Dossier d’œuvre architecture IA00128065 | Réalisé par
  • inventaire topographique
chapelle Saint-Claude
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Conseil général des Alpes-Maritimes

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Coursegoules
  • Commune Cipières
  • Lieu-dit Saint-Claude
  • Cadastre 1841 B 663  ; 1981 B 703
  • Dénominations
    chapelle
  • Vocables
    Saint-Claude
  • Parties constituantes non étudiées
    rucher

Description

Une grande nef rectangulaire comprend un vaisseau et deux chapelles latérales disposées de façon symétrique de part et d'autre et au milieu de celui-ci, formant un transept. Une abside polygonale la prolonge au nord-ouest. Tout l'édifice est enduit sauf trois encadrements de portes. Au haut de l'angle ouest de la nef, une pierre porte la date 1629.

Un rucher est aménagé entre la voûte du choeur et le toit. Au plus haut de chacun des quatre pans latéraux du chevet, de petites baies carrées, jumelles, fermées par des panneaux de bois présentant à leur base un évidement circulaire ferment ces ruches.

Lors des derniers travaux de restauration, des arcs qui ajouraient autrefois deux au moins des murs de la chapelle latérale sud-ouest ont été observés après décroûtage ; ils ont été murés depuis. Le souvenir en a été conservé par une marque tracée à leur emplacement dans l'enduit frais.

L'édifice était autrefois muni d'un clocher, probablement en forme de tour. Un devis de 1793 prévoit de le détruire partiellement et de récupérer les tuiles colorées qui le couvrent1.

Portes

La porte principale est une large baie. Son encadrement est fait de pierres dressées à l'aiguille avec parfois une réserve au ciseau. Il est couvert d'un arc plein cintre reposant sur des impostes en quart de rond. Ses claveaux sont allongés dans le sens de l'arc. Cette porte est fermée par une clôture en fer composée de deux dormants, de deux battants centraux et d'une imposte fixe.

Une porte à encadrement décoré et daté est percée dans le tiers nord-ouest de l'élévation sud-ouest de la nef. Les piédroits présentent des bases moulurées sur toutes les faces et ils sont couronnés d'une moulure à peu près symétrique. Aux angles, un évidement rectangulaire donne une impression de pilastres. Au-dessus, dans le prolongement des piédroits, deux pilastres encadrent un arc plein cintre et supportent un fronton brisé. Au-dessus des rampants de ce dernier et dans le prolongement des pilastres sont encastrées deux petits obélisques. Au haut des pilastres, sous le fronton, sont inscrits les nombres "16" à gauche et "45" à droite, formant la date 1645. Posé sur les piédroits et naissant des pilastres, le couvrement est un arc plein cintre de cinq claveaux, les deux claveaux inférieurs formant aussi le départ des pilastres. Les deux claveaux suivants sont allongés dans le sens de l'arc. La clef est plus courte, ornée sur sa face antérieure d'une tête d'angelot et sur sa face inférieure d'un IHS placé dans un cercle et dont le H est surmonté d'une croix. L'ensemble est très soigneusement dressé, sans trace d'outil. Les pierres, qui sont en calcaire fin, sont presque polies.

Intérieur

Sol

Le sol de la nef est carrelé de tomettes hexagonales. Dans sa moitié sudouest et pour toute la partie située en deçà de la marche de l'autel, ce sont des tomettes en pâte rose, granuleuse (espacement entre deux côtés parallèles : 13,5 à 14 cm). Dans les deux tiers de sa moitié nord-est et dans la chapelle latérale nord-est, ce sont des tomettes en pâte rougebordeaux ou rose, fine à surface lisse (espacement entre deux côtés parallèles : 13 cm).

Le sol du choeur. autour du maître-autel, est revêtu de tomettes hexagonales de terre rose-beige, brutes (espacement entre deux côtés parallèles : 11 cm), entre lesquelles sont disposés de petits carreaux en forme de losanges, de même pâte mais engobés et couvert d'un vernis plombifère vert.

La partie du choeur située derrière le maître-autel remploie comme carreaux des tuiles plates, rondes à une extrémité et munies de deux trous pour fixation à l'autre extrémité. Elles sont couvertes, sur la moitié de leur surface, d'un vernis plombifère jaune ou vert posé sur engobe. Ces tuiles sont de deux types. La plupart sont de couleur pâle, quelques-unes ont un vernis plus épais, dun vert ou d'un jaune-miel intenses. Ces dernières ont servi à remplacer du carrelage usé, à l'emplacement des deux passages situés de part et d'autre de l'autel ; elles sont à rapprocher de la récupération faite en 1793, lors des travaux de démolition du clocher et mentionnée ci-dessus. Mais les premières, qui sont placées régulièrement et uniquement derrière le retable, c'est-à-dire non visibles de la nef, pourraient avoir été posées lors de la mise en place de celui-ci et remonter au moins au XVIIe siècle.

Couvrement

L'essentiel du vaisseau est couvert d'une voûte en berceau plein cintre. Le choeur est couvert d'une voûte d'ogives à cinq quartiers. La chapelle latérale sud-ouest est couverte d'une voûte d'arêtes à section surbaissée. La chapelle latérale nord-est est couverte d'une voûte en berceau brisé. Pour les deux tiers situés au-dessus de l'autel latéral, cette voûte est munie de deux nervures croisées, de section circulaire, qui lui donne l'allure d'une voûte à croisée d'ogives.

Note de synthèse

Les deux chapelles latérales, bien que disposées de façon symétrique, se distinguent nettement par leur type de couvrement. De plus, la fente d'éclairage et la pseudo-croisée d'ogive de la chapelle du nord-est, d'une part, les anciens arcs des murs de celle du sud-ouest, d'autre part, suggèrent qu'il s'agisse là d'un état plus ancien de cette église : une petite nef disposée nord-est-sud-ouest était prolongée d'un porche au sud-ouest. On peut raisonnablement proposer que l'encadrement de porte décoré et daté, placé dans le mur sud-ouest de la nef actuelle, provienne de l'ancienne entrée principale de ce précédent édifice ; il est en effet d'une facture beaucoup trop soignée pour avoir été destiné à une porte secondaire, comme il l'est aujourd'hui. Or cette porte affiche le millésime 1645, époque à laquelle on aurait donc construit ou remanié ce précédent édifice. Il faut par ailleurs rapprocher cette date du millésime 1646 inscrit sur le tableau de l'actuel maître-autel. Ce tableau proviendrait alors de l'ancien maître-autel, ses dimensions le permettent, et il n'aurait été placé au centre du retable actuel qu'après la construction de la grande nef. Le millésime 1647 porté par la copie du tableau de Rubens contribue à attirer notre attention sur l'importance de ce milieu du XVIIe siècle pour la chapelle Saint-Claude.

Mais on doit alors s'interroger sur le mode de couverture utilisé pour la chapelle de droite. Cette curieuse et très rustique croisée d'ogives, faite en maçonnerie et non en pierre taillée, constitue-t-elle un archaïsme ou dénote-t-elle simplement une période difficile ? Quelle que soit la réponse, ce travail diffère trop de celui de la porte datée 1645 pour que les deux soient contemporains.

Par la suite ce bâtiment a été considérablement agrandi par la construction d'une nouvelle nef, qui a fait disparaître une portion de l'ancien édifice et a réutilisé deux parties, l'abside et le porche, comme chapelles latérales2. Ce travail date de la seconde moitié du XVIIe siècle, avant 1678 puisque, lors de la visite pastorale faite cette année-là, l'édifice semble être dans un état proche de l'actuel3.

Notons que ces deux époques de travaux, vers 1629-1645 et avant 1678, s'inscrivent dans des périodes calmes du XVIIe siècle, si l'on en juge d'après les mentions de passages de troupes relevées dans les archives communales de Gréolières.

La statue de saint Claude

Une statue totalement oubliée a été retrouvée vers 1930/33 dans une sorte de placard situé au fond de la chapelle latérale droite. Elle était placée dans une boîte fermée par deux panneaux peints en remploi, probablement les éléments d'un triptyque. Nous ne savons rien sur l'origine ni sur l'histoire de la statue ni du triptyque. Nous ne savons même pas qui est représenté dans la statue. Retrouvée dans une chapelle dédiée à saint Claude, on a naturellement considéré que c'était lui qu'elle figurait, toutefois cela n'est pas du tout sûr et il pourrait tout aussi bien s'agir de saint Mayeul. La statue date du XVIe siècle, les panneaux peints réutilisés dans sa boîte datent du début du XVIe siècle. Chacun de ces éléments, statue et triptyque, peut provenir de l'ancienne chapelle Saint-Claude, qui, dans ce cas, aurait été construite au plus tard au XVIe siècle, mais ils peuvent aussi provenir de l'ancienne église paroissiale, celle antérieure à la reconstruction de 1572. Dans l'impossibilité d'examiner de façon plus approfondie le mode de construction, il n'est possible de trancher, il semble cependant que la partie la plus ancienne de la chapelle Saint-Claude remonte au XVIe siècle.

1Le clocher qui est a cotte de la chapelle menacant une ruine très evidente sera demolie jusque au ras du toit de l'hermitage et couvert comme le reste en tuiles necessaires se trouvant compris à l'article précédent et les malons brique teint en couleur qui sont sur le dome ainsi que les ferrements de cloches seront déposés à un endroit indiqué par la municipalité. Les décombres dudit clocher seront mis hors la chapelle à un coin du cotte nord. II sera levé par l'entrepreneur provisoirement les tuiles du toit de l'hermitage afin que la chute imprévue de quelque partie du clocher en la démolissant ne les endommage et ils seront replacés ensuite.2On connaît d'autres lieux de culte agrandis par la construction d'une nouvelle nef, plus vaste, disposée perpendiculairement à l'ancienne : l'église de Caille ou la chapelle Sainte-Luce à Saint-Vallier-de-Thiey, par exemple.3AD 06, G 24.

Une petite nef prolongée d'un porche au sud-ouest est construite ou profondément remaniée vers 1629, 1645 (dates portées) ; une grande nef est construite en travers de l'ancienne durant la 2e moitié du 17e siècle ; porche et chœur deviennent des chapelles latérales ; un devis de 1793 prévoit la destruction partielle d'un clocher et la récupération des tuiles plombifères qui le couvrent.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 17e siècle
    • Principale : 2e moitié 17e siècle
  • Dates
    • 1629, porte la date
    • 1645, porte la date

Une grande nef est formée d'un vaisseau et de deux chapelles latérales ; une abside polygonale la prolonge au nord-ouest ; le vaisseau est couvert d'une voûte en berceau plein-cintre, le chœur en voûte d'ogives à 5 quartiers, la chapelle latérale sud-ouest d'une voûte d'arêtes, la chapelle latérale nord-est d'une voûte en berceau brisé ; des tuiles plates plombifères sont réutilisées comme carreaux de sol derrière l'autel ; un rucher est aménagé entre la voûte du chœur et le toit.

  • Murs
    • enduit
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
    • voûte en berceau brisé
    • voûte d'arêtes
    • voûte d'ogives
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • pignon couvert
    • croupe polygonale
  • État de conservation
    restauré
  • Techniques
    • sculpture
    • ferronnerie
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 1979/06/08
  • Référence MH

Documents d'archives

  • Devis de destruction du clocher de la chapelle Saint-Claude de Cipières, fait par Pierre TOMBAREL, maçon, le 15 février 1793. Archives communales, Cipières : Administration 7 B, liasse 1793-an 2.

Date d'enquête 1992 ; Date(s) de rédaction 1994
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
(c) Conseil général des Alpes-Maritimes