Dossier d’œuvre architecture IA06000066 | Réalisé par
Truttmann Philippe
Truttmann Philippe

Lieutenant-colonel du génie, docteur en histoire. Chargé de cours à l'École supérieure du génie de Versailles, Yvelines.

Expert en architecture militaire auprès de l'Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Réalise de 1986 à 1996 l’étude de l’architecture militaire (16e-20e siècles) de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur : départements des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence, partie des Alpes-Maritimes, ensemble des îles d’Hyères dans le Var.

Principales publications : La Muraille de France ou la ligne Maginot (1988)

Les derniers châteaux-forts, les prolongements de la fortification médiévale en France, 1634-1914 (1993)

La barrière de fer, l'architecture des forts du général Séré de Rivières, 1872-1914 (2000)

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  • enquête thématique régionale, architecture militaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur
ouvrage mixte dit ouvrage de l'Agaisen, secteur fortifié des Alpes-Maritimes
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Alpes-Maritimes - Sospel
  • Commune Sospel
  • Lieu-dit près de Sospel
  • Dénominations
    ouvrage mixte
  • Appellations
    ouvrage de l'Agaisen, du secteur fortifié des Alpes-Maritimes
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    bloc, souterrain

Intérêt stratégique

Aucun ouvrage antérieur identifié, sans exclure la présence de traces d'ouvrages de campagne des années 1792-93.

L'ouvrage actuel est un ouvrage mixte type C.O.R.F. pilier d'ossature de la ligne principale de résistance du front continu de la région fortifiée des Alpes-Maritimes courant entre l'Authion et la mer.

Dans son rapport du 12 février 1929, qui proposait au ministre les caractéristiques du nouveau système fortifié à établir sur la frontière du Sud-Est, la C.D.F. retient le mont Agaisen comme site d'implantation d'un ouvrage mixte à construire pour maîtriser la trouée de la Bevera, à Sospel.

Sous l'égide de la C.O.R.F. qui est, depuis 1927, chargée de diriger la réalisation du système, la D.T.F. de Nice (lieutenant-colonel André) établit le 13 novembre 1929 (n° 6868) un premier A.P.S. (estimation: 10 MF) puis un second, le 25 février 1930 après le vote de la loi accordant 2.900 MF aux « nouvelles fortifications », dont 204 seulement pour le Sud-Est (estimation 12, 31 MF dont 6, 3 de première urgence, 2, 65 de deuxième urgence et 3, 36 de cuirassements). Après divers remaniements, un nouveau projet est élaboré en mai 1931 portant l'estimation à 17, 8 MF y compris armement et munitions. Après avis des différents services techniques concernés (I.T.T.F., matériel du génie, etc.) le projet technique a été approuvé, pour l'ouvrage, le 17 novembre 1930 (n° 2629 2/4 S) et le 4 décembre 1930 (2811 2/4 S), et, pour les blocs, le 6 août 1931 (n° 2776 2/4 S). Entre temps, une intervention du maréchal Pétain est parvenue à porter de 204 à 362 MF le montant des crédits alloués à la frontière du Sud-Est.

Chronologie des travaux

En août 1930, le schéma de l'ouvrage, du type «palmé », est constitué de 6 blocs (A : entrée - B : bloc de 81 frontal - C : bloc d'artillerie de flanquement sud - D : bloc observatoire - E : tourelle - F : bloc d'artillerie de flanquement nord). Dans les projets ultérieurs, les blocs E et F sont fusionnés, et le bloc B ajourné en deuxième urgence.

Une étude géologique menée le 16 octobre 1929 par M. Maury décrit un terrain d'emprise sur marnes dont les assises sont inclinées de 30 % vers le nord. Allure schisteuse un peu griseuse. Assises à peu près imperméables, reposant sur des calcaires nummulitiques très compacts. La couche de marne a une épaisseur d'environ 15 m. Il n'y a pas de nappe aquifère.

Les travaux ont commencé fin 1930 avec le capitaine Langlet et le lieutenant Rougement comme chefs de chantier, avec comme adjoint technique M. Gabriel Coste, jeune ingénieur civil des arts et métiers, section architecture, qui travaillera également au Saint-Roch avant de devenir officier du génie. Le percement des galeries est terminé en 1932 suivi de la coulée des blocs (1933-34) puis la mise en place des cuirassements et des équipements (construction réputée terminée le 31 décembre 1934).

En 1931-32, deux téléphériques expérimentaux ont été utilisés pour monter les matériaux depuis Sospel. Simultanément, on travaille à la route Agaisen-Monte Grenoble, qui représente 110.000 m3 de terrassements.

Le 1er janvier 1937, l'ouvrage est opérationnel, mais il reste de nombreux équipements à mettre en place et d'aménagements à réaliser, dont une partie seulement ne pourra se faire avant la déclaration de guerre. En 1938-39, de nombreux travaux d'aménagement des dessus (délardements, réseaux de fils de fer barbelés) sont exécutés par l'entreprise Raibault, de Sospel. La dépense totale se monte, en 1937, à 24.579.000 F et correspond à 17.000 m3 de terrassements à ciel ouvert, 19.230 m3 en souterrain, 8.100 m3 de maçonnerie et 9.800 m3 de béton spécial armé : les seules communications intérieures se développent sur 498 m et les puits sur 40, 86m.

De l'achèvement des travaux à 1994

A la mobilisation de 1939, l'ouvrage fait partie du secteur fortifié des Alpes-Maritimes, sous-secteur de Sospel - quartier de Braus.

La garnison de guerre à (1937) un effectif théorique de 4 officiers, 29 sous-officiers, 266 gradés et soldats, dont 151 fantassins du 95e bataillon alpin de forteresse, 75 artilleurs de la 11e batterie du VIe gr. du 158e RAP (mortiers de 75.31 et 81 mm) et de la 11e batterie du 157e RAP (tourelle de 75), 40 sapeurs du génie (mineurs et électromécaniciens). L'historique du général Montagne donne le chiffre réel de 352, commandés par le capitaine Allant.

L'ouvrage est couvert, à sa gauche, par les 2 tourelles du Monte Grosso, mais la casemate de 75.31 (bloc 2) de cet ouvrage a été ajournée. A droite, il peut recevoir l'appui des 2 canons obusiers de 75/29 du bloc 3 du Barbonnet, et des 2 canons de 155 d'une des vieilles tourelles du fort du même nom. Plus près, il est flanqué par les mortiers et une partie des mitrailleuses du bloc 4 de Saint-Roch.

Du 1er septembre 1939 au 9 juin 1940, l'Italie reste neutre : cette période est mise à profit pour reprendre l'instruction des réservistes, utiliser les effectifs disponibles pour pousser les aménagements et développer les organisations défensives. L'Italie nous déclare la guerre le 10 juin et passe à l'offensive, avec une supériorité numérique considérable, le 20.

Aucune des pièces de casemate de l'ouvrage (4 mortiers de 81 mm, 2 de 75.31) tirant en flanquement, n'aura l'occasion d'intervenir dans la bataille, faute d'objectifs.

Par contre, les 2 pièces de 75/33 de la tourelle du bloc 3, tirant à 12.000 m sur 3600 vont tirer, en cinq jours, 1821 coups, soit près de la moitié de leur dotation théorique initiale, en soutien de notre infanterie ou en tirs de contrebatterie.

A l'armistice, l'ouvrage est évacué et mis en gardiennage. Il sera occupé par les Italiens de novembre 1942 - lors de l'invasion de la zone sud - à septembre 43, date de l'« armistice Badoglio ». Il tombe, alors, aux mains des Allemands et ne sera libéré qu'en octobre 1944 : les installations ont été sabotées, des équipements enlevés, des blocs présentent des dégâts.

Repris en charge, après l'armistice de 1945, par le service du génie, l'ensemble va être réparé et rééquipé : en 1955, il était devenu l'ouvrage-phare de la direction du génie de Nice, et objet de fréquentes visites. L'entretien s'est poursuivi de manière active jusqu'en 1964, date à laquelle la défense abandonne la fortification, mais, en fait, la surveillance et des marches périodiques se poursuivront pendant une quinzaine d'années, jusqu'à la suppression de l'équipe d'entretien de Sospel.

Actuellement (1994) l'ouvrage a été concédé à l'association Edelweiss-armée des Alpes qui en a repris l'entretien en vue d'une promotion touristique.

Analyse architecturale

Situation

Vue aérienne prise du nord.Vue aérienne prise du nord.L'ouvrage occupe le sommet du mont Agaisen, dernier ressaut, au relief très accusé, d'un contrefort sud du massif de l'Authion et dont le versant sud, haut de plus de 200 m, a son pied bordé par le lit de la Bevera et la trouée de Sospel. Le côté est du mouvement de terrain borde la vallée de la Nieya qu'emprunte la route Nice-Coni pour escalader le col du Perus.

L'ouvrage a :

- une mission de continuité des feux de la position de résistance, en appui de ses voisins, confiée aux armes sous casemate du bloc 3 flanquant vers le nord (Monte Grosso) et du bloc 2, flanquant vers le sud (Saint-Roch-Barbonnet)

- une mission d'interdiction et d'action frontale assurée par la tourelle du bloc 3, tourelle qui, par sa faculté d'agir dans toutes les directions, peut s'ajouter aux organes de flanquement

- une mission d'observation assurée par la cloche VDP et le créneau sud du bloc 4 et les cloches GFM spécialisées des B2 et 3, tant à son profit qu'à celui de tout le système de feux de la défense et des ouvrages voisins.

D'où l'obligation de réaliser un ouvrage mixte assez important, traité en protection n° 3.

Composition d'ensemble

Comme la quasi totalité de ses congénères, l'ouvrage est du type « palmé », avec quatre blocs, dont une entrée, greffés sur une infrastructure de galeries souterraines. Un cinquième bloc (B), avec 4 mortiers de 81 mm (dont 2 tirant sur le vallon de la Nieya et 2 sur les pentes du Razet et la Bevera) a été ajourné en deuxième urgence dès la mise au point du « programme restreint » (décembre 1930-janvier 1931). Contrairement à ce qui s'est passé pour le bloc B (2) du Monte Grosso, prévu à l'origine en première urgence, commencé et ajourné en 1933, aucun travail n'en fut entrepris ni de matériel ou de cuirassement commandé : l'économie escomptée fut donc atteinte en totalité.

Les blocs

Bloc 1

Bloc 1. Vue générale, pont-levis relevé.Bloc 1. Vue générale, pont-levis relevé.La route militaire d'accès direct, venant de Sospel (365 m) est vue des positions italiennes sur une partie de son tracé, sur le versant sud de la hauteur. Aussi rejoint-elle, à la cote 660, à l'ouest, une seconde route entièrement défilée montant de la Bevera au lieudit « La Torraca » qui, après le carrefour précité, continue pour desservir l'entrée de l'ouvrage du Monte Grosso.

Cette dernière route se prolonge d'ailleurs directement, vers l'arrière, pour se relier à la D 2204 au col de Braus, à défilement des observatoires italiens. L'antenne routière aboutit, à la cote 731.25 et précédée d'une plateforme réalisée avec des déblais de creusement des galeries, au bloc 1 de l'Agaisen, bloc d'entrée mixte de l'ouvrage, implanté dans la contrepente ouest du terrain.

Cet édifice (protection n° 3), qui a nécessité 3500 m3 de terrassements et 2.120 m3 de béton spécial armé est l'application - adaptée - du schéma d'entrée mixte type Sud-Est à ravitaillement par camion. Son plan assez complexe, encastré dans la pente du terrain, ne laisse apparaître qu'une partie de la dalle, dont émergent deux cloches, et la façade établie en tracé bastionné à courtine brisée en dehors.

Surmontée d'une visière brisée en tenaille, et portant, sur la tranche, les six potelets-supports de l'antenne radio, cette façade est précédée d'un fossé diamant d'l, 80 m de large x 2, 50 m de profondeur.

Vue de l'extérieur, cette façade laisse apparaître, de gauche à droite :

- dans le flanc, un créneau FM (FM2) de flanquement, battant également la plateforme

- la porte d'entrée du personnel

- à droite de la brisure de courtine, l'entrée des matériels

- dans l'autre flanc, un créneau FM (FM1) croisant son tir avec le précédent.

Bloc 1. Pont-levis à demi relevé.Bloc 1. Pont-levis à demi relevé.L'entrée des matériels, desservie par un pont-levis métallique à bascule en dessous (marché Moisant-Laurent-Savey du 25 septembre 1932 du S.M.F. pour 18 engins, tous destinés au Sud-Est) franchissant le fossé diamant, est constituée par une baie rectangulaire de 2, 60 x h. 3,00 m, donnant accès de plain-pied à un grand hall, sur le côté d'une voie ferrée de 0, 60 scellée dans le radier. Ce hall, coudé en fond de 45° à droite pour éviter l'enfilade, est destiné à abriter un camion de ravitaillement, de 6, 50 x 2, 50, en cours de déchargement.

Au niveau de la brisure d'alignement, le piédroit extérieur est percé de deux créneaux FM prenant d'enfilade le hall, puis on rencontre une première porte blindée étanche type B.H., à deux vantaux roulants (fig. 8), barrant l'entrée de la galerie centrale de l'ouvrage. Le massif bétonné du bloc, jusque là à air libre, se prolonge à partir de là en épaisseurs décroissantes pour protéger la tête de galerie jusqu'à ce que la couverture de terrain naturel atteigne la protection requise. Le recouvrement entre partie bétonnée et partie souterraine est protégé, au-dessus, par un perré en béton cyclopéen.

A gauche de l'entrée des matériels s'ouvre l'entrée des hommes, desservie par une passerelle métallique amovible lancée sur le fossé diamant et fermée en façade par une porte-grille type 9, doublée de tôle. Le passage, pris d'enfilade par un créneau FM, fait un coude de 90° à gauche fermé, ensuite, par une porte blindée étanche type 4 quater; dans le radier s'ouvre la trappe, protégée par une grille, d'une prise d'air de l'ouvrage.

Passé cette porte, on pénètre dans un groupe de locaux : un vestibule donnant accès au pied du puits de la cloche GFM, le local de la station radio, et le corps de garde d'où un corridor, longeant le piédroit du hall, rejoint la galerie principale au-delà de la première porte blindée roulante.

A droite du hall, on ne trouve, essentiellement, qu'un corridor desservant:

- la caponnière FM 1

- la latrine du bloc

- le pied de la cloche lance-grenades

- quelques niches à munitions.

On notera que le créneau FM de gauche est surmonté, intérieurement, d'une niche, en fait réservation du scellement d'un birail porteur pour canon de 25 mm, dont l'emploi avait été envisagé par le président de la C.O.R.F. (ref. lettre 359/FA du 31 août 1933 à D.T.F. de Nice, avec croquis n° 3513 joint) dans les créneaux d'entrée du Barbonnet et de l'Agaisen, dont les blocs n'étaient pas encore coulés.

En fait, lors de la mise au point ultérieure des « armes mixtes» de casemate, qui incluaient un canon AC de 25 mm S.A 34, les créneaux en question ne furent pas retenus pour en être dotés et furent réalisés comme créneaux de FM ordinaires (alors qu'ils auraient dû recevoir une trémie JM type 2) lors de la coulée des blocs. Mais la réservation du scellement fut néanmoins maintenue, on ne sait pas exactement pourquoi, bien que n'ayant plus de raison d'être.

Enduit extérieur tyrolien teinté en rouge pour s'adapter à la couleur de certains filons rocheux environnants.

On soulignera également que comme la plupart de ses homologues du Sud-Est, et contrairement aux dispositions usuelles du Nord-Est, le bloc d'entrée ne comporte pas d'installation de filtration d'air gazé autonome: son alimentation en air pur est assurée à partir de la salle de neutralisation de l'ouvrage toute proche.

La cloche GFM qui émerge de la dalle est une GFM« A» G.M. à 5 créneaux (2 N. 2 S. 1 Ex.). Quant à la cloche L.G., on sait que, comme toutes ses congénères, elle n'était pas armée en 1940, le matériel n'étant pas encore au point, privant l'ouvrage, au niveau des blocs 1 et 2, des mortiers de 50 mm à tir rapide, seuls capables de battre, en tir vertical, les angles morts créés à proximité immédiate, par la raideur des pentes.

Bloc 2

A 120 m de l'entrée, et au sud de l'axe médian de l'ouvrage, ce monolithe de 2850 m3 béton est encastré dans le sol à la crête militaire du versant sud. Seule, sa face sud, active, est apparente, dégagée par un vaste délardement.

Bloc 2. Face sud. Vue rapprochée des embrasures des mortiers de 75 M 31, au-dessus, et des mortiers de 81 mm au-dessous.Bloc 2. Face sud. Vue rapprochée des embrasures des mortiers de 75 M 31, au-dessus, et des mortiers de 81 mm au-dessous.

Il s'agit de la casemate mixte de flanquement sud de l'ouvrage, extrapolation du schéma de principe de la casemate de Bourges1, à plan à trois ressauts décrochés en échelons refusés et orientés à droite.

Précédée d'un fossé diamant de 2 m de large et 4, 3 m de profondeur, la façade est défilée par un orillon renfermant une cloche GFM, la caponnière FM et, au-dessous, une issue de secours donnant dans le fossé diamant.

Le premier ressaut renferme un créneau JM sous trémie n° 2, surmonté d'une visière, prenant d'enfilade la vallée du Merlanson et couvrant l'ouvrage de Saint-Roch (limite gauche du champ de tir : clocher de Castillon). A côté, on trouve la gaine optique du B4 de Saint-Roch, une gaine pour périscope horizontal et un lance-grenades de fossé battant le fossé diamant. Dans le piédroit du flanc droit, gaine optique vers le Ventabren.

Orientés exactement de la même façon, les deux ressauts suivants abritent chacun, en sous-sol, un mortier de 81 mm et, à l'étage supérieur, un mortier de 75 M 31 sous embrasure normale surmontée d'une visière cylindrique à sous face chanfreinée en tronc de cône renversé.

De la dalle, outre la cloche GFM, émergent:

- derrière la deuxième chambre de tir de 75, une cloche L.G. destinée à battre les dessus et la pente sud en tir vertical. Cloche non armée en 1940

- à l'avant et à 6 m de la G.F.M., une cloche JM grand modèle orientée au sud-est, vers le Plan Germain, de telle sorte que le secteur battu vient s'ajouter, à gauche, à celui du JM de casemate. Cette orientation faisant face à des directions jugées dangereuses, le projeteur a renoncé à la solution du créneau de casemate pour prendre celle de la cloche cuirassée, correspondant à ce cas (cloche grand modèle).

Quant à la cloche GFM elle est du type A, G.M., à 5 créneaux (3 N.- 2 S.) adaptée en outre à la mission de cloche conjuguée à la cloche VDP du bloc 4, donc dotée d'un périscope J2 et d'un bloc jumelle D.

Le volume intérieur du bloc est divisé par un plancher en béton en deux niveaux reliés à l'infrastructure souterraine par un puits rectangulaire de 12 m environ, renfermant un escalier en béton à volées droites et paliers tournant autour de la cage d'un monte-charge électromécanique de 2500 kgs, à machinerie basse. Au niveau des galeries, on trouve la galerie d'accès au bloc, coupée par deux portes sas et une porte blindée type 10, les alvéoles des magasins M2 des 75 et des 81, et une latrine.

Bloc 2. Etage inférieur. Pièce de 81 mm de gauche.Bloc 2. Etage inférieur. Pièce de 81 mm de gauche.Bloc 2. Etage supérieur. Chambre de tir du 75/31 de gauche.Bloc 2. Etage supérieur. Chambre de tir du 75/31 de gauche.

Au niveau du bloc, les deux niveaux ont des plans identiques, pour des raisons d'homogénéité de structures. A l'étage inférieur, on trouve essentiellement les chambres de tir des 81 mm et les postes de préparation des munitions, les chambres étanches à douilles tirées des 75 de l'étage supérieur, la ventilation gazée du bloc, une latrine (sous la cloche GFM) et l'issue de secours.

A l'étage supérieur: les chambres de tir des 75/31, et les locaux de préparation des munitions (fusées et charges), la caponnière FM, le local des cloches GFM et JM, la casemate de JM et le poste optique.

En 1956, l'enduit tyrolien extérieur du bloc, teinté en rose pour s'adapter au coloris des rochers voisins (camouflage) était criblé d'impacts d'éclats d'obus: ils ont été réparés peu après.

Bloc 3

Bloc 3. Vue générale de la face nord. A droite, cloche ouest.Bloc 3. Vue générale de la face nord. A droite, cloche ouest.Tout proche et presque symétrique du bloc 2, le bloc 3 est situé à gauche de l'axe médian de l'ouvrage, à la crête militaire du versant nord du terrain. On sait qu'il résulte, au niveau de la gestation initiale du plan de masse (1930-31) de la fusion d'un bloc-tourelle d'action surtout frontale dont l'emplacement n'était pas absolument imposé, et d'une casemate de flanquement vers le Monte Grosso, beaucoup plus déterminée par les contraintes, ceci pour des raisons d'économie.

L'auteur du projet a résolu le problème en accouplant au flanc gauche d'un bloc-tourelle de 75/33, conforme au plan type de la notice du 22 janvier 1932, dont le grand axe est orienté vers le col du Perus, une casemate pour 2 mortiers de 81 mm et 1 JM, dérivée de la notice du 12 février 1930 et orientée obliquement 300 à gauche vers le Monte Grosso. Ainsi placée, la façade de la casemate JM/81 est protégée, à droite, des vues et coups dangereux par le massif du bloc-tourelle formant orillon.

Du point de vue de la protection, le bloc a été traité en protection n° 3 sauf pour certaines parties du bloc-tourelle, où compte tenu des caractéristiques du cuirassement, dalle et parois sont traitées en protection n° 4.

La jonction entre les deux constituants est assurée, intérieurement, par un refend d'1 m d'épaisseur percé, à l'étage inférieur seulement, d'une porte de communication.

L'ensemble a été complété par deux cloches émergeant de la dalle :

- au nord-ouest, une cloche GFM « A » GM à 5 créneaux normaux

- au sud-est, une cloche GFM « A » GM à 3 créneaux normaux.

Bloc 3. Superstructures. De gauche à droite, cloche GFM ouest, tourelle de 75 en position d'éclipse, prises d'air cuirassées et cloche GFM est.Bloc 3. Superstructures. De gauche à droite, cloche GFM ouest, tourelle de 75 en position d'éclipse, prises d'air cuirassées et cloche GFM est.

La cloche nord-ouest, outre sa mission normale de surveillance et défense des dessus et abords, a une mission de doublement de la cloche VDP du bloc 4 et, en conséquence, était dotée d'un périscope 12 et d'un bloc-jumelle D.

Enfin, on notera, émergeant également en dalle, deux cloches de prise d'air et d'évacuation d'air vicié.

Les mortiers de 81 mm portent les numéros 63 et 86, les 75/31 portent gravée l'inscription n°1 et 2, Bourges 1954 : ce sont donc les deux premières pièces fabriquées par la D.E.F.A. après 1945 pour remplacer celles enlevées par les Italiens ou mises hors de service.

Le bloc tourelle est conforme au plan-type, avec, en adjonction la cloche GFM Sud-Est : il comporte deux niveaux, plus la chambre de tir de la tourelle, regroupant le magasin M3 et les locaux accessoires habituels, dont la ventilation gazée, à 5 filtres.

Les deux tubes sont en place, équipés, comme dans toutes les tourelles du Sud-Est, de la culasse Nordenfelt à bloc oscillant (manquante, ainsi que les tubes de rechange, les lanternes de secours et l'optique).

La casemate accolée comporte, à l'étage inférieur :

- la chambre de tir des 2 mortiers de 81 mm accolés et parallèles (n° 92 et 42 timbrés «Tarbes 1934 ») avec les locaux accessoires, magasins et postes de préparation des munitions

- le couloir, coudé de 90° à gauche, de l'issue de secours, barrée de l'intérieur vers l'extérieur par une porte blindée étanche type II puis, en façade, une porte-grille type 8, et débouchant dans le fossé diamant

- à l'étage supérieur, accessible depuis le précédent par une échelle de meunier en métal, la chambre de tir du JM de casemate, dont le créneau, sous trémie T2 est disposé obliquement (pour permettre l'assise de la trémie cuirassée, le parement intérieur du piédroit comporte un décrochement en saillie) par rapport au plan de façade (décalage de 20° à droite, par rapport à la directrice des mortiers de 81), avec un champ de tir à 25° (au lieu des 45° permis par l'équipement de créneau). Ce créneau bat, à 2.250 m, le col du Perus et les pentes est du Monte Grosso (portée limite de la balle 1933 D, sous l'angle maxima de + 15° permis par le créneau: 3.500 m).

Le JM est encadré, à droite, par le tube de la gaine optique de liaison avec le Monte Grosso, et à gauche, une gaine pour périscope horizontal et une goulotte lance-grenades battant le fossé diamant.

Enfin, cette chambre de tir donne accès, à gauche, au pied du puits de la cloche GFM nord-ouest et, à droite, à une caponnière de FM, flanquant la façade et logée dans le flanc gauche du bloc tourelle.

Les deux niveaux du bloc sont reliés à l'infrastructure souterraine par un puits rectangulaire de 18 m, avec escalier tournant autour de la cage d'un monte-charge de 2.500 kg.

Bloc 3. Tourelle de 75/33. Etage inférieur : bâti et tête du balancier d'éclipse.Bloc 3. Tourelle de 75/33. Etage inférieur : bâti et tête du balancier d'éclipse.Quant à la tourelle proprement dite, elle est la 11e (n° 211) d'une série de 20 engins identiques construits par la firme Batignolles-Châtillon par marché S.M.F. du 9 septembre 1931 (plus, ultérieurement, une 21e par avenant n° 1 au marché précité et, pour les avant-cuirasses, par les firmes CAIL (5), Marine-Homecourt (5), Schneider (5) et les scieries de Longwy (5) en exécution de 4 marchés SMF des 19 et 20 octobre 1931 (prix de l'engin en novembre 1931, avec avant-cuirasse, 3.920.000 F plus 250.000 F de transport à pied d'oeuvre). Les 2 canons-obusiers de 75 modèle 33 de tourelle (en place, mais numéros non relevés) ont été usinés à Bourges, ainsi que les 2 tubes de rechange (disparus).

Comme dans les 4 autres tourelles du Sud-Est, les pièces avaient conservé la culasse Nordenfelt à bloc oscillant d'origine (disparues) et n'avaient pas reçu la culasse S.A. modèle 33.

Lors du désarmement de l'ouvrage, après 1964, les tubes de rechange, les culasses mobiles et l'optique (lunette APX L 650), gérés par l'E.R.M. de Toulon, ont été détruits ou dispersés, comme ceux des casemates.

La tourelle paraît en bon état mécanique, sous réserve d'être repeinte ; l'état électrique reste à vérifier compte tenu de l'humidité ; l'outillage de bord est encore en partie en place dans l'armoire de l'étage inférieur.

Bloc 4

Bloc 4. Vue arrière droite.Bloc 4. Vue arrière droite.Placé en tête de l'ouvrage, à 360 m de l'entrée et à la crête militaire du versant est du mouvement de terrain, c'est le bloc observatoire de l'ouvrage, tant frontal que latéral.

Il s'agit d'un petit monolithe de 750 m3 de béton armé (pour 1300 m3 de terrassements à ciel ouvert) et dont les deux niveaux sont reliés par un puits carré d' 1 m de côté et 11, 50 m de haut, muni d'échelons métalliques, à une galerie réduite de 150 m de long prolongeant la galerie principale de l'ouvrage.

Le plan s'en apparente à un pentagone allongé à base rectangulaire terrassé sur la moitié est du périmètre. Seules les faces nord-ouest et sud-ouest perpendiculaires sont dégagées, précédées, chacune, d'un fossé diamant et surmontées d'une visière oblique. Elles sont, en outre, défilées latéralement, chacune, à gauche, par un orillon prolongeant la face adjacente.

Au nord-ouest, la face est percée d'un créneau FM de casemate, à champ de tir limité à 26 grades flanquant, à revers, le bloc 3.

La face sud-ouest est percée d'un créneau observatoire de 52 grades d'ouverture, et muni à l'origine d'une trémie cuirassée spéciale, construite à 3 exemplaires seulement (réf. plan 3576 du 5 octobre 1933 et (maçonneries) 3486 du 24 juin 1933 (S.M.F.)), pour recevoir les équipements de cloche GFM type A - donc, le bloc jumelle D et l'épiscope. Ce créneau, orienté sur le vallon du Merlanson, était destiné à l'observation latérale vers le Barbonnet, Saint-Roch et Castillon (flanquement sud). Il a été détruit en 1944 et remplacé, lors de la réparation du bloc, par un simple créneau FM de casemate, type R.B., en place aujourd'hui.

Au centre de gravité du massif bétonné émerge de la dalle une cloche observatoire VDP, dont le champ d'observation de 215 g est orienté à peu près sur le Mont Perus, avec le Plan Germain comme limite droite.

On rappellera que cette cloche est associée aux cloches GFM du bloc 2 et n° 2 du bloc 3, organisées en cloches de doublement.

L'espace intérieur du bloc se limite, à chaque niveau, à une petite pièce pentagonale de 2,10 m de large et 3, 60 m de plus grande dimension, avec accès sur un côté au pied du puits de la cloche.

Les 2 créneaux de casemate sont associés, chacun, à droite, à une gaine pour périscope de fossé et une goulotte lance-grenades.

Infrastructure souterraine

Comme dans la majorité des ouvrages du Sud-Est construits par la DTF de Nice, elle se fractionne en deux groupes de locaux distincts :

1) techniques: cuisine - usine et réservoirs - salle de neutralisation

2) casernement - PC desservis, dans une zone de 150 m à partir de l'entrée, par la galerie centrale de l'ouvrage et, essentiellement, à gauche (nord) de celle-ci.

En partant de la première porte blindée roulante doublée par une porte étanche non blindée, en fond de hall d'entrée, un premier alignement droit de galerie dessert le groupe de locaux techniques, perpendiculairement, en alvéoles de 4 m de large:

Salle de neutralisation. Vue depuis le fond de la salle.Salle de neutralisation. Vue depuis le fond de la salle.1) à droite, la salle de neutralisation : à 2 batteries de 6 filtres, disposées en files parallèles le long des parois, ventilateurs gazés en fond d'alvéole, soufflage « air pur » et « air filtré » dans la galerie, avec batterie chauffante.

2) à gauche, et en face de la précédente, la cuisine avec à gauche, le long du piédroit les bacs à plonge et au-dessus, le réservoir d'eau journalier, et plus loin, un fourneau à 3 éléments Arthur Martin 300 rations, à 3 brûleurs à fioul, surmonté d'une hotte en tôle. Derrière le local de la cuisine, on trouve la citerne à fioul et les magasins aux vivres.

Plus loin et séparés selon la règle du « tant plein que vide» :

1) A gauche, la centrale électrique dite « usine », avec, en partant de la grille d'entrée :

- Le socle du groupe auxiliaire CLM (encore en place en 1966 et enlevé depuis) type LH 61 - 8 CV - 1000 t.m. dynamo A.O. D.D.2. SP 190 298 3 KW

- le groupe convertisseur 200 CV - 110 = de la tourelle du bloc 3 - marque SW moteur M 50 - 24 CV 200 V - génératrice U 90 - 120 V - 15KW (fig. 32).

Ce groupe, seul de son cas dans l'ouvrage a été placé dans l'usine pour éviter l'installation d'une sous-station au bloc 3 malgré l'inconvénient d'un allongement du câble à grosse section pour le courant continu.

Centrale électrique. Vue d'enfilade de la salle des groupes.Centrale électrique. Vue d'enfilade de la salle des groupes.- En file, les 3 groupes électrogènes (fig. 33-34-35) principaux avec moteurs diésel SMIM de 150 CV 6 SR 19 n° 536-537-538 avec alternateurs ateliers d'Orléans type AT 60 n° 137742 (2) - 137 881 (3) - 137941 (1) de 70 KW (210 V - 100 KW).

Dans un dégagement, à gauche, on trouve l'aérorefroidisseur F. Fouché à moteur de 14 KW - débit d'eau 19 m3/h - d'air 38.000 m3/h et capacité 195.000 cal/h.

L'aérorefroidisseur voisine avec les chambres de détente des échappements des groupes, les gaz brûlés et l'air chaud étant évacués à l'extérieur, ainsi que l'air vicié, par un puits vertical débouchant à l'extérieur dans un «bloc cheminée» de 320 m3 de béton armé.

La salle des groupes est voûtée en anse de panier, avec, portés par les piédroits, des arceaux métalliques soutenant, à la clef, le rail servant de chemin de roulement au palan de manutention du matériel.

Le long des piédroits, on trouve d'un côté les réservoirs journaliers et bouteilles d'air comprimé de lancement des groupes et, de l'autre, les tableaux de contrôle et de couplage ainsi que les départs.

A droite se greffent sur la salle des machines deux alvéoles fermés par des cloisons :

- le premier abritant les réservoirs d'eau de refroidissement (3 de 27,5 m3)

- le second, les citernes à gasole (4 de 13, 9 m3) isolées selon les dispositions règlementaires par deux portes coupe-feu, automatiques et manuelles.

2) A droite, en face de l'usine, le magasin-atelier du génie.

Quelques dizaines de mètres après ces locaux, la galerie, après un coude de 45° à gauche, est barrée par une seconde porte blindée roulante défendue par un blockhaus de défense intérieure avec créneau FM SB.

A partir de ce point, on pénètre dans la zone du casernement constitué par deux éléments de galerie de 4 m de large et 80 m de long, séparés selon la règle du « tant plein que vide », compartimentés par cloisons et reliés par 5 corridors transversaux, à gauche de la galerie centrale.

Galerie centrale. Lavabos de la troupe.Galerie centrale. Lavabos de la troupe. Casernement : chambre.Casernement : chambre. P.C.A.O.P.C.A.O. Infirmerie d'ouvrage.Infirmerie d'ouvrage.

On y trouve, groupés par destination : les chambres d'officiers, les locaux de commandement (P.C.A., S.R.A., P.C.O., répartiteur, central téléphonique, P.C. des 81), l'infirmerie, 6 chambres pour 24 hommes et 2 chambres pour sous-officiers.

De l'autre côté (à droite) de la galerie centrale et quelques mètres plus haut, desservi par un corridor ascendant avec escalier, on trouve le local des réservoirs d'eau potable, vaste alvéole rectiligne de 4 m de large et 25 m de long, avec vannes et niveaux groupés en face du couloir d'accès et réserves fractionnées en réservoirs métalliques de réserve et de service journalier.

L'eau est fournie par une source extérieure située dans le vallon de Gala Castagne très au-dessus de l'ouvrage, d'où l'obligation d'installer un limiteur de pression. L'installation a été réalisée par marché du 29 janvier 1935 par la succursale niçoise de la compagnie des compteurs.

En cas de rupture de la conduite extérieure, on avait prévu une possibilité de ravitaillement par camion citerne.

Un peu plus loin, du même côté, un élargissement de galerie isolé du couloir par cloison abrite les latrines, surélevées, avec en sous-sol les fosses chimiques « Asepta » raccordées à l'égoût gravitaire logé dans le radier de la galerie centrale et s'évacuant à l'extérieur par le bloc 1.

Prolongeant les latrines, un second élargissement de galerie, carrelé en faïence, constitue les lavabos de la troupe.

On trouve ensuite, pour mémoire, à droite, l'antenne menant au bloc 2 et, plus loin, à gauche, après un coude à droite, celle du bloc 2. Le bout de la galerie principale se prolonge, enfin, par la galerie réduite menant au bloc 4.

Divers

Casemate d'instruction. Pignon gauche. Entrée et cloche simulée.Casemate d'instruction. Pignon gauche. Entrée et cloche simulée.A l'extérieur, le long de la route d'accès, à proximité du bloc d'entrée, on trouve :

- une casemate d'instruction pour armement de forteresse, en bout du champ de tir de l'Agaisen ;

- un bâtiment rectangulaire sans étage, ayant perdu sa toiture, ancien bâtiment de chantier et bureau du génie.

Conclusion

Ouvrage important, bien que de dimensions raisonnables, très réussi du point de vue architectural et regroupant une variété d'armement (dont une des rares tourelles à éclipse de 75/33 du Sud-Est) qui lui confère une grande valeur de représentativité des ouvrages de montagne de sa génération.

D'accès facile, en très bon état - pratiquement habitable -, non loin d'un centre touristique, et placé sur un site donnant de belles vues lointaines sur un large périmètre, il constituerait un élément touristique de premier plan, si la présence à proximité de trois autres ouvrages visitables (fort et ouvrage du Barbonnet, ouvrage de Saint-Roch) ne laissait craindre un risque de saturation.

Quoiqu'il en soit, protection recommandée en totalité.

1La casemate de Bourges est inventée par le Commandant du Génie Laurent en 1885, elle sera expérimentée et adoptée à Bourges en 1899. Son emplacement se situe dans les flancs des ouvrages pour être dissimulée aux yeux de l’ennemi, assurant le rôle de flanquement pour défendre les abords de l’ouvrage et des intervalles.

Le mont Agaisen est le site choisi par la Commission de Défense des Frontières en 1929 pour l'implantation d'un ouvrage mixte destiné à maîtriser la trouée de la Bevera. Il a les missions d'interdiction et d'observation. La Direction des Travaux de Nice établit les projets. Les travaux commencent en 1930, se poursuivent jusqu'en 1934. En 1937, l'ouvrage est opérationnel. En 1955, il devient l'ouvrage-phare de la Direction du Génie de Nice et est régulièrement entretenu jusqu'en 1964. Il est concédé ensuite à une association.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle

L'ouvrage est constitué d'une infrastructure de galeries et de locaux souterrains sur laquelle se greffent quatre blocs en béton armé. Les galeries, voûtées en berceau en anse de panier, desservent des locaux renfermant des moyens logistiques : salle de neutralisation, centrale électrique, cuisine, magasins, casernement. Des cloches cuirassées émergent de chaque bloc. L'un sert d'entrée à l'ouvrage. Un bloc est composé d'une casemate et d'un bloc-tourelle. Il est muni de deux cloches et est élevé sur deux niveaux. A l'extérieur se trouvent une casemate en béton armé et un bâtiment rectangulaire, construit en moellons et dépourvu de toiture.

  • Murs
    • béton béton armé
  • Étages
    sous-sol, 1 étage carré
  • Couvrements
    • voûte en berceau en anse-de-panier
  • Typologies
    cloche cuirassée
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date d'enquête 1994 ; Date(s) de rédaction 1997
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Truttmann Philippe
Truttmann Philippe

Lieutenant-colonel du génie, docteur en histoire. Chargé de cours à l'École supérieure du génie de Versailles, Yvelines.

Expert en architecture militaire auprès de l'Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Réalise de 1986 à 1996 l’étude de l’architecture militaire (16e-20e siècles) de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur : départements des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence, partie des Alpes-Maritimes, ensemble des îles d’Hyères dans le Var.

Principales publications : La Muraille de France ou la ligne Maginot (1988)

Les derniers châteaux-forts, les prolongements de la fortification médiévale en France, 1634-1914 (1993)

La barrière de fer, l'architecture des forts du général Séré de Rivières, 1872-1914 (2000)

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