Dossier collectif IA04000468 | Réalisé par
Buffa Géraud
Buffa Géraud

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 2004 à 2017.

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  • inventaire topographique
usines textiles dites draperies du Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
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Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    usine textile
  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : Alpes-de-Haute-Provence

I. Contexte de l’enquête : l’état de la question et l’apport de l’étude de l’Inventaire général

L’industrie textile a joué un rôle particulièrement important dans l’histoire et le développement économique de l’actuel Pays Asses, Verdon, Var, Vaïre. Il n’est donc pas surprenant que ce sujet ait déjà fait l’objet d’études de diverses natures. Dès le 19e siècle, certains industriels ou érudits ont couché par écrit la somme des connaissances que leur expérience leur avait fait acquérir (Roux, Honnorat). Le travail le plus abouti est incontestablement celui de Mireille Mistral, qui, dans les années 1950, a consacré une thèse de sciences économiques à l’histoire de cette industrie drapière. Pour autant, aucun travail de repérage des sites de production n’a été mené. Mireille Mistral n’a pas conduit d’inventaire de ce patrimoine, mobilier ou immobilier, et s’est surtout attachée à écrire une histoire économique, sans avoir pour objectif de localiser les draperies ou d’étudier leur aspect. Très récemment, l'historien Eric Fabre a approfondi le travail de Mireille Mistral pour livrer une nouvelle étude de synthèse qui omet encore toutefois l'aspect concret, les traces tangibles laissées par l'industrie drapière dans le Pays.

Il a souvent été possible de confronter les bâtiments tels qu’ils sont aujourd’hui aux documents d’archives de la série S des archives départementales qui contiennent les dossiers, la plupart avec plans, dressés par les ingénieurs des Ponts et Chaussées. L'exploitation des états de section et des matrices cadastrales a apporté les éléments complémentaires nécessaires à :

- l'identification et la localisation des différents sites ;

- l'analyse des caractéristiques architecturales de ces draperies.

1. Conditions de l’enquête et limite de l’étude

Le repérage des draperies du Pays Asse Verdon Vaïre Var s’est déroulé en deux campagnes de terrain, la première à l’été 2006, la seconde à l’été 2007. Le recensement s’est fait à partir du cadastre napoléonien, établi, pour l’ensemble des communes du Pays Asses Verdon Vaïre Var, entre 1811 et 1838. Il a donc fallu repérer sur le terrain tous les sites mentionnés par les matrices cadastrales pour observer quel sort le temps leur avait réservé.

L’ensemble des bâtiments qui existent encore aujourd’hui a fait l’objet d’une notice Mérimée. Si très peu de draperies du 19e siècle ont entièrement disparu, l’état de conservation de celles, très majoritaires, qui existent encore aujourd’hui, est très variable. Certaines sont dans un état de ruine avancé (Thorame Haute et Basse, Moriez, Senez) et au moins une a été entièrement rasée il n’y a pas si longtemps (Barrême). De plus, les intérieurs de celles qui sont parvenues entières jusqu’à nous ont été la plupart du temps profondément transformés depuis la fin de l’activité industrielle, le plus souvent en immeuble d’appartements, parfois en gendarmerie (Saint-André, Barrême, ou Entrevaux) ou en hôtel (Beauvezer, Colmars) ou en camping (Castellane). Enfin, deux draperies sont pratiquement dans l’état dans lequel elles se trouvaient lorsque leur turbine ont cessé de tourner, et possèdent encore toutes leurs machines ou presque. Il s’agit des deux draperies Trotabas de Beauvezer.

Il n’a pas été systématiquement possible de confronter les observations sur le terrain aux fonds d’archives et aux plans dressés par les Ponts et Chaussées, ce qui a compliqué l’établissement de critères de repérage. Enfin, deux ou trois sites n’ont pu être visités ou entièrement visités à cause du refus des propriétaires (Honnorat à Saint-André, Barberoux à Colmars).

2. Les problèmes posés par la délimitation du corpus de l’étude

L’enquête sur l’industrie drapière dans le Pays Asses Verdon Vaïre Var s’est dans un premier temps concentrée sur les sites reconnus comme d’anciennes draperies. En dehors de ceux de Beauvezer, ils étaient extrêmement peu nombreux : deux à Saint-André-les-Alpes, un à Colmars, un à Castellane, un à Annot. Peu à peu, cette liste s’est allongée, et la définition même de ce qu’était une draperie a commencé à poser problème.

La chronologie n’a en rien soulevé de difficulté quant à l’établissement du corpus. Il s’est agi d’étudier un type d’industrie textile assez homogène apparu sur le territoire de l’enquête dans la première moitié du 19e siècle, et disparu au début du 20e siècle. Les dernières draperies en activité n’étaient en effet pas radicalement différentes des premières.

La concentration ou non, au sein d’une même entreprise ou d’un même site de production, de l’ensemble du processus (cf. annexe 1) de fabrication des draps a, elle, fait surgir des questions plus difficilement contournables. Le foulonnage et la teinte furent en effet des étapes souvent physiquement séparées du lieu de la fabrique principale. Comme il n’a pas été possible de s’assurer à chaque fois que les propriétaires d’une de ces usines procédaient eux-mêmes à l’ensemble des opérations nécessaires à la fabrication d’un drap, il a fallu établir des critères, peut-être arbitraires, pour établir le corpus.

Ces questions ne peuvent être démêlées que par une approche historique de l’évolution des procédés techniques. Dans le sud des Alpes, jusqu'au début du 19e siècle, la mécanisation concernait uniquement le foulonnage. La véritable révolution, qui est à l’origine du développement des draperies à ce moment-là, tient entièrement aux inventions du siècle précédent concernant la mécanisation du filage. C’est cette réalité qui a bouleversé les équilibres séculaires de l’économie textile dans la vallée du Verdon et c’est cette réalité que traduisent les sources écrites quand elles semblent parler indifféremment de manufacture, de filature ou de draperie. La mécanisation du tissage, elle, est restée partielle, puisque les métiers mécaniques, qui assuraient à la fois l’ouverture de la foule, le passage de la duite, son tassage et le déroulement de la chaîne, ne sont apparus que beaucoup plus tard, particulièrement dans ces régions reculées. Lorsque les archives parlent de filatures, cela ne signifie donc pas qu’elles désignent nécessairement un établissement consacré à la seule production du fil. Elles soulignent vraisemblablement la principale nouveauté, à savoir la mécanisation de la fabrication du fil. La plupart de ces « filatures » ont aussi abrité l’étape du tissage avec les traditionnels métiers à bras. Ces considérations ont conduit à définir comme draperie tout établissement mentionné comme tel par les sources écrites ainsi que ceux dont les archives nous apprennent qu’ils étaient équipés de machines pour filer la laine et donc à considérer comme draperies les sites qualifiés de filature par les archives.

On a donc pris en compte pour cette étude tous les sites qui étaient désignés de fabrique, fabrique à métiers, manufacture ou filature, par le cadastre dit napoléonien, en excluant notamment les foulons et les teintureries qui n’étaient pas explicitement rattachés à une fabrique de draps. Plus que la chaîne complète du procédé de production, ces qualificatifs supposent avant tout la mécanisation de la fabrication du fil de laine rendue possible par l’utilisation de l’énergie hydraulique, ainsi que la présence d’une main d’œuvre relativement importante. Encore faut-il garder à l’esprit que ces distinctions sont sans doute beaucoup trop nettes et ne rendent pas compte d’une réalité probablement plus complexe. On peut se représenter cette difficulté en observant que le foulon aménagé au moulin Bagnis à Saint-André-les-Alpes, qui est désigné par tous les documents uniquement de foulon, était en fait une usine d’apprêt beaucoup complète, où se pratiquaient le ramage, la tonte et le lustrage.

Malgré quelques incertitudes à Vergons et à Thorame-Haute, trente individus ont été identifiés (cf. tableau 1 et 2).

II. Les caractères historiques et socio-économiques

1. Le contexte socio-économique :

La haute vallée du Verdon est connue pour sa proto-industrie textile très ancienne. Allos, Colmars, Villars-Colmars ou Beauvezer consacraient depuis le Moyen Âge une part importante de l’année à produire des cordeillats, des cadis, ou des drogets, ces tissus de laine grossiers qui furent l’essentiel de la production textile de la vallée du Verdon jusqu’à la Révolution. Depuis le 14e siècle en effet, dans ce pays de moyenne montagne, la production de laine et l’exploitation des cours d’eau pour l’aménagement de foulons avaient rendu possible le développement de cette activité, qui a connu son développement maximum à l’Époque moderne. Mireille Mistral cite le chiffre de 18000 pièces de draps fabriquées au début du 17e siècle chaque année dans la seule ville de Colmars. De tels chiffres ne seront jamais atteints au 19e siècle, au temps des draperies.

La proto-industrie d’Ancien Régime est caractérisée par une très faible mécanisation. Seul le foulonnage fait appel à l’énergie hydraulique. C’est donc grâce à la mobilisation d’une importante main d’œuvre que la laine peut être filée en assez grande quantité pour alimenter les traditionnels métiers à tisser. A l’exception des foulons, il n’existe pas de site propre pour cette production. Les gens travaillent chez eux, en automne et en hiver, consacrant le reste de l’année aux travaux agricoles.

La seconde moitié du 18e siècle connaît des évolutions fondamentales pour le développement des draperies au 19e siècle dans le Pays Asses Verdon Vaïre Var. C’est d’une part la crise traversée par l’industrie textile, qui se manifeste par une désorganisation complète des modes de production ancestraux et surtout par un dépeuplement accéléré des communes du Haut-Verdon. C’est, de l’autre, les inventions successives des fabricants anglais qui vont enfin imaginer les machines permettant de mécaniser la fabrication du fil. Jusqu’alors, il fallait souvent une dizaine d’ouvriers, ou plutôt d’ouvrières, pour donner du travail à un tisserand. Avec la mise au point progressive de la machine qu’on appelle aujourd’hui le renvideur et des cardes, l’industrie textile trouvait le moyen de réorganiser de fond en comble les équilibres qui avaient jusqu’alors prévalu. D’abord destinées au coton, ces inventions ne tardèrent pas à être transposées au monde de la laine.

C’est dans ce nouveau contexte que se sont multipliées les draperies de Haute Provence, nouvelles unités de production qui tournaient le dos à la fabrication à domicile, et concentraient les différentes étapes au sein d’une véritable usine. En effet, si les métiers à tisser avaient de tout temps demandé un espace important à l’intérieur du domicile des tisserands, désormais, la multiplication des machines et le coût de l’investissement nécessaire imposaient une production concentrée, alors même que seules les étapes du foulage et du filage étaient mécanisées.

2. Chronologie

La première draperie ouvre ses portes en 1819 et la dernière en 1872 (cf. tableau 2). La grande période d’ouverture de draperies se situe dans les années 1830, et celle de la fermeture de la quasi-totalité des sites entre 1885 et 1895. Seuls quatre draperies étaient encore en service au début du 20e siècle. A noter le cas particulier de la draperie Derbez à Beauvezer, qui fut une des plus petites, et qui fut exploitée par les membres de la famille Trotatabas jusqu’en 1968. Une étude fut du reste conduite dans les années 1970 pour savoir si l’exploitation était encore possible.

Certaines draperies ont connu une existence éphémère. Ainsi de celle de Senez. Le 11 mars 1853, Laugier, fabricant de draps à Saint-André, obtient l'autorisation de construire un moulin à huile et à farine légèrement en aval du pont de Senez, sur la rive gauche. En 1859, le propriétaire des lieux, un dénommé Latrémouille, y fait fonctionner une draperie. De plan rectangulaire (environ 10 m X 15 m), la draperie Latrémouille était située à la rupture de pente, parallèlement aux courbes de niveaux, à une cinquantaine de mètres seulement du cours de l'Asse. La prise d'eau se faisait sous l'arche du pont, à une centaine de mètres de la fabrique. Cette usine, de dimensions très modestes, n'a probablement connu qu'une courte existence, d’environ une dizaine d’années.

Le phénomène des draperies dans le Pays Asse Verdon Vaïre Var fut donc assez court. Il n’a vraiment duré qu’un demi-siècle, entre 1830 et 1880. L’apparition d’usines complètes et mécanisées, qui ne fut que la dernière forme prise par l’histoire textile ancestrale de ces vallées, a aussi marqué sa fin.

3. Capacité de production

Le nombre de broches indique bien combien la production est restée modeste comparée à celle des régions textiles qui se sont développées en France à la fin du 19e siècle. Mireille Mistral donne pour la ville de Beauvezer le nombre de broches que faisaient tourner chaque draperie, qui va, dans les années 1860 et 1870, de 120 pour les plus petites à 600 pour la plus grande, celle d’Engelfred de Blieux. Le total, pour cette même commune, est de 1680 broches. On est loin des grandes filatures du Nord dont le nombre de broches se comptait en milliers voire en dizaine de milliers. Cette faible capacité de production constituait pourtant la principale richesse des entrepreneurs.

4. La main d’œuvre

Cette étude n’a pas exploité de source particulière permettant une analyse de la main d’œuvre employée dans les draperies. Mireille Mistral avait du reste proposé des éléments de réponse à ces questions. Il en ressort que les draperies avaient des tailles très variables. Les plus petites employaient moins d’une dizaine de personnes. Les plus grandes, plusieurs dizaines, presque une centaine (Engelfred de Blieux à Beauvezer, Honnorat à Saint-André, Pascal à La Mure). C’est une population majoritairement masculine (2/3 – 1/3 le plus souvent) dont les enfants composaient 10 à 20 %.

III. Options méthodologiques de la problématique du repérage :

Après avoir observé l’ensemble du corpus, soit in situ pour les draperies conservées et même pour celles qui sont très largement ruinées, soit d’après les documents d’archives, il a été possible d’établir une liste de critères sur lesquels fonder une analyse typologique des draperies. On verra par la suite que nombre de ces critères se sont avérés inopérants et qu’il n’a pas semblé judicieux, in fine, de mettre sur pied une classification par trop détaillée. Les paramètres retenus à l’origine pour caractériser les draperies tenaient compte de :

- la morphologie du ou des bâtiments

• nombre de bâtiments

• nombre d’étages

• l’adaptation au relief et au cours d’eau

• l’orientation de la façade principale

- la concentration ou non sur un même site de l’ensemble des étapes du processus de fabrication

• existence d’un bâtiment propre pour le foulon

• trace avérée d’une activité de lavage

- les caractéristiques de l’exploitation de la chute d’eau et de la distribution de l’énergie

• longueur du canal d’amenée

• type de moteur (roue, turbine)

• emplacement du moteur par rapport aux machines et mode de distribution de la force motrice

- la présence d’un logis patronal ou de logements ouvriers

- le nombre d’ouvriers employés

IV. Adaptation à l’environnement et disposition de la roue hydraulique

Quatre critères ont été retenus pour déterminer les caractéristiques de l’adaptation à l’environnement de ces fabriques : l’orientation de leur façade principale ; l’implantation par rapport à la pente ; l’orientation par rapport au canal d’amenée ; la localisation et l’orientation de la roue par rapport à l’axe du bâtiment.

La plupart des draperies ont orienté leur façade principale au sud. Sur les 23 sites pour lesquels on peut se prononcer, dix-sept regardaient principalement le sud, quatre l’est, et une - celle d’Entrevaux - l’ouest. Curieusement, la façade principale de draperie de Moriez donnait au nord. Le sud et le sud-est, étaient sans surprise les orientations privilégiées. C’est l’emplacement de la draperie par rapport au relief qui a été déterminant pour les autre cas.

Deux draperies, Chalve à Beauvezer et Ailhaud à Moriez, sont étrangement construites en fond de vallon, dans un espace étroit où il n’était pas possible de disposer de portions même étroites de sol horizontal. Mais le plus souvent (15 cas sur 25 connus), les bâtiments ont été construits exactement à la rupture de pente, à l’endroit ou le relief se fond dans une étendue plane non loin du principal cours d’eau, qui n’est du reste pas toujours celui sur lequel se faisait la prise d’eau ; c’est-à-dire à un endroit où il était à la fois possible d’utiliser la hauteur de chute et de disposer des grandes étendues planes indispensables à la fabrication des draps.

De l’orientation du bâtiment par rapport à la pente dépendait l’emplacement du soubassement : soit la fabrique avait son faîtage perpendiculaire la ligne de pente, et dans ce cas le soubassement courrait sur toute sa longueur, soit la fabrique avait son faîtage parallèle à la ligne de pente, et dans ce cas seule une de ses extrémités était aménagée en soubassement. Signalons enfin que deux fabriques étaient dépourvues de soubassement : Simon à Barrême et Pascal à Saint-André-les-Alpes. Dans ce cas, la roue était entièrement en sous-sol.

La disposition de la fabrique par rapport à la direction du canal d’amenée est moins déterminante. Il était probablement aussi facile de la construire le long du canal, quitte à lui faire adopter un virage à 90° au dernier moment pour amener l’eau à la roue, que de barrer le canal en construisant la fabrique perpendiculairement à sa direction. Le choix de l’une ou l’autre possibilité n’a pas non plus commandé l’emplacement de la roue au milieu du bâtiment ou à son extrémité. Le seul impératif était bien sûr de faire en sorte que l’axe de la roue fût parallèle à celui du bâtiment, pour éviter d’ajouter un renvoi d’angle au démultiplicateur et disposer facilement un arbre moteur sur toute la longueur de la draperie pour ensuite desservir les étages. Un seul cas déroge à cette règle, celui de la principale usine du Pays, qui fut aussi la première, construite par André Honnorat à Saint-André-les-Alpes. La première roue de sa fabrique (une seconde fut installée lors de l’agrandissement des années 1830), qui resta en place jusqu’au 20e siècle, avait son axe perpendiculaire à la façade principale.

Pour ce qui est de la roue elle-même, on constate une certaine uniformité. Elles étaient toutes verticales, ce qui constitue une véritable spécificité dans une zone où tous les moulins étaient équipés de roues horizontales. Deux roues hydrauliques seulement sont encore en place : celle des Grands Trotabas à Beauvezer et celle de la fabrique Arnaud à Saint-André-les-Alpes, qui furent du reste toutes deux parmi les quatre dernières fabriques en activité. Celle de Saint-André est entièrement métallique alors que celle de Beauvezer est en bois, à l’exception de l’axe qui est en métal. Ce sont des roues d’environ quatre mètres de diamètre pour un peu moins de deux mètres de largeur. Mais grâce aux archives et aux trois autres chambres de roue encore intactes (à Annot, Entrevaux et Barrême), on peut facilement généraliser ces dispositions aux autres sites.

Ajoutons enfin que plusieurs sites ont été dotés de turbines au début du 20e siècle, soit pendant la période d’activité de la draperie (grande et petite Trotabas à Beauvezer), soit après sa reconversion en un autre établissement industriel (Honnorat à Saint-André, Pascal à La Mure, Chalve à Beauvezer).

Pour ce qui est de la disposition de la roue par rapport au bâtiment en revanche, une distinction importante doit être faite entre le cas où la roue se trouve à l’extrémité de la draperie (le mot extrémité s’entend aisément dans la mesure où les draperies sont de plan rectangulaire), c'est-à-dire le plus souvent contre un des deux murs-pignons, ou en son milieu, c’est-à-dire à égale distance ou environ des deux murs-pignons. On a ainsi pu remarquer que ce critère de distinction est déterminant pour répartir les draperies selon leur principale différence, qui tient avant tout à leur taille. En effet, les draperies de grande dimension ont dû implanter leur roue au milieu du bâtiment, alors que celles qui étaient plus modestes l’ont installé en extrémité. On peut facilement comprendre pourquoi : quand le bâtiment s’allongeait significativement, il devenait préférable, probablement pour équilibrer l’arbre de transmissions, de placer la source d’énergie en son milieu. Ainsi, les six draperies dont la roue était centrale font partie des sept plus grandes. Le septième cas, celui de Chalve à Beauvezer, est peut-être trompeur puisque le bâtiment actuel a connu d’importantes transformations par rapport à l’époque de la draperie et qu’un second bâtiment avait été construit spécifiquement pour accueillir la grande roue verticale.

V. Les caractères morphologiques et descriptifs du bâti

La plupart des draperies qui ont vu le jour au 19e siècle dans le Pays Asses Verdon Vaïre Var n’ont pas été construites ex nihilo. Elles sont le résultat de l’agrandissement d’une petite construction antérieure, un foulon le plus souvent (cf. tableau 2), qui utilisait déjà la possibilité d’aménager une chute d’eau. A vrai dire, seules cinq draperies (quatre à Beauvezer et une à La Mure) ne se sont pas appuyées sur un bâtiment plus ancien. Tous les sites où une chute d’eau pouvait être aménagée ne furent pourtant pas transformés en draperies. Il faut dire que dans les communes du nord du Pays, le nombre des foulons recensés au début du 19e siècle était particulièrement important (Des. 01 : carte des foulons à Villars).

Mais l’existence - ou non - d’un premier bâtiment n’a pas eu beaucoup d’influence sur la morphologie de la construction finale. En effet, à l’exception de la fabrique Barberoux à Colmars et de celle de Barneaud à Entrevaux, toutes ont adopté les mêmes dispositions générales : de plan rectangulaire, elles s’élevaient sur trois ou quatre niveaux, présentaient sur leur façade principale un alignement serré de fenêtres et étaient couvertes d’un toit à long pan. La draperie Simon à Barrême échappe en partie à ce schéma puisqu’elle n’avait que deux niveaux et son plan était presque carré. Encore faut-il préciser que les canaux d’amenée et de fuite, ainsi que la chambre de la roue, étaient aménagées en sous-sol.

La principale différence entre les différentes draperies tenait donc bien à leurs dimensions. Les plus petites ne développaient que trois ou quatre travées, alors que les plus grandes ont pu en avoir plus de quinze (17 pour Honnorat à Saint-André-les-Alpes et même 18, mais en trois bâtiments, pour la fabrique des Grands Trotabas à Beauvezer). Le nombre moyen de travées s’établit à 7 ou 8, ce qui était le cas de six fabriques sur les dix-huit pour lesquelles on peut encore faire ce type d’observations.

Une autre distinction importante doit être faite entre les usines qui n’ont occupé qu’un bâtiment et celles qui en ont occupé plusieurs. Sur les 23 draperies pour lesquelles on connaît le nombre de bâtiments consacrés à la fabrication des draps, quinze n’en avaient qu’un, sept en avaient deux, et une seule en avait trois. Il faut également préciser que trois industriels s’étaient fait construire une demeure patronale importante à proximité immédiate de leur usine : Honnorat et Arnaud à Saint-André-les-Alpes et Barneaud à Entrevaux. Dans ces trois cas, le logement reprenait les dispositions de l’usine : plan rectangulaire sur trois niveaux.

1. Matériaux et mise en œuvre

Les bâtiments sont construits blocage de moellons de calcaire auxquels se mêlent des galets si la draperie se trouve à proximité immédiate du Verdon ou du Var. Les angles sont au mieux renforcés par des moellons de grandes dimensions, mais sommairement taillés. Il faut signaler la présence, assez peu surprenante, de blocs de grès dans la maçonnerie de la draperie Roux à Annot.

Les encadrements des fenêtres sont le plus souvent en bois (montants et linteau ou linteau seulement), y compris pour les baies du logis. Dans le cas où seul le linteau est en bois, le reste de l’encadrement est simplement maçonné. Dans le village et pour les maisons plus récentes (19e siècle) les encadrements des baies sont façonnés au plâtre.

2. Aménagement et production

Les différents étages des draperies étaient entièrement ouverts. Aucune cloison ne venait délimiter ces espaces dont la dimension était donc exactement celle du bâtiment. Au sol, on trouve encore dans plusieurs d’entre elles (Arnaud à Saint-André) les petits carreaux de terre cuite qui devaient être généralisés à l’époque. A l’exception d’un gros arbre de transmission en bois (Honnorat à Saint-André) les systèmes de transmission de l’énergie encore en place (Roux, Derbez et Grands Trotabas à Beauvezer, Arnaud à Saint-André) sont en acier.

La répartition, au sein du bâtiment de production, des différentes machines correspondant aux différentes étapes de la chaîne de fabrication n’a pas pu être étudiée. Seules deux draperies en effet ont conservé leur machines, ce qui n’est pas suffisant pour établir des comparaisons, et ce d’autant plus que les deux draperies appartenaient à la même famille lorsqu’elles ont fermé.

Mais les draperies ne se limitaient pas à l’intérieur des bâtiments. Les espaces plans qui entouraient les constructions étaient essentiels. Plusieurs draperies (Arnaud à Saint-André, Roux et Grande Trotabas à Beauvezer, Roux à Annot) ont encore leurs belles calades, plus ou moins partiellement conservées. Ces espaces étaient indispensables pour plusieurs opérations : étendage de la laine ou des draps, passage à la rame. Ces cadres de bois (voir annexe 2) aux bords amovibles permettaient de donner aux draps qui venaient d’être foulés leur dimension exacte, par simple tension. Ces installations sont visibles dans le jardin de la demeure patronale sur l’illustration du papier à en-tête de la draperie Honnorat à Saint-André (Doc. 04).

3. Couvertures

Les bâtiments actuels sont tous dotés de toits à long pan couverts de tuiles creuses, de tuiles mécaniques, de tôle ondulée ou de plaques d’Eternit. Les quelques cartes postales anciennes semblent indiquer que les tuiles creuses étaient généralisées à l’époque de l’activité industrielle.

4. Décor

Le seul élément de décor qu’on peut observer dans les bâtiments des draperies concerne l’éventuel encadrement en pierres de taille de la porte principale. Il faudrait pouvoir visiter le Château Honnorat pour tirer des conclusions sur le décor des logements patronaux.

5. Absence de spécificité architecturale des draperies

Il est illusoire de vouloir établir une typologie à partir d’un corpus aussi restreint, d’autant plus que sur les trente draperies identifiées, seules vingt-deux sont suffisamment conservées pour être étudiées. En plus de ces vingt-deux draperies, quatre ou cinq sont suffisamment conservées ou documentées pour que leur organisation générale soit perceptible.

Nulle part on ne trouve de charpente métallique , ou de shed etc. Dans l’ensemble, l’activité drapière dans cette zone n’a pas engendré les formes architecturales propres au monde de l’industrie. Les draperies ont été construites selon les modes de construction traditionnels observés dans le monde agricole, tant pour les matériaux employés que pour la morphologie des bâtiments. Quelques différences peuvent toutefois être notées. Ainsi de l’absence de toit à un pan pour les draperies alors qu’ils sont fort courants pour les bâtiments agricoles en bloc à terre dans le sud du Pays.

On peut donc conclure que la draperie dans le Pays Asses Verdon Vaïre Var est une construction traditionnelle qui se distingue par sa taille et par son emplacement, et assez peu par sa forme. Elle est naturellement implantée en un lieu où elle pourra bénéficier d’une chute d’eau, le plus souvent à la rupture de pente, le plus souvent de telle sorte que sa façade regarde à peu près vers le sud (onze regardent au sud, trois au sud-est et trois au sud-ouest sur vingt-six cas analysables), et, le plus souvent également, dans une zone où il est possible de disposer de grandes surfaces planes. Le corpus est donc remarquablement cohérent, et ce pour la simple raison qu’il correspond à un petit territoire, à une tranche chronologique assez fine et à la poursuite, de la part de ceux qui en sont à l’origine, d’objectifs communs. Il n’est pas étonnant dans ces conditions que les solutions apportées aux problèmes qui se sont posés aux industriels locaux désireux de créer une manufacture de draps aient été peu nombreuses et très proches les unes des autres.

Enfin, au sein du corpus, en prenant là encore la taille comme seule critère discriminant, on aboutit à des conclusions significatives pour la compréhension de l’organisation générale de ces draperies, du moins pour le critère principal qui a pu être observé en l’absence, le plus souvent, des machines de production, à savoir l’emplacement de la roue hydraulique. La principale différence entre les draperies, qui tient donc bien avant tout à leur taille, s’observe à la fois avec le nombre de bâtiment, le nombre d’étages et de travées d’une draperie, mais également avec les solutions adoptées pour distribuer l’énergie.

L’activité drapière n’a donc pas abouti dans la vallée du Verdon et dans les autres vallées considérées à des formes architecturales spécifiques. Les contraintes techniques liées à la source d’énergie indispensable à la mécanisation étaient faciles à intégrer aux manières traditionnelles de construire. En revanche, il est évident que l’on doit distinguer les cas de la petite usine, à peine plus grosse que la ferme à laquelle elle peut du reste faire face et qui ne se distingue pas vraiment des autres constructions qui l’entourent, y compris en milieu urbain, de la draperie de grandes dimensions, où la volonté de produire à plus grande échelle a simplement conduit à doubler ou tripler les volumes. La dernière étape de cette progression consiste à avoir plusieurs bâtiments, et même, dans trois cas, une demeure patronale.

[1] La colonne de fonte de la draperie Arnaud à Saint-André à probablement été rajoutée tardivement pour soutenir les poutres du plancher entre le rez-de-chaussée et le premier étage, tout comme a été rajouté à la fin du 19e siècle la petite construction où se trouvent des voûtains de briques.

Annexes 1 : les étapes de la fabrication d’un drap au 19e siècle dans la vallée du Verdon

Préparation de la laine

Tonte des moutons, dégraissage, épluchage

Filage

Cardage (sur les cardes), torsion du fil et mise en bobine (avec les mule jenny, puis avec les renvideurs)

Teinte

Tissage

Avec des métiers à bras. Les métiers mécaniques qu'on trouve dans les draperies de Beauvezer datent du 20e siècle.

Apprêts

Foulonnage, lainage, tonte des draps, passage aux rames, presse (lustrage)

Annexes 2 : les rames

On lit, dans le tome 13 de l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, la définition suivante :

Les Rame, s. f. (Draperie.) machine ou instrument dont on se sert dans les manufactures de draperie pour allonger ou élargir les draps, ou seulement pour les unir & dresser quarrément.

Cette machine qui est haute d'environ quatre piés & demi, & qui a plus de longueur que la plus longue piece de drap, est composée de plusieurs petites solives ou morceaux de bois quarrés, placés de même que ceux qui forment les barrieres d'un manege; en sorte néanmoins que les traverses d'en - bas puissent se hausser & se baisser, suivant qu'on le juge à propos, & être arrêtées solidement par le moyen de quelques chevilles. Il y a le long des traverses tant hautes que basses, des clous à crochet placés de distance en distance. Indiquons en peu de mots la maniere de mettre une piece de drap sur la rame.

La piece de drap étant encore toute mouillée, le chef en est attaché à l'un des bouts de la rame, puis on la tire, à force de bras, par le côté de la queue, pour la faire aller au point de longueur que l'on s'est proposé. La queue du drap étant bien arrêtée, on accroche la lisiere d'en - haut aux traverses d'en - bas, que l'on fait descendre par force jusqu'à ce que le drap soit à la largeur qu'on desire. Ayant été ainsi bien étendu & arrêté tant sur son long que sur son large, on brosse la piece à poil, & on la laisse sécher, ensuite on la leve dessus la rame, & tant qu'elle n'est point remouillée, elle conserve toujours la même largeur & longueur que cette machine lui a donnée. Dict. du Comm. (D. J.).

Une rame. Illustration tirée de Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers

Annexe 3 : tableau des critères descriptifs du repérage (première partie)

Communes

Draperies

Implantation

par rapport

au relief

Orientation

Orientation

par rapport

au canal

d'amenée

nombre de

bâtiments

Plan

Nombre

d'étages

Annot

Roux

à la rupture de pente

Sud-Ouest

parallèle

1

rectangulaire

2?

Annot

Moulard

pente en bordure de rivière

Sud-Ouest

parallèle

1

2 rectangles accolés

3

Barrême

Maurel

à la rupture de pente

Sud-Est

parallèle

1

rectangulaire

2

Barrême

Ravel

à la rupture de pente

Est

parallèle

1

rectangulaire

?

Beauvezer

Chalve

fond de vaillon

Sud

parallèle

2

rectangulaire

3 + combles

Beauvezer

Derbez

à la rupture de pente

Sud

parallèle

2

rectangulaire

3 + combles

Beauvezer

Engelfred

à la rupture de pente

Sud

perpendiculaire

1

rectangulaire

3 + combles

Beauvezer

Giraud

à la rupture de pente

Sud

perpendiculaire

2

rectangulaire

4 + 3 combles

Beauvezer

Trotabas

à la rupture de pente

Sud-Est

parallèle

3

rectangulaire

2,3 et 4 + combles

Beauvezer

Roux

à la rupture de pente

Sud-Est

parallèle

1

rectangulaire

4 + combles

Castellane

Barneaud

à la ruptrue de pente

Sud

perpendiculaire

2

rectangulaire

3

Castellane

Louiguy

à la rupture de pente

Sud-Est

parallèle

1

rectangulaire

3

Colmars

Barberoux

dans les fossés

Sud

parallèle

1

complexe

>2

Colmars

Roux

à la rupture de pente

Sud

parallèle

2

courbe et rectangulaire

3 et 4

Entrevaux

Barnaud

forte pente

Sud-Ouest

parallèle

1 + demeure

complexe

4

La Mure-Argens

Pascal

pente en bordure de rivière

Sud-Est

perpendiculaire

1

rectangulaire

4 + combles

Moriez

Ailhaud

fond de vallon

Nord

parallèle

1

rectangulaire

?

Saint-Julien-

du-Verdon

Honnorat

?

?

?

?

?

?

Saint-André-

les-Alpes

Honnorat

à la rupture de pente

Est

parallèle

2 + demeure

rectangulaire

3 + combles

Saint-André-

les-Alpes

Pascal

plaine

Sud

perpendiculaire

1

rectangulaire

4 + combles

Saint-André-

les-Alpes

Arnaud

plaine

Sud

perpendiculaire

1 + demeure

rectangulaire

3

Senez

Latrémouille

à la rupture de pente

Nord

parallèle

1

rectangulaire

?

Thorame-Basse

Bonnet

?

?

?

?

?

?

Thorame-Basse

Arnaud

?

?

?

?

?

?

Thorame-Haute

Arnaud

à al rupture de pente

Est

parallèle

1

rectangulaire

>3

Thorame-Haute

Dartier

?

?

?

?

?

?

Vergons

Gibert

pente en bordure de rivière

Sud-Est

parallèle

1

rectangulaire

3

Villars-Colmars

Peyron

à la rupture de pente

Sud

parallèle

1

rectangulaire

4

Villars-Colmars

Roux

à la rupture de pente

Est

parallèle

1

rectangulaire

3 + combles

Villars-Colmars

Roux

plaine

Sud

parallèle

1

rectangulaire

?

Tableau des critères descriptifs du repérage (deuxième partie)

Communes

Draperies

Soubassements

Nombre de

travées

Position de

la roue

Axe de la roue

par rapport

à l'axe du

bâtiment

Annot

Roux

1

13?

milieu

parallèle

Annot

Moulard

0 ( 1 sous-sol)

4

extrémité

parallèle

Barrême

Maurel

0 (galeries

souterraines)

6

extrémité

parallèle

Barrême

Ravel

?

?

extrémité

perpendiculaire

Beauvezer

Chalve

1

8

à part et

extrémité

parallèle

Beauvezer

Derbez

0

4

extrémité

parallèle

Beauvezer

Engelfred

0

11

mileu

parallèle

Beauvezer

Giraud

1

7

extrémité

parallèle

Beauvezer

Trotabas

1

4, 8 et 6

à part et

milieu

parallèle?

Beauvezer

Roux

1

8

milieu

parallèle

Castellane

Barneaud

1

7

extrémité

parallèle

Castellane

Louiguy

2

5

extrémité

parallèle

Colmars

Barberoux

1

>5

milieu

parallèle

Colmars

Roux

1

4 et 3?

extrémité

parallèle

Entrevaux

Barnaud

1

4

extrémité

perpendiculaire

La Mure-Argens

Pascal

2

8

milieu

parallèle

Moriez

Ailhaud

1

?

?

?

Saint-Julien-

du-Verdon

Honnorat

?

?

?

?

Saint-André-

les-Alpes

Honnorat

1

17

extrémité à

l'origine

perpendiculaire

Saint-André-

les-Alpes

Pascal

0

4

extrémité

parallèle

Saint-André-

les Alpes

Arnaud

0

7

extrémité

parallèle

Senez

Latrémouille

?

?

extrémité

?

Thorame-Basse

Bonnet

?

?

?

?

Thorame-Basse

Arnaud

?

?

?

?

Thorame-Haute

Arnaud

1

?

extrémité

parallèle

Thorame-Haute

Dartier

?

?

?

?

Vergeons

Gibert

2

7

?

?

Villars-Colmars

Peyron

2

4

?

?

Villars-Colmars

Roux

1

5?

?

?

Villars-Colmars

Roux

0

?

extrémité

parallèle

Tableau des critères historiques du repérage

Communes

Draperie

Construction

ex nihilo

Début de

l'activité

Fin de

l'activité

Ancien Foulon

Nombre

maximum

d'ouvriers

État de

conservation

N° Mérimée

si étudiée

Annot

Roux

?

vers 1830

vers 1890

oui?

15

Bâtiment sans

machine

IA04000808

Annot

Moulard

non

avant 1843

vers 1880?

oui

18

Bâtiment

transformé

IA04000800

Barrême

Maurel

non

1861

vers 1880?

non

Bâtiment

transformé

IA04001112

Barrême

Ravel

non

avant 1843

vers 1890

non

13?

détruit

non

Beauvezer

Chalve

oui

1851

1873

non

moins de 10

bâtiment

transformé

IA04000717

Beauvezer

Derbez

oui

1858

vers 1960

non

?

bâtiment avec

machines

IA04000428

Beauvezer

Engelfred

non

1841

vers 1880

non

68

bâtiment

transformé

IA04000469

Beauvezer

Giraud

oui

1842

1883

oui

16

bâtiment avec

machines

IA04000470

Beauvezer

Gde Trotabas

oui

1836

1936

non

40

bâtiment avec

machines

IA04000427

Beauvezer

Roux

non

vers 1830

avant 1900

oui

21

bâtiment

transformé

IA04000429

Castellane

Barneaud

non

1834

vers 1880

oui

21

bâtiment

transformé

IA04000801

Castellane

Louiguy

non

avant 1840

?

?

?

bâtiment

transformé

IA04000346

Colmars

Barberoux

non

vers 1850

vers 1890

non

16

bâtiment

transformé

IA04000803

Colmars

Roux

non

1854?

1926

oui

bâtiment sans

machine

IA04000797

Entrevaux

Barneaud

non

avant 1860

vers 1890

oui

?

bâtiment

transformé

IA04000881

La Mure-

Argens

Pascal

non

vers 1825

vers 1895

non

80

bâtiment

transformé

IA04000348

Moriez

Ailhaud

?

avant 1838

?

?

20

ruine

non

Saint-Julien-

du-Verdon

Honnorat

?

avant 1856

avant 1870?

?

10

détruit

non

Saint-André-

les-Alpes

Honnorat

non

1819

1886

non

90

bâtiment

transformé

IA04000472

Saint-André-

les-Alpes

Pascal

non

1861

vers 1900

non

?

bâtiment

transformé

IA04000478

Saint-André-

les-Alpes

Arnaud

non

avant 1830

1909

oui

55

bâtiment sans

machine

IA04000357

Senez

Latremouille

oui

entre 1853 et 1859

vers 1880?

non

?

détruit

non

Thorame-Basse

Bonnet

?

avant 1840

?

?

12

détruit

non

Thorame-Basse

Arnaud

?

avant 1840

?

?

7

détruit

non

Thorame-Haute

Arnaud

non

avant 1840

vers 1880

non

16

ruine

IA04000907

Thorame-Haute

Dartier

?

avant 1841

?

?

18

détruit

non

Vergons

Gibert

?

avant 1843

vers 1890

?

6

bâtiment

transformé

non

Villars-Colmars

Peyron

non

1859

vers 1890

oui

une quinzaine

bâtiment

transformé

IA04001151

Villars-Colmars

Roux

non

1824

vers 1891

oui

une dizaine

bâtiment

transformé

IA04001153

Villars-Colmars

Roux

non

1872

vers 1892

oui

une dizaine

bâtiment

transformé

IA04001154

  • Période(s)
    • Principale : 19e siècle
  • Toits
  • Murs
    • calcaire
    • grès
    • enduit
    • galet
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
    • pierre de taille
  • Décompte des œuvres
    • étudiées 22
    • repérées 30

Bibliographie

  • DOMENGE Jean-Luc, La langue d'André Honnorat dans : Chroniques de Haute-Provence : 364 / Société scientifique et littéraire des Alpes de Haute-Provence . 356 p. 48-58.

    p. 48-58
  • FABRE, Eric. Laine et drap en haut Verdon. Une haute Provence textile (fin XVIIe - milieu XXe siècle). Paris : L’Harmattan, 2015, 258 p.

  • HONNORAT Charles, Cet homme rude parti de rien dans : Chroniques de Haute-Provence, Digne : Société scientifique et littéraire des AHP, 2006, n° 356, couv. ill. ; 23 cm, p. 63-65.

    p. 63-65
  • HONNORAT André. Mémoire pour ma famille. Dans : Chroniques de Haute-Provence, n°364, Société scientifique et littéraire des Alpes de Haute-Provence . 356 p. 20-48.

    p. 20-48
  • MILLE, Ludovic. Visite de la petite fabrique Trotabas de Beauvezer, dans : Aux sources du Verdon, Le Cannet : MAC2G, 2006, 32 p : ill ; couv. ill. ; 30 cm.

    p. 23-25
  • MISTRAL, Mireille. L'industrie drapière dans la vallée du Verdon. Nice : Don Bosco imprimeur, 1951, 236 p. Cet ouvrage est la publication de la thèse de Mireille Mistral.

    p. 58-63

Documents figurés

  • Plan et Nivellement d'une partie du canal du Verdon dans la commune de Beauvezer pour servir à l'instruction d'une demande en autorisation de construire un canal de dérivation des eaux du Verdon nécessaire à l'établissement de trois usines devant contenir quatre mécaniques destinées à la fabrication des draps. / Dessin sur papier signé Rossi, 2 septembre 1834. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains, S 943.

  • Plan pour l'instruction de la demande du sieur Latrémouille tendant à obtenir l'autorisation de faire un barrage dans l'Asse pour faciliter l'alimentation de sa fabrique dans la commune de Senez / Dessin à l'encre sur papier calque signé Pochin, 10 mars 1861, Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains, E DEP 204/22.

  • Plan général et détails relatifs au réglement de la fabrique de draps et au moulin à farine que le Sr Ravel possède sur une dérivation de la rivière de Clumanc dans la commune de Barrême / Dessin à la plume, par Castagnol, 3 novembre 1853. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : S 942

  • [Papier à en-tête de l'ancienne draperie] / Impression sur papier, deuxième moitié du 19e siècle, collection particulière.

Date d'enquête 2006 ; Date(s) de rédaction 2008
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Buffa Géraud
Buffa Géraud

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 2004 à 2017.

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