Dossier d’œuvre architecture IA84000669 | Réalisé par
Giraud Marie-Odile
Giraud Marie-Odile

Chargée d'études documentaires DRAC/CRMH. 1er quart 21e siècle.

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  • inventaire topographique
hôtel de Sade actuellement immeuble à logements et bureaux
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Carpentras - Carpentras
  • Commune Carpentras
  • Adresse 21 rue de l' Observance
  • Cadastre 1834 K 840  ; 1983 CE 1483 à 1491, 1577 à 1579, 1075, 1072
  • Dénominations
    hôtel
  • Appellations
    hôtel de Sade
  • Destinations
    immeuble à logements, bureau d'entreprise

DESCRIPTION

Situation

L'hôtel de Sade qui autrefois occupait un vaste périmètre régulier à l'extrémité sud de l'îlot 54 présente une façade antérieure est sur la rue de l'Observance ; mitoyen au nord, il est longé par la rue Barriot à l'ouest.

A. L’HÔTEL

Composition d'ensemble

L'hôtel se composait à l'origine d'un ensemble de quatre corps de bâtiment A-B-C-D entourant une cour intérieure 1, auxquels la partie E fut rapidement ajoutée au nord. Loti dans la seconde moitié du XIXe siècle, il ne comprend plus aujourd'hui qu'une partie de A et l'ensemble B-C-E ; la partie D (non visitée) est constituée de maisons indépendantes ; la maison occupant l'angle sud-est de l'îlot (parc. 1075 à 1078) et qui s'ouvre au 9, rue de l'Observance est étudiée dans un second chapitre.

Matériaux

- Maçonnerie enduite.

- Escaliers, arcs, portes en pierre de taille.

- Plafonds à la française ; plafond de gypserie peint.

- Peintures murales.

- Gypseries.

Structure

L'hôtel comprend un étage carré et un étage sous comble au-dessus du rez-de-chaussée et de la cave. Sur le toit, un belvédère à deux étages est construit au-dessus des pièces Ba-b-c.

Cage d'escalier vue depuis le premier repos.Cage d'escalier vue depuis le premier repos.

Le portail s'ouvre sur un passage Aa qui incorporait sans doute à l'origine la pièce Ab et donne accès aux escaliers contenus en B. En Ba, escalier en rez-de-chaussée à trois volées en retour à droite autour d'un jour ; la troisième volée repose sur un arc rampant dont la retombée se fait sur le pilier recevant également les deux arcs en plein-cintre qui supportent le palier du premier étage. La descente à la cave se trouve sous le second repos. Médiocrement éclairé sur la cour 2, il est probable que cet escalier se soit ouvert à l'origine directement sur la cour 1 ; les pièces Ag et Ah seraient dans cette hypothèse une extension de l'hôtel sur la cour. En Bb, l'escalier secondaire est une vis en pierre (jusqu'au premier étage seulement) tournant à droite sur un noyau. Be qui s'ouvre sur la cour 1 introduit par un demi-arc en plein-cintre à la pièce Eb dans laquelle deux arcs murés indiquent d'anciennes ouvertures au nord et à l'ouest ; par un arc en plein-cintre en Bf qui constituait autrefois avec Bg une grande pièce dont la partie occidentale appartient aujourd'hui à la parcelle voisine 1071 et qui s'ouvrait par deux arcs en plein-cintre sur la cour nord. Accessible par le couloir Bh, le corps de bâtiment C est complètement refait.

Au premier étage, le palier distribue par trois portes est, sud et ouest l'ensemble des pièces dont la disposition est à peu près identique à celle du rez-de-chaussée. En Be départ de l'escalier qui dessert le deuxième étage et les deux étages du belvédère. La pièce Aa occupe une position à cheval sur Aa et Bd du rez-de-chaussée.

Plan identique à l'étage sous comble.

Élévations

- Élévation antérieure est

Façade à trois niveaux couronnée par un coffrage de plâtre et à quatre travées de fenêtres en arc segmentaire sur le second niveau, rectangulaires sur le dernier. Sur la première travée s'ouvre le portail qui occupait sans doute une position centrale dans la façade avant le morcellement de l'hôtel. Portail à chambranle mouluré, inscrit dans une travée de pilastres achevés par des consoles plates à triglyphes et gouttes, couronné par une corniche moulurée ; menuiserie du XIXe siècle avec claires-voies en fonte.

De nombreuses modifications et les travaux actuellement en cours pour la réhabilitation de l'hôtel ne permettent plus la lecture des élévations sur la cour 1.

Couverture

Refaite en 1987.

Distribution intérieure

Le rez-de-chaussée ne conserve pas de décor remarquable à l'exception de la cage d'escalier. Au premier étage se trouvent encore plusieurs éléments d'un décor de qualité du XVIIe siècle.

- Rez-de-chaussée

- Aa couvert d'un plafond à la française s'ouvre sur Ag par un arc segmentaire. Ag est également couvert d'un plafond à la française.

- Un arc en anse de panier mouluré retombant sur des pilastres doriques introduit à la cage d'escalier Ba. Les deux arcs moulurés et avec clé qui supportent le palier du premier étage retombent sur un pilier central et sur des pilastres est et ouest doriques. La porte vers Be avec cadre mouluré à crossettes est couronnée d'une corniche sur rang de denticules. L'escalier à trois volées de 8, 4 et 8 marches est bordé par une rampe en pierre à gros balustres rampants ; le traitement en est particulièrement maladroit dans la partie qui borde la seconde volée. Au-dessus d'une corniche sur rang de denticules, la cage d'escalier est couverte d'une voûte plate.

- La pièce Be s'ouvre sur Ag et sur la cour par deux portes-fenêtre en plein-cintre ; face au trumeau une niche en cul-de-four est percée dans le mur nord.

- Premier étage

-En Ba, les trois portes qui s'ouvrent sur le palier sont entourées d'une mouluration torique à crossettes. L'une d'elles conserve la partie dormante d'une menuiserie sculptée en pointes de diamant.

- Bb est ornée de peintures murales en grisaille qui font l'objet d'un dossier.

- Ag est couverte d'un plafond à la française. Elle conserve une cheminée très délabrée avec une hotte droite Louis XIV décorée à la partie haute d'un médaillon ovale que cantonnent aux angles des rosettes d'acanthe ; couronnement par une corniche moulurée au-dessus d'une frise lisse et d'un rang de denticules.

Premier étage, pièce Ag, cheminée.Premier étage, pièce Ag, cheminée. Premier étage, pièce Aa, plafond à la frise peint.Premier étage, pièce Aa, plafond à la frise peint.

- En Ah, vestige d'un papier peint néo-classique : cimaise basse en grisaille avec personnages à l'antique disposés dans de sévères cadres architecturaux à refends.

-La pièce Aa est couverte d'un plafond à poutres et solives peintes : les deux poutres maîtresses sont ornées sur leurs deux faces d'un cartouche central avec scène antiquisante peinte en sanguine ; de part et d'autre, des rinceaux entourent un cartouche circulaire sur lequel le monogramme A.D.C.M. est surmonté d'une couronne. Sous ce plafond, vestiges d'une frise peinte : un premier registre comprend des cartouches enfermant des scènes historiées ; un second registre est peint d'orfèvreries.

- Un plafond en plâtre sculpté et peint couvre la petite pièce Bd.

- Dans la pièce Be vestige d'un décor néo-classique : sur les deux dessus-de-porte en bois se devinent encore les silhouettes de personnages de profil dans le style des reliefs antiques ; le même genre de scène ornait le dessus-de-hotte de la cheminée, hotte en bois inscrite dans une travée de pilastres (la cheminée a disparu). Au plafond, un panneau rectangulaire enferme une rosace d'acanthe.

- Deuxième étage

Aucun élément de décor n'est conservé.

B. LA MAISON

Composition d'ensemble

Corps de bâtiment unique à pan coupé sud-est.

Matériaux

- Maçonnerie enduite.

- Escalier en plâtre.

Structure

Maison triple en largeur et double en profondeur à deux étages carrés sur le rez-de-chaussée et la cave. Entrée par un couloir central Ad s'ouvrant sur une cage d'escalier rectangulaire Ae par un arc en anse de panier. Escalier suspendu qui, après un degré en pierre de trois marches, est à trois volées en retour à gauche autour d'un jour ; une dernière volée droite de cinq marches située en Ad permet d'atteindre le deuxième étage. Sous le troisième repos se trouve aujourd'hui un placard qui remplace l'entrée de la cave. Éclairage indirect de cette cage d'escalier par les fenêtres de Ad, couloir qui à chaque étage distribue l'ensemble des pièces. Au rez-de-chaussée, communication indirecte d Ac avec la pièce Ab incluse dans l'hôtel mitoyen.

Élévations

Façade à trois niveaux couronnée par un auvent et dont les baies en arc segmentaire sont entourées de cadres moulurés. Menuiserie à panneau rectangulaires ; sous la traverse sculptée d'une frise godronnée, médaillon portant le monogramme J. P. R.

Couverture

Tuiles creuses.

Distribution intérieure

- Rez-de-chaussée

- En Ad lambris bas à panneautage rectangulaire ; portes vers Ac et Af à panneaux moulurés de forme cintrée ; au plafond moulure rectiligne et rosace. L'arc vers Ae repose sur deux fortes consoles en forme de volute.

- En Ae, est conservé un fragment de carrelage industriel blanc et marron. L'escalier au départ en volute est revêtu de tomettes avec nez-de-marche en bois ; limon à l'anglaise et rampe à barreaux droits sous une main courante en bois ; le départ de la rampe est constitué par une colonnette à pans coupés supportant un putto-torchère en plâtre polychrome. Il s'agit d'une sculpture comprenant :

- une colonnette à pans coupés de 106 cm

- une statue de putto de 108 cm de haut ; le putto, dont tunique et chevelure sont dorées, porte une lampe à gaz qui a perdu son verre.

Maison. Rez-se-chaussée : départ de l'escalier.Maison. Rez-se-chaussée : départ de l'escalier. Maison. Rez-de-chaussée : cheminée de la pièce Af.Maison. Rez-de-chaussée : cheminée de la pièce Af.

- En Af, cheminée de style Louis XV en marbre jaune-rouge dont le rétrécissement ébrasé a un décor en céramique à motif de tournesols. Même lambris bas qu'en Aa, qui se retrouve aussi en Ad.

CONCLUSION

L'hôtel de Sade construit dans la seconde moitié du XVIIe siècle présentait à l'origine un plan classique à quatre corps de bâtiments entourant une cour intérieure. Le lotissement de la partie sud au XIXe siècle lui a donné son actuelle configuration irrégulière, mais a heureusement épargné l'essentiel de sa structure : on y trouve ainsi certains éléments de distribution communs à plusieurs hôtels de l'âge classique à Carpentras, notamment l'entrée en passage dans le corps de bâtiment sur la rue et la disposition de la cage d'escalier ouverte sur la cour. Un réaménagement au début du XIXe siècle semble-t-il, époque à laquelle appartient le portail sur la rue de l'0bservance, a épargné quelques-uns des décors originels, dont les peintures murales en grisaille de la cage d'escalier Bd au premier étage : d'autres exemples contemporains de ce type de décor ont été rencontrés dans des édifices beaucoup plus importants (palais épiscopal et couvent des Dominicains) ce qui laisse juger de la qualité de l'hôtel de Sade.

La petite maison bourgeoise construite au début du XXe siècle sur l'emplacement d'anciennes dépendances de l'hôtel est sans grande originalité quant à sa structure. Son intérêt réside surtout dans les quelques éléments de décor 1900 encore en place.

L'hôtel de Sade, construit dans la seconde moitié du 17e siècle, présentait à l'origine un plan classique à quatre corps de bâtiments entourant une cour intérieure, sur un vaste périmètre régulier. Le lotissement de la partie sud au 19e siècle lui a donné sa configuration irrégulière actuelle en lui enlevant les deux tiers de sa surface, mais a heureusement épargné l'essentiel de sa structure : on y trouve certains éléments de distribution communs à plusieurs hôtels de l'âge classique à Carpentras : entrée en passage, cage d'escalier ouverte sur la cour. Des décors du 17e siècle sont conservés. Une maison a été reconstruite au début du 20e siècle, sur une des parcelles d'angle, en pan coupé.

L'hôtel a conservé aujourd'hui l'aile sur rue, l'aile droite, la cour et une petite partie de l'aile sur la rue Barriot. Maçonnerie enduite et reliefs en pierre de taille. L'hôtel comprend un étage carré et un étage sous comble, plus sur la façade, un petit belvédère de deux étages. Le grand portail, centré par rapport à l'ancienne façade, s'ouvre sur un passage et donne accès à gauche à deux escaliers placés transversalement : un premier à vis à noyau de pierre qui prend dans le passage et un second, monumental, tournant avec rampes à balustres de pierre rampants, qui se trouve après un court vestibule ; il est à trois volées ; la troisième volée repose sur un arc rampant dont la retombée se fait sur le pilier recevant également les deux arcs plein-cintre qui supportent le palier du premier étage ; voûte plate ; il est éclairé à l'arrière sur une courette mais devait à l'origine ouvrir directement sur la cour, comblée partiellement en face par deux pièces supplémentaires. L'aile de droite s'organise autour de ces deux escaliers, les pièces de taille diverse se commandant entre elles. L'aile du fond a été complètement refaite et comporte son propre escalier. Au deuxième étage, la distribution est la même qu'au-rez-de-chaussée, avec une pièce supplémentaire au-dessus du passage d'entrée. Élévation antérieure : façade à trois niveaux couronnée par un coffrage de plâtre et quatre travées de fenêtres en arc segmentaire sur le second niveau ; portail : double vantail, chambranle mouluré, travée de pilastres sous une corniche sur consoles plates à triglyphes et gouttes. Décor au premier étage : peintures murales, plafond à la française peint, papier peint.

  • Murs
    • enduit
    • maçonnerie
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • voûte plate
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
    • escalier en vis
  • État de conservation
    restauré
  • Techniques
    • peinture
    • papier peint
    • peinture
  • Représentations
    • médaillon
    • armoiries
    • monogramme
    • rinceau
  • Précision représentations

    Peinture ornant un plafond à la française au premier étage, pièce principale sur la rue au-dessus du passage : ornements géométrique sur les solives, Sur les poutres : dessous, entrelacs géométriques avec ornements végétaux et sur les côtés, rinceaux interrompu par des médaillons portant des armoiries, des monogrammes (deux D et deux L affrontés), et des scènes profanes (médaillons rectangulaires échancrés).

  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date d'enquête 1987 ; Date(s) de rédaction 2002
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Giraud Marie-Odile
Giraud Marie-Odile

Chargée d'études documentaires DRAC/CRMH. 1er quart 21e siècle.

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