les faces des pierres de cet arc et des jambages sont retaillées en léger relief tabulaire pour former un extrados en escalier régulier et des jambages harpés, l’excédent de pierre laissé en retrait étant destiné à être masqué par l’enduit. Cette typologie d’encadrement de porte évoque davantage la première moitié du XVIIe siècle que celle du siècle précédent, indice possible d’une réfection de la porte.

Tour du Portalet, au nord-ouest de l'enceinte, détail d'embrasure.Tour du Portalet, au nord-ouest de l'enceinte, détail d'embrasure.

1L. et L. Pavlidis, p. 109, 1142L. Couillault, 1996-1997, p. 31, d’après Arc. Mun. Saint-Tropez, EE22 et inventaire ms. XIXe s Mireur.3D’après le texte d’une plaque épigraphique en marbre autrefois placée au-dessus de la porte de la tour ; L. Couillault, 1996-1997, p. 29, note 1.4L. et L. Pavlidis, p. 116.5Arc. Mun. Saint-Tropez, EE23 ; L. Couillault, 1996-1997, p. 31, B. Cros, Citadelles d’Azur, p. 14.6L. et L. Pavlidis, p. 1167Arc. Mun. Saint-Tropez, EE25 ; L. Couillault, 1996-1997, p. 31.8Arc. Mun. Saint-Tropez, BB6 f°17v° ; L. Couillault, 1996-1997, p. 329Plan conservé à Turin, Archivio di Stato, Biblioteca Antica, Archittetura militare, vol. III, fol.10BNF, Estampes, Va topographie de la France, Var, Saint-Tropez, « La ville et citadelle de St Tropez » (fonds Gaignières).11Vincennes, SHD, Art. 8, sect. 1, carton 1, n° 112Vincennes, SHD, Art. 8, sect. 1, carton 113A. de Roux, N. Faucherre, G. Monsaingeon, Les plans en relief des places du Roy, Paris, 1989, p. 157.14Vincennes, SHD, Art. 8, sect. 1, carton 1

L'origine de la fortification de Saint-Tropez est la tour seigneuriale bâtie ou restaurée vers 1472 correspondant à l’actuelle tour carrée dite "château Suffren", qui devait occuper un angle du premier secteur clos de la ville, le secteur dit "le Portalet". En 1509, le corps municipal décide le remplacement de l’enclos de la première fortification, par une nouvelle muraille avec chemin de ronde crénelé (quartier actuel de la ville en front de mer, à l’est du port ). En 1522, les consuls complètent le dispositif défensif par la construction d’une tour basse à La Ponche (secteur est/nord-est de la ville la ville). Cette tour ronde, rehaussée en 1561, est connue par la suite sous l’appellation de Tour vieille. En 1534, le Conseil de la communauté décide de la construction d’une nouvelle enceinte trois fois plus étendue que la précédente, de plan quadrangulaire assez régulier, destinée à envelopper des parcelles bâties formant un faubourg. La même année est complétée la fortification du château seigneurial et de sa tour, inclus dans le périmètre de la nouvelle enceinte urbaine. En 1542, une tour circulaire est bâtie à l’angle sud-est de cette enceinte, en contrebas de la colline des moulins (emplacement de la future citadelle). Une autre tour de même plan, tour d’artillerie, dite du Portalet, est édifiée vers 1550 ou peu avant au bord de la mer, à l’angle nord-ouest de la ville, faisant pendant à la « tour vieille » qui marque l’angle nord-est de la nouvelle enceinte. En 1550 encore, c’est une porte avec ravelin qui est bâtie à La Ponche, soit sur le front est de l’enceinte. La construction de la tour d’angle sud-est de l’enceinte, dite plus tard « Tour carrée » ou « Tour du Port » débute en 1562.

Devant les menaces d’invasion de la Provence par les troupes de Charles-Emmanuel, duc de Savoie, allié de Philippe II d’Espagne, le conseil de la communauté des habitants décide le 14 décembre 1589 d’étendre le périmètre clos et fortifié de la ville et du port à la colline des moulins, qui domine et commande la ville close et son enceinte bastionnée, et au faubourg sud-ouest dit La Bourgade. Réalisée très rapidement en terre, avec quelques revêtements sans doute jamais achevés, l'enceinte est complète dans son circuit en 1592.

Dans les années 1630, la partie haute ouest de l'enceinte est employée pour les fronts ouest et sud du retranchement vers la ville de la citadelle, rénovée et revêtue complètement dans cette partie, à l’exclusion du reste de la grande enceinte de ville, soit le front bastionné sud, abandonné dès lors à la ruine.

Afin d'assurer la défense du port, le conseil de ville décide en 1637-1638 la construction d'une tour d’artillerie cylindrique trapue avec corps de garde, qui fait pendant à la tour du Portalet (détruite, connue sous les noms de tour Saint-Elme ou de l’Annonciade, ou encore de la Bourgade).

Malgré un projet d'amélioration (non réalisé) d'Antoine Niquet en 1694, l'enceinte de 1589-1592 n'est plus maintenue aux 17e et 18e siècle. Son rasement est décidé en 1739 par le directeur général des fortifications Claude-François Bidal d’Asfeld. La réhabilitation des tours de la première enceinte défendant le port est proposée par Millet de Monville en 1743. En 1747 est fait état de batteries de côte récemment établies dans la tour de la Bourgade, dans celle du Portalet et à la tour vieille.

En 1821 et 1822, des projets d’amélioration des tours du port, la tour du Portalet et la tour vieille sont proposés. La tour vieille fait l’objet d’un nouveau projet de réparation en 1826. Ces projets sont évidemment liés à l’utilisation de ces tours comme batteries de côte. Elles sont mentionnées « en assez bon état » dans les mémoires de la décennie 1830.

Actuellement, Il ne reste de vestiges que de l'enceinte de 1534-1565, dont les trois fronts (est, ouest, sud) et les quatre ouvrages d’angle sont assez largement conservés.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 15e siècle, 16e siècle, 2e quart 17e siècle , daté par source

Il ne reste de vestiges que de l'enceinte de 1534-1565, ouverte au nord sur la mer, et dont les trois fronts (est, ouest, sud) et les quatre ouvrages d’angle sont assez largement conservés, quoique en grande partie parasités par le parcellaire des maisons adossées. Les longues courtines rectilignes des fronts sud et est sont devenues en presque totalité méconnaissables, n’ayant conservé de leur état ancien apparent que l’alignement, assez généralement respecté. Leurs élévations prennent l’apparence de façades de maisons juxtaposées largement percées de fenêtres, soit que la muraille ait été enduite, percée et adapté lot par lot, tronçon par tronçon, soit que, dans certains cas, elle ait été démolie et remplacée par une maison dont l’implantation de la façade extérieure remploie les fondations du mur de ville.

Des quatre ouvrages de flanquement des angles, la tour sud-ouest dite « tour carrée » ou « tour du Port », est devenu une des maisons regardant le port, sans rien conserver de son identité ancienne de tour bastionnée que son implantation ; le bastion sud-est dit tour Jarlier est aménagé en maison dans une partie de son volume, sans que cela affecte beaucoup ses élévations extérieures ; la tour nord-est, ou Tour du Portalet, détachée de la muraille et reliée au chemin de ronde par une passerelle partant d’un petit boulevard intermédiaire, est le mieux conservé de ces ouvrages d’angle adaptés à l’artillerie ; la tour Vieille, conservée au moins dans les deux tiers inférieurs de son élévation d’origine, est une tour d’angle d’enceinte semi-cylindrique assez classique. La tour seigneuriale (dite tour « du château » ou « du château Suffren »), de plan carré, existe aussi encore dans un bon état de conservation sur toute son élévation.

Le seul autre ouvrage significatif conservé de cette enceinte du milieu du XVIe siècle est l’ouvrage d’entrée du front oriental, dit porte de La Ponche, ou porte du Ravelin (à cause de l’ouvrage avancé ou ravelin qui lui était associé) ; c’est une simple tour-porte de plan carré dont l’accès n’est pas frontal, mais en chicane.

Les maçonneries des ouvrages de fortification, murailles, tours et bastion, sont mises en œuvre dans l’ensemble en blocage de moellons de tout venant, sans chaînage d'angle. La pierre de taille, utilisée pour certains encadrements et embrasures, est de trois natures, un calcaire dur très blanc, un grès rouge tendre, et une serpentine verte.

  • Murs
    • pierre moellon sans chaîne en pierre de taille enduit
    • calcaire pierre de taille
    • grès moyen appareil
  • Statut de la propriété
    propriété privée, Tour Jarlier : propriété privée.
    propriété de la commune (incertitude)
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH partiellement, 1962/01/04
  • Précisions sur la protection

    Tour Jarlier (cad. C 866) : inscription par arrêté du 4 janvier 1962.

  • Référence MH

Documents d'archives

  • Mémoire sur la place de Saint-Tropez. Dans "Atlas des Places et forts de la Provence, Marseille, Toulon, Iles d Port-Cros et Porquerolles, citadelle de Saint-Tropez" 1719. Service Historique de la Défense, Vincennes : bibliothèque du Génie, ms 117.

Bibliographie

  • BUISSERET, D. Ingénieurs et fortifications avant Vauban, l’organisation d’un service royal aux XVIe-XVIIe siècles. – Paris : CTHS, 2002.

    P. 59-60.
  • COUILLAULT, L. La citadelle de Saint-Tropez, étude d'un monument historique. Mémoire de Maîtrise d'histoire de l'art, sous la dir. de Y. Esquieu et G. Comet, 1996-1997, 187 p.

  • CROS, Bernard. Citadelles d'Azur, quatre siècles d'architecture militaire varoise. Aix-en-Provence : 1998, 159 p.

  • DALLEMAGNE, F., MOULY, J. Patrimoine militaire. Paris , 2002.

  • GERMON, Jean-Daniel de. Saint-Tropez, le temps retrouvé. Saint-Tropez, 1993.

  • PAVLIDIS, L. et L. Sociétés littorales et défenses urbaines au XVIe siècle : l'exemple de Saint-Tropez, dans Revue de la Société des Amis du Vieux-Toulon et de sa région, n° 129, 2007.

  • RIBIERE, Hélène, ADGE, M., CATARINA, D. et al. La route des fortifications en Méditerranée, les étoiles de Vauban. Paris, 2007, 184 p.

    P. 154-157.
  • ROSATI, J. La citadelle de Saint-Tropez, dans Neptunia, revue du Musée de la Marine, n° 50, 2e trimestre 1958.

  • ROSATI, J. Saint-Tropez à travers les siècles, études historiques. Saint-Tropez, les Amis de la citadelle, 1991, 325 p.

Documents figurés

  • [Saint-Tropez] / Dessin, par Ascanio Vitozzi, vers 1592. Archivio di Stato, Biblioteca Antica, Turin : Archittetura militare, vol. III.

  • [Vues perspectives de la Seine, Tollon, Hières, Breganson, Saint-Tropes, Freiuls, Saint-Rapheau, Canes, Saint-Honoré, Antibo.] / Dessin manuscrit sur parchemin ; 54,5 x 80 cm, par Jacques de Maretz, 1631. Bibliothèque nationale de France, Paris : Cartes et Plans, GE SH 18E PF 71 DIV 3 P 2/2.

  • Golphe de Grimaut. / Estampe, par Christophe Tassin, 1634. Bibliothèque nationale de France, Paris : département Cartes et plans, GE DD-2987 (1411).

  • Plan de la ville et citadelle de Saint-Tropez. / Dessin, plume et encre, par Jean de Bonnefons (?), 1640.

  • La Ville et Citadelle de Saint-Tropés. / Dessin plume et encre brune / F. Blondel inv. et Fecit, 1647. Bibliothèque nationale de France, Paris : département Estampes et photographie, EST VA-83 (3) (fonds Gaignières) H 158748.

  • Plan des ville et port de St Tropez avec un fort. / Dessin, par Antoine Niquet, 1694. Service Historique de la Défense, Vincennes : Art. 8, sect. 1, carton 1, n° 1.

  • Plan de la citadelle de S Tropez (...) [Plan de la citadelle, 3 plans du donjon pris à différents niveaux]. Dessin encre et lavis, 18e siècle. Musée de la Citadelle, Saint-Tropez.

  • Plan de la tour de la Bourgade à l'entrée du port de St Tropez. / Dessin, signé Milet de Monville, 1743. Service historique de la Défense, Vincennes : Article 8, section 1, carton 1, n° 8.

  • Plans et profils de la Tour de l'Annonciade, de la Tour Vieille et de la caserne (...). / Dessin, signé le capitaine du Génie en chef Montmoisson, visé par le directeur des fortifications Pinot, 1819. Service historique de la Défense, Vincennes : Article 8, section 1, carton 1, n° 75 feuille 3.

Date d'enquête 2007 ; Date(s) de rédaction 2016
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