• inventaire topographique, Inventaire du parc naturel régional des Baronnies provençales
maison, puis entrepôt agricole, puis maison
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
  • (c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional des Baronnies Provençales - Serres
  • Commune Rosans
  • Lieu-dit
  • Adresse place Raoul-Montlahuc , impasse des Voûtes
  • Cadastre 1839 F1 225  ; 1984 F1 191  ; 2020 000F 191
  • Dénominations
    maison, entrepôt agricole
  • Parties constituantes non étudiées
    étable, fenil, séchoir

Commentaire historique

Si l'origine de cette maison remonte peut-être à l'époque médiévale, il est probable que le bâtiment actuel ne soit pas antérieur à l’Epoque moderne (16e siècle ?). Dans le cadastre de 1570, ce quartier est appelé « milieu de Ville ».

Sur le plan cadastral de 1839, la parcelle possède un plan identique à l'actuel. A l'origine désignée comme une « maison » de 40 m² d'emprise au sol, cette mention a été biffée lors de la validation de l'état des sections et remplacée par celle d'« écurie ». Une modification qui témoigne d'une ambivalence fonctionnelle du bâtiment : sans doute se présentait-il depuis l'extérieur comme étant destiné à l'habitat (portes, fenêtres), mais cette fonction était déjà abandonnée par son propriétaire au profit d'un seul usage agricole (étable et grange). Il ne s'agit pas d'un cas unique et les matrices cadastrales illustrent bien qu'au cours du 19e siècle d'autres maisons sont converties en bâtiments agricoles, dont deux dans ce même îlot (voir dossier IA05001557). Ce phénomène traduit aussi un état de vétusté du bâti en centre-bourg, dont l'abandon progressif s'accompagne d'un glissement de l'habitat dans la partie basse de la Grande Rue et autour de la route nationale. Une évolution urbaine transformant peu à peu la physionomie du bourg.

En 1839, cette « écurie » appartient à Jacques Soulier, menuisier, qui possède également une maison située au nord de l'actuelle place Raoul-Montlahuc et une vigne au quartier de Champaure. En 1850, ce bâtiment passe à Pierre Galland, tisserand, qui le cède dès 1851 à Jean Béranger. En 1861, il revient à son fils Jean Béranger, fils de Jean, cantonnier puis meunier. A partir de 1883, la construction – toujours mentionnée comme « écurie » – appartient à Antoine Trioaire, fils de Benoît.

Plan de masse d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e.Plan de masse d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e. Vue d'ensemble prise du sud-ouest.Vue d'ensemble prise du sud-ouest.

Une plaque apposée sur l'élévation nord rappelle que cette maison était la demeure natale du berger et poète local Ismaël Trioaire (1872-1958). Cette indication pose question. En effet, d'après les matrices cadastrales, la famille Trioaire ne possède ce bâtiment qu'à partir de 1883 – mais il peut s'agir d'un décalage temporel dans l'enregistrement des mutations. En outre, ces mêmes documents considèrent qu'il ne s'agit pas d'une habitation mais d'un édifice agricole. Ce dernier point illustre à nouveau la confusion qui a pu exister dans la destination du bâti, entre sa désignation cadastrale officielle et les usages réels qui en étaient fait.

La lecture des élévations montre que, sur toute sa hauteur, le pignon ouest est collé sur la maçonnerie du bâtiment mitoyen. En outre, les encadrements des élévations sud et est – qui datent de l’Epoque moderne (16e siècle ou début du 17e siècle) – sont tous en position de remploi.

Quant à l'élévation nord, il s'agit très manifestement d'une reconstruction relativement récente, intégrant les deux ouvertures actuelles – porte charretière et baie fenière avec couvrement en poutrelle métallique – lesquelles confirment la transformation de cette maison en entrepôt agricole. Par ailleurs, sur cette élévation qui remploie diverses pierres de taille, on observe une reprise de maçonnerie discrète mais bien présente où le parement vient englober un épais contrefort préexistant.

Tous ces éléments tendent à indiquer que la maison actuelle a été très largement reconstruite, peut-être au cours du premier quart du 20e siècle. Ces travaux pourraient faire suite à la destruction de l'îlot de bâtiments qui constituait l'actuelle place R. Montlahuc, dans les années 1920. Il est d'ailleurs probable qu'avant ce réaménagement, un passage couvert existait à l'angle nord-ouest de la maison, couvrant partiellement la rue Ismaël-Triolaire.

Plan de masse et de situation d'après le cadastre de 2021, section 000F. Echelle d'origine 1/500e.Plan de masse et de situation d'après le cadastre de 2021, section 000F. Echelle d'origine 1/500e. Elévation nord, plaque commémorative du poète Ismaël TRIOLAIRE (1872-1958).Elévation nord, plaque commémorative du poète Ismaël TRIOLAIRE (1872-1958).

Description architecturale

Cette maison est située au cœur du bourg intra muros, entre la place Raoul-Montlahuc au nord et l'impasse des Voûte au sud. Traversante, avec un plan rectangulaire adossé parallèlement au sens de la pente, elle est mitoyenne sur ses pignons est et ouest, mais elle déborde des bâtiments voisins vers le sud. Elle comporte un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et un étage carré, tous anciennement couverts par un plancher.

Vue d'ensemble prise du sud-est.Vue d'ensemble prise du sud-est. Vue d'ensemble prise du sud-est.Vue d'ensemble prise du sud-est. Elévation nord.Elévation nord. Plans schématiques du bâtiment. En haut : étage de soubassement et rez-de-chaussée. En bas : étage et toit. Plans schématiques du bâtiment. En haut : étage de soubassement et rez-de-chaussée. En bas : étage et toit.

Fonctions et aménagements intérieurs

L'étage de soubassement, accessible par une porte piétonne côté est et éclairé par un jour côté sud, était occupé par une étable ou un cellier.

Le rez-de-chaussée, anciennement réservé au logis, est accessible de plain-pied par une large porte charretière ouverte dans le mur nord – qui remplace la porte piétonne originelle. Il est éclairé par deux demi-croisées, l'une ouverte côté sud et l'autre côté est. Un placard-niche est aménagé dans l'angle sud-ouest. Un autre placard-niche, installé dans l'épaisseur du mur ouest, est flanqué d'une petite niche murée.

L'étage dispose d'une large baie fenière ouverte côté nord, complétée par deux autres baies côtés sud et est.

Matériaux et mise en œuvre

L'ensemble du bâtiment est construit en maçonnerie de moellons calcaires et de grès. Côté sud, les chaînes d'angles sont en gros moellons équarris, avec quelques pierres de taille remployées. Côté nord on observe une continuité de la construction avec les bâtiments mitoyens. Seule l'élévation orientale conserve un enduit rustique, les autres étant laissées brutes de maçonnerie. Hormis sur l'élévation nord, les ouvertures possèdent des encadrements majoritairement réalisés en pierre de taille de grès layée, avec des arrières linteaux en bois.

Pignon ouest, partie basse.Pignon ouest, partie basse. Pignon ouest, partie haute.Pignon ouest, partie haute. Chaîne d'angle sud-est, en moellons équarris.Chaîne d'angle sud-est, en moellons équarris.

Encadrements

Au premier niveau de l'élévation orientale, seuls les piédroits de la porte sont en pierre de taille, le couvrement étant constitué d'une poutrelle métallique. Au deuxième niveau de cette élévation, les piédroits de la demi-croisée sont chanfreinés avec des congés prismatiques ; l'appui et le linteau sont monolithes et à arêtes vives ; la traverse a disparu. Au troisième niveau, l'encadrement de la baie conserve un appui saillant mouluré, des piédroits chanfreinés et un linteau monolithe délardé, également chanfreiné, sur lequel on distingue le reste d'une accolade.

Pignon est, premier niveau. Porte.Pignon est, premier niveau. Porte. Pignon est, deuxième niveau. Baie à demi-croisée avec congés prismatiques, mutilée.Pignon est, deuxième niveau. Baie à demi-croisée avec congés prismatiques, mutilée. Pignon est, troisième niveau. Baie en anse-de-panier, avec accolade et appui saillant.Pignon est, troisième niveau. Baie en anse-de-panier, avec accolade et appui saillant.

Au premier niveau de l'élévation sud, le jour possède un appui et des piédroits monolithes en pierre de taille, mais son linteau est constitué d'un moellon équarri. Au deuxième niveau de cette même élévation, la baie à demi-croisée possède un appui saillant et mouluré ; le linteau monolithe, la traverse et les piédroits sont chanfreinés en doucine ; les congés des piédroits sont en biais. Au troisième niveau, la baie dispose d'un appui saillant mouluré ; le départ de ses piédroits est chanfreiné mais la partie supérieure est en moellons ; le linteau est chanfreiné avec accolade.

Elévation sud, premier niveau. Jour.Elévation sud, premier niveau. Jour. Elévation sud, deuxième niveau. Baie à demi-croisée avec appui saillant.Elévation sud, deuxième niveau. Baie à demi-croisée avec appui saillant. Elévation sud, deuxième niveau. Baie à demi-croisée, détail.Elévation sud, deuxième niveau. Baie à demi-croisée, détail. Elévation sud, troisième niveau. Baie en anse-de-panier, avec accolade et appui saillant.Elévation sud, troisième niveau. Baie en anse-de-panier, avec accolade et appui saillant.

Sur l'élévation nord, les encadrements de la porte charretière (premier niveau) et la baie fenière (deuxième niveau) possèdent des piédroits en moellons avec une finition façonnée au mortier ; le couvrement est constitué d'une poutrelle métallique.

Elévation nord, second niveau. Baie fenière.Elévation nord, second niveau. Baie fenière.

Enfin, si l'élévation occidentale est aveugle, on observe toutefois la présence d'une porte murée au deuxième niveau, flanquée d'une autre ouverture murée dont les piédroits sont constitués de dalles dressées sur chant. Néanmoins, il n'est pas sûr qu'il s'agisse réellement d'anciennes ouvertures : en effet ces aménagements correspondent à l'intérieur à un placard-niche accosté d'une niche murée.

Pignon ouest, deuxième niveau. Porte murée et fond de placard (?).Pignon ouest, deuxième niveau. Porte murée et fond de placard (?).

Toit

Le toit à longs pans asymétriques est couvert en plaques ondulées de fibro-ciment recouvertes de tuiles creuses. Côté nord, l'avant-toit est constitué d'un rang de génoise, alors que côté sud il est simplement réalisé par le débord de la couverture. Sur les pignons, la saillie de rive correspond au débord des tuiles.

L'origine de cette maison remonte peut-être à l'époque médiévale, mais le bâtiment actuel ne paraît pas antérieur à l’Epoque moderne (16e siècle ?). Mentionné comme bâtiment agricole dans le cadastre de 1839, le bâtiment a été largement remanié ensuite, sans doute dans le premier quart du 20e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age , (incertitude)
    • Principale : Temps modernes
    • Secondaire : 1er quart 20e siècle

Cette maison, traversante et adossée parallèlement au sens de la pente, comporte un étage de soubassement, occupé par une étable ou un cellier, un rez-de-chaussée surélevé réservé au logis et un étage carré à usage de fenil.

L'ensemble du bâtiment est construit en maçonnerie de moellons calcaires et de grès, avec des chaînes d'angles en gros moellons équarris. Seule l'élévation orientale conserve un enduit rustique, les autres restant brutes de maçonnerie. La plupart des encadrements des ouvertures remploient des pierres de taille de grès, chanfreinées ou à doucine, ou sont façonnés au mortier.

Le toit à longs pans asymétriques est couvert en plaques ondulées de fibro-ciment recouvertes de tuiles creuses.

  • Murs
    • grès moellon enduit
    • calcaire moellon
  • Toits
    ciment amiante en couverture, tuile creuse
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré
  • Couvrements
    • voûte en berceau segmentaire
    • voûte d'arêtes
  • Couvertures
    • toit à un pan
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant en maçonnerie, en charpente
  • Typologies
    A3a : maison avec parties agricoles en parties basses et hautes
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • [Cadastre par confronts de la communauté de Rosans.] / 1570 [registre relié, incomplet : f° 138 à 319, nom du notaire inconnu]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 E 6468.

    1570
  • Matrices cadastrales de la commune de Rosans. / 1839-1911 [registre papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1241 à 3 P 1243.

    F° 403, 1839. F° 506, 1850. F° 33, 1851. F° 708, 1873. F° 849, 1883.
  • Etat des sections cadastrales de la commune de Rosans. / Par Truchy, géomètre, 1840 [registre papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1240.

    Section F1, 1840.

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Rosans. / Dessin, encre et lavis par Truchy, géomètre, 1839. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1239.

    Section F1, 1839.
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2020
(c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales
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