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  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    ferme
  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : Saint-André-les-Alpes

I. LES CONDITIONS DE L’ENQUÊTE

Problématique du repérage

Ce dossier concerne l’ensemble des fermes de la commune de Saint-André-les-Alpes : il s’agit de bâtiments avec parties agricoles évidentes juxtaposées, superposées ou disjointes par rapport à la partie logis.

Le repérage de l’habitat sur la commune de Saint-André-les-Alpes a été effectué au cours de l’été 2006.

Le support de base de l’étude est représenté par le cadastre moderne, édition mise à jour en 1966-1967, ou sur le cadastre moderne de 2015, sur lequel l’ensemble des bâtiments est recensé. Le cadastre napoléonien, réalisé en 1838 sur la commune de Saint-André et sur l'ancienne commune de Courchons (rattachée à Saint-André en 1966), peut également être mis en parallèle avec profit pour les bâtiments antérieurs à cette date.

Pour chaque bâtiment recensé, les extérieurs sont vus et font l’objet d’une grille de repérage. Quand cela est possible et pertinent, les intérieurs peuvent également être visités. L’enquête orale peut également s’avérer utile pour obtenir des informations sur l’évolution structurelle ou intérieure des édifices.

La grille de repérage

Le repérage a été effectué à l’aide d’une grille de description morphologique propre aux fermes décrivant :

- l’implantation par rapport à la pente

- la composition

- les fonctions des parties agricoles

- la présence éventuelle et la caractérisation des espaces libres

- la situation du bâti dans l’espace rural

- la structure du bâtiment (niveaux et escaliers)

- les matériaux principaux et secondaires et leur mise en œuvre

- la forme du toit et la nature de la couverture et de l’avant-toit

- la description des élévations et des baies

- les décors extérieurs

- les aménagements intérieurs

- les inscriptions historiques : dates portées, inscriptions

Cette grille de repérage alimente une base de données qui permet une analyse statistique et des retranscriptions cartographiques.

Le bornage du repérage, la sélection

Le repérage s’inscrit dans une double limite : chronologique et morphologique.

Les fermes postérieures aux années 1990 n’ont pas été étudiées.

Quant à la morphologie des édifices, les fermes trop dénaturées c’est-à-dire ayant subi des modifications structurelles telles que leur analyse fonctionnelle ou leur histoire architecturale n’est plus lisible, n’ont pas été prises en compte.

Enfin il aurait sans doute été précieux d’être en mesure de rentrer dans certains édifices mais les problèmes d’accessibilité sont prégnants dans un secteur où les résidences secondaires sont majoritaires et où le bâti agricole est parfois désaffecté.

La sélection des fermes retenues pour étude s’est faite sur un double critère. Tout d’abord l’unicité : les édifices exceptionnels par nature ou par leur état de conservation ont fait l’objet d’une analyse plus approfondie. Il en est de même pour des édifices représentatifs de certains types récurrents dont on a retenu un nombre limité, mais significatif, d’exemplaires.

II. CARACTÈRES HISTORIQUES

D’une manière générale, les critères des datations sont de deux types : d’une part ils se fondent sur l’analyse morphologique et stylistique, notamment des formes de baies ou du type d’appareil. D’autre part, le recours aux sources documentaires (cartes de Cassini et de Bourcet de la Saigne notamment, ou encore séries d’archives départementales et notamment de cadastre de Méouilles rédigé en 1714) peut confirmer une estimation de terrain. De plus, un édifice peut parfois porter une date.

Les fermes repérées de Saint-André semblent pouvoir être datées en majorité du 19e siècle, 9 d'entre elles sans doute plus anciennes, pour 5 d'entre elles du 18e siècle dont deux sont mentionnée sur le cadastre de 1714. Il faut cependant noter la fréquence des extensions et des remaniements importants. Un autre phénomène à souligner est l'abandon, et parfois la ruine de l'édifice corrélative jusqu'à la disparition totale, c'est notamment le cas de la ferme de Champ-Chabas (voir photographies) ou encore de nombreuses fermes de Courchons ou des hameaux ruinés du Seuil et de la Tour.

III. CARACTÈRES MORPHOLOGIQUES

Sur la commune de Saint-André, 14 fermes ont été repérées, 6 ont été sélectionnées.

Implantation

L’implantation des fermes est double : isolées ou en hameaux / écarts.

Les écarts de Saint-André, comme celui vraiment caractéristique des Granges à Courchons (référence IA04002579), sont constitués de bâtiments agglomérés : les fermes sont mitoyennes parfois par 3 côtés. La division en plusieurs parcelles (dès le cadastre de 1838) peut laisser supposer plusieurs propriétaires, ce qui justifie la dénomination de "fermes" au pluriel. Cette organisation permet sans doute une lutte plus efficace contre les conditions climatiques difficiles et doit concrètement signifier une mutualisation des moyens et de certains espaces agricoles.

Parmi les fermes sélectionnées, 4 sont isolées, parfois même difficilement accessibles. Dans le village, ou à l'orée du vieux villages, certaines fermes ont été repérées, mais elles sont très remaniées. Dans le village, la majorité des maisons comprend des parties agricoles (en parties basses et/ou hautes) mais il a été choisi de les étudier comme maisons et non comme ferme en raison de leur situation dans le village et sans doute car ces parties agricoles ne sont que des annexes.

Les fermes sont pour 80% d’entre elles construites perpendiculairement à la pente. Ce qui génère d'une part un étage de soubassement, le plus souvent réservé aux animaux et permet, d'autre part, un accès direct au logis par l'arrière de la maison.

Matériaux et mise en œuvre

Les bâtiments sont construits en moellons de calcaire non ou peu équarris. Les moellons sont liés entre eux par un mortier de chaux et sable. Les angles sont renforcés par des moellons plus gros, mieux équarris.

Les enduits anciens conservés sont à pierres vues ou rustiques. Les enduits récents sont le plus souvent en ciment.

Les baies (autres que porte du logis) présentent majoritairement un encadrement au moins en partie façonné avec du gypse rouge : associé à un linteau de bois ou entièrement façonné. La porte du logis fait rarement l’objet d’un soin particulier, parfois façonnée, elle ne présente le plus souvent pas d’encadrement ; à l’exception de quatre fermes étudiées où l’encadrement est en pierre de taille, mais il s’agit là d’exceptions.

Structure, élévation, distribution

Les fermes ont entre pour une écrasante majorité (85 %) 3 niveaux d'élévation, comme on l'a vu avec un étage de soubassement le plus souvent, rez-de-chaussée surelevé et 1 étage de comble, plus rarement un étage carré.

Les escaliers permettent l’accès au logis ou la circulation entre les différentes parties : pour 9 fermes, l’accès au logis se fait par un escalier intérieur. Sinon ils sont extérieurs, ou, dans 4 cas, mixte (un escalier intérieur doublé d'un escalier extérieur).

Couverture

Concernant les avant-toits, on distingue deux cas de figures, également représentés : soit il n'y a pas d'avant-toit, soit l'avant-toit consiste en une génoise à 2 rangs (pour 57 %).

Les toits des fermes repérées sont soit à longs pans (42 %), un plus grand nombre est à 1 seul pan (58 %). Ils sont couverts à 60% de couvertures modernes (tôle ou ciment amiante), mais peuvent aussi conserver les tuiles creuses traditionnelles (pour 40 %).

Typologie

Sur 14 fermes repérées au total :

F1 : Ferme en maison-bloc à terre

(1 repérée ; 0 sélectionnée)

Logis et parties agricoles juxtaposés

F2 : Ferme en maison-bloc en hauteur

(8 repérées ; 2 sélectionnées)

Logis et parties agricoles superposés

F3 : Ferme à bâtiments accolés et/ou disjoints

(5 repérées ; 4 sélectionnée)

- Ferme à maison-bloc à bâtiments accolés

- Ferme à maison-bloc à bâtiments disjoints

- Ferme à bâtiments disjoints

IV. DOCUMENTATION

Les outils topographiques

Comme cela a déjà été précisé, l’enquête débute avec comme support le cadastre moderne, dans le cas de la commune de Saint-André-les-Alpes, une édition mise à jour en 1983 ou la dernière version en ligne de 2015. A ce cadastre moderne a été confronté le cadastre dit napoléonien, ici établi en 1838 ainsi qu'éventuellement les états de section et les matrices cadastrales afférentes.

A également été consultée avec profit la carte de Cassini dessinée par ce dernier entre 1775 et 1781 pour la région concernée. Tout comme la carte d’état-major réalisée par Jean Bourcet-de-la-Saigne entre 1764 et 1769.

Les archives

La commune de Saint-André-les-Alpes ne conservait pas de documents anciens.

En revanche, les recherches aux archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence ont livré des documents intéressants dans les séries E dépôt, O, Q, S, W.

Bibliographie

Voir la rubrique références documentaires.

TABLEAU DES FERMES REPÉRÉES

(en gras, les fermes faisant l’objet d’une sélection)

LIEU-DIT

CADASTRE

PARTIES

NIVEAUX

TYPOLOGIE

Cougnas (le)

2016 D1 400

remise ; fenil ; bergerie ; bucher ; étable

3

F3

Villard (le)

2016 C2 55

remise ; fenil ; bergerie ; bucher ; étable

3

F3

Coustelles (les)

1967 H1 106, 107

remise ; fenil ; bergerie ; étable ; pigeonnier ; poulailler

3

F2

Coustelles (les)

1967 H1 92, 93

remise

3

F2

Couestes (les)

1967 H1 144

remise ; fenil ; bergerie

3

F2

Couestes (les)

1967 H1 142

remise ; fenil ; bergerie

3

F2

Crouès (le)

1967 AC 242

remise ; bergerie ; hangar ; poulailler

2

F3

Granges (les)

1967 L2 148, 150, 151

remise ; porcherie

3

F2

Granges (les)

1967 L2 171, 172, 173, 174, 177, 179, 326, 327, 328, 329, 330, 331

remise ; fenil ; étable

3

F2

Rouchas (le)

1966 E5 124

remise ; fenil ; étable ; bergerie ; bucher

3

F3

Plaines (les)

1966 F5 222

remise ; fenil

3

F1

Bastide-du-Plan (la)

1966 E3 91

remise ; fenil ; étable

4

F3

Champ-Chabas

1966 D5 513, 514

remise ; étable

3

F2

Méouilles

1966 F4 155

sans objet

3

F2

Nouveau tableau

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
  • Typologies
    ferme ; F1 : ferme en maison-bloc à terre ; F2 : ferme en maison-bloc en hauteur ; F3 : ferme à bâtiments accolés et/ou disjoints
  • Toits
    tuile creuse, ciment amiante en couverture, tôle ondulée
  • Murs
    • calcaire enduit
  • Décompte des œuvres
    • repéré 14
    • étudié 6

Documents d'archives

  • Cadastre de Méouille[s]. 1714. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 173 / 002.

  • Matrices cadastrales de la commune de Saint-André-les-Alpes. 1838-1914. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 3 P 1019.

  • Matrices cadastrales de la commune de Saint-André-les-Alpes. 1914-1966. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 3 P 1020.

  • Etat de sections du cadastre de 1838, commune de Saint-André-les-Alpes. 1830-1880. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 3 P 474.

Documents figurés

  • Carte de France dite carte de Cassini. / Dessin à l'encre par César-François Cassini de Thury, seconde moitié du 18e siècle. Bibliothèque nationale de France, Paris.

  • Cartes des frontières Est de la France, de Colmars à Marseille. / Dessin à l'encre sur papier, par Jean Bourcet de La Saigne et Jean-Claude Eléonore Le Michaud d'Arçon, 1764-1778. Echelle 1/14000e. Cartothèque de l’Institut Géographique National, Saint-Mandé : CH 194 à 197.

  • Plan cadastral de la commune de Saint-André-les-Alpes. 1838. / Dessin à l'encre. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 073 / 001 à 028. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : AC 173 / 001 à 031 et 105 Fi 173 / 21.

  • Plan cadastral de la commune de Courchons, 1838. / Dessin à l'encre sur papier par Builly, Cauvin et Turrel, 1838. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 064 / 001 à 105 Fi 064 / 008.

Date d'enquête 2006 ; Date(s) de rédaction 2015
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général