Mention de mobilier disparu dans les archives
Les archives mentionnent le mobilier de la chapelle à plusieurs reprises : en 1597, le conseil autorise les frères pénitents à prendre la petite cloche de la tour de la grande horloge. La visite pastorale de 1633 signale un retable contenant un tableau représentant saint Roch. La visite de 1676 décrit un autel avec une peinture "vieille" sur bois représentant Notre-Dame-de-Pitié, ainsi qu'un décor peint : "diverses peintures faites sur le plastre par feu le venerable père Antoine Ivan". Dans une niche du côté droit de l'autel se trouvent "deux bustes de carton surdoré au piedestal desquels sont diverses reliques" et une figure de saint Roch en marbre de deux pans de hauteur. Un autel nouveau est mentionné en 1698. D'après Honoré, la confrérie des pénitents bleus de l'enfant Jésus commande en 1689 un devant d'autel au sculpteur Claude Routier, en 1694 un ciboire d'argent à l'orfèvre Joseph Boutueil, puis en 1758 une peinture de saint Laurent et du père Antoine Yvan dans le sanctuaire, ainsi que la confection d'une bannière aux peintres François et Louis Sénès de Cotignac.
Exposition d'un tombeau dans la chapelle
Lors des travaux de démolition de l'ancienne église paroissiale, en 1874, une sépulture où l’on découvrit un corps momifié fut mise au jour dans la nef. L’état d’extraordinaire conservation du corps suscita la dévotion des riansais qui surnommèrent la défunte, vêtue d’une riche robe, "la sainte". On transféra ce corps, en partie dépouillé de ses habits par les fidèles et placé dans un tombeau vitré, dans la chapelle Saint-Enfant où il attira de nombreux dévots. Dans les années 1930, ce tombeau, profané et pillé, présentait encore un corps partiellement conservé mais en voie de décomposition et privé de ses vêtements. Lors de sa découverte, on aurait trouvé le corps revêtu d’un textile portant l’inscription "je ne possède que ce que j’ai donné aux pauvres". Cette devise est lisible sur un tableau issu de l’ancien hospice Saint-Jacques (actuellement conservé en mairie), représentant le portrait de Susanne de Fabri, marquise de Rians, décédée en 1700, où figure l'inscription "je n’ai plus que ce que j’ai donné aux pauvres" [référence du dossier : IM83003468]. Dans les années 1930, l'intérieur de la chapelle est décrit comme suit : "Cette chapelle, qui s’élève à l’est de Rians, est complètement abandonnée, pourtant si on a détruit les personnages qui ornaient le sanctuaire, on a respecté une douzaine de grands tableaux, représentant la vie de Jésus, les lanternes et les croix processionnelles. A gauche, en entrant, bée, entr’ouvert, le caveau où git "la sainte", à côté d’autres débris humains." Des nombreux Riansais ont témoigné, durant l'actuelle enquête, se souvenir de cette "momie" dont les ossements faisaient l'objet de jeux d'enfants.
L'intérieur de l'édifice fut restauré en 1988.
Né à Rians au sein d’une famille modeste, il est enfant de chœur puis entre au service des religieux du couvent des Minimes de Pourrières. Il gagne ensuite sa vie comme percepteur jusqu’à son ordination. Il administre la paroisse de La Verdière, dont sa mère est originaire, de 1608 à 1610. Ordonné prêtre à 30 ans, il exerce cette fonction à Cotignac, puis à Rians, avant de choisir de se retirer dans l'ermitage de la chapelle Saint-Enfant situé dans cette commune, où il réside une dizaine d’années. Il entre dans la congrégation des révérends pères de l'Oratoire en 1613. Il s’installe ensuite à Aix-en-Provence et fonde, avec sœur Marie Madeleine de la Sainte Trinité, l’ordre Notre-Dame de la Miséricorde, qui reçoit les filles pauvres qui se destinent à la vie religieuse sans avoir une dot suffisante pour intégrer un autre couvent. Selon Roibaud, il meurt en 1633 et non en 1653.