"Les années 1950 apparaissent comme les années méditerranéennes de Jean Cocteau. C'est une période d'intense activité où le poète se confronte à la couleur, approfondit les mythologies et thèmes méditerranéens et aborde de nouvelles techniques : la peinture à l'huile, la décoration des grandes surfaces, la céramique, les crayons à la cire..." (Yannick JACQUOT-COCETTA).
Cocteau parle lui même de "style de Menton" défini à la fois par les techniques (usage des craies de couleur pour donner les dessins repris par les peintres dans le cas de la peinture murale) et les thèmes où se mêlent le classicisme de l'art grec et les emprunts à l'art africain, tatouages, volutes des boucliers et des masques, que l'on retrouve en fond des scènes représentées mais aussi sur le corps des personnages. Mais il s'agit aussi des influences crétoises, tel qu'il le suggère, là où se rencontrent les prémices de l'art classique et la présence d'un art plus brut et archaïque : "Knossos ! C'est le style minoen et le faste des princes de la Crète, ce sont les lignes méandreuses des labyrinthes." (Jean COCTEAU Le passé défini. 31 août 1956.)
Certains thèmes font plus proprement partie de sa mythologie personnelle comme celui d'Orphée, présent dès la pièce de 1926 "Orphée" et qu'il déclinera dans sa poésie, son théâtre et son cinéma tout au long de sa carrière. Le choix de représenter le mythe d'Orphée et Eurydice, c'est à dire d'un amour malheureux dans une salle des mariages est l'indice que ses propres préoccupations thématiques sont au delà de la simple adaptation à un programme décoratif.
Photographe de l'Inventaire, région Sud-Paca.