Dossier d’œuvre architecture IA84000621 | Réalisé par
Giraud Marie-Odile
Giraud Marie-Odile

Chargée d'études documentaires DRAC/CRMH. 1er quart 21e siècle.

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  • inventaire topographique
hôtel de Laroque actuellement hôtel de ville
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Carpentras - Carpentras
  • Commune Carpentras
  • Adresse Hôtel-de-Ville
  • Cadastre 1834 K 1864  ; 1983 CE 679
  • Dénominations
    hôtel, hôtel de ville
  • Appellations
    hôtel de Laroque
  • Parties constituantes non étudiées
    fontaine

HÔTEL DE VILLE

HISTORIQUE

Après l'incendie du premier hôtel de ville de Carpentras (IA84000619) survenu en 1713, les consuls acquirent en 1738, pour la somme de 36 000 livres, l'hôtel du marquis de Laroque. Dégagé et réaménagé dans les années1890, le bâtiment abrite toujours la mairie.

Commencés en 1891 semble-t-il, les travaux furent en partie réalisés avec les fonds légués à la ville par Isidore Moricelly, auquel on doit également la construction du musée sur le boulevard Albin Durand. Ce minotier marseillais, originaire de Carpentras, avait en fait prévu un vaste plan d'urbanisme incluant la démolition complète de l'îlot de l'hôtel de ville, sur l'emplacement duquel un square devait être créé ; la reconstruction de la mairie en d'autres lieux revenait à un architecte marseillais, Frédéric Lombard. Délaissant cet ambitieux programme, la municipalité préféra moderniser le vieil hôtel de Laroque : deux plans de l'architecte de la ville Lopis pour le dégagement du bâtiment communal, et datés de 1886 et 1888, sont conservés à la bibliothèque de Carpentras. S'y trouvent également un ensemble de documents malheureusement non signés et non datés : un plan de l'hôtel avant travaux ; des plans et élévations relatifs à des projets non réalisés et qui semblent antérieurs de quelques années seulement aux travaux d'isolement et de reconstruction partielle de l'édifice. L'architecte responsable de ces travaux nous est à ce jour inconnu.

DESCRIPTION

Situation Façade sud, vue d'ensemble.Façade sud, vue d'ensemble.

Isolé sur la place de l'Hôtel-de-Ville, l'édifice comprend deux entrées sur ses façades nord et sud. A l'origine mitoyen sur trois côtés, il ne comportait qu'un accès nord face à la rue de la Monnaie.

Composition d'ensemble

L'hôtel de ville se présente aujourd'hui sous la forme d'un corps de bâtiment unique ; il est cependant constitué d'une partie A héritée du XVIIIe, d'une partie B reconstruite au XIXe siècle.

Matériaux

- Élévations enduites avec reliefs en pierre ; sur la façade nord, l'avant-corps central est en pierre de taille.

- Escalier revêtu de marbre jaune.

- Cheminées de marbre et décors de gypserie dans la salle du Conseil au premier étage.

Structure

Triple en largeur et en profondeur, l'édifice comprend deux étages carrés sur un rez-de-chaussée et un étage de caves. Au rez-de-chaussée, une enfilade de vestibules Aa-Ba-Bb le traverse entre ses deux entrées nord et sud. Elle est transversalement axée sur la cage d'escalier Bc à l'ouest : escalier suspendu à trois volées en retour à gauche autour d'un jour ; sous la seconde volée, une porte s'ouvre sur la descente à la cave. Cette distribution date du réaménagement de l'hôtel de ville à la fin du XIXe siècle. L'hôtel de Laroque se composait à l'0rigine de plusieurs corps de bâtiment disposés autour d'une cour :

- au nord le bâtiment d'entrée avec son vestibule Aa, qui à l'0rigine ne comportait que quatre colonnes, a été conservé et simplement agrandi d'une travée à chaque extrémité

- la cour se situait sur l'emplacement de Bb et d1 une partie de Ba, dans le prolongement du vestibule

- l'escalier Bc a conservé son emplacement mais il a été reconstruit : à l'0rigine, les volées étaient disposées en retour à droite ; sur le premier repos une porte communiquait avec un escalier secondaire, en vis, juxtaposé à la cage d'escalier principale. Au rez-de-chaussée, la cage était ouverte sur la cour, par un arc semble-t-il, selon une formule fréquente dans les hôtels carpentrassiens du XVIIIe siècle.

Le reste de l'hôtel de ville se composait, à l'époque où le plan avant transformations avait été dressé, d'un agrégat de pièces sud et est, qui sans doute n'avaient pas toutes appartenu à l'ancien hôtel de Laroque mais avaient peu à peu été récupérées par la municipalité pour y loger ses différents services.

Un premier projet de reconstruction partielle de l'hôtel de ville avait prévu l'isolement et la régularisation de l'édifice tout en gardant la distribution des bâtiments autour de la cour. Le plan en U s'y accompagnait d'un certain nombre d'éléments conservés dans la réalisation définitive : agrandissement de A par le rajout de deux travées est et ouest ; prolongement du vestibule vers le sud avec ajout de deux colonnes supplémentaires ; reconstruction de l'escalier en retour à gauche. A ce plan correspond l'élévation sud à deux ailes encadrant la fermeture avec portail de la cour.

Élévations

- Élévation nord

Façade à l'0rdonnance régulière de trois niveaux et de neuf travées réparties trois par trois entre des pilastres à bossages en table. La partie centrale couronnée par un fronton se distingue du reste de l'élévation par le décor de sa travée d'entrée. Au premier niveau le portail rectangulaire a un chambranle mouluré et une agrafe ; il s'inscrit dans une travée de pilastres qu'achèvent les deux consoles sculptées du balcon supérieur ; menuiserie bâtarde avec panneaux inférieurs traités en pointes de diamant. Au second niveau, le balcon est bordé par une belle rampe en ferronnerie de style Louis XIV ; la porte-fenêtre rectangulaire est couronnée au-dessus de longues consoles à triglyphes par deux putti présentant un cartouche rocaille aux armes de la ville.

Autour de cette composition les baies des deux premiers niveaux sont en arc segmentaire, pourvues de grilles au premier, d'appuis en fer forgé Louis XV au second niveau ; au troisième niveau, petites fenêtres carrées également entourées de cadres moulurés.

Les deux fontaines identiques adossées à cette façade font l'objet d'un autre chapitre ci-dessous.

- Élévations latérales

L'ordonnance des parties latérales de la façade nord fait retour sur les façades est et ouest

- Élévation sud

Avant la construction de la façade actuelle, il fut envisagé de reproduire, à quelques détails près, l'élévation nord ainsi que le montre un dessin conservé à la bibliothèque de la ville. Le choix se porta finalement sur une élévation typique des mairies de la seconde moitié du XIXe siècle : élévation caractérisée par son avant-corps central classique à trois niveaux et trois travées, ornée au-dessus d'un premier niveau à refends d'ordres composites superposées, et couronnée par un édicule à horloge se détachant sur le devant d'une haute toiture en pavillon et revêtue d'ardoises. De part et d'autre, deux travées reprennent le dessin des autres façades du bâtiment.

Couverture

- Toits à croupes avec tuiles creuses.

- Partie centrale sud : toit brisé en pavillon revêtu d'ardoises.

Distribution intérieure

L'hôtel n'a quasiment rien conservé de sa décoration originelle, si ce n'est :

- au rez-de-chaussée, dans le vestibule Aa, ses quatre colonnes toscanes du XVIIIe siècle auxquelles le XIXe en ajouta deux autres au sud.

- au premier étage, dans la salle du Conseil Municipal qui occupe la totalité de A, un ensemble d'éléments disparates sans doute récupérés dans les différentes pièces du bâtiment et rassemblés lors de la création de cette vaste pièce. Il s'agit de trumeaux comprenant glace et ornements de gypserie ; de dessus-de-portes avec peintures de putti en médaillon entourées de nœuds de ruban et feuillages, l'ensemble de style Louis XVI. Un dessus-de-porte de style Louis XV est également remonté dans cette salle, par ailleurs ornée d'une cheminée à chacune de ses extrémités : cheminée de style Louis XV à l'ouest ; très belle cheminée Louis XVI à l'est qui, en marbre vert et blanc, est sculptée de bucrânes stylisés au-dessus de piédroits en gaine, et d'une urne entre deux lourdes tresses de feuillage sur le linteau.

Vestibule, vue vers le sud.Vestibule, vue vers le sud. Salle du conseil, cheminée Louis XVI.Salle du conseil, cheminée Louis XVI.

CONCLUSION

L'histoire du bâtiment qui abrite l'Hôtel de Ville de Carpentras semble étalée sur trois siècles. En effet, la disposition originelle sur les quatre côtés d'une cour intérieure et le traitement décoratif de la travée d'entrée sur la façade nord incitent à penser qu'un premier hôtel fut construit sur cet emplacement au XVIIe siècle. Il fut une première fois réaménagé vers le milieu du XVIIIe siècle, époque à laquelle appartient la façade nord dans son ensemble. La fin du XIXe siècle lui a enfin donné sa configuration actuelle, notamment sa façade méridionale typique des bâtiments communaux de la IIIe République.

B. FONTAINE(S)

HISTORIQUE

Les deux fontaines identiques furent élevées en 1740 de part et d'autre de l'entrée de l'hôtel de ville. Transportées à la porte de Mazan en1784 (l'une à l'intérieur, l'autre à l'extérieur de ce rempart), elles auraient été remontées une première fois à leur emplacement originel en 1804. Supprimées en 1904 comme la plupart des fontaines de la ville, elles furent entreposées un moment dans le jardin du musée, puis définitivement remontées contre la façade nord de l'hôtel de ville.

DESCRIPTION

Matériaux : pierre calcaire grise armature métallique reliant la margelle à la pile.

Structure : fontaine de type adossé constituée d'une pile à pans coupés. Contre la partie basse s'appuie une vasque cannelée rudentée supportée par un pied.

La partie centrale est sculptée de tables saillantes rectangulaires sur ses trois côtés et de feuilles d'acanthe sur les pans coupés. L'arrivée d'eau s'y fait par un masque entouré de guirlandes. Couronnement par un haut entablement de forme pyramidale, sculpté d'un dauphin sur la partie antérieure de la frise.

Après l'incendie du premier hôtel de ville de Carpentras survenu en 1713, les consuls acquirent en 1738 l'hôtel du marquis de Laroque. Commencés en 1891 semble-t-il, des travaux furent en partie réalisés avec les fonds légués à la ville par Isidore Moricelly, auquel on doit également la construction du musée sur le boulevard Albin-Durand. Ce minotier marseillais, originaire de Carpentras, avait en fait prévu un vaste plan d'urbanisme incluant la démolition complète de l'îlot de l'hôtel de ville, sur l'emplacement duquel un square devait être créé. La reconstruction de la mairie en d'autres lieux revenant à un architecte marseillais, Frédéric Lombard. Délaissant cet ambitieux programme, la municipalité préféra moderniser le vieil hôtel de Laroque. Deux plans de l'architecte de la ville Lopis pour le dégagement du bâtiment, datés de 1886 et 1888 sont conservés : il était alors mitoyen sur trois côtés, avec un plan très irrégulier et plusieurs corps de bâtiments disposés autour d'une cour. Il semble que le bâtiment originel date du 17e siècle ; la façade nord appartient au milieu du 18e siècle, date d'un premier réaménagement. Les deux fontaines identiques élevées en 1740 de part et d'autre de l'entrée de l'hôtel de ville furent transportées à la porte de Mazan en 1784. Elles auraient été remontées une première fois à leur emplacement originel en 1804. Supprimées en 1904 comme la plupart des fontaines de la ville, elle furent entreposées un moment dans le jardin du musée, puis définitivement remontées contre la façade nord.

Isolé sur la place, l'édifice comprend deux entrées sur ses façades nord et sud. Il se présente aujourd'hui sous la forme d'un corps de bâtiment unique, cependant constitué de deux parties, l'une du 18e siècle, l'autre du 19e siècle. Elévations enduites avec reliefs en pierre et pierre de taille pour l'avant-corps de la façade nord. Triple en largeur et en profondeur, l'édifice comprend deux étages carrés sur rez-de-chaussée et caves. Au rez-de-chaussée, une enfilade de vestibules traversant du sud au nord pour rejoindre les entrées ; elle est transversalement axée sur la cage d'escalier à l'ouest. La régularisation du 19e siècle a rajouté deux travées aux quatre colonnes toscanes du vestibule. A sa droite : six petites pièces distribuées par un couloir central, deux autres à sa gauche ; l'escalier au fond et en face, de l'autre côté de la cour, une pièce unique. A l'étage se trouvent divers services et la salle du conseil municipal qui occupait la totalité de l'aile nord. Au deuxième, de nombreux bureaux pour les services de la municipalité. Salle du conseil : ensemble de panneaux de gypserie, de deux cheminées, de trumeaux de glace et de dessus-de-portes disparates et de différentes époques, sans doute récupérés dans différentes pièces et rassemblés lors de la création de la pièce. Elévation nord : ordonnance régulière de trois niveaux et de neuf travées réparties trois par trois entre des pilastres à bossage en table. La partie centrale couronnée par un fronton se distingue du reste par le décor de la travée d'entrée : au premier niveau, le portail rectangulaire a un chambranle mouluré et une agrafe ; il s'inscrit dans une travée de pilastres qu'achèvent les deux consoles sculptées du balcon supérieur ; menuiserie bâtarde avec panneaux inférieurs traités en pointe de diamant. Au second niveau le balcon est bordé par une belle rampe en ferronnerie Louis XIV ; la porte-fenêtre rectangulaire est couronnée au-dessus de longues consoles à triglyphes par deux putti présentant un cartouche rocaille aux armes de la ville. Autour de cette composition les baies des deux premiers niveaux sont en arc segmentaire, pourvues de grilles au premier, d'appuis en fer forgé Louis XV au second. Au troisième niveau petites fenêtres entourées de cadres moulurés. Cette élévation fait retour sur les façades est et ouest. Façade sud, refaite : avant-corps central classique à trois niveaux et trois travées, ornée au-dessus d'un premier niveau à refends d'ordres composites superposés et couronnée par un édicule à horloge se détachant sur le devant d'une haute toiture en pavillon, revêtue d'ardoise ; de part et d'autre deux travées reprennent le dessin des autres façades du bâtiment.

  • Murs
    • moellon
    • maçonnerie
    • pierre de taille
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan carré régulier
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 2 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit brisé en pavillon
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
  • Techniques
    • décor stuqué
    • peinture
  • Représentations
    • vase
    • guirlande
    • bouquet
    • draperie
    • trophée
    • arme
  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • / Carpentras. Façade de l'hôtel de ville.,Pinet, Félix (éditeur),Carte postale, 1903..Carte postale, 1903.

Documents figurés

  • Carpentras. Hôtel de ville. J. Brun et Cie (éditeur). Carte postale, s. d. Bibliothèque municipale Inguimbertine, Carpentras.

  • Démolition de l'Isle 6 pour l'isolement de la mairie. [Plan]. Dessin, 1886. Lopis (architecte de la ville). Bibliothèque municipale Inguimbertine, Carpentras.

  • Projet de modification du plan général de la ville. Dessin, 1888, par Lopis (architecte de la ville). Bibliothèque municipale Inguimbertine, Carpentras.

  • [Plan du rez-de-chaussée avant les travaux de dégagement de la fin du 19e siècle.]. Dessin, s. d. Bibliothèque municipale Inguimbertine, Carpentras.

  • Reconstruction partielle de l'hôtel de ville. Plan du rez-de-chaussée. [Projet non réalisé]. Dessin, s. d. Bibliothèque municipale Inguimbertine, Carpentras.

  • Façade sud. [Projet non réalisé]. Dessin, s. d. Bibliothèque municipale Inguimbertine, Carpentras.

Date(s) d'enquête : 1989; Date(s) de rédaction : 2002
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Giraud Marie-Odile
Giraud Marie-Odile

Chargée d'études documentaires DRAC/CRMH. 1er quart 21e siècle.

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