Dossier d’œuvre architecture IA06002452 | Réalisé par
  • opération d'urgence
maison dite villa René ou villa Marsang
Œuvre repérée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Alpes-Maritimes
  • Commune Menton
  • Lieu-dit Condamine (la)
  • Adresse 13 rue Morgan
  • Cadastre 2014 BK 391, 392, 393, 389
  • Dénominations
    maison
  • Précision dénomination
    villa
  • Appellations
    villa René, villa Marsang
  • Parties constituantes non étudiées
    maison

Étudiée dans le cadre d'une opération d'urgence, la villa René comprend des éléments significatifs pour comprendre l'évolution de la villégiature à Menton au début du 20e siècle. Le chantier peut être datée par le décor inachevé de la corniche peinte portant la date de 1914. Son style et ses aménagements témoignent d'une phase de développement rapide de la villégiature à Menton avant le coup d'arrêt de 1914.

Entre 1880 et 1914 la ville de Menton connait un développement accéléré de ses infrastructures hôtelières. Dans ce contexte, de nombreuses villas meublées à location saisonnière complètent l'offre hôtelière. La villa René correspond à ce programme d'une villa complétée sur le jardin par une petite maison occupée par les propriétaires durant la haute saison. Le chantier de la villa René est probablement contemporain des travaux d'extension du Riviera Palace à Menton confiés à partir de 1910 à l'architecte Alfred-Auguste Marsang, principal collaborateur de l'architecte Abel Gléna. Le décor peint de la fermeture d'avant-toit, simulant une corniche, dont l'état semble inachevé est pourtant daté dans un cartouche de l'année 1914.

La villa René est implantée sur rue, bordée sur deux côtés par son jardin et complétée d'une dépendance désignée comme la villa "Les phalènes". La villa principale comporte un étage de soubassement de plein pied avec le jardin, un rez-de-chaussée surélevé au niveau de la rue Morgan, un étage carré surmonté d'un étage de comble. La façade nord-est se prolonge côté rue Morgan d'un pavillon saillant surélevé d'un belvédère. La façade sud-est, sur jardin, est organisée en deux travées symétriques. Toutes les façades sont ordonnancées : bossages continus du soubassement, baies géminées cantonnées de colonnes, ornements en relief de coquilles et masques. Les appuis de fenêtres sont en travertin et la maçonnerie en moellons enduits, les corniches sont rapportées sur une structure de briques. Les ferronneries des balcons, au premier étage, la grille et le portail sur rue utilisent un répertoire d'ornements végétaux d'un esprit Art nouveau. La fermeture d'avant-toit, simulant une corniche, est le support d'une frise de rinceaux associés à des motifs d'enfants à mi-corps, des profils zoomorphes, des cartouches d'angles. Le décor peint à la sanguine sur un fonds ocre jaune présente ponctuellement des reflets métalliques dorés. Cette frise doit être comparée aux décors réalisés sur les chantiers d'Abel Gléna, dont Marsang était le principal collaborateur. Ces chantiers font intervenir le décorateur Guillaume Cerutti-Maori (Menton, 1866-1955). Ce décor, peut-être inachevé, est cependant daté dans un cartouche de l'année 1914. Sur la façade sud-ouest une terrasse en béton a été ajoutée postérieurement au niveau du rez-de-chaussée surélevé. La villa René associe dans un plan simple à une série de décrochements et d'avancées, d'ornements en reliefs et de décors peints qui renforcent son pittoresque teinté d'italianisme. Le jardin bien que très modifié conserve les vestiges de son organisation : une allée couverte de sa tonnelle, une fontaine et son bassin en rocaille, au fond du jardin une remise pour le lavoir. Les variétés plantées correspondent à la vocation d'un jardin d'agrément: agrumes, pittosporum, palmiers. La dépendance, baptisée Les Phalènes, semble avoir été construite plus tard. Ce bâtiment dispose sur le côté d'un accès indépendant à l'étage. Les ornements plus sommaires (ferronnerie et relief en ciment au dessus de la porte) sont dans le goût Art déco postérieur à la première guerre mondiale.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle , daté par travaux historiques , (détruit)
  • Dates
    • 1914, porte la date
  • Auteur(s)
  • Toits
    tuile plate mécanique
  • Plans
    plan rectangulaire symétrique
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage en surcroît
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à plusieurs pans brisés
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour
  • État de conservation
    détruit après inventaire
  • Techniques
    • peinture
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Bibliographie

  • Michel Steve, L’architecture Belle Epoque à Menton, 1998, Demaistre éditeur.

Date d'enquête 2014 ; Date(s) de rédaction 2014
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général