• inventaire topographique, Inventaire du parc naturel régional des Baronnies provençales
entrepôt agricole
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
  • (c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional des Baronnies Provençales - Serres
  • Commune Rosans
  • Lieu-dit les Basses Graves
  • Adresse R.D. 25
  • Cadastre 1839 C4 12  ; 1984 C2 73  ; 2021 000C 73
  • Dénominations
    entrepôt agricole
  • Parties constituantes non étudiées
    remise agricole, fenil, aire à battre

Commentaire historique

Epoque Moderne

Dans le cadastre par confronts de 1570, ce quartier est appelé « las hieres de l'esglize », toponyme identifiant clairement l'emplacement d'aire à battre. Occupant un espace compris entre l'église et l'ensemble bâti ici étudié, bordé au sud par le « chemin public allant a las Graves », il est occupé par une dizaine d'aires, certaines partagées entre plusieurs propriétaires. Deux maisons d'habitation sont également localisées dans ce quartier, qui confrontent au sud le chemin des Graves et au nord celui du Suquet.

Un siècle plus trad, on retrouve ce même toponyme « aux hieres de l'esglise » dans le cadastre par confronts de 1699. A cette époque, les aires à battre semblent moins nombreuses, certaines seulement désignées comme « coin de terre » ou « coin de terre ayant servi d'here ». Leur emplacement est confirmé de part et d'autre de l'actuelle R.D. 25. Quatre « granges » y sont aussi localisées, bordées au sud par le « chemin allant a Raton ».

19e siècle

Dans le cadastre de 1839, une construction (parcelle 1839 C4 12) existe à l'emplacement de l'actuel bâtiment ouest, mentionnée comme une « écurie » de 45 m² appartenant à Aimé-Jean-François-Louis Arnaud, « marchand à Rosans ». Celui-ci détient également la parcelle qui entoure ce bâtiment, mentionnée comme une « aire » de 450 m² (1839 C4 11). Demeure l'appellation « Aire de l'Eglise » donnée à ces deux parcelles. Entre autres possessions, le marchand Arnaud est aussi propriétaire d'une grande parcelle de terre labourable (1,75 hectares) située juste en face, de l'autre côté de la route (1839 F7 10), et d'une maison au bourg (voir dossier IA05001547).

En 1839, les trois-quarts est du bâtiment actuel ne sont pas encore construits. Son emplacement et celui de l'aire à battre est alors occupé par une petite parcelle de terre labourable (1839 C4 10, 110 m²), par une « aire » de forme différente (1839 C4 08, 170 m²) et par une « maison » (1839 C4 09, 50 m²). L'ensemble appartient à Jean Guillaume, fils. Ces trois parcelles sont nommées « la Catalane », du nom de la grande parcelle agricole située juste au nord.

Dans ce cadastre, le toponyme « Aire de l'Eglise » se retrouve aussi de l'autre côté de la route (parcelles 1839 F5 45, F7 10, 11, 13, 15). En outre, l'emplacement de l'actuel cimetière (1839 F5 46, 47) est appelé « l'Embreyssaye ». Ce terme, qui désigne l'action de tortiller le foin en brassées afin de faciliter son chargement, confirme le rôle agricole particulier dévolu à ce secteur et donne une précision sur la variété des activités qui s'y déroulaient. Un siècle et demi plus tôt, ce micro-toponyme est déjà cité dans le cadastre de 1699 pour une unique terre localisée « au dessous la font des Graves appelée Leybreyssaye ».

Plan de masse d'après le plan cadastral de 1839, section C4. Echelle d'origine 1/2000e.Plan de masse d'après le plan cadastral de 1839, section C4. Echelle d'origine 1/2000e.Toponymie du cadastre de 1839, reportée sur le plan cadastral de 2021, sections 000C et 000F. Echelle d'origine 1/500e.Toponymie du cadastre de 1839, reportée sur le plan cadastral de 2021, sections 000C et 000F. Echelle d'origine 1/500e.

Dès 1879, les parcelles appartenant à Jean Guillaume passent à Aimé Arnaud, notaire à La Motte-Chalacon (Drôme). En 1892, celles du marchand Aimé-Jean-François-Louis Arnaud passent à Jean-François Arnaud, gendre Faure, qui récupère dès l'année suivante celles du notaire Aimé Arnaud. Ainsi, à partir de 1893, la totalité de l'emprise foncière de l'actuel ensemble bâti et de son aire à battre est détenue par un seul propriétaire. En 1901, l'ancienne maison de Jean Guillaume fait l'objet d'une déclaration de « démolition » dans la matrice cadastrale.

20e siècle

En résumé, si deux petites constructions situées à l'emplacement des actuels bâtiments est et ouest existaient anciennement – peut-être dès le 17e siècle et en tout cas attestées en 1839 – elles sont démolies au début du 20e siècle et tous les bâtiments actuels sont postérieurs à cette période.

La lecture de leurs élévations montre que les bâtiments est et ouest sont accolés au bâtiment central, dont la construction pourrait dater des années 1900-1910. Le bâtiment ouest a sans doute été ajouté assez rapidement, dans le courant du premier quart du 20e siècle. En revanche, le bâtiment ouest est plus récent : ses linteaux de portes en béton armé indiquent une construction de la fin des années 1930 voir du début des années 1950 ; ce bâtiment remploie de nombreuses pierres de taille, tant pour ses chaînes d'angles que pour les piédroits des ouvertures.

Vue de situation prise de l'ouest.Vue de situation prise de l'ouest. Bâtiment est. Chaîne d'angle sud-est, en pierre de taille remployées.Bâtiment est. Chaîne d'angle sud-est, en pierre de taille remployées. Bâtiment est. Chaîne d'angle nord-ouest remployant des pierres de taille.Bâtiment est. Chaîne d'angle nord-ouest remployant des pierres de taille.

Description architecturale

Cet entrepôt agricole est isolé à 200 mètres au nord-ouest du bourg de Rosans, à une altitude d'environ 710 mètres, le long de la R.D. 25 menant à Raton et au col de Pommerol.

Il est composé de trois bâtiments accolés en enfilade, approximativement orientés est-ouest mais formant une légère courbe suivant le tracé de la route. Flanquant au nord cet ensemble bâti, une vaste plate-forme légèrement surélevée correspond à l'aire à battre. Elle est bordée sur son côté nord par un petit mur de soutènement en pierre sèche. Un grand tilleul est planté à son angle nord-est.

Plan de masse et de situation d'après le cadastre de 2021, section 000C. Echelle d'origine 1/500e.Plan de masse et de situation d'après le cadastre de 2021, section 000C. Echelle d'origine 1/500e.Bâtiments ouest et central. Vue d'ensemble prise du nord-ouest.Bâtiments ouest et central. Vue d'ensemble prise du nord-ouest.Vue d'ensemble prise du sud-ouest.Vue d'ensemble prise du sud-ouest. Aire à battre. Vue d'ensemble prise de l'est.Aire à battre. Vue d'ensemble prise de l'est.

Fonctions et aménagements intérieurs

Adossé perpendiculairement à une pente peu marquée, chaque bâtiment comporte un rez-de-chaussée qui accueille une grande remise à véhicules agricoles pouvant aussi servir de fenil.

L'accès à ces pièces se fait par des hautes portes charretières ouvertes côté sud : deux portes sur le bâtiment est, une seule sur les deux autres – la porte du bâtiment ouest étant plus basse. Dans le bâtiment ouest et le bâtiment central, ces ouvertures sont complétées par des portes moins larges ouvertes côté nord, deux par bâtiment. En outre, on note que le bâtiment central disposait d'une baie, aujourd'hui murée, percée dans son mur nord, alors que sur la façade sud du bâtiment ouest la porte est accostée d'un petit jour d'aération.

Vue d'ensemble prise de l'est.Vue d'ensemble prise de l'est. Vue d'ensemble prise du nord-est.Vue d'ensemble prise du nord-est. Bâtiments ouest et central. Vue d'ensemble prise du nord-ouest.Bâtiments ouest et central. Vue d'ensemble prise du nord-ouest. Plans schématiques et localisation des bâtiments. En haut : toit. En bas : rez-de-chaussée.Plans schématiques et localisation des bâtiments. En haut : toit. En bas : rez-de-chaussée.

Structure et matériaux

Les bâtiments sont construits en maçonnerie de moellons de grès et de calcaire. Les chaînes d'angles sont en gros moellons équarris sauf sur le bâtiment est, où il s'agit de pierre de taille – très majoritairement en position de remploi avec d'éventuelles reprises brochées sur leurs faces. Les élévations conservent un enduit rustique (partie ouest) ou à pierres vues (partie est).

Bâtiments est et central. Elévation sud, collage de maçonnerie.Bâtiments est et central. Elévation sud, collage de maçonnerie. Bâtiment est. Pignon est, pierres de taille en remploi.Bâtiment est. Pignon est, pierres de taille en remploi. Bâtiment est. Elévation nord, enduit à pierres vues et anneau d'attache scellé dans la maçonnerie.Bâtiment est. Elévation nord, enduit à pierres vues et anneau d'attache scellé dans la maçonnerie.

Les piédroits des ouvertures sont réalisés en moellons équarris, complétés par quelques pierres de taille remployées sur le bâtiment est. Sur les bâtiments ouest et central, les linteaux sont droits et en bois. Sur le bâtiment est, il s'agit d'un couvrement droit réalisé par en béton armé. Les grandes portes sont fermées par des menuiseries à deux vantaux – ils sont coulissants et suspendus sur des rails métalliques sur le bâtiment est.

Bâtiment ouest. Elévation sud, petit jour.Bâtiment ouest. Elévation sud, petit jour. Bâtiment est. Elévation ouest, grand vantail de porte coulissante intégrant une porte piétonne.Bâtiment est. Elévation ouest, grand vantail de porte coulissante intégrant une porte piétonne. Bâtiment est. Elévation sud, détail de la structure de la porte coulissante est.Bâtiment est. Elévation sud, détail de la structure de la porte coulissante est. Bâtiment est. Elévation nord, porte ouest.Bâtiment est. Elévation nord, porte ouest.

Le toit à longs pans présente un décroché de niveau, celui du bâtiment oriental étant plus élevé. Dans le bâtiment ouest, la charpente est à pannes ; dans le bâtiment central, les pannes sont supportées par une ferme centrale à simple entrait ; dans le bâtiment est, elles s'appuient sur deux fermes avec poinçon sur entrait et contre-fiches. Les tuiles plates mécaniques de la couverture sont posées sur chevrons et liteaux.

Sur les bâtiments ouest et central, l'avant-toit et la saille de rive du pignon sont constitués d'un rang de génoise ; le passage aux angles du bâtiment est traité en éventail. Sur le bâtiment est, il s'agit du débord des chevrons de couverture.

Bâtiments ouest et central. Couverture en tuiles plates mécaniques.Bâtiments ouest et central. Couverture en tuiles plates mécaniques. Bâtiments est et central. Elévation sud, différences de niveau et de traitement de l'avant-toit.Bâtiments est et central. Elévation sud, différences de niveau et de traitement de l'avant-toit. Bâtiment ouest. Angle sud-ouest, passage d'angle en éventail de la génoise.Bâtiment ouest. Angle sud-ouest, passage d'angle en éventail de la génoise.

Dès le 17e siècle, deux petites constructions existent peut-être déjà à l'emplacement des actuels bâtiments ; elles sont attestées en 1839.

Démolies au début du 20e siècle, tous les bâtiments actuels leur sont postérieurs. Ils ont été construits en plusieurs temps : années 1900-1910, premier quart du 20e siècle, fin des années 1930, voire début des années 1950.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle
    • Principale : milieu 20e siècle

Cet entrepôt agricole est composé de trois bâtiments accolés en enfilade. Adossé perpendiculairement à une pente peu marquée, chaque bâtiment comporte un rez-de-chaussée qui accueille une grande remise à véhicules agricoles pouvant aussi servir de fenil.

Les bâtiments sont construits en maçonnerie de moellons de grès et de calcaire, avec des chaînes d'angles en gros moellons équarris ou en pierre de taille remployées. Les élévations conservent un enduit rustique ou à pierres vues. Les encadrements des ouvertures utilisent la pierre de taille, avec un linteau en bois ou en béton armé.

Les toits à longs pans sont soutenus par une charpente à pannes ou à fermes : simple entrait ou poinçon sur entrait et contre-fiches. La couverture en tuiles plates mécaniques est posée sur chevrons et liteaux.

  • Murs
    • grès moellon enduit
    • calcaire moellon
  • Toits
    tuile plate mécanique
  • Étages
    en rez-de-chaussée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Typologies
    2.2 : entrepôt agricole multifonctionnel : polyvalent avec fenil
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • [Cadastre par confronts de la communauté de Rosans.] / 1570 [registre relié, incomplet : f° 138 à 319, nom du notaire inconnu]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 E 6468.

    1570
  • Cadastre general des batimens fondz et proprietes de tous les habitans et possedans biens au lieu et terrain de presant lieu de Rosans. / 1698-1755 [registre relié, Antoine Perrin, châtelain de Sahune ; Jean-André Bonnet, de Bellegarde, experts jurés en 1698-1699 ; procédure de révision en 1702 experts jurés : Antoine Bérenger et Guillen Armand ; révision de la valeur cadastrale des biens en avril-mai 1755 (apparaît en marge, anonyme), 243 f° (supplément de 1702, 10 f°)]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 E 6470.

    F° 16, 1699. F° 40, 1699. F° 132, 1699. F° 191v°, 1699.
  • Matrices cadastrales de la commune de Rosans. / 1839-1911 [registre papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1241 à 3 P 1243.

    F° 10, 1839. F° 220, 1839. F° 743, 1879. F° 163-164, 1892, 1893.
  • Etat des sections cadastrales de la commune de Rosans. / Par Truchy, géomètre, 1840 [registre papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1240.

    Section C4, 1840.
  • Matrices cadastrales des propriétés bâties de la commune de Rosans. / 1882-1911 [registre papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1244.

    F° 17, 1882. F° 08, 1893, 1901.

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Rosans. / Dessin, encre et lavis par Truchy, géomètre, 1839. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1239.

    Section C4, 1839.
Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général