Dossier d’œuvre architecture IA05001495 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Inventaire du parc naturel régional des Baronnies provençales
maison, puis maison et Boulangerie Chauvin, puis maison et Boulangerie Plat
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales
  • (c) Inventaire général, Région Provence-Alpes-Côte d'Azur

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional des Baronnies Provençales - Laragne-Montéglin
  • Commune Val Buëch-Méouge
  • Lieu-dit Ribiers
  • Adresse Grand'rue , rue Sainte-Barbe
  • Cadastre 1755 plan 7 1030, 1037  ; 1823 E2 489, 490  ; 1998 E2 1636, 1637  ; 2018 000E 1636, 1637
  • Précisions anciennement commune de Ribiers
  • Dénominations
    maison, boulangerie
  • Appellations
    Boulangerie Chauvin, Boulangerie Plat
  • Parties constituantes non étudiées
    resserre, cellier, cuvage, fournil, four à pain, boutique, séchoir, pigeonnier

Commentaire historique

L'origine de cette maison pourrait remonter au moins au 17e siècle. Toutefois son aspect actuel, ainsi que ses aménagements intérieurs ne sont pas antérieurs à la fin du 19e siècle ou au début du 20e siècle.

Dans le terrier de 1755, le bâtiment actuel est partagé en deux parcelles. L'une est désignée comme une « maison » (parcelle 1030) appartenant à MOLLET François et sa femme PELLEGRIN Anne, qui possèdent également un bâtiment agricole disjoint dans un îlot voisin (parcelle 1019). L'autre est indiquée comme une « grange et écurie » (parcelle 1037) appartenant à MARQUIS Simon et sa femme MICHEL Marguerite, qui possèdent une maison et un autre bâtiment agricole sur la place de la fontaine (parcelles 872 et 878).

Ces deux parcelles existent toujours sur le cadastre de 1823, mais elles sont toutes les deux mentionnées comme « maison ». La première, ayant une surface au sol de 32 m² (parcelle E2 489), appartient à MOULLET André, dit Cardous, qui ne possède pas d'autre bien au bourg de Ribiers. Quant à l'ancien bâtiment agricole du 18e siècle transformé en habitation, il mesure 62 m² au sol et appartient à FRANCOU François, dit Champ Beau (E2 490). Celui-ci possède également une partie d'une autre maison mitoyenne (E2 487, 20 m²).

Plan de masse et de situation d'après le plan cadastral de 1823, section E2. Echelle d'origine 1/1250e.Plan de masse et de situation d'après le plan cadastral de 1823, section E2. Echelle d'origine 1/1250e. Elévation ouest.Elévation ouest.

La matrice cadastre montre que c'est au cours du 19e siècle que la propriété actuelle se constitue par acquisition progressive des différentes parcelles. Ainsi, en 1826, MOULLET André récupère une partie de la parcelle 487. En 1841, la parcelle 490 est acquise par le boulanger CHAUVIN Joseph. Son fils CHAUVIN Antoine augmente la propriété en 1864, en acquérant les parcelles 487 et 489, puis une partie de la parcelle 488 en 1894. En 1911, ces possessions passent à CHAUVIN Jules, boulanger puis cafetier à Ribiers.

Le four à pain et son pétrin mécanique datent de l'extrême fin du 19e siècle ou du premier quart du 20e siècle. La tradition orale rapporte qu'au 20e siècle cette boulangerie était tenue par la famille PLAT. On notera qu'une autre boulangerie PLAT existait dès les années 1890 au Plan de Châteauneuf-de-Chabre (voir dossier IA05001359).

Description architecturale

Cette maison est située à l'entrée sud du bourg de Ribiers, Grand'Rue, dans un îlot de bâtiments. Elle réunit deux anciennes maisons, ce qui explique son plan en L avec une façade donnant sur la grande rue et l'autre dans la ruelle de Sainte-Barbe. En outre, ses étages se développent également sur une troisième maison, mitoyenne au sud. Elle comporte un sous-sol, un rez-de-chaussée, un étage carré et un étage de comble.

Le sous-sol ne concerne que la partie occidentale, qui donne sur la grande rue. Il est accessible depuis le rez-de-chaussée par un escalier tournant maçonné et il accueille un cellier, faisant aussi office de resserre alimentaire, couvert par une voûte en berceau segmentaire. Une cuve vinaire est installée au milieu de la pièce, maçonnée et de plan circulaire, avec un parement intérieur en carreaux de terre cuite glaçurés. Au-dessus de cette cuve, une trappe est percée dans la voûte, par laquelle était introduit le raisin égrappé.

Sous-sol, cuvage. Vue de volume.Sous-sol, cuvage. Vue de volume. Sous-sol, cuvage. Cuve vinaire, vue de volume.Sous-sol, cuvage. Cuve vinaire, vue de volume. Sous-sol, cuvage. Cuve vinaire et trappe aménagée à travers la voûte.Sous-sol, cuvage. Cuve vinaire et trappe aménagée à travers la voûte.

La partie orientale du rez-de-chaussée est entièrement réservée par un fournil, accessible de plain-pied depuis la ruelle par une large porte.

Le four à pain occupe tout un angle de la pièce, il est construit en brique pleine y compris sa coupole ; la sole est en dalles de grès. La bouche, rectangulaire, est fermée par une porte coulissante verticale munie d'un contrepoids et dotée d'une trappe de réglage. Un cendrier se trouve sous cette bouche, fermé par une porte métallique, et deux trappes de tirage sont aménagées au-dessus de la bouche. Deux crochets de suspension fixés dans le bâti du four supportent des tisonniers. On observe en outre deux tuyaux d'arrivée d'eau, correspondant probablement à un circulateur installé au-dessus de la coupole, qui fournissaient de l'eau chaude, ainsi que deux prises électriques. Un brûleur à fioul est installé sur une potence fixée sur le côté de la bouche du four ; il était alimenté par une cuve placée dans un bâtiment mitoyen (voir dossier IA05001442). La potence porte la marque du fabricant « GOGUET MERMET » à Romans (Drôme).

L'angle opposé au four est occupé par un pétrin mécanique installé sur un bâti métallique avec une cuve circulaire en bois. Il conserve la plaque du fabricant indiquant qu'il s'agit d'un modèle « PERFECTA » du constructeur Ernest CORSE installé à Cavaillon (Vaucluse). Cette machine, qui était activée par une courroie via un grand volant d'entraînement, est un pétrin lamineur muni de deux rouleaux hélicoïdaux. Un tableau électrique est fixé au mur au-dessus de cet appareil.

Rez-de-chaussée, fournil. Four.Rez-de-chaussée, fournil. Four. Rez-de-chaussée, fournil. Four, vue de volume.Rez-de-chaussée, fournil. Four, vue de volume. Rez-de-chaussée, fournil. Pétrin.Rez-de-chaussée, fournil. Pétrin. Rez-de-chaussée, fournil. Tableau électriqueRez-de-chaussée, fournil. Tableau électrique

La partie occidentale du rez-de-chaussée, accessible de plain-pied depuis la grande rue par une baie boutiquière, était réservée à la boutique. Celle-ci est partagée en deux espaces par une cloison partiellement vitrée. Une trappe fermée par un couvercle en bois est aménagée dans le sol, elle servait à remplir la cuve vinaire du sous-sol. Un placard-niche est aménagé dans un mur. Au fond de cette pièce, un escalier tournant dessert les étages ; ses marches sont en carreaux de terre cuite, avec nez-de-marches en bois et contre-marches en mortier.

L'étage carré occupe les deux parties de cette maison, mais il s'étend également sur la maison mitoyenne au sud (voir dossier IA05001496). Il est accessible depuis le rez-de-chaussée par un escalier intérieur tournant. Il est également accessible depuis la grande rue grâce à une porte ouvrant sur un escalier droit, aménagé entre les deux maisons. Cet étage est réservé aux chambres, l'une étant aménagée en alcôve aveugle mais les autres disposant toutes d'une fenêtre. Le sol est en carreaux de terre cuite ou en tomettes et les murs et les plafonds sont enduits ; quelques vestiges de décor peint à motifs floraux sont conservés. Dans une pièce, le sol est simplement constitué d'une chape de mortier et le plafond est à la française. Deux chambres disposent d'une cheminée adossée à un mur et certaines sont équipées d'un placard-niche ou d'un placard mural. Les pièces situées au-dessus du four à pain bénéficient d'un chauffage assuré par des conduits maçonnés le longs des murs qui canalisent l'air chaud.

Premier étage, palier de l'escalier.Premier étage, palier de l'escalier. Premier étage, chambre. Vue de volume.Premier étage, chambre. Vue de volume. Premier étage, chambre. Vue de volume.Premier étage, chambre. Vue de volume.

L'étage de comble s'étend également sur la maison mitoyenne. Il est accessible depuis l'étage carré par un escalier en vis, sur noyau plein, avec marches en mortier et nez-de-marches en bois. Ce comble est réservé aux greniers et séchoirs, sauf une pièce qui était aménagée en pigeonnier. Les sols sont simplement constitués d'une chape de mortier. La plupart des murs sont bruts de maçonnerie, mais quelques parties sont enduites. C'est notamment le cas dans le pigeonnier, où l'on remarque des crochets métalliques scellés dans la maçonnerie, qui étaient destinés à recevoir des boulins en vannerie.

Premier étage, cage de l'escalier menant à l'étage de comble.Premier étage, cage de l'escalier menant à l'étage de comble. Etage de comble, pigeonnier. Vue de volume.Etage de comble, pigeonnier. Vue de volume. Etage de comble, pièce. Vue de volume.Etage de comble, pièce. Vue de volume.

L'ensemble du bâtiment est construit en maçonnerie de moellons calcaires et de galets. L'élévation ouest conserve un enduit à la tyrolienne avec un décor lissé et peint de cadre de façade et de faux encadrements, rehaussés d'un liseré coloré, accompagnés d'un grand cartouche sur lequel était peinte l'enseigne de la boulangerie.

Au premier niveau de l'élévation nord, la porte du fournil possède un encadrement en pierre de taille calcaire, avec une plate-bande lisse. Au premier niveau de l'élévation ouest, l'encadrement de la baie boutiquière est à piédroit en pierre de taille calcaire et linteau en poutrelle métallique. Les encadrements des autres ouvertures sont façonnés au mortier de gypse, avec un linteau droit en bois. Les fenêtres sont équipées de contrevents à cadre. Au dernier niveau de l'élévation occidentale, la baie du séchoir est surmontée d'une potence en bois.

La charpente est à pannes et le toit à longs pans asymétriques est couvert en plaques ondulées de fibro-ciment supportant des tuiles creuses. L'avant-toit est constitué de deux rangs de génoise peints en blanc.

Elévation ouest, deuxième niveau. Fenêtre occultée par des contrevents.Elévation ouest, deuxième niveau. Fenêtre occultée par des contrevents. Elévation ouest, troisième niveau. Baie du séchoir.Elévation ouest, troisième niveau. Baie du séchoir. Elévation ouest, troisième niveau. Potence en bois au dessus de la baie du séchoir.Elévation ouest, troisième niveau. Potence en bois au dessus de la baie du séchoir.

L'origine de cette maison pourrait remonter au moins au 17e siècle. Toutefois son aspect actuel, ainsi que ses aménagements intérieurs ne sont pas antérieurs à la fin du 19e siècle ou au début du 20e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle , (incertitude)
    • Principale : 19e siècle
    • Secondaire : limite 19e siècle 20e siècle

Cette maison comporte un sous-sol, un rez-de-chaussée, un étage carré et un étage de comble.

Le sous-sol ne concerne que la partie occidentale. Il est accessible depuis le rez-de-chaussée par un escalier tournant maçonné et il accueille un cellier, faisant aussi office de resserre alimentaire, couvert par une voûte en berceau segmentaire et accompagné par une cuve vinaire maçonnée. La partie orientale du rez-de-chaussée est entièrement occupée par un fournil, accessible de plain-pied depuis la ruelle. La partie occidentale du rez-de-chaussée, accessible de plain-pied depuis la grande rue par une baie boutiquière, était réservée à la boutique. Au fond de cette pièce, un escalier tournant dessert l'étage carré réservé aux chambres. L'étage de comble est accessible depuis l'étage carré par un escalier en vis, sur noyau plein. Il abrite greniers et séchoirs, sauf une pièce qui était aménagée en pigeonnier.

L'ensemble du bâtiment est construit en maçonnerie de moellons calcaires et de galets. Le toit à longs pans asymétriques est couvert en plaques ondulées de fibro-ciment supportant des tuiles creuses.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
    • calcaire galet enduit
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • voûte en berceau segmentaire
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis sans jour en maçonnerie
  • Typologies
    A3a : maison avec parties agricoles en parties basses et hautes
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Matrices cadastrales de la commune de Ribiers. 1823-1911. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1169 à 3 P 1172.

Documents figurés

  • Plan de la terre et seigneurie du bourg de Ribiers, 1755 / Encre et aquarelle sur papier, 1755-1758. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : F 2214.

  • Plan cadastral de la commune de Ribiers. / Dessin, encre et lavis par Martel et Martin, géomètres, 1823. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1167 à 3 P 1168.

Date d'enquête 2017 ; Date(s) de rédaction 2018
(c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général