Dossier d’œuvre architecture IA04000801 | Réalisé par
Buffa Géraud
Buffa Géraud

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 2004 à 2017.

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  • inventaire topographique
église Notre-Dame-du-Plan, puis moulin à foulon et à farine, puis usine textile dite usine de drap Barneaud, actuellement maison
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Castellane
  • Hydrographies Source Notre-Dame Les Clastres
  • Commune Castellane
  • Lieu-dit Notre-Dame-du-Plan
  • Adresse
  • Cadastre 1834 D 1501  ; 2008 D 486
  • Dénominations
    église, moulin à foulon, moulin à farine, usine textile
  • Vocables
    Notre-Dame-du-Plan
  • Appellations
    usine de drap Barneaud
  • Destinations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication

Elevée à l'emplacement de la ville antique, l'ancienne église Sainte-Marie puis Notre-Dame-du-Plan aurait succédé, d'après Jacques Thirion, à la cathédrale paléochrétienne du lieu de Cimiran. Castellane aurait en effet été le siège d'un évêché connu entre 439 et 442 (il a ensuite été transféré à Senez).

Entre 993 et 1032, les églises de Castellane Notre-Dame, Saint-Jean et Saint-Laurent sont données à l'évêque de Senez par un nommé Dodon et sa femme Vauburge.

Dans le 1er tiers du 11e siècle (entre 1005 et 1020), l'église Sainte-Marie est cette fois donnée à l'abbaye de Saint-Victor de Marseille par Audibert (ou Eldebert) de Castellane et sa femme Ermengarde, toujours "avec les églises Saint-Jean, Saint-Pierre et Saint-Laurent construites autour de la basilique Sainte-Marie" qui sont, toujours selon Thirion, les traces et preuves de l'existence d'un groupe épiscopal ; donation confirmée par les évêques de Senez à plusieurs reprises au cours du 12e siècle. Les églises qui se trouvaient autour de Notre-Dame-du-Plan ont aujourd'hui disparu.

L'autre prieuré victorin de Castellane, l'église Saint-Victor (référence : IA04000900), lui est uni en vertu d'une charte de 1259.

Dans les pouillés on en trouve mention vers 1300 sous le vocale de Notre-Dame-du-Plan (ecclesia Beate Marie de Plano), puis à nouveau en 1376.

L'édifice religieux tel qu'il peut être en partie observé aujourd'hui pourrait remonter au début du 13e siècle.

Le prieur Laurensi, en 1775, pense que le clocher fut démoli vers 1536, c'est-à-dire peu de temps avant que l'église ne soit entièrement dévastée, aux alentours de 1560. A la Révolution, l'édifice est vendu. Vraisemblablement détruite à ce moment-là, l'abside nous est connue grâce à la description qu'en donne Laurensi. Sa voûte à berceau se termine à l'orient par une belle coquille qui forme le sanctuaire, ornée, en-dehors, d'une corniche, soutenue par des pilastres arrondis qui portent sur une base à différents cordons. Un certain Gaspard Marie y aménage alors un foulon - repris quelques années plus tard par un dénommé Philip ou Phylip - et accole à l'élévation ouest de l'ancienne église une roue hydraulique verticale, qui utilisait une hauteur de chute d'environ 2,5 m. Vers 1834, François Barneaud transforme le foulon en fabrique de draps. C'est sans doute à cette époque que le volume de l'ancienne église a été divisé en hauteur par la construction de deux niveaux de plancher. Un moulin à farine est également aménagé. La fermeture de la fabrique, qui employait une vingtaine d'ouvriers, intervient dans les années 1870. L'agrandissement du bâtiment vers le nord-est est difficile à dater mais il est postérieur à 1854. Après avoir servi de bâtiment agricole à la fin du 19e siècle et dans la première moitié du 20e siècle, le site a été racheté et transformé vers 1950 en habitation. Le premier niveau aménagé dans l'ancienne église est alors cloisonné. Les chapiteaux et le linteau du portail ont été restitués dans le quatrième quart du 20e siècle.

L'édifice se compose de l'ancienne église et de son prolongement vers l'est, ce qui lui donne une longueur totale d'environ 30 m. Il est aujourd'hui partiellement enterré côté nord. La partie ancienne, en pierre de taille de petit appareil réglé et allongé, a ses deux chaînes d'angles côté ouest harpées. Elle a été grossièrement rejointoyée il y a quelques années, tandis que la partie récente est enduite et peinte en blanc. Il faut signaler, au droit du montant gauche du portail roman, juste sous la corniche, un ancien cadran solaire. Il s'agit d'une pierre, bien plus grande que les autres, sur laquelle est gravé un simple motif géométrique constitué de trois traits rectilignes en forme de flèche. De larges baies ont été percées lors de la transformation du foulon en draperie. Le toit à longs pans est couvert de tuiles creuses. Il présente une brisure dans le faîtage à la jonction des deux parties et s'appuie côté église sur une mince corniche composée d'un simple larmier rampant en quart-de-rond aplati et côté prolongement sur une génoise à deux rangs. La pente des deux versants est légèrement plus raide du côté de l'église. Cette dernière, orientée, était à l'origine constituée d'un plan à nef unique de trois travées voûtées en berceau brisé. Elle se terminait par une abside en cul-de-four. Le portail roman, percé dans le mur sud de la nef, existe encore. Il est aujourd'hui dénaturé mais présente encore des éléments intéressants : dichromie des assises des piédroits et archivolte en cintre brisé. La porte a été déplacée vers l'extérieur et changée. La voûte de l'église, encore visible dans l'actuel grenier de la maison, est en blocs de petit appareil calcaire, réglés et allongés. Leur têtes ne sont pas dressées. La voûte est scandée par deux doubleaux de section rectangulaire composés de larges pierres de tailles piquées. Les différences d'assise de part et d'autre des arcs doubleaux montrent clairement que la construction de l'ensemble s'est faite en trois temps. La poussée des arcs doubleaux est reportée au sol par des colonnes engagées couronnées de chapiteaux cubiques, sans contrefort à l'extérieur. Ces colonnes, de 5 m de hauteur, sont d'une pierre beaucoup plus sombre que le reste de la maçonnerie. Un bandeau en quart-de-rond aplati est encore partiellement conservé. Fermant la voûte côté est, l'arc-triomphal est toujours complet. Il est à double rouleau (largeur du premier rouleau : 40 cm ; largeur du second rouleau : 20 cm). Les deux planchers rajoutés au 19e siècle s'appuient sur de puissantes poutres en bois équarries. Celui de l'actuel grenier est encore couvert de carreaux de terre cuite. Il ne reste aujourd'hui quasiment plus de trace du système de transmission de la force motrice du temps de la draperie.

  • Murs
    • calcaire
    • pierre de taille
    • petit appareil
    • grand appareil
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau, étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, étage de comble
  • Couvrements
    • voûte en berceau brisé
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Énergies
    • énergie hydraulique
  • État de conservation
    remanié
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • ornement architectural
  • Précision représentations

    Les coussinets des chapiteaux du portail roman restitué donnent chacun naissance à un petit rouleau bagué en son milieu.

moulins à farine

  • nombre de roues sans objet
  • sens de la roue sans objet
  • matériaux de la roue sans objet
  • diamètre de la roue sans objet
  • type de meules sans objet
  • présence d'un four non
  • présence d'une cuve de charge non
  • présence d'un resevroir CN non
  • présence d'une cuve de charge CN non
  • position sur le canal d'amenée CN unique
  • longueur du canal d'amenée en dizaine de mètres CN sans objet
  • distance séparant le moulin et le bourg dont il dépend en dizaine de mètres CN sans objet
  • orientation du bâtiment CN parallèle
  • plan du bâtiment CN rectangulaire
  • date de réalisation du cadastre napoléonien 1834
  • Statut de la propriété
    propriété privée, []
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Documents d'archives

  • Paul Armagier. Chartes inédites du fonds de Saint-Victor de Marseille, XIe siècle. Thèse de troisième cycle sous la direction de Georges Duby (document dactylographié non publié), Université d'Aix-Marseille, 1967. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 8 J 420.

    Mention de chartes non publiées dans le cartulaire de Guérard conservées aux archives départementales des Bouches-du-Rhône : en 1 H 7, 1H 13, 1 H 30, 1 H 75, 1 H 140.

Bibliographie

  • GUERARD, Benjamin, DELISLE Léopold, De WAILLY Natalis. Cartulaire de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille. Collection des cartulaires de France, t. VIII, éditeur B. Guérard, Paris : Typographie de Ch. Lahure, 1857, 2 volumes, CLVI-651-945 p.

    Chartes n°768, 769, 770, 771, 772, 774, 776, 843, 844, 848.
  • CLOUZOT, Etienne. Pouillés des provinces d'Aix, d'Arles et d'Embrun. Diocèse de Senez. Paris : Imprimerie nationale, 1923.

    Mention de l'ecclesia Beate Marie de Planon vers 1300 dans le compte de décimes et en 1376 dans le compte de procurations.
  • FERAUD, Jean-Joseph-Maxime. Souvenirs religieux des églises de la Haute-Provence. Digne : Vial, 1879, 346 p.

    p. 31-32
  • MISTRAL, Mireille. L'industrie drapière dans la vallée du Verdon. Nice : Don Bosco imprimeur, 1951, 236 p. Cet ouvrage est la publication de la thèse de Mireille Mistral.

  • COLLIER, Raymond. La Haute-Provence monumentale et artistique. Digne: Imprimerie Louis-Jean, 1986, 559 p. : ill.

    p. 136
  • THIRION, Jacques. Alpes romanes. La Pierre-qui-vire (Yonne) : Impr. des Ateliers de la Pierre-qui-Vire et des Ateliers de l'Abbaye Sainte-Marie, 1980, 434 p.

    p. 49 : l'auteur donne un bref historique ainsi qu'un descriptif succint de l'église.
  • Cru, Jacques. Histoire des gorges du Verdon : du Moyen Age à la Révolution. [Moustiers-Sainte-Marie] : Parc naturel régional du Verdon ; [Aix-en-Provence] : Édisud , 327 p. : ill., 2001.

    Chapitre IX : Histoire et architecture des églises de Castellane, Notre-Dame-du-Plan, Notre-Dame-du-Roc, Saint-André et Saint-Victor, p. 125-137.
  • THIRION, Jacques. L'influence lombarde dans les Alpes françaises du sud. Dans : Bulletin monumental, n° 128, 1970, p. 7-40.

  • THIRION, Jacques. Les églises romanes de Castellane. Contribution à une étude de topographie. Dans : Annales de Haute-Provence, n° 294, 1982, p. 149-171.

  • Viré, Marie-Hélène. Etat des églises de Saint-Victor et de Notre-Dame-du-Plan après les incursions protestantes de 1560. Dans : Annales de Haute-Provence, n° 294, 1982, p. 179-189.

Documents figurés

  • Plan relatif au réglement de la fabrique de draps ou foulon du Sieur Barneaud. / Dessin à l'encre sur papier réalisé apr Castagnol, 30 juin 1854. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : S 944.

  • Plan des fontaines de la ville de Castellane [détail de l'usine Barneaud]. / Dessin à l'encre sur papier de Bourdallon, 25 mars 1862.Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 39/92.

Annexes

  • Inventaire des chartes de l'abbaye Saint-Victor de Marseille concernant son prieuré de Notre-Dame-du-Plan à Castellane
Date d'enquête 2007 ; Date(s) de rédaction 2008, 2014
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Buffa Géraud
Buffa Géraud

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 2004 à 2017.

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