La façade orientale de cette maison conserve l'axe de l'enceinte fortifiée médiévale de la fin du 14e siècle qui borde le côté oriental du bourg intra muros (voir dossier IA05001550), mais la maçonnerie de cette muraille n'existe plus aujourd'hui. L'origine de cette maison remonte à l’Epoque moderne (16e siècle ou 17e siècle). La porte murée, qui en partie visible sur l'élévation ouest, date sans doute de cette époque. Dans les cadastres de 1570 et 1699, l'actuelle Petite Rue s'appelait « rue Coynelle ».
Sur le plan cadastral de 1839, la parcelle possède un plan identique à l'actuel. Elle est mentionnée comme une « maison » de 30 m² d'emprise au sol, possédant 2 ouvertures. Manifestement en mauvais état, elle imposée dans la 8e et dernière classe fiscale. Elle appartient alors à Joseph Montlahuc, dit Broche, et ses héritiers.
En 1881, quand cette maison passe à Jean-François Ferris, bourrelier à Serres, elle possède toujours 2 ouvertures et demeure dans la dernière classe fiscale. En 1891 elle devient la propriété de Etienne Garaix, gendre Garais, cultivateur, puis elle passe en 1896 à Marie-Magdeleine Fériaud, femme séparée de Pays.
En 1899, elle passe à Louis Pons, gendre Cornilhac, demeurant à Champs Queyras (Raton), qui déclare sa démolition en 1901. Rebâtie dans la foulée, elle est indiquée comme « construction nouvelle » en 1902.
En 1906, elle est indiquée comme appartenant à Louis Pons, cultivateur à Raton (le même que celui de Champ Queyras ?). Puis, en 1907, elle est cédée à Baptiste Moutton, cordonnier, qui possédait déjà les bâtiments occupés jusqu'aux années 1980 par le magasin éponyme (situé plus haut dans la Grande Rue). Toujours en 1907 – avant ou après s'être séparé de la maison ici étudiée ? – Louis Pons acquiert la maison mitoyenne, située sur le passage couvert (parcelles 1839 F1 169 et 170).
L'aspect actuel de cette maison date donc du tout début du 20e siècle, période à laquelle plusieurs maisons voisines ont également été rebâties. Son élévation orientale a été entièrement reconstruite à cette époque, faisant disparaître l'ancienne maçonnerie de l'enceinte médiévale.