HISTORIQUE
A la fin des années 1990, il y a longtemps que le pont métallique de Ferrières (Référence : IA13004141) franchissant le canal de Baussengue n´est plus adapté au trafic routier : il n´est pas aux normes de circulation, par exemple, des camions ne peuvent s´y croiser (GUILLEDOUX). Depuis 1972 et la construction du viaduc autoroutier (Référence : IA13004082) qui se charge du flux à une échelle plus large, la circulation au niveau du canal se veut inter-quartier, entre des secteurs toujours plus peuplés (BRANDI I). Le projet d´édifier un nouveau point de traversée existe depuis des années. Le dossier progresse à l´automne 1997, quand le conseil d´administration du port autonome de Marseille (PAM) aborde favorablement la remise à la Ville de Martigues des terrains et des deux anciens ponts, dont il est propriétaire (GUILLEDOUX).
Le 26 juin 1998, le Conseil municipal de Martigues étudie le dossier d´un nouvel ouvrage à construire entre l´Ile et Ferrières. ''Après consultation de la population, une étude technique [est] menée par la Ville afin de remplacer les deux ponts en fer. [...] Les techniciens de la Ville [établissent] un cahier des charges. [...] Une quarantaine de critères techniques [sont] retenus'' (DEUFF, p. 28). Le projet doit s´inscrire au sein du programme de Grumbach, ''l´urbaniste concepteur du nouveau plan d´urbanisme de Ferrières, dans le sens d´une meilleure articulation entre centre ancien et nouveau quartier'' (ENTRESSANGLE, CARNAROLI, DEUFF, p. 26).
L´appel d´offres est lancé en octobre 1998. Cinq propositions sont reçues et, le 22 mars 1999, a lieu l´annonce du choix officiel du projet n° 4 de GFC/Bouygues-Offshore, dont l´architecte est André Mascarelli. Sa création ''séduit par son esthétique (un arc fin et élancé, à l´échelle du bâti), par la remise à niveau des quais et par le phasage de travaux'' (DEUFF, p. 30-31).
Le projet de deux ponts nouveaux répond aux contraintes de départ : favoriser la circulation de tous types de véhicules et l´établissement d´un ''lien piétonnier fort entre les quartiers'' et s´inscrire dans le paysage de Martigues (BRANDI I). L´un des ouvrages se situe dans ''l´alignement historique des deux quartiers, entre la place Jean-Jaurès et la rue de la République et l´autre en bordure d´étang pour écouler le seul trafic urbain''. Les deux ponts fonctionnent en sens unique : côté étang, le premier sert au trafic de l´Ile vers Ferrières ; côté Mairie, de Ferrières vers l´Ile. Une voie est réservée aux transports collectifs sur le pont côté étang (ENTRESSANGLE, CARNAROLI, DEUFF, p. 29). Les deux ouvrages identiques ont un profil abaissé pour dégager la vue sur les quartiers. De plus, la réalisation du projet entraîne ''la mise à niveau des quais par rapport aux trottoirs des façades. [...] Une place importante est réservée au cheminement piéton [...]. Les matériaux du revêtement sont nobles : porphyre, bois et granit''. Le projet est évolutif : chaque pont n´offre qu´un seul sens de circulation pour les véhicules, mais leur conception permet à chaque chaussée de recevoir une voie de circulation supplémentaire sans nuire à la continuité de la circulation piétonnière. Entre les ponts ''se dessine un plan d´eau libéré par la démolition du môle existant'' (DEUFF, p. 32).
En outre, la conception des ponts bleus a pris en compte le risque sismique : ''entre le sol et les ponts se trouvent des sortes de ''tampons'' constitués de tubes d´acier qui vont absorber les déplacements'' en cas de tremblement de terre (MAISONNEUVE, DEL BALDO, ENTRESSANGLE, p. 31).
Le coût du projet est estimé à 47,6 millions de francs. Sur cette somme, 10 millions doivent être attribués par l´État au titre de la compensation pour la prise en charge par la commune de l´axe classé route nationale. Le port autonome de Marseille doit verser 2,5 millions et des subventions sont demandées au Conseil général, au Conseil régional et à l´Europe (fonds FEDER). Resteront 25 millions de francs, que la commune financera avec des emprunts (ibidem ).
La plupart des éléments des futurs ponts ont été préfabriqués en dehors du site, à Caronte, et acheminés par voie maritime. L´entreprise Bouygues-Offshore a d´abord construit le pont côté étang, puis a procédé au démontage du pont métallique (Référence : IA13004141) qui a été transporté à Caronte pour y être démoli. La pile centrale de l´ancien pont tournant (Référence : IA13004091) a elle aussi été enlevée et ses pierres de Cassis récupérées pour un autre usage (DEUFF, p. 32). Le samedi 12 mai 2001, les deux ponts sont inaugurés (ENTRESSANGLE, CARNAROLI, DEUFF, p. 29).