HISTORIQUE

Ferme du 18ème siècle à laquelle on a rajouté au 19ème siècle (après 1832) un hangar et un poulailler-loge à cochon. Elle est actuellement partagée entre deux propriétaires.

DESCRIPTION

Situation

En limite sud-est de la commune, dans la plaine, au milieu de champs non cultivés, pas très loin des premiers contreforts du Luberon.

Composition d'ensemble

Ensemble formé d'un seul bloc à développement latéral abritant sous un même toit deux logis et les bâtiments d'exploitation. Hangar et poulailler sous un toit indépendant.

Devant la façade antérieure, puits de plan carré à deux piliers monolithes.

Matériaux

Blocage non enduit. Chaînes d'angles, de refends et encadrements des baies en pierre de taille.

Façade antérieure, vue rapprochée.

Structure

Plan rectangulaire avec poulailler faisant saillie sur la façade avant et hangar sur la façade arrière. Un étage. Mur de refend entre le petit logis à l'ouest et l'écurie au centre et entre cette dernière et le logis oriental.

Élévations

Façade antérieure : baies segmentaires à encadrements saillants. Façade pignon ouest.

Façade arrière.

Couvertures

Tuiles creuses. Sur les deux façades, corniche en pierre.

Distribution intérieure

La ferme se compose de gauche à droite, d'une petite pièce d'habitation surmontée d'une chambre qui communique avec le fenil au-dessus de l'écurie contigüe, d'un logis et d'une autre écurie surmontée d'un fenil. Seule, la partie occidentale a été visitée.

Rez-de-chaussée, élévation nord.

Le petit logis occidental est entièrement décoré de panneaux de gypserie et comporte un évier dans une souillarde.

CONCLUSIONS

Cette ferme pose plusieurs problèmes d'interprétation. Tout d'abord, la présence d'un décor de gypserie de la fin du 18ème siècle dans un habitat de si peu d'importance est tout à fait unique dans le terroir de Cavaillon et amène à se poser des questions sur les fonctions de cette pièce d'habitation. Il ne pouvait s'agir d'un petit logis aménagé à côté de la ferme pour un ouvrier agricole. S'agissait-il alors d'un lieu discret, aménagé par un habitant de la ville pour ses rendez-vous galants comme cela pouvait être la fonction de certains cabanons ? De même, se pose la question de l'homogénéité de la construction. L'ensemble est du 18ème siècle. Toutefois, si la présence d'un mur de refend entre ce petit logis et le reste de la demeure n'est pas obligatoirement la marque de deux phases de construction (ces refends se retrouvent partout dans l'architecture rurale et le toit et la corniche semblent homogènes), certains détails semblent être la marque de modifications dans la distribution de cette partie. Le mur contre lequel s'adosse le poulailler est-il le vestige d'une aile ruinée ? La porte d'accès très peu soignée (sans encadrement de pierre, avec un simple linteau de bois) apparaît incohérente avec le soin mis au décor intérieur. En outre, une porte murée sur la façade arrière pourrait être l'ancien accès. Nouvel élément aberrant puisque les accès au nord dans ce type d'habitat sont généralement inexistants. Enfin, à l'intérieur, l'alcôve semble avoir été transformée par l'ajout d'un escalier. Autant de questions restées sans réponse.

Type B1a (deux logis, développement latéral, un seul toit pour le logis et les bâtiments d'exploitation).