Dossier d’œuvre objet IM06002437 | Réalisé par
  • recensement du patrimoine balnéaire
Ensemble de peintures monumentales de la salle des mariages, Cercle de sociabilité dit Cercle philharmonique et casino, puis hôtel de ville
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Menton
  • Commune Menton
  • Adresse 17 rue de la République
  • Cadastre 2013 AY 65, 66
  • Emplacement dans l'édifice salle des mariages
  • Dénominations
    peinture monumentale

"Les années 1950 apparaissent comme les années méditerranéennes de Jean Cocteau. C'est une période d'intense activité où le poète se confronte à la couleur, approfondit les mythologies et thèmes méditerranéens et aborde de nouvelles techniques : la peinture à l'huile, la décoration des grandes surfaces, la céramique, les crayons à la cire..." (Yannick JACQUOT-COCETTA).

Cocteau parle lui même de "style de Menton" défini à la fois par les techniques (usage des craies de couleur pour donner les dessins repris par les peintres dans le cas de la peinture murale) et les thèmes où se mêlent le classicisme de l'art grec et les emprunts à l'art africain, tatouages, volutes des boucliers et des masques, que l'on retrouve en fond des scènes représentées mais aussi sur le corps des personnages. Mais il s'agit aussi des influences crétoises, tel qu'il le suggère, là où se rencontrent les prémices de l'art classique et la présence d'un art plus brut et archaïque : "Knossos ! C'est le style minoen et le faste des princes de la Crète, ce sont les lignes méandreuses des labyrinthes." (Jean COCTEAU Le passé défini. 31 août 1956.)

Certains thèmes font plus proprement partie de sa mythologie personnelle comme celui d'Orphée, présent dès la pièce de 1926 "Orphée" et qu'il déclinera dans sa poésie, son théâtre et son cinéma tout au long de sa carrière. Le choix de représenter le mythe d'Orphée et Eurydice, c'est à dire d'un amour malheureux dans une salle des mariages est l'indice que ses propres préoccupations thématiques sont au delà de la simple adaptation à un programme décoratif.

La salle des mariages de l'hôtel de ville de Menton a été aménagée en 1957-1958 dans l'ancienne salle des tribunaux rajoutée en 1901 lorsque le cercle philharmonique avait été transformé en mairie.

Au milieu des années 1950 Jean Cocteau réside souvent à Saint-Jean-Cap-Ferrat à la villa Santo Sospir. Il fait la connaissance du député-maire de Menton, Francis Palmero, qui lui commande d'abord une affiche pour le festival de musique, puis lui propose de décorer la nouvelle salle des mariages. Il accepte malgré des soucis de santé et commence à travailler au printemps 1956 en même temps qu'à la chapelle Saint-Pierre de Villefranche-sur-Mer. Il est aidé dans la réalisation par une équipe d'artisans et de peintres dont l'artiste mentonnais Charles Beglia dont la collaboration ne satisfait pas du tout Cocteau. Beglia cesse de travailler pour lui à partir de mai 1957.

La salle des mariages est inaugurée en 1958.

Le décor peint se développe sur les murs nord, ouest, est et le plafond de la salle des mariages. Les murs comportent un soubassement d'environ 70 centimètres de haut tendu de velours rouge, séparé des peintures par une baguette en bois doré. Le plafond est éclairé par une source lumineuse indirecte. Cocteau relate dans son journal, Le passé défini, les conditions d'exécution des ses peintures. Il dessine son motif sur plusieurs calques qui sont reportés sur le mur par les aides décorateurs. Cocteau les reprend ensuite à la craie de couleur que les aides repassent au pinceau : "J'achèterai chez Rontani les craies de couleur qui n'avaient pu me rendre service pour la chapelle et je tracerai les lignes à la craie afin que le peintre les repasse au pinceau." Les motifs sont dessinés sur un fond peint en beige.

L'entrée sur le couloir intérieur est surmontée de l'inscription salle des mariages et d'un motif de vagues peints par Cocteau.

  • Catégories
    peinture murale
  • Structures
  • Matériaux
    • enduit, support peint
  • Iconographies
    • jeune homme, jeune fille, chapeau, mariage, couple, cheval, fleur, orchidée, ananas, femme, autruche, lance, aigle, centaure, massacre, flamant, flèche, poésie, allégorie, ange identifié, sphère, arc
  • Précision représentations

    Mur nord, derrière les mariés : Les fiancés mentonnais. Un jeune homme et une jeune femme, de profil, se regardent dans les yeux. La fiancée porte le chapeau niçois, semblable à un soleil.

    Mur est : La noce dans un village imaginaire. Le jeune couple est à cheval. Autour d'eux des personnages d'inspiration maure apportent des fleurs, une orchidée, un ananas. La mère du jeune homme tient une autruche. A droite, une jeune fille délaissée par l'époux est à genoux dans les bras de son frère. En fond, des hommes courent avec des lances. Au-dessus de la porte, une jeune fille peinte d'après un cliché de Lucien Clergue "regarde comme d'un balcon".

    Mur ouest : Le mythe d'Orphée. A gauche, Orphée tient sa lyre. A ses pieds git un flamant rose tué d'une flèche (peint d'après un cliché de Lucien Clergue). A droite, Eurydice est retenue par deux femmes en bleu. Entre eux, occupant la plus grande partie du tableau, les hommes deviennent des centaures, s'entretuent et massacrent les animaux. Au-dessus de la porte un aigle est massacré en plein vol.

    Plafond : L'allégorie de la Poésie est montée sur Pégase. L'ange Heurtebise, figure inventée par Cocteau dans un poème de 1925, L'ange Heurtebise, jongle avec des sphères que l'on retrouve un peu partout sur le plafond. Le troisième personnage est l'Amour avec son arc et une flèche.

    D'après le guide à l'usage des visiteurs rédigé par Jean Cocteau en 1958. Cité par Yannick JACQUOT-COCETTA.

  • Inscriptions & marques
    • signature, peint, sur l'oeuvre
    • date, peint, sur l'oeuvre
    • inscription concernant l'iconographie, peint, sur l'oeuvre
  • Précision inscriptions

    Mur est, en bas, à droite : signature et dates : Jean Cocteau 1957-1958 ; inscription concernant l'iconographie : ... doit suivre son mari.

    Mur ouest, en bas : inscription concernant l'iconographie : Orphée en tournant la tête Perdit sa femme et ses chants Les hommes devinrent bêtes Et les animaux méchants.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
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Documents d'archives

  • JACQUOT-COCETTA, Yannick. Livret salle des mariages. 2016. Mairie de Menton : non coté.

    Projet de livret de la Direction de la Culture - Ville de Menton.

Bibliographie

  • COCTEAU, Jean. Le passé défini. Tome V. 1956-1957. Paris : Éditions Gallimard, 2006.

    Jean Cocteau relate dans son journal les deux années de son travail à la mairie de Menton.
Date d'enquête 2017 ; Date(s) de rédaction 2017, 2018
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général