Dossier d’œuvre architecture IA06004222 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Presbytère
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général, Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
  • (c) SIVOM Pays de Vence

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de Vence
  • Commune La Gaude
  • Adresse 2 place de l'Eglise
  • Cadastre 1834 D 348  ; 2021 BD 81
  • Dénominations
    presbytère
  • Genre
    de catholiques

Analyse historique détaillée

La construction du presbytère remonte au 17e siècle. Le 18 mai 1616, le seigneur de La Gaude, Scipion de Villeneuve, cède un terrain à la paroisse avec obligation d’y construire une église et la maison curiale. Après l’édification d’un modeste presbytère en 1629, le chapitre de Vence exige la construction d’une autre maison le 25 févier 1632. Elle était construite en 1635.

Une délibération du 31 décembre 1746 décrit le presbytère constitué de « trois étages et six membres (pièces), qui sont : la cuisine, au ras de terre, la crotte (cave) au plan d’icelle, la chambre de sieur vicaire, et au-dessus de chaque membre, il y a une chambre ».

La date de 1785 est gravée sur la clé de la porte du jardin du presbytère, signalant peut-être un nouveau chantier.

Elévation sud, premier niveau. Porte du logis.Elévation sud, premier niveau. Porte du logis.Elévation sud, premier niveau. Porte du logis, détail de la clé avec date portée (1785). Elévation sud, premier niveau. Porte du logis, détail de la clé avec date portée (1785).

De nombreux travaux sont ensuite effectués jusqu’au 20e siècle. La maison fut vendue au curé Audibert à la Révolution, puis rétrocédée à la commune à sa mort en mars 1803. A cette période, la pièce à l’est du rez-de-chaussée surélevé est réquisitionnée par la mairie qui l’utilise comme salle du Conseil. La date de 1810 est gravée sur la clé de l’arc d’encadrement de la porte y donnant accès, indiquant très probablement l’année de son ouverture.

Elévation est, deuxième niveau. Porte du logis.Elévation est, deuxième niveau. Porte du logis.Elévation est, deuxième niveau. Porte du logis, détail de la clé avec date portée (1810).Elévation est, deuxième niveau. Porte du logis, détail de la clé avec date portée (1810).

Elle n’apparaît cependant pas sur le cadastre de 1834. Seule l’entrée du presbytère, dans la ruelle longeant la place de l’Eglise est indiquée. A ce sujet, d’importants travaux viennent modifier cet aménagement en 1849 : le 16 novembre, une délibération du conseil municipal autorise la création d’une nouvelle entrée. Le 18 décembre, un rapport de l’agent-voyer Trotabas explique que la porte existante se trouve dans un emplacement incommode, en contrebas de la place de l’église, à l’extrémité d’une pente. De part cette position, des arrivées fréquentes d’eaux pluviales génèrent des inondations au premier niveau de la maison curiale. Par conséquent, un nouvel accès s’avère indispensable. Le devis-estimatif des travaux joint à ce rapport prévoit la construction d’un escalier de 12 marches parallèles à la façade sud de la maison, reliant la place de l’église au jardin du presbytère.

Plan général indiquant par une teinte rouge, l’Escalier nouvellement construit dans le jardin du presbytère, au plus haut village de la Gaude. Plan général indiquant par une teinte rouge, l’Escalier nouvellement construit dans le jardin du presbytère, au plus haut village de la Gaude.

Un projet d’agrandissement de la maison avec un plan des travaux projetés, qui n’ont jamais été réalisés, en date du 18 juin 1852, figure l’escalier récemment construit par l'agent-voyer Trotabas. Par ailleurs, ce plan fournit des informations sur les différentes pièces de l’habitation et leur distribution, permettant de comprendre les différentes phases d'aménagement de la maison:

- il précise l'agencement de l'étage en surcroit : trois chambres, dont une réservée à la domestique, ainsi qu'un cabinet composent cet ensemble. En 1746, la description de la maison ne mentionnait pas cette partie. Seul l'étage de soubassement et le rez-de-chaussé surélevé existaient. Il est probable que l'aménagement de cet étage soit intervenu dans la seconde moitié du 18e siècle. La date de 1785 inscrite sur la porte du jardin pourrait ainsi éventuellement correspondre à une phase de travaux du presbytère dans son ensemble et pas simplement à la mise en place de cette ouverture. Par ailleurs, les documents d'archives qui retracent relativement bien les différents travaux effectués à partir de la Révolution ne mentionnent aucun aménagement de cette partie, qui devait sans doute déjà exister.

- Il fait état de la configuration de la salle du Conseil au premier étage, cloisonnée à l’ouest, avec une entrée spécifique ouverte sur le mur-pignon qui correspond très probablement aux travaux de 1810.

- Il montre que la porte donnant accès à la grande resserre (ou cellier ?) de l’étage de soubassement n’existe pas encore.

Plans et Elévation du Presbytère de la Gaude. Plans et Elévation du Presbytère de la Gaude.

En 1868, un document de la préfecture mentionne la construction d’une citerne dans le presbytère pour l’alimentation en eau du desservant. Si ces travaux ont effectivement eu lieu, il n’en reste aucune trace.

En 1888, l’ancienne salle du Conseil, qui n’est plus utilisée depuis 1884 en raison de la construction d’une nouvelle mairie, est rétrocédé au presbytère. Enfin, en 1894, les enduits de la façade sud sont entièrement refaits. Le balcon filant au premier étage a probablement été construit a posteriori car il n’apparaît sur aucun plan ou croquis cités jusque-là.

La construction du presbytère remonte au 17e siècle : son existence est attestée dès 1635.

La date de 1785, gravée sur la clé de la porte du jardin du presbytère, correspond probablement à une phase de travaux d'agrandissement de la maison, dont un possible exhaussement d'un niveau. A partir de 1803, une partie de celle-ci est utilisée par le conseil de la mairie. Une seconde date portée, inscrite sur la clé de la porte donnant sur la place de l'Eglise, signale qu'en 1810, un accès direct vers la salle du Conseil a été aménagée. Plusieurs campagnes de travaux permettent ensuite d'améliorer et d'embellir la maison curiale jusqu'au 20e siècle. La plus notable a lieu entre 1849 et 1852, lorsqu'il est décidé de créer une nouvelle entrée. Pour cela un escalier est construit par l'agent-voyer Trotabas entre la place de l'Eglise et le jardin du presbytère.

Aujourd’hui, le presbytère n’a plus de fonction de logis permanent mais est toujours utilisé quotidiennement par la paroisse.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 17e siècle
    • Principale : 2e moitié 18e siècle
    • Secondaire : 1er quart 19e siècle, milieu 19e siècle
  • Dates
    • 1635, daté par source
    • 1852, daté par source
    • 1785, porte la date
    • 1810, porte la date
  • Auteur(s)

Le presbytère est situé au cœur du village de La Gaude, à l’ouest de la place de l’Eglise. Il est mitoyen de deux habitations au nord et à l’ouest. Il comporte trois niveaux : un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et un étage en surcroît.

La maison est construite en maçonnerie de moellons calcaire, y compris les chaines d’angles. L’élévation sud reçoit un enduit lisse jaune orangé, celle à l'est présente un enduit à pierres vues. Sur la façade principale côté jardin au sud, la porte du logis possède un encadrement en pierre de taille calcaire en arc segmentaire avec la date de 1783 gravée sur la clé. Les bases des piédroits sont moulurées d’un tore. Au deuxième niveau, les encadrements sont façonnés au mortier avec feuillure. Les fenêtres sont occultées par des persiennes articulées et des volets à l’intérieur. Un balcon filant débouchant sur une terrasse dans l'angle nord-ouest est fermé par un garde-corps en fer forgé et protégé par un auvent, tout comme la porte d’entrée sur le mur-pignon donnant sur la place de l'Eglise. L’encadrement de celle-ci est aussi en pierre de taille calcaire avec un arc segmentaire et la date de 1810 inscrite sur sa clé. Des larmiers en tuiles creuses ont été ajouté au-dessus des autres baies au second niveau de la façade sud. Le toit à un pan est couvert de tuiles creuses avec à l’avant-toit, deux rangs de génoises peintes en jaune orangé.

A l'intérieur, l’étage de soubassement est composé de deux volumes principaux avec à l’ouest une grande resserre couverte d'une voûte en berceau, accessible depuis l'extérieur par une porte dans l’angle sud-est de la pièce. Une deuxième resserre a été accolée au sud de la première. A l’est, un second volume dédié au logis comprend une salle à manger séparée d’une cuisine et d’une salle de bain (anciennement le vestibule d’entrée du presbytère) par un couloir menant de la porte du jardin à l’escalier intérieur en fond de parcelle. Cet escalier, en équerre dans l’angle, possède des marches traitées en carreaux de terre cuite avec nez-de-marches en bois et contremarches maçonnées. Il est interrompu par un palier desservant le rez-de-chaussée surélevé avant de se prolonger vers l'étage suivant en adoptant quelques variation (forme tournante, couvert de tomettes, contremarches en menuiserie). Le rez-de-chaussée surélevé se compose à l'est d'un vestibule qui accueillit anciennement la mairie et qui est également accessible de plain-pied par une entrée à l'est. Un décalage de niveau entre cette pièce et le salon est rattrapé par deux marches. Au centre, un salon de plan rectangulaire est ouvert sur le balcon filant par deux baies dont une porte-fenêtre y donnant accès. A l’ouest, la chambre du curé est éclairée par une autre porte-fenêtre donnant sur une terrasse rectangulaire aménagée au-dessus de la deuxième resserre. Une cheminée est engagée dans le mur est de la pièce. L’étage en surcroit est occupé par une antichambre, où débouche la cage d’escalier, qui dessert une chambre et les combles (autrefois deux chambres et un cabinet). Cet étage en surcroit est éclairé par trois oculi et une baie rectangulaire sur la façade sud, ainsi que par une baie sur la façade est. Les sols de la maison sont en tommettes, à l’exception de la cuisine, de la salle de bain, des resserres et des combles.

Cette maison est bordée au sud par un jardin fermé accessible par un escalier extérieur parallèle à la façade depuis la place de l’église. Une remise a été construit dans l’angle sud-est du jardin.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, étage en surcroît
  • Couvrements
    • voûte en berceau
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier en équerre en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
  • Typologies
    B : maison sans partie agricole, artisanale ou commerciale ;
  • Techniques
    • peinture
  • Représentations
    • blason
  • Précision représentations

    Au premier niveau de l’élévation, une fleur de lys dans un cadre a été peinte au-dessus de la porte de la resserre nord.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • La Gaude : Maison curiale.- Réparations : délibérations. 1524-1756. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : E 062/DD004

    Délibération du 31 décembre 1746 décrivant les pièces du presbytère.
  • La Gaude. Presbytère.- Acquisition de la maison curiale : mémoire, délibération, correspondance, procès-verbaux, décret impérial (an X-1806). Réparations : correspondance, demandes de subventions (1820-1909). Construction d'un escalier et ouverture d'une nouvelle porte d'accès direct par le jardin : correspondance, devis, réclamation d'honoraires (1849-1852). Exhaussement : devis (1852-1854). Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : E 062/09M002

    Installation du Conseil municipal dans le presbytère ; construction de l'escalier extérieur ; projet d'exhaussement du presbytère.
  • La Gaude : presbytère .- Projet d'acquisition de l'ancien presbytère (an XIII) ; réparations, restauration et agrandissement (1831-1935), 2 plans, restauration et agrandissement (1890), 2 plans, réparations (1934). Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 02O 0469.

    Plans de 1849 et 1852.

Bibliographie

  • BONIFFACY, Emile. Évolution sociale d’une commune provençale pendant sept siècles. La Gaude. Alpes Maritimes. Nice : Alandis Editions, 1912, 415 p.

    p. 224-225.

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de La Gaude, 1834. / Dessin à l’encre sur papier, par Me Sabatier, 1834. Échelle 1/2500e. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice :  25FI 065 1 D.

    Section D, parcelle 348.
  • La Gaude (06). Plan général indiquant par une teinte rouge, l’Escalier nouvellement construit dans le jardin du presbytère, au plus haut village de la Gaude. / Dessin à l’encre sur papier par l’Agent voyer M. Trotabas. 24 septembre 1849. Echelle de 4/125e. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : E 062 09M002.

  • Plans et Elévation du Presbytère de la Gaude. / Dessin à l’encre sur papier par l’Agent voyer M. Blond. 18 juin 1852. Echelle de 1/100e. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : E 062 09M002.

    Les lignes et les teintes rouges indiquent les travaux à exécuter.
Date d'enquête 2021 ; Date(s) de rédaction 2021
(c) SIVOM Pays de Vence
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Articulation des dossiers