Dossier d’œuvre architecture IA04002782 | Réalisé par
Mosseron Maxence (Contributeur)
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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  • inventaire topographique
Ferme dite Ferme Jaume
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Allos-Colmars
  • Commune Thorame-Haute
  • Lieu-dit Jaume
  • Cadastre 1827 B1 308-309  ; 2015 B1 213 ; 797-798
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    étable, remise agricole, fenil, four, puits, cour

Le cadastre de 1827 mentionne une maison avec aire appartenant à un certain André Jaume, domicilié à Ondres : le patronyme est demeuré pour la désignation de l'édifice. En effet, ledit Jaume possède plusieurs terrains ainsi que des maisons dans le hameau d'Ondres. Ces propriétés bâties, au nombre de six (trois maisons dont celle correspondant à la ferme Jaume, et trois bâtiments ruraux) étaient accompagnées de nombreuses terres, la plupart labourables à cette date. Pourtant, on ne trouve aucune trace d'un André Jaume adulte dans le recensement communal de 1836 (on compte deux enfants et un adolescent de 13 ans), et l'édifice étudié ne semble pas concerné par les augmentations/diminutions pour la période 1882-1941 (la période précédente manque). Une pierre portant la date "1.8.27/J.J.A." laisse perplexe car elle ne désigne sûrement pas la date de construction du bâtiment principal (qui correspondrait exactement à la date de levée du cadastre ancien), et les initiales ne correspondent pas exactement à celles du propriétaire officiel. Il pourrait s'agir d'un remploi.

En l'état, le volume du bâtiment principal et la disposition des dépendances de la ferme à son entour immédiat, cohérente, ordonnée, au sein d'espaces clos de murets, paraît témoigner d'une mise en forme moderne, post révolutionnaire. Le début du 19e siècle pourrait convenir, en l'absence de données historiques concrètes. Mais le cadastre offre une autre lecture, sans doute plus pertinente. Ce dernier document figuré porte en effet témoignage d'un bâtiment plus petit que l'actuel, cantonné dans la partie ouest, et même si la maçonnerie en partie enduite ne permet pas de l'attester formellement, la légère rupture de niveau entre la travée ouest et les deux travées est paraît aller dans le sens d'une addition importante qui aurait pu intervenir durant les deuxième et troisième quarts du 19e siècle (période pour laquelle les documents manquent), et donner ainsi son aspect actuel au bâtiment principal.

Des interventions ont eu lieu dans la seconde moitié du 20e siècle et plus tard : reprise de la maçonnerie sur le mur-pignon ouest avec utilisation de parpaing de béton, bouchage d'une baie fenière, destruction d'une adjonction sur le même côté, reprises ponctuelles au ciment, remontée des murs et murets délimitant les deux espaces au nord et au sud, reconstruction du four, transformé en remise, etc. Le balcon-terrasse filant de type coursive en bois en façade principale reprend sûrement une disposition antérieure : il est en tout cas le résultat d'une réfection. Il s'agissait de donner à l'édifice une vocation tournée directement vers la villégiature, au détriment d'une activité de production agricole. Cependant, la présence d'une vaste bergerie à proximité tend à accréditer l'hypothèse d'une exploitation agricole qui se serait tournée exclusivement vers l'élevage ovin.

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle , (incertitude)
    • Principale : 2e quart 19e siècle , (incertitude)
    • Secondaire : 4e quart 20e siècle

L'édifice est situé en zone plane au sud du Planas et de l'Iscle de Jaume, et au nord-ouest du hameau d'Ondres, situé à un peu plus d'un kilomètre, et 300 mètres plus haut. Il s'agit d'une ferme composée d'un corps central et de plusieurs dépendances : une remise agricole, un four et un puits. L'ensemble dispose de deux cours, l'une au nord, l'autre au sud. Le puits, à proximité, est toutefois en dehors de ce système de clôture partielle.

L'ensemble apparaît comme une sorte d'unicum, tant la disposition des différents bâtiments, la présence des cours et le volume imposant du corps central sortent de l'ordinaire local, au milieu des anciennes terres de cultures aujourd'hui employées comme prés de fauche. Le bâtiment principal répond aux principes constructifs habituels sur la commune : maçonnerie de moellon de grès sans assise, lié au mortier de chaux, toiture à longs pans à pente accusée - avec ici la particularité d'égout retroussé - recouverts de tôle ondulée. Il se présente sous la forme d'un vaste parallélépipède d'environ 16 m de longueur sur 9 de largeur sur quatre niveaux, soit un peu moins de 600 mètres carrés disponibles, ce qui est considérable et hors du commun sur la commune. On observe un enduit couvrant côtés nord et est, lacunaire côtés sud et ouest, avec quelques trace de peinture blanche très délavée en façade principale sud. Ce mur-gouttereau arbore aussi les traces d'un cadran solaire très détérioré avec une date illisible sous la ligne du toit, ainsi qu'une pierre gravée portant l'inscription "1.8.27/J.J.A." entre les deux niveaux d'habitation. Les quatre niveaux se répartissent comme suit : un étage de soubassement dévolu aux fonctions agricoles, avec une étable et une remise, un rez-de-chaussée surélevé ainsi qu'un étage carré destinés à l'habitation, et un étage de comble agricole, dédié à la fonction fenil. Considéré seul, il relève donc de la typologie des fermes en maison-bloc en hauteur, avec des fonctions superposées. L'escalier maçonné servant à accéder du rez-de-chaussée à l'étage carré est tournant. On notera également la présence d'une échelle de meunier dans la remise agricole, menant à une trappe d'accès au premier niveau d'habitation. Parties agricoles et d'habitation communiquent donc intérieurement.

La déclivité du terrain est rachetée sur le pignon est par une butée naturelle sur laquelle vient prendre place une terrasse dallée dont la partie sud sert de toit à une dépendance voûtée dont la fonction reste incertaine. Cette terrasse tient lieu d'appui pour le balcon filant de la façade principale, ou coursière, en bois, jusqu'à un degré maçonné de six marches qui sert à redescendre vers le pignon ouest. Ce dernier est le plus marqué par les restaurations : en partie haute, le pignon a été retravaillé en parpaing de béton et la porte haute du fenil vraisemblablement modifiée. On distingue aussi les traces de la toiture d'une dépendance aujourd'hui disparue. Une première cour est située au nord, avec un muret séparateur d'environ 1,50 mètre de hauteur, maçonné, et des pierres sommitales posées sur champ. Une seconde, ouverte sur l'est, dispose de murs plus élevés (environ 2 mètres).

Les dépendances sont disposées à l'intérieur et à l'extérieur de ce système : l'ancien four jouxte le mur à l'extrémité sud-est de l'enceinte sud ouverte. Entièrement remonté, il présente une bouche en grès scellée sur un mur-écran. Derrière, l'ancienne chambre de cuisson a laissé place à une petite remise, accessible depuis le pignon est. Le toit à longs pans est recouvert en tuile creuse, tout comme celui à pan unique de la remise agricole à l'extrémité nord-est de l'ensemble architectural. Le sol dallé de cette dernière peut laisser penser qu'elle avait aussi ponctuellement une fonction d'aire à fouler couverte en cas d'intempérie. Une arcade prenant appui contre ladite remise et le mur-pignon est du bâtiment principal signale le passage entre la terrasse et la cour nord, que relie un degré de deux marches. Le puits s'inscrit en retrait, côté sud-ouest, à une quinzaine de mètres du mur de la cour située au sud.

Le caractère agricole de l'ensemble est aujourd'hui passé au second plan. Pourtant, l'existence d'une vaste bergerie implantée à une cinquantaine de mètres au nord-ouest, montée en parpaing de béton, avec un toit à longs pans recouverts de bac acier tend à accréditer l'hypothèse d'une exploitation entièrement tournée vers l'élevage ovin de type transhumant. Cette activité n'a pas empêché le glissement des bâtiments anciens de la ferme vers une fonction de villégiature.

  • Murs
    • grès moellon enduit
  • Toits
    tôle ondulée, tuile creuse
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit à un pan
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant en maçonnerie
  • Typologies
    F2 : ferme en maison-bloc en hauteur ; accès unique au logis par la pente et coursière(s)
  • Représentations
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
Image non communicable

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Thorame-Haute, 1827 / Dessin à l'encre sur papier par Bonnete, Builly, Fortoul, Frison, Lambert et Laugier, 1827. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 219 / 001 à 019.

    105 Fi 219 / 006. Feuille levée par Bonnete, géomètre du cadastre.
Date d'enquête 2011 ; Date(s) de rédaction 2015
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Mosseron Maxence
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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