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Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    ferme
  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : Méailles

I. Contexte de l'enquête

Le repérage

Ce dossier concerne les fermes de la commune de Méailles (canton d'Annot, Pays Asses-Verdon-Vaïre-Var, département des Alpes-de-Haute-Provence). Le terme de "ferme" correspond aux bâtiments ou ensembles de bâtiments associant des fonctions domestiques et agricoles, ces dernières occupant un espace proportionnellement plus important.

Les conditions de l'enquête

Le repérage des fermes a été effectué au cours des mois de juin et juillet 2011. Le recensement s'est fait à partir du cadastre le plus récent disponible, édition mise à jour pour 1983. Le plan cadastral dit "napoléonien", levé en 1830, a servi de point de repère et de comparaison pour les bâtiments antérieurs à cette date ; l'ensemble des états des sections de ce cadastre a été consulté.Toutes les constructions portées sur le cadastre actuel ont été vues, au moins de l'extérieur.

Le repérage a été effectué à l'aide d'une grille de description morphologique propre aux fermes et décrivant :

- l'implantation par rapport à la pente,

- la composition des bâtiments,

- les fonctions visibles des bâtiments,

- la présence éventuelle et la caractérisation des espaces libres,

- la mitoyenneté,

- les matériaux principaux et secondaires et leur mise en œuvre,

- la forme du toit et la nature de la couverture et de l'avant-toit,

- le nombre d'étages visibles,

- la description des élévations et des baies,

- les décors extérieurs,

- les aménagements intérieurs (voûtes, escalier, cheminée, cloisons…)

- les inscriptions historiques : dates portées, inscriptions…

Cette grille de repérage a donné lieu à l'alimentation d'une base de données destinée à faire un traitement statistique et cartographique.

Le repérage est toujours confronté à la question de l'état du bâti. Ainsi, ont été repérés les bâtiments ayant subi quelques modifications de détail n'affectant pas leur lecture architecturale. Les bâtiments ruinés mais dont le parti pris architectural d'origine restait lisible ont également été repérés. En revanche, les bâtiments ayant subi des transformations majeures rendant illisibles leurs caractères architecturaux n'ont pas été retenus. Les bâtiments non retenus sont principalement ceux qui ont été très remaniés à une période récente, selon des normes de construction, des matériaux et un vocabulaire architectural très éloignés de ceux de l'architecture locale : élévations entièrement repercées de grandes ouvertures rectangulaires masquant les baies anciennes, utilisation de matériaux récents rendant illisible le parti d'origine, restructuration intérieure totale ou profonde

II. Caractères morphologiques

15 fermes ont été repérées, 5 d'entre elles ont été sélectionnées (33 % du corpus).

Au quartier de la Combe, trois fermes portent des dates du 18e siècle : 1738, 1742 et 1775. Au Village, une ferme est datée de 1886-1888. En outre, quelques dates gravées du 20e siècle ont été repérées : 1912, 1921, 1931,1932, 1960. D'une manière générale, l'ensemble des fermes de la commune trouvent son origine aux 17e siècle ou au 18e siècle, avec des ré-aménagements ultérieurs, notamment pendant la seconde moité du 19e siècle. En outre, la construction de la voie ferrée Nice-Digne au début des années 1900, a employé plusieurs centaines d'ouvriers et de bêtes de somme. De nombreux bâtiments ont été modifiés ou transformés afin de les héberger, notamment les fermes de la rive droite de la Vaïre (Clot des Blancs, Rioufred, Sainte-Anne, etc.).

Implantation et composition d'ensemble

Plus de la moitié des fermes de la commune se trouvent en rive droite de la Vaïre, face au village. Elles sont dispersées tous les 500 mètres environ, plus ou moins à proximité de l'ancien chemin d'Entrevaux à Colmars, et comprises entre une altitude de 950 mètres et de 1150 mètres. Trois fermes ont été repérées au quartier de La Combe (altitude de 1400 mètres environ) mais elles étaient plus nombreuses sur la cadastre de 1830. Une seule ferme se trouve au Village et trois fermes sont isolées entre ce dernier et La Combe : Alleboué, Les Couaches et Briel.

Seule la ferme du village possède un mur mitoyen ; les autres ne possèdent aucun mur mitoyen.

Du fait du relief, aucune ferme n'est implantée en terrain plat. 80 % des fermes du corpus sont implantées perpendiculairement au sens de la pente, 20 % parallèlement à la pente.Cette disposition se traduit par la présence systématique d'un ou deux étages de soubassement.

A Bouchaillon, on peut noter une ferme en bâtiment bloc en hauteur. Les autres sont composées de bâtiments accolés, en L et/ou en enfilade. Un tiers des fermes possèdent également des dépendances disjointes.Toutes les fermes possèdent une cour, une aire à battre mitoyenne et un jardin attenant. La cour est dallée (en dalles calcaires ou de grès) dans 20 % des cas et deux cas de cours fermées par un mur avec portail ont été notés. Un tiers des aires à battre repérées sont dallées.

Ferme du Clot des Blancs. Vue d'ensemble.Ferme du Clot des Blancs. Vue d'ensemble. Ferme de Sainte-Anne. Aire à battre dallée, partie calcaire et partie en grès.Ferme de Sainte-Anne. Aire à battre dallée, partie calcaire et partie en grès.

Matériaux et mise en œuvre

Du fait l'implantation du territoire communal à cheval sur un substrat calcaire et gréseux, on retrouve les deux matériaux dans les constructions, parfois mélangés à proximité du contact des deux formations géologiques. Ainsi, les fermes de la rive droite de la Vaïre, en amont de La Clap, sont entièrement construites en moellons calcaires. A l'inverse, les fermes de l'ouest de la commune (La Combe, Alleboué, Les Couaches, Le Briel) sont construites en moellons de grès. Enfin, pour le tiers restant, la construction est mixte, mélangeant moellons calcaires et de grès. Partout, les moellons sont liés entre eux par un mortier de chaux et de sable. Les chaînes d'angles sont renforcées par des moellons plus gros, mieux équarris. Deux cas de chaînes d'angles en pierre de taille ont été repérées (La Clap et La Forest, dans ce dernier en pierre de taille de grès.

Ferme de Champ Coq. Chaîne d'angle avec blocs de brèche calcaire taillés.Ferme de Champ Coq. Chaîne d'angle avec blocs de brèche calcaire taillés.

On note également quelques murs gouttereaux (La Clap, La Combe) ou pignons (La Forest, La Combe) fermés par une cloison en planches dressées.

On remarque deux cas de mise en œuvre de vannerie dans la construction. Il s'agit d'un pignon (Sainte-Anne) et d'une coursière (Clot des Blancs), fermés par une structure de cadres rectangulaires, tressés en clayonnage, et assemblés. Ces cas sont isolés et semblent remonter aux aménagements réalisés lors des travaux ferroviaires.

Ferme de Sainte-Anne. Pignon en clayonnage, détail.Ferme de Sainte-Anne. Pignon en clayonnage, détail. Ferme du Briel. Détail d'un enduit rustique.Ferme du Briel. Détail d'un enduit rustique.

Les enduits anciens conservés sont à pierres vues (46,5 % du corpus), rustiques (40 %) ou lisses (6,5 %). 20 % des fermes possèdent un enduit récent. Quelques unes possèdent plusieurs types d'enduit selon les élévations ou les bâtiments, ce qui explique un total supérieur à 100 %.

Les encadrements des fenêtres sont en maçonnerie façonnée au mortier, avec un linteau en bois. Seule la ferme du Village possède un encadrement de porte du logis en pierre de taille, en arc segmentaire. Un cas de cadre de fenêtre en bois a été noté, à Alleboué.La présence d'une ou plusieurs voûtes a été repérée pour 46,5 % du corpus, elles sont moins fréquentes dans la partie est de la commune. Dans la majorité des cas, il s'agit de voûtes en berceau segmentaire. Seule une voûte en berceau plein-cintre et deux voûtes d'arêtes ont été notées. Deux cas de voûtains en brique sur poutrelle métallique ont été repérés.

Les pièces possèdent généralement un plancher sur solives. Les sols des pièces à usage d'habitation sont souvent couverts en carreaux de terre cuite carrés ou rectangulaires, en tomettes hexagonales, parfois en dalles de grès. Les sols des étables et des remises sont souvent en terre battue, rarement dallés. Les sols des fenils sont constitués d'une chape de mortier sur un plancher rustique ; un cas de sol de fenil directement constitué de l'extrados de la voûte de l'étable a également été repéré.

Ferme du Clot des Blancs. Fenil, sol : chape de mortier sur plancher.Ferme du Clot des Blancs. Fenil, sol : chape de mortier sur plancher. Ferme de Sainte-Anne. Fenêtre avec faux encadrement peint.Ferme de Sainte-Anne. Fenêtre avec faux encadrement peint.

Les murs des pièces d'habitation reçoivent un enduit lisse réalisé au mortier de chaux et sont souvent peints en blanc avec des plinthes de couleur foncée (brun, noir, rouge, etc.). Les cloisons intérieures sont réalisées principalement en maçonnerie légère et pans de bois. Au Clot des Blancs, les cloisons sont constituées de deux parements en planches dressées, avec un clayonnage intérieur et un remplissage de terre et chaux.

Les plafonds des pièces d'habitation reçoivent parfois un enduit lisse au plâtre. La pièce servant de cuisine dispose d'une cheminée adossée ou a demi-engagée dans un mur. La forme des manteaux de cheminée est rectangulaire ou galbée, souvent avec une corniche moulurée ; le manteau des cheminées est construit en ossature bois avec un remplissage de carreaux de terre cuite, de lauzes sur chant ou de gravas et un enduit de finition lissé. Cette cheminée est parfois flanquée d'une niche regroupant un potager de cuisson et un cendrier. Une pile d'évier est souvent aménagée dans un angle de la cuisine ou sous une fenêtre. Des placards muraux ou en maçonnerie légère sont installés dans la cuisine et les chambres.

Les éventuels escaliers intérieurs sont construits en maçonnerie légère de chaux et de plâtre sur une structure en bois. Les contre-marches sont façonnées au mortier ou sont en bois, les nez de marche sont en bois et les marches reçoivent généralement des carreaux de terre cuite, sauf dans la partie qui dessert le comble, où les marches sont en mortier.

Structure, élévation, distribution

86,5 % des fermes de la commune de Méailles possèdent trois niveaux niveaux d'élévation, 13,5 % possèdent quatre niveaux.

Trois fermes possèdent deux étages de soubassement (La Combe, Briel, La Clap), toutes les autres possèdent un étage de soubassement.Dans la répartition des étages, l'occurrence la plus fréquente (80 % des cas) est celle-ci : « étage de soubassement + rez-de-chaussée surélevé + étage carré ET/OU étage de comble ».

Une seule ferme ne possède que des accès de plain-pied, sans escalier intérieur ni extérieur.Dans 40 % des fermes, l'accès au logis se fait par un escalier de distribution extérieur maçonné. Ces escaliers extérieurs sont tous parallèles à la façade et presque toujours terminés par un repos devant la porte du logis.Deux fermes possèdent également un escalier intérieur, en plus de l'escalier de distribution extérieur (La Combe, Le Briel). 46,5 % des fermes ne possèdent qu'un escalier intérieur, elles sont toutes situées en rive droite de la Vaïre.

Toutes les fermes possèdent au moins une étable et un fenil, 93,5 % possèdent également un cellier et 73,5 % une remise. La présence d'un hangar a été relevée pour 60 % du corpus ; il s'agit parfois d'un hangar couvrant partiellement une aire à battre, dispositif localement appelé « cabane » (44,5 % des hangars repérés).20 % des fermes possèdent un séchoir. Seulement deux fermes possèdent un pigeonnier (La Forest et Clot des Blancs). Enfin, on note la présence ponctuelle d'étables à cochon ou d'un atelier.

En revanche, la présence d'un four à pain a été relevée dans 53,5 % des cas. Dans deux cas, ce four présente un plan circulaire, et deux fours couverts en lauzes ont été repérés.

Champ Coq. Bâtiment du four à pain. Vue d'ensemble.Champ Coq. Bâtiment du four à pain. Vue d'ensemble. Ferme à La Clap. Etable, vue de volume.Ferme à La Clap. Etable, vue de volume.

Une cuve à bouillir le vin a été notée à La Clap. en lauzes ont été repérés.

La présence d'un point d'eau aménagé a été repérée pour plus de la moitié des fermes, presque toutes situées en zone calcaire. Il s'agit alors d'une source aménagée, d'un bassin collectant l'eau d'une source ou, le plus souvent, d'une citerne récupérant les eaux pluviales. Des lavoirs ont été notés dans un tiers des fermes du corpus.

Couverture

Toutes les fermes de la commune de Méailles possèdent des toitures à longs pans. Dans un tiers des fermes, un ou des bâtiments annexes sont couverts par un toit à un pan. La ferme du village possède en outre une partie de toit en demi-pavillon.

Un tiers des fermes possèdent un avant-toit constitué par un rang de génoises. Dans deux fermes, le bâtiment principal reçoit deux rangs de génoises. 20 % des fermes ont été repérées avec un avant-toit constitué du simple débord des chevrons de toiture. Une ferme possède un avant-toit constitué du débord des planches de couverture en mélèze (La Combe). Lorsqu'il y en a une, la saillie de rive des pignons est réalisée par un rang de génoise (deux cas).A noter que 26,5 % des fermes ne possèdent plus d'avant-toit pertinent, du fait d'une reprise de la toiture ou de sa ruine.

Les toits étaient couverts à l'origine en tuile creuse, que l'on retrouve dans 46,5 % des fermes. Cependant, au quartier de La Combe et du Briel, les toits étaient couverts en planches de mélèze, voire en lauzes de grès (un cas). Deux fermes ont été repérées avec un toit couvert en tuile plate mécanique et ce matériau se retrouve de façon ponctuelle dans 20 % des fermes.

Décor

De très rares décors ont été repérés sur les façades, il s'agit exclusivement de faux encadrements peints. La ferme du village possède deux épis de faîtage.

Typologie

F1 Ferme en maison-bloc à terre (0 % du corpus) (0 repérée ; 0 sélectionnée) Logis associé aux parties agricoles

F2 Ferme en maison-bloc en hauteur (6,5 % du corpus) (1 repérée ; 0 sélectionnée) Logis associé aux parties agricoles

F3 Ferme à bâtiments accolés et/ou disjoints (93,5 % du corpus) (14 repérées ; 5 sélectionnées (35,5 %)) Ferme à maison-bloc à bâtiments accolés Ferme à maison-bloc à bâtiments disjoints Ferme à bâtiments disjoints

Interprétation de la classification

Sur la commune de Méailles, presque toutes les fermes sont constituées de bâtiments d'habitation ou agricoles, accolés successivement en enfilade ou en L. Parfois, quelques dépendances agricoles sont disjointes. Dans un cas, on note un bâtiment originel en maison-bloc en hauteur (Bouchaillon).

D'une manière générale, l'ensemble des fermes ont des origines qui remontent sans doute au 17e ou au 18e siècle. Plusieurs dates du 18e siècle ont été repérées. Cependant, les réaménagements et (re-)constructions au cours du 19e et du 20e siècle ont été importants. La construction de la voie ferrée Nice-Digne, imposant une importante population temporaire ainsi qu'un cheptel de travail conséquent, a conduit à un réaménagement parfois total de plusieurs fermes de la rive droite de la Vaïre.

Le repérage des fermes sur la commune de Méailles a été effectué aux mois de mai et juin 2011. 15 fermes ont été repérées et 5 sélectionnées. Une seule ferme est agglomérée au village, plus de la moitié sont installées en rive droite de la Vaïre et le reste entre le village et le hameau de La Combe. On note la présence systématique d'une cour, d'une aire à battre, souvent dallée, et d'un jardin. Les fermes possèdent trois (86%) ou quatre (14%) niveaux d'élévation et elles sont toutes adossées à la pente, dont 80% adossées perpendiculairement au sens de la pente. Ceci se traduit par la présence systématique d'un (80%) ou deux (20%) étages de soubassement. La présence d'une voûte a été notée pour près de la moitié du corpus. Un tiers des fermes est construit en moellons de calcaire, un tiers en moellons de grès et un tiers en maçonnerie mixte calcaire-grès. Les enduits des élévations sont à pierres vues ou rustiques. 40% des fermes possèdent un escalier de distribution extérieur en maçonnerie, adossé parallèlement à la façade. Les toits sont à longs pans, avec parfois quelques bâtiments à un pan, en pente douce, sauf à La Combe et au Briel où ils sont à forte pente. La couverture traditionnelle est la tuile creuse, sauf à La Combe et à Briel où il s'agit de planches de mélèze. Les décors de façade sont très rares, il ne s'agit que de faux encadrements peints. Les fermes de type F1 représentent 0% du corpus ; celles du type F2, 6,5% ; celles du type F3, 93,5%.

  • Typologies
    F1 : ferme en maison-bloc à terre ; F2 : ferme en maison-bloc en hauteur ; F3 : ferme à bâtiments accolés et/ou disjoints
  • Toits
    tuile creuse, bois en couverture
  • Murs
    • calcaire
    • grès
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Décompte des œuvres
    • repérées 15
    • étudiées 5
    • bâti INSEE 137
Date d'enquête 2011 ; Date(s) de rédaction 2012
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général