Dans son aspect actuel, l'origine de cette maison remonte vraisemblablement à la seconde moitié du 17e siècle. Mais il est probable qu'il s'agisse déjà d'un remaniement d'un bâtiment plus ancien (15e ou 16e siècle ?). Sur la façade ouest, l'encadrement de la porte nord remploi un linteau orné d'un cartouche sculpté portant la date « 1579 » accompagnée des initiales « I A L M E R A S » (une inscription identique se trouve sur un encadrement de porte d'une maison voisine, accompagnée de la date « 1608 » : voir dossier IA05001548).
D'après le cadastre de 1570, ce quartier du bourg est appelé « pied de la tour » de par sa position en contrebas de la tour à bossages dite Tour Carrée. A cette époque, une « maison de la Confrairie » est mentionnée dans ce secteur. Ce bâtiment public paraît correspondre à la « maison de Ville » mentionnée dans le cadastre de 1699 (voir dossier IA05001548), mitoyen au nord de la maison ici étudiée. A cette date, cette dernière appartenait à Jean Givodan, fils de Charles.
Sur le plan cadastral de 1839, l'actuel bâtiment fait partie d'une très grande parcelle intégrant plusieurs bâtiments mitoyens ainsi que ce qui apparaît manifestement comme une voirie privée. D'une superficie au sol de 220 m², elle est désignée comme « maison et vacant », possédant 7 ouvertures et imposée dans la 2ème catégorie fiscale (sur 8). Elle appartient alors à Aimé-Jean-François-Louis Arnaud, marchand, qui possède également une partie d'un bâtiment rural mitoyen (parcelle 1839 F1 184), un autre bâtiment agricole au quartier des Basses Graves (voir dossier IA05001597), un jardin au pied oriental du bourg et divers autres terrains aux alentours de Rosans : quartiers de l'Aire de l'Eglise, du Grand Pré, du Rivet, de Saint-Etienne, de la Vourgie, etc.
En 1888, la propriété passe en indivis à Aimé-Edouard Arnaud, Constant Arnaud et consorts. En 1892, elle revient à Claude Blanc, demeurant à Champ Queyras. En 1907, celui-ci en cède une partie comprenant 2 ouvertures à Constant Vivet, cantonnier à Saint-Cyrice, qui possédait déjà la maison mitoyenne (parcelle 1839 F1 188). La part cédée correspond très probablement à la partie nord de la parcelle de 1839 et le découpage parcellaire actuel est ainsi issu de cette division. Toutefois, on observe que l'emprise foncière de la parcelle, désignée comme « sol et vacant », passe en 1892 à Frédéric Cornillac, fils François, demeurant à La Coste, puis en 1903 à son gendre Jean-Auguste Bégou ; ces propriétaires ne possédant rien du bâti.
D'après la tradition orale, la transformation et le réaménagement de cette maison à la fin du premier quart du 20e siècle ont été réalisés par le propriétaire d'alors, M. Catenacci, maçon d'origine italienne dont les initiales « C » et « P » se retrouvent sur la ferronnerie du balcon occidental. C'est de cette époque que date l'aspect actuel de la façade ouest, ainsi que la petite extension accolée à l'angle sud-ouest de la maison.