Dossier d’œuvre architecture IA06002514 | Réalisé par ;
Aliotti Jean-Marc (Enquêteur)
Aliotti Jean-Marc

Architecte du patrimoine. Prestataire extérieur pour l'opération de repérage du patrimoine de la villégiature de Menton en 2013-2014, de Beausoleil (06) et de Roquebrune-Cap Martin (06) en 2016 et 2017, de Nice en 2017.

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  • recensement du patrimoine balnéaire
Église d'orthodoxes russes Notre-Dame joie des affligés et Saint-Nicolas le Thaumaturge
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Menton
  • Commune Menton
  • Lieu-dit la Madone
  • Adresse 14, 16 rue Paul-Morillot
  • Cadastre 2013 BL 300
  • Dénominations
    église
  • Genre
    d'orthodoxes
  • Vocables
    Notre-Dame joie des affligés, Saint-Nicoals le Thaumaturge
  • Parties constituantes non étudiées
    jardin, presbytère

HISTORIQUE

A partir des années 1865-1870, la communauté russe est importante à Menton, attirée par le climat et l'espoir d'y guérir de maladies pulmonaires. En 1880, des membres de la colonie russe fondent une société de bienfaisance dont le but est la création d'un établissement hospitalier d'assistance aux compatriotes dans le besoin. Une villa est achetée en 1892 pour être transformée en vue de l'accueil des malades. Elle était située sur l'emplacement de l'actuel immeuble L'Hermitage Park (18, avenue Paul-Morillot). En 1892, une chapelle est construite dans le parc pour répondre aux besoins du personnel et des malades. Elle est consacrée le 24 octobre 1892. Le maître d’œuvre est Hans-Georg Tersling, l'un des principaux architectes de la Belle Époque sur la Riviera. Après le déplacement du sanatorium à Carnolet en 1908, la chapelle devient l'église paroissiale de la colonie russe locale qui célébrait jusque-là son culte dans une villa du quartier Pigautier. Elle est gérée par l'Association orthodoxe Sainte-Anastasie.

L'église est fermée en 1914. Elle rouvre après-guerre. Dans les années 1927-1930 se pose le problème de son rattachement. La communauté russe est alors composée de réfugiés qui ont fui la Révolution. Elle compte environ une cinquantaine de membres. L’Église russe émigrée ne souhaitait pas reconnaitre l'autorité du Patriarche de Moscou désigné par les Soviets. Des débats ont lieu au sein de l’Église en exil pour décider de l'autorité à laquelle se rattacher. L’Association Sainte-Anastasie de Menton opte, comme Nice, pour le Patriarche de Constantinople.

Après la Seconde Guerre mondiale les Russes de Menton-Roquebrune comptent une centaine de membres. L'église rouvre en 1947. Le bâtiment annexe au nord-est, abritant le presbytère, est construit. Elle est restaurée en 1958 (réfection des façades et redorure du dôme). Les extérieurs de l'église ont été entièrement restaurés en 2016. Les couleurs utilisées seraient une restitution des couleurs d'origine. La travée nord de l'élévation ouest a été créée sur le modèle des autres car depuis la destruction, en 2011, de la clinique de l'Hermitage qui lui était accolée, l'arrachement était resté en l'état. L'église est maintenant rattachée au Patriarcat de New York qui représente l’Église russe de l'étranger.

DESCRIPTION

Tour dans-oeuvre surmontée d'un lanternon à bulbe.Tour dans-oeuvre surmontée d'un lanternon à bulbe.L'église orthodoxe russe a été édifiée dans le quartier de la Madone à la limite de la commune de Roquebrune-Cap Martin. C'était à l'origine une partie constituante du sanatorium dit la Maison russe auquel elle était accolée. C'est aujourd'hui un édifice isolé sur une petite parcelle de 325 m². L'ensemble se compose de deux corps de bâtiments en équerre, l'église et les annexes qui consistent en une construction allongée de toute la profondeur de la parcelle constituée du presbytère sur la rue et d'un long couloir donnant accès à l'église sur l'arrière. L'angle formée par les bâtiments est occupé par un jardin séparé de la rue par une clôture et un portail.

L'église présente un étagement de volumes en retrait les uns par rapport aux autres. Le premier niveau, de plan rectangulaire, occupe la surface totale de l'édifice. Il est couvert d'un toit à longs pans de tuiles plates mécaniques. Au deuxième niveau, une tour dans-œuvre de plan carré s'élève au-dessus du sanctuaire. Couverte d'un toit en pavillon, en zinc, elle est surmontée d'un lanternon couvert d'un bulbe également en zinc qui culmine à 22 mètres de hauteur avec une croix orthodoxe russe dorée. Le bâtiment annexe n'a qu'un seul niveau. Il est couvert d'un toit à longs pans en tuiles plates mécaniques. L'entrée se fait par ce bâtiment dans le couloir qui conduit jusqu'aux trois portes d'entrée de la nef.

La nef est de plan carré (7,00 m X 7,70 m). Elle est couverte d'une voûte en berceau plein-cintre en lattis jointif. Le sanctuaire, (4,40 m X 3,90 m) est au sud-est. Il est surélevé de trois marches par rapport à la nef dont il est séparé par l'iconostase. Le sanctuaire est couvert d'une coupole en pendentifs de 9 mètres de hauteur. Il est éclairé par une verrière au sud-est. De part et d'autre se trouvent la sacristie et le confessionnal qui communiquent à la fois avec la nef et avec le sanctuaire.

Décors

Arc-triomphal marquant l'entrée du sanctuaire fermé par l'iconostase.Arc-triomphal marquant l'entrée du sanctuaire fermé par l'iconostase.La façade présente un décor sculpté vraisemblablement réalisé au ciment : frises géométriques, médaillons à quadrilobes... Des colonnes en candélabres ou droites se retrouvent sur les trois niveaux. Au deuxième niveau, elles soutiennent l'arc chantourné à denticules qui forme une niche peu profonde abritant une peinture de la Vierge à l'Enfant. Au-dessous se trouve une inscription en russe.

A l'intérieur, l'arc-triomphal est peint de cinq médaillons où figurent au sommet le Christ enseignant présentant le livre des Évangiles et quatre autres saints (les Évangélistes ?). L'intrados de l'arc est peint de motifs végétaux gris sur fond jaune. La coupole est peinte d'une grande croix potencée de toute la dimensions de son diamètre. Des séraphins au centres de rameaux de lierre figurent sur les pendentifs

Conclusion

L'église russe de Menton tire son inspiration des réalisations du baroque moscovite, mouvement qui se développe à la fin du 17e et au début du 18e siècle et qui se caractérise par un type d'églises à étages cubiques et octogonaux superposés, une composition en gradin terminée par un clocher, et un mélange entre l'architecture russe traditionnelle et des éléments décoratifs inspirés d'Europe centrale ou d'Italie.

[Eglise de Saint-Jean-Baptiste à proximité de Moscou (1693-1699).][Eglise de Saint-Jean-Baptiste à proximité de Moscou (1693-1699).] Vue de face.Vue de face.

Église construite en 1892 par l'architecte Hans-Georg Tersling.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1892, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Tersling Hans-Georg
      Tersling Hans-Georg

      Architecte né au Danemark, Hans-Georg Tersling est diplômé de l'Académie royale des Beaux-arts du Danemark en 1879. Il s'installe à Menton (06) en 1887 et réalise la plus large partie de ses œuvres sur la Côte d'Azur. Il crée de nombreux palaces et plusieurs villas de prestige. Il est considéré comme l'un des principaux architectes de la Belle Époque sur la Riviera. Il est entre autre l'auteur de la villa Cyrnos (1892) et du Grand Hôtel (1890) de Roquebrune-Cap-Martin, du Château Malet à Cap d'Ail (1894, de l'hôtel Bristol (1898) à Beaulieu-sur-mer, du Palais Masséna (1900) à Nice et à Menton de l'église russe (1892), du casino Kursaal (1909) de l'agrandissement du Palais de Carnolès (vers 1900) et de l'hôtel Impérial (1911).

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      architecte attribution par source

Les matériaux du gros œuvre sont cachés par l'enduit. Le premier niveau est couvert d'un toit à longs pans de tuiles plates mécaniques. Au deuxième niveau, la tour est couverte d'un toit en pavillon, en zinc. Elle est surmontée d'un lanternon couvert d'un bulbe également en zinc.

L'élévation est ordonnancée sans travée.

La nef est de plan allongé, couverte d'une voûte en berceau plein-cintre. Le sanctuaire est couvert d'une coupole en pendentifs.

  • Murs
    • enduit
  • Toits
    tuile plate mécanique, zinc en couverture
  • Plans
    plan allongé
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
    • coupole en pendentifs
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée sans travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit en pavillon
    • bulbe
    • toit à longs pans croupe
  • Techniques
    • sculpture
    • peinture
  • Représentations
    • ornement géométrique, colonne, denticule
    • Vierge à l'Enfant
    • Christ enseignant, saint, ornement végétal, croix pattée
  • Statut de la propriété
    propriété d'une association cultuelle
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Documents d'archives

  • L'association orthodoxe Sainte-Anastasie. 1994. Archives privées : non coté.

Documents figurés

  • [Église de Saint-Jean-Baptiste à proximité de Moscou (1693-1699).] / Photographie, auteur et date inconnus, extraite de Baroque Narychkine. <URL : http://www.wikiwand.com/fr/Baroque_Narychkine>.

Date d'enquête 2013 ; Date(s) de rédaction 2013, 2018
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Aliotti Jean-Marc
Aliotti Jean-Marc

Architecte du patrimoine. Prestataire extérieur pour l'opération de repérage du patrimoine de la villégiature de Menton en 2013-2014, de Beausoleil (06) et de Roquebrune-Cap Martin (06) en 2016 et 2017, de Nice en 2017.

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