Dossier d’œuvre architecture IA04000638 | Réalisé par
Buffa Géraud
Buffa Géraud

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 2004 à 2017.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • inventaire topographique
voie ferrée (les lacets du Fugeret)
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton voie ferrée de la ligne Nice - Digne-les-Bains
  • Hydrographies le Gros-Vallon du Fugeret
  • Commune Le Fugeret
  • Cadastre 1983 D 88, 124 ; 1983 B 1298, 1290
  • Dénominations
    voie ferrée
  • Appellations
    les lacets du Fugeret
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    tunnel, pont

La décision d’aller chercher un passage au nord, sous le hameau de la Colle Saint-Michel, pour franchir le principal relief qui faisait obstacle au passage de la voie du bassin versant du Var à celui de la Durance a entrainé le rehaussement du point culminant de la voie ferrée à 1 022 m d'altitude. Les ingénieurs chargés de sa conception sous l'autorité de l'ingénieur en chef Lemoine ont dû faire face à un problème de taille. Côté Puget-Théniers, en suivant le cours du Var, la ligne restait encore à une altitude assez basse : 460 m à la gare d'Entrevaux, 570 m à hauteur de Saint-Benoît près du pont de la Reine Jeanne. La topographie accidentée de la vallée entre ces deux points imposait de suivre de près le cours du fleuve. À partir de ce dernier point, la voie pouvait prendre de l'altitude par rapport au cours d'eau, ce qui permettait de répartir la pente régulièrement jusqu'à son sommet. Mais entre le pont de la Reine Jeanne et l'entrée est du tunnel de la Colle Saint-Michel, il fallait gravir 450 m d'altitude en un peu moins de 17 km. Or la pente maximale autorisée par la réglementation pour une voie ferrée était de 27 mm par mètre. Par dérogation, la voie put être construite sur cette section avec une pente allant jusqu'à 30 mm par mètre. Mais cela n'était pas suffisant. Puisqu'on ne pouvait réduire l'altitude à prendre, il fallait donc rallonger la distance à parcourir. C’est la raison d’être des lacets que dessine la voie à hauteur du Fugeret. Le plan détaillé de ces lacets fut mis au point par l'ingénieur Varvier et achevé en janvier 1908. Le chantier fut adjugé à l'entreprise Orizet frères en mai de la même année et cette portion de la voie fut mise en service le 11 juillet 1911.

Comme la topographie ne permettait pas à la voie de former des boucles d'une telle longueur sur un terrain dégagé, elles sont largement souterraines. Ce dispositif exceptionnel traçant des lacets très serrés en forme de double S est donc constitué de souterrains, celui de Notre-Dame (194 m) et celui du Fugeret (509 m), encadrés de profondes tranchées. La longueur du souterrain du Fugeret a posé des problèmes pour son aération en raison de son tracé qui dessine quasiment un demi-cercle. Pour réduire cette difficulté, il a fallu aménager un puits d'aérage en son milieu. Le tracé des lacets franchit par trois fois le ravin du torrent du Gros-Vallon du Fugeret, le plus haut de ces franchissements ayant nécessité la construction d'un pont de 69 m de long composé de trois arches maçonnées de 14 m d'ouverture en plein cintre. Le second petit cours d'eau qui vient se jeter dans la Vaïre près du Fugeret, le Coin, a demandé l'aménagement de 4 ouvrages de franchissement (un pont métallique et 3 petits aqueducs). Les chemins qui mènent à Notre-Dame de la Salette ont, eux, entrainé la construction de deux petits ponts métalliques d'une travée et d'un passage à niveau. Enfin, un pont en maçonnerie a été aménagé au-dessus d'une des tranchées à 120 m du passage à niveau mais il n'est pas utilisé et ne relie aujourd'hui que deux parcelles cultivées. Ces ouvrages d'art sont construits pour l'essentiel en moellons calcaire et moellons de grès. La pierre de taille bossagée a été réservée aux encadrement des voûtes des ponts et tunnels. Les cercles dessinés en plan par ces lacets ont un rayon de 150 m. Entre la gare du Fugeret et l'entrée du souterrain de la Barre, ils permettent, sur plus de 2000 m de longueur, de gravir une dénivelée de 60 m.

  • Murs
    • calcaire moellon
    • grès moellon
  • Statut de la propriété
    propriété publique, []

Bibliographie

  • BANAUDO, José. Le siècle du Train des Pignes. Breil-sur-Roya : Éditions du Cabri, 1991, 320 p. : ill.

Documents figurés

  • Chemin de fer de Saint-André à Puget-Théniers / Section de Saint-André à Annot / Partie comprise entre le Gros-Vallon de Fugeret et la station d'Annot sur une longueur de 6921 m / Projet d'exécution des travaux / Plan des travaux. Dessin à l'encre sur papier signé Varvier, 14 janvier 1908. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains, S 1100.

Date d'enquête 2006 ; Date(s) de rédaction 2007
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Buffa Géraud
Buffa Géraud

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 2004 à 2017.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.