• inventaire topographique, Inventaire du parc naturel régional des Baronnies provençales
entrepôt agricole, puis maison
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
  • (c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional des Baronnies Provençales - Serres
  • Commune Rosans
  • Lieu-dit
  • Adresse Grande Rue , rue des Jardins
  • Cadastre 1839 F1 64  ; 1984 F1 127 partie nord de la parcelle 127 ; 2020 000F 127 partie nord de la parcelle 127
  • Dénominations
    entrepôt agricole, maison
  • Parties constituantes non étudiées
    étable, séchoir

Commentaire historique

L'origine de ce bâtiment remonte peut-être à l’Epoque moderne (16e siècle ou 17e siècle). Dans le cadastre de 1570 (AD05 3 E 6468), ce quartier de faubourg est principalement à vocation agricole et accueille surtout des bâtiments ruraux désignés comme « estable » ou « establon ». Il est appelé « las Chauchières », toponyme renvoyant à la présence de tanneries qui ne semblent déjà plus en activité à cette date.

Elévation ouest.Elévation ouest. Vue de situation prise du nord-est.Vue de situation prise du nord-est.

La présence de bâtiments agricoles est confirmée par le cadastre de 1699 (AD05 3 E 6470) et, sur le plan cadastral de 1839, l'emplacement de l'actuelle maison est occupé par une « écurie » de 32 m² au sol. Cependant, à cette même date, lors de la rédaction initiale de l'état des sections cadastrales, c'est d'abord la mention « maison » qui a été portée, avant d'être rayée pour l'enregistrement. La vocation principale de ce bâtiment n'était manifestement pas évidente à cette époque, peut-être parce qu'il intégrait déjà une petite partie d'habitation.

Le propriétaire est alors François Tenon, gendre Arlaud, demeurant aux Peyroux (hors de la commune), qui possède également un jardin proche (parcelle 1839 F1 44, appelé « sous Vière ») et plusieurs terrains sur la commune, notamment aux quartiers de la Coste de Raton, la Combe, Béal Noir et les Rosières.

Propriétés de François Tenon en 1839, d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e.Propriétés de François Tenon en 1839, d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e. Façade est, état supposé en 1839.Façade est, état supposé en 1839.

A sa suite, le bâtiment et son jardin passent à Antoine Galland, gendre Tenon dit Arlaud, demeurant à Luzerne, puis en 1853 à Henriette Tenon épouse de Jean-Louis Boyer, demeurant à Pommerol (Drôme). Dès 1854, elle les cède à Jean-Pierre Pitavi, qui possède déjà une maison située plus haut dans la Grande Rue (parcelle 1839 F1 159, voir dossier IA05001533). Parallèlement, en 1848, le bâtiment mitoyen au sud est surélevé et transformé en maison.

En 1867, toujours désignée comme « écurie », la parcelle passe à Louis Arnaud, fermier à Trescléoux. C'est en 1869 que celui-ci déclare comme « construction nouvelle » une « maison ». Elle est manifestement bâtie au-dessus de l'« écurie », qui reste cadastrée à part.

Les ouvertures et l'organisation intérieure actuelles remontent donc au milieu des années 1860. Cette surélévation du bâtiment a aussi condamné une ouverture qui existait dans le pignon de la maison mitoyenne, plus haute. Ce jour muré est visible à l'étage, côté nord.

Façade est, état supposé en 1848.Façade est, état supposé en 1848. Façade est, état supposé en 1869.Façade est, état supposé en 1869.

En 1888, la maison – désormais décrite comme ayant 3 ouvertures et imposée dans la 7e classe fiscale – passe à Pierre Oddou fils, dit Ferrailleur, accompagnée de son « écurie ».

Celui-ci acquiert ensuite, en 1890, plusieurs jardins et bâtiments agricoles voisins, ainsi que la maison mitoyenne au sud (voir dossier IA05001522), puis son « écurie » en 1913. C'est donc à partir du milieu des années 1910 que la parcelle prend sa forme actuelle avec une emprise au sol de 76 m². Cependant, les deux maisons restent indépendantes, ne communiquent pas entre elles et leurs aménagements intérieurs et ouvertures restent inchangées. Seule l'élévation orientale témoigne de cette fusion, avec son enduit bleu à la tyrolienne qui couvre de façon homogène les deux anciennes façades et qui date sans doute de la fin des années 1910 : les balcons étant déjà existants lorsqu'il a été réalisé.

Pour précision, on relève qu'en 1890 le même Pierre Oddou fait construire un magasin en face de cette maison, qu'il agrandit rapidement en lui ajoutant une maison (déclarée en 1899). Ensuite encore étendu sur les maisons voisines, cet îlot habitation-magasin restera en activité commerciale jusque dans les années 1990 : droguerie générale, ferronnerie et quincaillerie.

Durant ce siècle d'activités, la maison ici étudiée a été utilisée comme annexe du magasin et réserve pour une partie des matériaux et produits vendus. Ceci explique la présence de rayonnages et de quelques publicités encore affichées, alors que les aménagements intérieurs conservés datent de la fin du 19e siècle ou du début du 20e siècle. Toujours propriété de la famille Oddou en 2019, cette maison reste appelée « Maison Arnaud » par la tradition familiale, du nom de son propriétaire entre 1867 et 1888.

Propriétés du ferrailleur Pierre Oddou en 1913, d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e.Propriétés du ferrailleur Pierre Oddou en 1913, d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e.

Description architecturale

Cette maison est située dans la partie sud-est du bourg extra muros, dans un îlot bordé à l'ouest par la Grande Rue et à l'est par une ruelle menant aux jardins. Mitoyenne au sud et au nord sur ses pignons, traversante et adossée parallèlement au sens de la pente, elle comporte un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et un étage carré.

Coupe schématique du bâtiment, nord-sud (partie non grisée).Coupe schématique du bâtiment, nord-sud (partie non grisée). Coupe schématique du bâtiment, est-ouest.Coupe schématique du bâtiment, est-ouest. Façade est, état actuel.Façade est, état actuel.

Fonctions et aménagements intérieurs

Etage de soubassement

L'étage de soubassement est occupé par une étable, accessible par une porte piétonne ouverte dans le mur sud. Le sol est pavé et la pièce est couverte par un plancher sur solives.

Plan schématique du bâtiment : étage de soubassement (partie non grisée).Plan schématique du bâtiment : étage de soubassement (partie non grisée). Etage de soubassement, étable. Sol pavé.Etage de soubassement, étable. Sol pavé. Etage de soubassement, étable. Plafond sur solives.Etage de soubassement, étable. Plafond sur solives.

Rez-de-chaussée surélevé

La partie occidentale du rez-de-chaussée surélevé est occupée par une cuisine, directement accessible depuis la Grande Rue par une porte piétonne ouvrant sur trois marches descendantes. La pièce est éclairée par une fenêtre accostant cette porte. Le sol est un plancher en peuplier, les murs sont enduits et peints en blanc avec une haute plinthe et un bandeau de sous-plafond noirs. Le plafond, constitué d'un plancher sur solives, est simplement peint en gris foncé. Une cheminée était adossée au mur nord, flanquée d'un placard adossé à l'angle nord-ouest.

Plans schématiques du bâtiment. Rez-de-chaussée surélevé (partie non grisée).Plans schématiques du bâtiment. Rez-de-chaussée surélevé (partie non grisée). Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Angle sud-ouest, porte du logis.Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Angle sud-ouest, porte du logis. Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Plancher.Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Plancher.

Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Angle nord-ouest, placard d'angle.Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Angle nord-ouest, placard d'angle. Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Mur nord, étagère.Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Mur nord, étagère. Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Plafond.Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Plafond.

La partie orientale, séparée de la cuisine par une cloison à pans de bois et maçonnerie, est occupée par une chambre éclairée par une fenêtre côté est. Le sol et les murs sont traités de la même façon que dans la cuisine, mais le plafond n'est pas peint.

A l'angle sud-est de la cuisine, en face de la porte du logis, un escalier dessert l'étage. Tournant, il est bâti en menuiserie et possède un limon courbe. Sa montée est fermée par une cloison en planches.

Rez-de-chaussée surélevé, chambre. Vue de volume prise de l'ouest.Rez-de-chaussée surélevé, chambre. Vue de volume prise de l'ouest. Rez-de-chaussée surélevé, angle sud-est de la cuisine. Escalier.Rez-de-chaussée surélevé, angle sud-est de la cuisine. Escalier. Rez-de-chaussée surélevé. Cage de l'escalier, vue de volume.Rez-de-chaussée surélevé. Cage de l'escalier, vue de volume.

Etage

Cet escalier débouche dans la partie occidentale de l'étage. La pièce, aveugle et sans finition (murs non enduits), est à usage de séchoir et de stockage.

La partie orientale de l'étage est séparée par une cloison à pans de bois et remplissage de briques pleines maçonnées sur chant. Elle est occupée par une chambre éclairée par une fenêtre ouverte côté est. Le sol est un plancher, les murs sont simplement enduits et peints en blanc. Le plafond, qui correspond au rampant du toit, est constitué de planches fixées sous les pannes de la charpente.

Plans schématiques du bâtiment. Etage (partie non grisée). Plans schématiques du bâtiment. Etage (partie non grisée). Etage, chambre. Vue de volume prise de l'ouest.Etage, chambre. Vue de volume prise de l'ouest. Etage, séchoir. Vue de volume prise du sud-est.Etage, séchoir. Vue de volume prise du sud-est.

Matériaux et mise en œuvre

Le bâtiment est construit en maçonnerie de moellons de grès complétés par quelques blocs calcaires, sans chaînes d'angles ni collage visible avec les bâtiments mitoyens. L'élévation ouest conserve les vestiges d'un enduit rustique, alors que la façade orientale possède un enduit à la tyrolienne bleu avec un décor lissé et peint de faux encadrements et de cadre de façade blancs, rehaussés d'un liseré noir.

Sur l'élévation ouest, l'encadrement de la porte du logis est en pierre de taille de grès bouchardée, avec linteau droit monolithe. En revanche, celui de la fenêtre qui l'accompagne ne possède qu'un linteau et un appui monolithes en pierre de taille, les piédroits étant façonnés au mortier. Sur l'élévation est, les encadrement des ouvertures sont également façonnés au mortier, avec un linteau droit en bois.

La porte de l'étable et la porte du logis conservent une menuiserie à planches croisées renforcées de clous.

Elévation ouest, premier niveau. Porte du logis.Elévation ouest, premier niveau. Porte du logis. Elévation ouest, premier niveau. Porte du logis, détail de la menuiserie.Elévation ouest, premier niveau. Porte du logis, détail de la menuiserie.

Elévation ouest, premier niveau. Fenêtre avec appui et linteau en pierre de taille et piédroits feuillurés façonnés au mortier de gypse.Elévation ouest, premier niveau. Fenêtre avec appui et linteau en pierre de taille et piédroits feuillurés façonnés au mortier de gypse. Elévation est, deuxième niveau. Fenêtre avec encadrement feuilluré façonné au mortier de gypse.Elévation est, deuxième niveau. Fenêtre avec encadrement feuilluré façonné au mortier de gypse.

L'avant-toit est constitué de deux rangs de génoise, côté est ils sont peints en blanc. La charpente est à pannes et le toit à longs pans est couvert en tuiles creuses posées sur des chevrons en simples bois de brin ou taillés en quartons. On remarque une continuité de la ligne de faîtage sur toutes les maisons de l'îlot.

Charpente à pannes et couverture en tuile creuse sur chevrons (quartons ou bois de brin).Charpente à pannes et couverture en tuile creuse sur chevrons (quartons ou bois de brin). Couverture en tuile creuse.Couverture en tuile creuse. Couverture en tuile creuse.Couverture en tuile creuse.

L'origine de cette maison remonte peut-être à l’Epoque moderne (16e siècle ou 17e siècle). Il s'agit au départ d'un bâtiment agricole, qui a été transformé en maison à la fin des années 1860 : la construction d'une maison neuve est déclarée en 1869. Les aménagements intérieurs datent de la fin du 19e siècle ou du début du 20e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : Temps modernes , (incertitude)
    • Principale : 3e quart 19e siècle
    • Principale : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1869, daté par source

Mitoyenne sur ses pignons sud et nord, traversante et adossée parallèlement au sens de la pente, cette maison comporte un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et un étage carré.

Le bâtiment est construit en maçonnerie de moellons de grès complétés par quelques blocs calcaires, sans chaînes d'angles. Les élévations conservent un enduit rustique ou à la tyrolienne. Le toit à longs pans est couvert en tuile creuse.

  • Murs
    • grès moellon sans chaîne en pierre de taille enduit
    • calcaire moellon
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant en charpente
  • Typologies
    A3a : maison avec parties agricoles en parties basses et hautes
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • [Cadastre par confronts de la communauté de Rosans.] / 1570 [registre relié, incomplet : f° 138 à 319, nom du notaire inconnu]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 E 6468.

    1570
  • Cadastre general des batimens fondz et proprietes de tous les habitans et possedans biens au lieu et terrain de presant lieu de Rosans. / 1698-1755 [registre relié, Antoine Perrin, châtelain de Sahune ; Jean-André Bonnet, de Bellegarde, experts jurés en 1698-1699 ; procédure de révision en 1702 experts jurés : Antoine Bérenger et Guillen Armand ; révision de la valeur cadastrale des biens en avril-mai 1755 (apparaît en marge, anonyme), 243 f° (supplément de 1702, 10 f°)]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 E 6470.

    1699
  • Matrices cadastrales de la commune de Rosans. / 1839-1911 [registre papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1241 à 3 P 1243.

    F° 420, 1839. F° 552, 1853. F° 472, 1854. F° 722, 1867, 1869. F° 228, 1888.
  • Etat des sections cadastrales de la commune de Rosans. / Par Truchy, géomètre, 1840 [registre papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1240.

    Section F1, 1840
  • Matrices cadastrales des propriétés bâties de la commune de Rosans. / 1882-1911 [registre papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1244.

    F° 21, 1882, 1888.

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Rosans. / Dessin, encre et lavis par Truchy, géomètre, 1839. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1239.

    Section F1, 1839
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2020
(c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général