La villa Vigier occupait le point le plus élevé de la propriété, au nord-ouest de celle-ci. Ses murs étaient en parement de briques et enduit. La pierre semblait également présente dans les corniches et encadrements. Le plan de la villa était centré, flanqué d'une serre ornementale en façade ouest. Deux corps hexagonaux demi-hors-œuvre se trouvaient à chaque extrémité des façades latérales. La façade sud, tournée vers la mer, était marquée par des grandes portes en arcs brisés au niveau du rez-de-chaussée surélevé, flanquées de colonnes aux chapiteaux corinthiens. Au premier étage se trouvait une loggia au centre de la façade avec arcature aux motifs polylobés et balustrade comptant six travées. Des chambranles en forme de fins fûts câblés encadraient les ouvertures de la façade sud. L'étage attique était quant à lui marqué par des ouvertures plus simples, de formes carrées. Deux fûts câblés plus épais que ceux des chambranles marquaient les angles de la façade sud. Le niveau du rez-de-chaussée de la façade sud était enduit ou en pierre tandis que les autres niveaux et façades étaient en briques apparentes. En outre, les ouvertures des autres façades étaient plus simples, seulement soulignées par des chambranles à créneaux en pierre.

Cette villa était très représentative des premières villas d'hivernants n'hésitant pas à importer une architecture résolument différente, éloignée des villas de campagne locales. Longtemps vue comme une pâle copie de la Ca'd'oro de Venise (notamment au niveau de son bandeau à acrotères en amortissement de façade méridionale) elle en était en réalité une réinterprétation. Elle faisait partie des exemples de néo-gothique italien, peu nombreux à Nice, concurrencés bientôt par un style néo-gothique du nord de la France. Son intérieur par contre relevait de l'éclectisme à la mode quant aux styles : vestibule chinois, salle a manger en acajou...