Dossier d’œuvre architecture IA83003254 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, patrimoine religieux de Provence Verte Verdon
Chapelle Sainte-Trinité
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
  • (c) Provence Verte Verdon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de la Provence Verte - Saint-Maximin-la-Sainte-Baume
  • Commune Saint-Julien
  • Lieu-dit Pontiers
  • Cadastre 1823 F 731  ; 2017 AP 136
  • Dénominations
    chapelle
  • Vocables
    Sainte-Trinité

Une église Sainte-Trinité, qui pourrait correspondre à l'actuelle chapelle, est citée en 1227 avec une église de Saint-Julien-le-Montagnier (« ecclesiam Sancti Juliani Montanarii et ecclesiam Sancte Trinitatis »), lors d'une confirmation à l'évêque de Riez par Grégoire IX. L'analyse du bâti montre que le chœur et l'est de la nef ainsi que sa porte latérale sont datables de l'époque médiévale. L'abside présente un appareil similaire à celui de l'église paroissiale Sainte-Trinité, hypothétiquement datable de la fin du 11e siècle à la fin du 12e siècle [référence du dossier : IA83003255].

La chapelle est mentionnée par les délibérations communales lors de la séance du 18 septembre 1689, évoquant la plainte d'un particulier à l'évêque de Riez, à propos d'un échange de cloches effectué par la confrérie des pénitents blancs entre sa chapelle et celle de la Sainte-Trinité. L'ordonnance de visite pastorale du 16 juin 1756 signale des réparations à faire à l'édifice : il est ordonné que le sanctuaire soit "rétabli" et la nef reblanchie. Mais le 17 décembre 1769, les consuls demandent que la chapelle "qui tombe presque en ruine soit réparée pour en éviter la destruction totale", suite à quoi le conseil ordonne la mise aux enchères des réparations. Elle apparaît sur la carte dite de Cassini dressée vers 1780.

Durant la période révolutionnaire, la chapelle entre dans le domaine des biens nationaux. Le rapport estimatif de 1793 indique qu'elle "contient quatorze cannes, que le sol en est pavé, que le couvert de vint six cannes est appuyé sur une voute soutenue par cinq arceaux en pierre ébauchée, qu’il y a a cette voute quinze cannes six pans de bâtisse, que les murs de façade sont fortifiés par dix ancoules [contreforts], et ont trente neuf cannes quatre pans". Un rapport de 1798 la situe dans le terroir de Saint-Julien, au quartier de la Trinité "distant de la commune d’un quart de lieue confrontant du levant midi couchant et septentrion le pategue [pâturage] commun." Enfin, le rapport estimatif pour l'achat de la chapelle de la Trinité daté du 25 septembre 1822 indique que la commune vise à acheter la chapelle à son propriétaire, François-Jean-André Bosc, percepteur des contributions directes.

Des remaniements visibles au niveau des deux travées ouest (dans la nef, voûtement différent et plus maladroit, cordon plus bas, travées de largeur inégale ; à l'extérieur, contreforts moins soignés) et de la façade occidentale, pourraient dater des Temps modernes (porte en plein cintre surmontée d'un oculus), comme le clocher et les contreforts. Les deux contreforts au nord-est, masquant les piédroits de la porte latérale, on été ajoutés a posteriori. Enfin, au sud, un des contreforts plus large que les autres présente, dans ses assises, des arrêts verticaux indiquant qu'il en englobe deux précédents. De fait, le rapport de 1793 décrit dix contreforts, tandis que le cadastre de 1823 figure neuf contreforts, dont l'actuel sud-est constitué de deux contreforts réunis. Peut-être la fenêtre sud-est a-t-elle été percée ou agrandie à cette période. On peut ainsi faire l'hypothèse que l'édifice a été prolongé vers l'est, doté d'un clocher et contrebuté de contreforts durant l'époque moderne, probablement aux 16e ou 17e siècles, puis remanié à nouveau durant les premières décennies du 19e siècle.

La chapelle Sainte-Trinité ("ecclesiam Sancte Trinitatis") est citée en 1227 lors d'une confirmation à l'évêque de Riez par Grégoire IX. Son chevet présente un appareil similaire à celui de l'église paroissiale Sainte-Trinité [référence du dossier : IA83003255], dont la période de construction principale est hypothétiquement datée entre la fin du 11e siècle et la fin du 12e siècle. Une lecture du bâti montre qu'elle a été prolongée vers l'est, dotée d'un clocher et contrebutée de contreforts vraisemblablement aux 16e ou 17e siècles. En 1769, les consuls signalent qu'elle est proche de la ruine et votent des réparations. Deux des contreforts sud-est ont été réunis entre 1793 et 1823. Durant la période révolutionnaire, la chapelle est vendue au titre des biens nationaux. En 1822, la commune la rachète à son propriétaire.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 11e siècle, 4e quart 12e siècle , daté par travaux historiques , (incertitude)
    • Secondaire : 16e siècle, 17e siècle , (incertitude)

La chapelle Sainte-Trinité est isolée au sein de l'espace collinaire, au lieu-dit des Pontiers situé à l'ouest du village.

L’édifice, orienté, présente un plan allongé terminé par une abside semi-circulaire. Il est entièrement enduit hormis pour le chevet, les chaînes d'angles, la partie antérieure des contreforts et les encadrements des baies dont les pierres sont liées au mortier. Au niveau du chevet, l'abside présente un petit appareil régulier et assisé constitué de moellons soigneusement équarris, tandis que les contreforts et le clocher possèdent un appareil fait de moellons. Le toit à longs pans de la chapelle est couvert de tuiles creuses et prolongé, au niveau de l'abside, d'une croupe ronde avec avant-toit à deux rangs de dalles calcaires. L'élévation sud est contrebutée par quatre contreforts dont un est plus large : il en englobe deux, ainsi qu'en témoignent deux arrêts verticaux dans ses assises. L'élévation nord présente cinq contreforts. La façade principale possède une porte en plein cintre surmontée d'un oculus, tous deux à appareil clavé. Une porte latérale en plein cintre à appareil de pierre de taille clavé est visible entre les deux travées est de l'élévation nord, ses piédroits étant masqués par deux contreforts. L'ensemble des contreforts est couvert de tuiles. On remarque qu'ils sont plus soigneusement appareillés à l'est qu'à l'ouest. Un mur-clocher sommé d'une croix de fer, comportant une baie étroite surmontée d'une baie plein-cintre, se situe à la jonction de la nef et de l'abside, elle-même percée d'une baie étroite en plein cintre ébrasée vers l'intérieur. L'élévation sud possède du côté est une ouverture étroite ébrasée vers l'intérieur.

Un emmarchement à deux degrés a été maçonné devant la porte principale. La nef est voûtée en berceaux de deux types : en anse de panier pour la partie est, en plein cintre pour la partie ouest. Elle est rythmée par quatre travées de taille inégale combinées avec des arcs doubleaux reposant sur des corbeaux profilés en quart-de-rond à la naissance de la voûte. Un cordon en quart-de-rond court le long de la nef, à la naissance de la voûte. Il est disposé plus bas dans la partie ouest ainsi que dans le sanctuaire. Le chœur est voûté en cul-de-four, ce voûtement est délimité par un arc triomphal et un arc doubleau reposant sur des culots. Une banquette court le long de la nef. Le pavement est constitué de carreaux de terre cuite pour la nef, de dalles calcaire pour le sanctuaire. Une pierre rectangulaire scellée dans le sanctuaire pourrait correspondre à une sépulture, ou bien à une pierre en remploi.

  • Murs
    • pierre moellon
    • pierre pierre de taille
    • pierre petit appareil
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • voûte en berceau en anse-de-panier
    • voûte en berceau plein-cintre
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe ronde
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • Inventaire sommaire des archives communales antérieures à 1790. Saint-Julien. 1635 - 1789. Archives départementales du Var : 2 MI 216 R1. Disponible en ligne : <https://archives.var.fr/arkotheque/consult_fonds/fonds_seriel_resu_rech.php?ref_fonds=19>. Date de consultation : 2022.

    1689 ; 1769.
  • Délibérations du Conseil municipal de la commune de Saint-Julien-le-Montagnier, 1680 - 1774. Archives communales, Saint-Julien : BB 3.

    1689, échange des cloches, f° 63 v° ; 1769, réparations à la chapelle, f° 454.
  • Ordonnance de visite pour la paroisse de Saint-Julien-le-Montagnier [extrait des registres de visite du diocèse de Riez], 16 juin 1756. Archives communales, Saint-Julien : GG 17.

    Visite effectuée le 29 mai 1756. Ordonnance consignée le 16 juin 1756.
  • St Julien le montagnier. Rapport d’estimation des chapelles et autres immeubles réels audit lieu et son terroir. Rédigé par POURCELLY, Etienne-André. Manuscrit, 17 mai 1793. Archives départementales du Var, Draguignan : 1 Q 696.

  • GAZE. Rapport d’estimation du domaine national cy devant appellé la chapelle de la trinité. Du 27 messidor an 6, n° 369 Gaze, la chapelle la trinité. Manuscrit, 15 juillet 1798. Archives départementales du Var, Draguignan : 1 Q 696.

  • Rapport estimatif pour l'achat de la chapelle de la Trinité, 25 septembre 1822. Archives communales, Saint-Julien : 2 M 4.

Bibliographie

  • ALBANES, Joseph-Hyacinthe. Gallia Christiana Novissima. Tome 1 : Aix, Apt, Fréjus, Gap, Riez et Sisteron. Montbéliard : Société anonyme d'imprimerie montbéliardaise, 1899.

    Inst. 19

Documents figurés

  • Carte de France dite carte de Cassini. / Dessin à l'encre par César-François Cassini de Thury, seconde moitié du 18e siècle. Bibliothèque nationale de France, Paris.

  • Plan cadastral de la commune de Saint-Julien, 1823./ Dessin à l'encre sur papier par les géomètres: Fouque ainé, Fouque cadet, Vidal, 1823. Archives départementales du Var, Draguignan: 3PP 113

    Section G3, n° de plan 14, parcelle 2732.
  • Vue de l'élévation nord de la chapelle Sainte-Trinité de Saint-Julien-le-Montagnier. / Photographie par Louis Malausse (?), [vers 1930 ?]. Archives de la Société des Amis du Vieux Toulon : fonds Malausse.

  • Vue de la chapelle Sainte-Trinité de Saint-Julien-le-Montagnier. / Carte postale noir et blanc, éditions Tardy Ary, [vers 1950]. Archives de la Société des Amis du Vieux Toulon : fonds Malausse.

  • PLAN ET COUPES échelle 1/200ème SAINT JULIEN LE MONTAGNIER CHAPELLE DE LA TRINITE. / Dessin à l'encre, Alain Amédéo (Atelier Randupson), 2022. Collection particulière.

Annexes

  • Extrait du rapport d'estimation des chapelles de Saint-Julien, 1793. Chapelle de la Trinité.
Date d'enquête 2022 ; Date(s) de rédaction 2022
(c) Provence Verte Verdon
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général