Dossier d’œuvre objet IM05004675 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Inventaire du parc naturel régional des Baronnies provençales
Horloge d'édifice et mécanisme d'horloge, Eglise paroissiale Saint-Julien et chapelle de pénitents blancs
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
  • (c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional des Baronnies Provençales - Serres
  • Commune Orpierre
  • Adresse place des Aires
  • Emplacement dans l'édifice clocher
  • Dénominations
    horloge d'édifice, mécanisme d'horloge
  • Titres
  • Parties constituantes non étudiées
    cadran solaire

Cette horloge se trouve dans le clocher de l'église paroissiale Saint-Julien, au bourg d'Orpierre (voir dossier IA05001658).

Le cadran de l'horloge sur le clocher de l'église, vue prise du sud.Le cadran de l'horloge sur le clocher de l'église, vue prise du sud.

Commentaire historique

Mécanisme

Ce mécanisme d'horloge est issu des ateliers Louis-Delphin Odobey-Cadet, installés à Morez (Jura) où ils occupaient un vaste bâtiment édifié au début des années 1860 au bord de la Bienne (détruit en 1990).

Cette entreprise est créée en 1858 par Louis-Delphin Odobey (1827-1906). Issu d'une famille de paysans-horlogers du Haut-Jura, il s'installe à Morez en 1852. Son établissement devient rapidement une des principales fabriques d'horloges publiques de France, diffusant sa production « dans toute la France (principalement dans le sud, le centre et l'est de la France) mais aussi en Suisse, Belgique, Espagne et Portugal. A Paris et en Alsace, la concurrence de certains horlogers locaux limite ses ventes » (F. Buffard, M. Dumain et M.-P. Renaud, 2013, p. 17). A la charnière des 19e et 20e siècles, les ateliers atteignent « une production de l'ordre de 100 horloges par an pour une vingtaine d'employés » (P.-L. Vacquier, 2019, p. 45). Après la mort du fondateur en 1906, deux de ses fils, Jules et Albert, prennent sa succession. L'entreprise cesse ses activités en 1964, sous la direction de Georges Odobey, petit-fils du créateur. Il faut également rappeler que, en 1880, le fils aîné de Louis-Delphin, fonde une entreprise concurrente – Paul Odobey Fils – qui sera reprise à la fin des années 1910 par les établissements L. Terraillon & Cie, notamment connus pour leur production de pèse-personne, balances, etc.

Le mécanisme ici étudié a été fabriqué entre les années 1880 et 1920. Il est identique à celui qui a été étudié dans l'église paroissiale Saint-André de la commune de Madière (Ariège, voir dossier IM09000496), datée par archives de 1912.

Mécanisme, cadran de contrôle.Mécanisme, cadran de contrôle.

Meuble

Le meuble en bois qui l'abrite paraît contemporain de son installation. Il est possible qu'il ait été livré en même temps que le mécanisme, l'entreprise Louis-Delphin Odobey-Cadet proposant dans ses catalogues des « armoires » adaptées à ses différentes horloges, fabriqués en sapin ou en chêne.

Plusieurs inscriptions sont visibles sur la face interne du grand volet du meuble. Il s'agit des dates et signatures des artisans ayant eu à intervenir pour maintenance ou réparations. On relève ainsi « REPPARE PAR IMBERT-DUBERT en l'an 1940 / Le Maire » ; « Entreprise JOUVE Guy et FRERES / Réparation du cadran / Le 12 7bre 1966 » ; « Gibouin Claude depuis 1970 ». Grâce à cette dernière mention, on sait que le mécanisme était encore en fonctionnement au début des années 1970. Hors d'usage, il est aujourd'hui remplacé par une horloge électronique dont le boîtier est également fixé dans le meuble.

Le mécanisme dans son meuble.Le mécanisme dans son meuble.

Cadran d'horloge

Le cadran de l'horloge porte la marque du fabricant Revema. D'après la tradition orale, il a été offert à la commune en 1965 ou 1966 par Jean Vautier, originaire d'Etupes (Doubs) et entrepreneur en machines-outils qui avait racheté l'entreprise d'émaillerie Revema Email installée dans la banlieue de Montbéliard. J. Vautier avait séjourné à plusieurs reprises à Orpierre durant l'Occupation. Ce cadran remplace vraisemblablement un cadran plus ancien, qui était sans doute contemporain du mécanisme de l'horloge.

L'ancien cadran solaire et le cadran de l'horloge, sur la façade sud du clocher.L'ancien cadran solaire et le cadran de l'horloge, sur la façade sud du clocher.

Description

Meuble

Le mécanisme de l'horloge est installé au troisième étage du clocher de l'église d'Orpierre. Il est abrité dans un meuble en bois blanc (probablement du sapin) adossé dans l'angle nord-est. Ce meuble, posé sur quatre pieds inclinés, est couvert en bâtière par des planches protégées par une feuille de zinc.

Sur la face avant, un grand volet articulé sur charnières – se rabattant vers le haut et équipé d'un verrou à clef – permet d'accéder au mécanisme et aux carrés de remontage (mouvement et sonnerie). Les petits côtés accueillent chacun un volet permettant un accès latéral au mécanisme.

Meuble du mécanisme, vue de trois-quarts.Meuble du mécanisme, vue de trois-quarts. Meuble du mécanisme, vue de trois-quarts avec les volets ouverts.Meuble du mécanisme, vue de trois-quarts avec les volets ouverts.

La face interne du grand volet porte diverses inscriptions : signatures des artisans étant intervenus pour l'entretien ou la réparation du mécanisme, schémas des opérations de remontage du mécanisme (« environ 110 tours » vers la gauche pour un remontage complet de la sonnerie ; « environ 20 tours » vers la droite pour un remontage complet du mouvement).

Meuble du mécanisme, face interne du grand volet.Meuble du mécanisme, face interne du grand volet. Meuble du mécanisme, face interne du grand volet. Inscriptions.Meuble du mécanisme, face interne du grand volet. Inscriptions.

Un caisson, fixé verticalement en dessous du meuble, abrite le balancier du mécanisme. Il dispose d'un volet coulissant vers le haut.

Meuble du mécanisme, caisson du balancier.Meuble du mécanisme, caisson du balancier.

Mécanisme

Il s'agit d'un mécanisme horizontal à mouvement triangulaire. Ses rouages sont supportés par un cadre, constitué de deux longerons en fer (longs côtés) boulonnées sur deux socles en fonte (petits côtés) à pieds galbés. Les pièces de détente et d'échappement sont fixées sur un bâti en fonte en forme de lyre à tête arrondie.

La structure porteuse est peinte en noir, les éléments en fonte moulée étant ornés de motifs en relief rehaussés de peinture dorée. Elle est posée sur les madriers horizontaux formant le bas de la caisse du meuble en bois.

Mécanisme, vue d'ensemble prise de face.Mécanisme, vue d'ensemble prise de face. Mécanisme, vue d'ensemble prise de côté.Mécanisme, vue d'ensemble prise de côté.

Le mécanisme, à deux corps de rouages, dispose d'un échappement à ancre et d'une sonnerie à râteau. Le contrepoids de la grande détente est sphérique. Les engrenages et transmissions sont en acier et en bronze ou en laiton. Les bras de détente, le râteau de la sonnerie et le support du cadran sont en acier avec finition bouchonnée ; la référence « 15 » est frappée sur leur face arrière. La roue première de la sonnerie, avec ses doigts de relevage du marteau, est placée en position centrale.

Le cadran de réglage (ou cadran de contrôle), émaillé en blanc, porte les heures inscrites en chiffres romains, ainsi que le nom du fabricant et du lieu de fabrication.

Mécanisme, détail.Mécanisme, détail. Mécanisme, roues de la sonnerie.Mécanisme, roues de la sonnerie.

Le balancier, peint en noir, est orné d'une tête de méduse.

Balancier du mécanisme.Balancier du mécanisme. Balancier du mécanisme, détail.Balancier du mécanisme, détail.

Le mécanisme, qui présente diverses traces d'oxydation sur ses rouages, est partiellement démonté : certaines pièces sont déposées sur le fond du meuble. C'est également là qu'est déposée la manivelle servant au remontage hebdomadaire, ainsi que d'ancienne fioles contenant huile et graisse d'entretien des rouages.

Mécanisme, avec sa manivelle en place.Mécanisme, avec sa manivelle en place.

Actionné par deux poids suspendus, qui descendent jusqu'au rez-de-chaussée du clocher et qui doivent être remontés tous les huit jours à l'aide de la manivelle, ce mécanisme sonne les heures (avec répétition) et les demies en actionnant un marteau qui vient frapper une cloche fixe. Le diamètre de la roue première de la sonnerie (avec ses doigts de relevage du marteau) étant de 22 centimètres, ce mécanisme est en mesure de frapper une cloche d'un poids d’environ 50 kilogrammes.

Cadran d'horloge

Le cadran de l'horloge est fixé au quatrième niveau de la façade sud du clocher. Il est installé directement derrière le meuble du mécanisme, occultant un jour d'éclairage vertical.

Réalisé en tôle recouverte d'émail blanc, il comporte les heures inscrites en chiffres romains, complétées par la marque du fabricant Revema. Les aiguilles, en tôle emboutie, sont peintes en noir.

Cadran de l'horloge, fixé au quatrième niveau de la façade sud du clocher.Cadran de l'horloge, fixé au quatrième niveau de la façade sud du clocher. Cadran de l'horloge, mécanisme.Cadran de l'horloge, mécanisme.

Cadran solaire

On observe les vestiges d'un cadran solaire installé plus bas sur la même façade du clocher. Il est constitué d'un panneau rectangulaire d'enduit en surépaisseur – qui était probablement peint – surmonté du trou d'ancrage du gnomon (disparu). Ce cadran atteste de l'usage ancien d'afficher l'heure sur le clocher de l'église. Mais une autre horloge, communale, installée dans une sorte de beffroi situé au cœur de la ville concurrençait l'heure catholique (voir dossier IA05001703).

Le mécanisme de cette horloge, issu des productions des ateliers Louis-Delphin Odobey-Cadet (Morez, Jura), a été fabriqué entre les années 1880 et 1920. Il était encore en fonctionnement au début des années 1970. Ce mécanisme est identique à celui étudié dans une église de la commune de Madière (Ariège, voir dossier IM09000496), qui est datée par archives de 1912.

Le meuble qui l'abrite est manifestement contemporain.

Le cadran de l'horloge, qui porte la marque du fabricant Revema, date du milieu des années 1960.

Le mécanisme de cette horloge, placé au troisième étage du clocher de l'église d'Orpierre (voir dossier IA05001658), est abrité dans un meuble en bois, couvert par une feuille de zinc.

Il s'agit d'un mécanisme horizontal à mouvement triangulaire, dont les composants (rouages, bras, etc.) sont supportés par un bâti en fonte moulée et en fer. Le nom du fabricant et le lieu de fabrication figurent sur le cadran de réglage (ou cadran de contrôle).

Le cadran de l'horloge est fixé au quatrième niveau de la façade sud du clocher.

  • Catégories
    horlogerie
  • Structures
  • Matériaux
    • métal
    • fonte de fer
    • bronze
    • laiton
    • bois
    • zinc
  • Mesures
    • l : 111 cm (longueur du meuble)
    • la : 78 cm (largeur du meuble)
    • h : 177 cm (hauteur du meuble (avec pieds))
    • l : 104 cm (longueur du mécanisme d'horloge)
    • la : 49,5 cm (largeur du mécanisme d'horloge)
    • h : 56 cm (hauteur du mécanisme d'horloge)
  • Inscriptions & marques
    • inscription concernant le fabricant
    • inscription concernant le lieu d'exécution
    • inscription technique
    • signature
  • Précision inscriptions

    Inscription concernant le fabricant (mécanisme) : Inscription peinte sur le cadran de réglage : « L.-D. ODOBEY Cadet ».

    Inscription concernant le lieu d'exécution (mécanisme) : Inscription peinte sur le cadran de réglage : « MOREZ (Jura) ».

    Inscription technique (mécanisme) : référence « 15 » frappée sur certains éléments.

    Inscription technique (mécanisme) : « environ 110 tours » vers la gauche (remontage complet de la sonnerie).

    Inscription technique (mécanisme) : « environ 20 tours » vers la droite (remontage complet du mouvement).

    Inscription concernant le fabricant (cadran d'horloge) : Inscription peinte : « REVEMA ».

    Signature (entretien du mécanisme) : « REPPARE PAR IMBERT-DUBERT en l'an 1940 / Le Maire ».

    Signature (entretien du mécanisme) : « Entreprise JOUVE Guy et FRERES / Réparation du cadran / Le 12 7bre 1966 ».

    Signature (entretien du mécanisme) : « Gibouin Claude depuis 1970 ».

  • État de conservation
    • mauvais état
    • mauvaises conditions de conservation
  • Précision état de conservation

    Oxydation, démontage partiel des rouages.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune (incertitude)

Bibliographie

  • VACQUIER, Pierre-Louis. Horloges d'édifice. Mende : collection Patrimoines de Lozère, n° 6, Département de la Lozère, 2019.

    p 22, 45.
  • BUFFARD, François, DUMAIN, Michel, RENAUD, Marie-Paule. Petite histoire des horloges d'édifices : les fabricants du Haut-Jura. Morez (Jura) : Association Horlogerie Comtoise, 2013.

    p 17.
Date d'enquête 2023 ; Date(s) de rédaction 2023
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
(c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales