Dossier d’aire d’étude IA04000752 | Réalisé par
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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  • inventaire topographique
présentation de la commune de Tartonne
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  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : Tartonne

Avec ses 4488 ha, la commune de Tartonne couvre la haute vallée de l'Asse de Clumanc. La montagne de Coupe (1680 m), à l'ouest, la sépare de la vallée des Eaux Chaudes (les Dourbes). Au nord, le Cheval Blanc (2323 m) l'isole du haut bassin de la Bléone. A l'est, les montagnes de Tournon (2107 m) et de Pigibert (1448 m) regardent le bassin de l'Issole. La limite sud traverse la vallée de l'Asse en prenant appui sur les croupes de la Sapée (1701 m), d'Entouart (1147 m) et du Grasson (1405 m). La vallée de l'Asse depuis le bourg castral de Tartonne. Au premier plan, le hameau de Plan-de-Chaude, chef-lieu.La vallée de l'Asse depuis le bourg castral de Tartonne. Au premier plan, le hameau de Plan-de-Chaude, chef-lieu.

L'Asse, le torrent de la Salaou et le Riou, convergeant vers le sud, ont creusé trois sillons dont les coteaux forment l'essentiel du terroir agricole, bien exposé mais d'altitude élevée (point inférieur 882 m), formé de terrains graveleux et médiocrement fertiles.

La forêt (pin de montagne surtout, quelques chênes et hêtres) reconquiert aujourd'hui les pelouses d'altitude qui nourrissaient autrefois d'importants troupeaux.

La ressource naturelle la plus remarquable est une source d'eau salée, la Salaou, qui fut exploitée par les habitants jusqu'au 19e siècle et que la commune conserve en état.

La première mention écrite de Tartonne remonte à 1199. Les seigneurs qui portaient alors le nom de Tartonne étaient vassaux du baron de Castellane, avant de passer, en 1226/1227, sous la domination du comte de Provence, puis de revenir en 1235 sous celle de Boniface de Castellane.

Après l'extinction du lignage local, la seigneurie appartint successivement aux Baux (1255, 1378), aux Agoult (1386, 1499), aux Esparron (1498, 1503), aux Villeneuve (1507, 1597) et en dernier lieu aux Gassendy (1630, 1787).

Le fief qui, contrairement à celui de Clumanc, n'était pas divisé, incluait la justice haute et basse, 2 moulins, 2 tailles annuelles et une taxe spéciale pour l'exploitation du sel.

L'habitat était alors concentré sur le piton de 1163 m qui s'élève entre le chef-lieu actuel et l'écart du Touron et domine la partie centrale du territoire.

L'église paroissiale, siège d'un important prieuré qui dépendait du chapitre de Senez, était à 1 km au sud, dans la vallée, suffisamment loin pour que les villageois aient obtenu de bâtir dans le village une chapelle dédiée à saint Michel qui a laissé son nom au site.

L'actuel territoire communal contenait un autre bourg castral, la Peine, dont le ressort couvrait la haute vallée de l'Asse et dont le site, à 1427 m d'altitude, dominait la clue du même nom. Le castrum de la Peine comptait en 1315 22 feux (environ 120 habitants), alors que Tartonne en avait 65 (environ 350 habitants), et fut déserté probablement dans la 2e moitié du 14e siècle. La clue de la Peine, vue du nord.La clue de la Peine, vue du nord.

La commune a probablement absorbé la partie nord du territoire d'un 3e bourg castral, celui de Labaud, dont un col de la montagne de Coupe porte encore le nom et dont la partie sud paraît avoir été intégrée au territoire de Clumanc. La donation, vers la fin du 12e siècle, d'une partie du territoire de Labaud aux Hospitaliers, qui y installèrent une ferme dépendant de la commanderie de Puimoisson, fut peut-être responsable de l'abandon du village, apparemment consommé avant le milieu du 13e siècle. Le site de ce bourg castral n'a pas été retrouvé. Il se trouvait peut-être sur un épaulement méridional de la montagne de Blacun appelé Chastellard, près du hameau des Blancs.

De cet ensemble de villages médiévaux, il ne restait en 1471 que le village de Tartonne, réduit à 44 foyers (environ 200 habitants). Le déperchement de l'habitat et son éparpillement en une dizaine de hameaux, dont le plus important, Plan de Chaude, fait aujourd'hui office de chef-lieu, a probablement commencé au 16e siècle pour s'achever au 17e siècle, sans que l'on sache si le château occupé en 1574 par les huguenots et repris, quelques mois plus tard, par Hubert de Vins correspond au bourg castral médiéval ou à la demeure seigneuriale construite à Maladrech.

Les recensements fiscaux comptabilisent à Tartonne 60 maisons et 64 familles en 1698, 97 maisons et familles en 1728, 90 maisons et 473 habitants en 1765. La courbe démographique culmine en 1831 avec 512 habitants, puis décline de manière continue jusqu'en 1975 (98 habitants) avant de remonter lentement (131 habitants en 1999).

La première mention écrite de Tartonne remonte à 1199. Les seigneurs qui portaient alors le nom de Tartonne étaient vassaux du baron de Castellane, avant de passer, en 1226/1227, sous la domination du comte de Provence, puis de revenir en 1235 sous celle de Boniface de Castellane. Après l'extinction du lignage local, la seigneurie appartint successivement aux Baux (1255, 1378), aux Agoult (1386, 1499), aux Esparron (1498, 1503), aux Villeneuve (1507, 1597) et en dernier lieu aux Gassendy (1630, 1787). Le déperchement de l'habitat et son éparpillement en une dizaine de hameaux, dont le plus important, Plan de Chaude, fait aujourd'hui office de chef-lieu, a probablement commencé au 16e siècle pour s'achever au 17e siècle. Les recensements fiscaux comptabilisent à Tartonne 60 maisons et 64 familles en 1698, 97 maisons et familles en 1728, 90 maisons et 473 habitants en 1765. La courbe démographique culmine en 1831 avec 512 habitants, puis décline de manière continue jusqu'en 1975 (98 habitants) avant de remonter lentement (131 habitants en 1999).

Documents d'archives

  • Commune de Tartonne. Hameau du Viable. Travaux d'établissement et d'entretien du four du Viable. Acte d'association, 1895. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 7 M 47

    L'acte d'association est dressé par l'ingénieur Tourniaire à Castellane le 13 mai 1895. "Les propriétaires du four du Viable ... se réunissent en association syndicale du four du Viable pour assurer l'exécution et l'entretien des travaux de construction du four du Viable sur le territoire de la commune de Tartonne et concourir, chacun en proportion de son intérêt, aux dépenses à faire pour lesdits travaux ...".
  • Commune de Tartonne. Bail d'une maison à l'administration des Postes et des Télégraphes, 1910. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 475

    Le 6 avril 1910, la commune de Tartonne donne à loyer à l'administration des Postes et des Télégraphes un immeuble sur la place publique, comprenant au rez-de-chaussée la salle d'attente, le bureau, une cave, un bûcher et un corridor, au premier étage deux chambres et au second des toilettes. La commune se doit d'exécuter des travaux d'aménagement avant le mois de juin, parmi lesquels aménagements les inscriptions extérieures : "Bureau de Poste", "Caisse Nationale d'Epargne" et "Lettres".

Bibliographie

  • ACHARD, Claude-François. Description historique, géographique et topographique des villes, bourgs, villages et hameaux de la Provence ancienne et moderne, du Comté-Venaissin, de la principauté d'Orange, du comté de Nice etc. Aix-en-Provence : Pierre-Joseph Calmen, 1788, 2 vol.

    Volume II, page 484.
  • BARATIER, Edouard. La démographie provençale du XIIIe au XVIe siècle. Paris : S.E.V.P.E.N. , 1961, 255 p.

    p. 162
  • FERAUD, Jean-Joseph-Maxime. Histoire, géographie et statistique du département des Basses-Alpes. Digne : Vial, 1861, 744 p.

    p. 272

Documents figurés

  • Commune de Tartonne. Hameau du Viable. Travaux d'établissement et d'entretien du four du Viable. Plan des lieux. / Dessin à l'encre sur calque, 13 mai 1895, signé Tourniaire. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 7 M 47.

Date d'enquête 2005 ; Date(s) de rédaction 2007
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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