Dossier d’œuvre architecture IA06004297 | Réalisé par
Prédal Christophe (Rédacteur)
Prédal Christophe

Responsable de la cellule "inventaire du patrimoine architectural et paysager" à la ville de Nice, depuis septembre 2018.

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  • recensement du patrimoine balnéaire, patrimoine de la villégiature de Nice
lotissements concertés Vigna et Ardoin-Desigaud
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Ville de Nice

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Nice - Nice
  • Commune Nice
  • Lieu-dit Thiers
  • Adresse rue Paul-Déroulède , rue Alphonse-Karr , rue Rossini
  • Cadastre 2022 LA 0287 0301 0302 0303 0304 0305 0306 0307 0310 0311 0312

Le secteur où se rencontrent les rues Rossini, Paul-Déroulède et Alphonse-Karr est remarquable car il concentre le plus grand nombre d'immeubles adoptant pierres de taille et béton coloré en façade, réunis en un seul tenant. Ce caractère résulte de l'action de propriétaires du secteur ayant loti des terrains leur appartenant.

C'est le cas d'abord de Santi Vigna possédant une grande parcelle à l'ouest de l'ensemble sur laquelle il édifie dès 1933, le Palais Armida (parcelle LA0312) et les immeubles Isis et Osiris (LA0301 et LA0302).

C'est ensuite le cas des sieurs Desigaud et Ardoin dont le lotissement est accepté par la ville en octobre 1935. Bien plus vaste (huit lots), il comprend des parcelles donnant sur la rue Paul-Déroulède prolongée (LA0303 / LA0304 Paradou / LA0305 L'Eden / LA0306 / LA0287 Les Anémones), la rue Alphonse-Karr (LA0307 Les Sylphes) et la rue Rossini (LA0310 Palais Haydee / LA0311 Palais Hermione).

Le lotissement a été accepté par la ville à trois conditions. Tout d'abord, les propriétaires doivent céder une partie de leur terrain pour élargir le rue Alphonse-Karr. Ensuite, la rue Paul-Déroulède doit être prolongée dans l'emprise des terrains. Enfin, les immeubles sont tenus à un retrait jardiné de deux mètres le long de la rue Rossini, séparé de la rue au moyen d'un mur bahut haut de 0,70 m au maximum, surmonté d'une grille haute de 1,20 m au maximum.

Ni le cahier des charges du lotissement Ardoin-Desigaud, ni les services municipaux ne font état de préconisations stylistiques. L'unité de l'ensemble (béton coloré et pierres de taille) vient sans doute du fait que le plan du lotissement Ardoin-Desigaud et que les immeubles édifiés sur ce dernier ainsi que sur le lotissement Vigna sont l'oeuvre de l'architecte Honoré Aubert dans la quasi totalité des cas. Seul l'immeuble L'Eden (LA0305) est l'oeuvre d'un autre architecte, Louis Milon de Peillon. Quant au Paradou (LA0304), il est signé des Aubert père (Honoré) et fils (Joseph).

Cette unité stylistique du secteur a été telle que de nombreux immeubles alentours ont fait le choix, dans la décennie suivante, de suivre ce type de parement de façade.

  • Dates
    • 1933, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Aubert Honoré
      Aubert Honoré

      Architecte, 1ère moitié 20e siècle. Diplômé de l'École Nationale des Arts Décoratifs de Paris, Honoré Aubert s'installe comme architecte à Nice en 1919. Élève puis salarié de l'architecte Lucien Barbet au sein de son agence il prend sa succession. Inventeur d'une déclinaison niçoise de l'Art Déco qui associe opus de pierre et bétons colorés. Il est l'un des architectes les plus prolifiques de cette période. Travaillant seul, il s'associe a son fils Joseph à partir de 1937. Après-guerre, son agence est l'une des plus importantes de Nice et produit à ce titre de très nombreux immeubles au caractère moderne souvent raffiné.

      Source : https://www.pss-archi.eu/architecte/8445

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      architecte attribution par source, signature
    • Auteur :
      Aubert Joseph
      Aubert Joseph

      Fils de l'architecte niçois Honoré Aubert, il travaille avec son père à partir de 1937.

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      architecte signature
    • Auteur :
      Milon de Peillon Louis
      Milon de Peillon Louis

      Architecte né à la Turbie (06), architecte à Nice dans les années 1930-1950.

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      architecte signature

Excepté rue Rossini, où un retrait de deux mètres est exigé, les immeubles sont à l'aplomb du trottoir. Hormis rue Rossini, la municipalité autorise la création de boutiques en rez-de-chaussée. Elles sont rares, uniquement sur certaines portions de la rue Alphonse Karr. Le cahier des charges du lotissement Ardoin-Desigaud stipule que les centres d'îlot doivent être d'une taille certaine et arborés, ce qui est encore largement le cas en 2022.

Sans préconisations particulières, suivant seulement les réglementations municipales de voirie, une homogénéité est visible. Ainsi, sur la rue Paul-Déroulède les immeubles sont élevés de six niveaux, sur la rue Rossini de sept niveaux. Les oriels ou avant-corps sont omniprésents ainsi que le retrait, généralisé pour le dernier étage. Seuls deux immeubles adoptent un toit terrasse béton.

L'homogénéité architecturale est rendue par l'omniprésence d'enduit réalisé selon la technique du ciment coloré dans la masse au moyen de pigments colorés (béton coloré), caractéristique dans l'architecture art déco à Nice. Rarement seul, cet enduit est très majoritairement utilisé en partage avec des assises de pierres grossièrement taillées, type d'utilisation aussi très en vogue à Nice à la même époque.

  • Statut de la propriété
    propriété publique

Documents figurés

  • Lotissement Ardoin-Desigaud, Nice, plan des lots. / Plan à l'encre, rehaussé d'aquarelle par Honoré Aubert, mai 1935. Archives communales, Nice : 3T289

Date d'enquête 2022 ; Date(s) de rédaction 2022
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
(c) Conseil général des Alpes-Maritimes
Prédal Christophe
Prédal Christophe

Responsable de la cellule "inventaire du patrimoine architectural et paysager" à la ville de Nice, depuis septembre 2018.

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