Dossier d’œuvre architecture IA84000561 | Réalisé par
Giraud Marie-Odile
Giraud Marie-Odile

Chargée d'études documentaires DRAC/CRMH. 1er quart 21e siècle.

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  • inventaire topographique
maison
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Cavaillon - Cavaillon
  • Commune Cavaillon
  • Adresse 164 cours Bournissac
  • Cadastre 1982 CK 365
  • Dénominations
    maison

HISTORIQUE

La maison fut construite dans les années 1890 par l'entrepreneur Charles Vidau, à la demande d'Alexandre Guis, dont le monogramme figure au-dessus de la porte d'entrée, grand-père de l'actuel pro­priétaire, et lui-même déjà médecin. En 1920-22, travaux d'agrandisse­ment par l'entrepreneur Monier.

DESCRIPTION

Situation

La maison construite sur une parcelle longue et étroite présente une façade antérieure nord sur le cours Bournissac. Longée à l'ouest par le boulevard du Docteur Capeau, à l'est par une impasse, elle donne au sud sur un profond jardin.

Composition d'ensemble

La maison, légèrement en retrait sur le cours, se composait à l'origine du seul corps de bâtiment A auquel sont venues se greffer la partie latérale B abritant le cabinet médical, et la partie posté­rieure C largement ouverte sur un balcon dominant le jardin. Au fond de ce jardin, le garage D est accessible par un portail ouvrant sur le boulevard du Docteur Capeau.

Vue de volume depuis le nord-ouest.Vue de volume depuis le nord-ouest.

Le jardin de plain-pied avec les caves (aménagées en pièces d'ha­bitation du côté nord) est accessible depuis le balcon par une volée courbe de 13 marches sous laquelle se trouve une rocaille. Il comporte par ailleurs une entrée indépendante sur le boulevard du Docteur Capeau : une porte y donne sur un degré de 6 marches et dont le perce­ment relativement récent a entraîné le déplacement au nord d'une petite niche cintrée abritant une statue en pierre de la Vierge (statue datable du XVIIIe siècle et d'une hauteur de 60 cm au-dessus d'un socle de 15 cm). Enclos de murs recouverts de lierre, le jardin est consti­tué, au-delà d'une partie pavée de pierres irrégulières et plantée de deux magnolias (m), par une pièce de gazon entourée d'allées de côté et dominée à l'est par une terrasse ; au sud, un degré de 5 marches conduit à une autre terrasse donnant accès au garage et séparée du jardin proprement dit par une grille en ferronnerie dans laquelle s'ouvrent deux portails.

La pièce de gazon, cantonnée aux angles de jarres d'Anduze (v), est plantée d'un kaki (k) sur sa bordure ouest et de deux massifs à l'est. Trois tilleuls (t) se répartissent de part et d'autre de la grille.

La terrasse, bordée d'une balustrade en pierre régulièrement ponctuée de pilastres que surmontent des vases de fruits, est plantée de deux banquettes de rosiers et de géraniums ; dans la partie antérieure s'y trouve une table en pierre.

Le reste du mobilier consiste en un puits (p) de 130 cm de diamètre, dont la superstructure en ferronnerie supporte un lierre ; une fontaine adossée (f) composée d'un pied en forme de console haut de 90 cm, d'une vasque godronnée de 76 cm de diamètre et d'un court buffet de 45 cm, de forme chantournée avec tête d'angelot pour l'arrivée d'eau. Au fond du jardin se trouvent encastrées dans le mur ouest de petites plaques funéraires gravées au nom d'animaux enterrés dans l'allée de côté.

Matériaux

- Maçonneries enduites avec reliefs en pierre de taille des éléva­tions extérieures, exception faite de la façade antérieure nord toute en pierre.

- Escalier en plâtre et bois revêtu de pierre.

- Sols : mosaïques ; carrelages industriels ; parquet.

- Cheminées de marbre.

- Décors de gypserie aux plafonds.

Structure

A et B comportent un étage carré et un étage en surcroît au-dessus d'un rez-de-chaussée, et d'un étage de cave pour A seulement. C se compose d'un étage de soubassement et d'un rez-de-chaussée couvert en terrasse.

- Rez-de-chaussée

A est triple en largeur ; triple en profondeur dans la partie orientale comprenant l'escalier, double dans la partie ouest. Entrée par un vestibule Aa qu'une menuiserie sépare d'un second vestibule Ab, transversalement axé sur la cage d'escalier Ac. Escalier suspendu à deux volées droites tournant à droite autour d'un jour, de 12 et 11 marches jusqu'au premier étage, de 11 marches chacune jusqu'au second. La cage d'escalier à éclairage zénithal a été divisée en deux parties égales ouvrant chacune par une porte sur Ab ; en Ac2 porte de la cave à laquelle on accède, après un degré tournant de 3 marches, par une volée droite en pierre.

Autour de l'axe Aa-Ab, pièces régulièrement distribuées par des por­tes en vis à vis.

Ab ouvre également sur le salon Ca duquel on accède à la cuisine Cb et au balcon sur jardin.

B non visité.

- Premier étage

A et B y communiquent ainsi qu'à l'étage en surcroît. Plan à peu près identique de A, Ae et Af étant deux chambres à alcôve, placées dos à dos, le dessin de l'alcôve étant formé par un petit tambour de distribution à cheval sur les deux pièces.

Élévations

- Élévation antérieure nord

A comporte trois niveaux séparés par un bandeau mouluré puis un entablement et couronnés par une corniche. Entre des pilastres, ornés de refends sur les deux premiers niveaux, trois travées de fenêtres rectangulaires à cadres lisses. Au premier niveau mur à bossage continu en table au-dessus d'une plinthe perce de soupiraux en arc segmentaire. Au centre, précédée d'un degré de deux marches, la porte bâtarde à cadre mouluré et crossettes est ornée d'un cartouche avec le monogramme A.G. entre des branchages ; menuiserie à impostes munies d'une ferron­nerie. De part et d'autre, fenêtres avec appuis sur consoles, et clés dans le style rocaille.

Au second niveau, la fenêtre centrale ouvre sur un balcon à balustra­de reposant sur deux fortes consoles ; les deux autres ont une allège à balustres. Toutes sont couronnées par une clé et par deux consoles à gouttes placées sous l'entablement qui fait transition avec le ni­ veau supérieur.

B reprend sur une seule travée la même élévation. Au premier niveau, le portail, à cadre mouluré et crossettes et dont la menuiserie est de même type que celle de la porte d'accès de A, est orné à la clé d'un imposant cartouche avec caducée au centre de branchages.

Cette façade est précédée d'une minuscule cour formée par une grille à deux portails. Sur le mur ouest, trompe-l’œil passablement effacé, où se devinent encore un palmier et une fabrique de treillage.

- Élévation sud sur le jardin

Façade sud sur jardin, balcon couvert d'une marquise au rez-de-chaussée.Façade sud sur jardin, balcon couvert d'une marquise au rez-de-chaussée.

Au-dessus du soubassement à appareil polygonal, le balcon s'avance sur voûtes catalanes, bordé d'une belle rampe en ferronnerie dans le style des années 1920.

Le premier niveau en pierre de taille est percé de trois grandes baies en plein-cintre, dont les cadres moulurés s'amortissent en retom­bant sur les chapiteaux des piliers intermédiaires, ornés de pilastres doriques. Entre les arcs, les écoinçons sont soulignés par un motif de tables saillantes entourées d'une mouluration, et sur lesquelles s'appuient les fortes consoles en fer forgé de la marquise qui cou­ronne ce premier niveau ; marquise dans le même style que la rampe du balcon.

Les deux niveaux supérieurs, en retrait au-dessus d'une terrasse, sont enduits avec reliefs en pierre de taille : les trois travées de fenêtres rectangulaires à appuis moulurés et cadres lisses, sur les­quelles règne une corniche moulurée, sont contenues entre des chaînes d'angle harpées.

La travée orientale (façade de B) comporte trois niveaux : le pre­mier, de plain-pied avec la terrasse, est percé d'un portail rectan­gulaire à cadre lisse et porte-vitrée en ferronnerie ; au second, large baie transversalement disposée ; au-dessus d'un bandeau plat le dernier niveau est aveugle.

- Élévation antérieure nord de D

Façade à un niveau percé de deux portails rectangulaires et d'une fenêtre en arc en plein-cintre à 1'extrémité occidentale. Couronne­ment par un grand fronton cintré achevé par un court auvent à trois rangs de tuiles et dans le tympan duquel s'inscrivent deux tables rentrantes. Juxtaposée à cette élévation dont le couronnement cintré n'est qu'un paravent masquant la couverture réelle en appentis du bâtiment, tourelle à deux niveaux avec génoise de deux rangs.

Le portail d'accès à la terrasse du garage reprend le même motif de tympan cintré, couronné du côté du boulevard par un auvent à deux rangées de tuiles creuses, et dans lequel se découpe une table en creux.

Couverture

Toit à long pan.

Charpente à poutres et chevrons avec lattis de briquettes.

Tuiles creuses.

Distribution intérieure

- Rez-de-chaussée

Dans le vestibule Aa, sol revêtu d'une mosaïque vieux rose avec bordure d'un ton plus soutenu. Au plafond moulure et rosace en gypserie. Porte de séparation avec Ab à vantaux et imposte cintrée vitrés.

La mosaïque se poursuit en Ab et Ac. Escalier à marches revêtue!de pierre jaune-beige ; limon à l'anglaise sur lequel s'appuie une rampe en fer forgé dont les barreaux droits s'achèvent en volute sous la main courante en bois. Dans le mur est de la cage d'escalier, à hauteur du premier palier, niche en arc en plein-cintre.

En Ad, sol revêtu d'un carrelage polychrome industriel. Cheminée en marbre noir dont le manteau de forme rectangulaire, simplement orné de consoles sur les piédroits, encadre un rétrécissement ébrasé blanc avec rideau en fonte. Au plafond, moulure de pourtour et rosace dans le style Louis XV.

Ae a un parquet récent. Décor d'inspiration Louis XV avec cheminée de marbre noir à piédroits angulaires sculptés d'une console et manteau galbé ; au plafond décor d'applique en gypserie ou carton bouilli com­prenant une importante rosace centrale et quatre motifs d'angle.

Rez-de-chaussée, pièce Af, cheminée.Rez-de-chaussée, pièce Af, cheminée. Rez-de-chaussée, pièce Ae, motif d'angle du plafond.Rez-de-chaussée, pièce Ae, motif d'angle du plafond.

La salle-à-manger Af a conservé son sol en mosaïque. Le plafond comporte ici encore un décor préfabriqué dans le goût du XVIIIe siècle, avec une voussure à rinceaux, puis une mouluration entourée d'un motif perlé et une rosace centrale. Sur le mur ouest, cheminée rapportée en marbre blanc, au manteau de forme rectangulaire : piédroits canne­lés rudentés ; linteau orné de deux tables saillantes en marbre vert entourant un petit relief rectangulaire représentant une scène de chasse (sculptée dans le marbre blanc).

La pièce Ag, ancienne cuisine devenue salle de bain, a également conservé sa mosaïque.

Ca s'ouvre par une porte vitrée à carreaux biseautés. Décor sobre des années 1920 : carrelage industriel polychrome dans les tons de blanc, bleu et gris ; au plafond moulure rectiligne.

La cuisine Bb, entièrement carrelée de blanc, est elle aussi conser­vée dans son état d'origine : carrelage interrompu par une frise tur­quoise au tiers de la hauteur, se poursuivant ensuite en diagonale, y compris sur la hotte de la cheminée.

- Premier étage

Sols revêtus de tomettes industrielles blanches.

Dans la partie postérieure de B, une salle de bain prenant jour sur le jardin par une baie transversale et ébrasée à la base, a gardé son décor des années 1920 : sol à carrelage industriel gris et bleu ; sur les murs carrelage blanc posé en diagonale ; mobilier de porcelai­ne blanche, dont seule la robinetterie de cuivre a été changée.

CONCLUSION

La maison est dans son ensemble représentative des demeures bourgeoises construites à Cavaillon aux environs de 1900 : sa façade en pierre de taille, précédée d'une minuscule cour et comprenant cinq travées ; ses trois niveaux d'habitation établis au-dessus d'un étage de soubassement ; sa distribution autour d'un vestibule central, l'apparentent à la villa Popoli sur le cours S. Carnot, à la maison Duckers avenue de Verdun, ou encore à la maison 63, avenue du Mal Joffre. A l'inté­rieur se retrouvent les éléments de décor habituels tels que sols en mosaïque ou cheminées en marbre néo-Louis XV. Les aménagements des années 1920 paraissent plus intéressants :

- le grand séjour ouvrant sur le balcon par ses baies en arc en plein-cintre et les ferronneries de qualité qui accompagnent la cons­truction de ce corps de bâtiment C (marquise, rampe de balcon, porte de B)

- le décor toujours intact de la cuisine et de la salle de bain, laquelle a conservé son mobilier

- enfin le garage D et son portail d'accès sur le boulevard du Docteur Capeau, ensemble dont le traitement monumental s'assortit d'un répertoire de formes se réclamant du style néo-provençal (grands frontons cintrés achevés par un auvent ; baie en plein-cintre ; tou­relle que couronne une génoise).

La maison fut construite dans les années 1890 par l'entrepreneur Charles Vidau, à la demande d'Alexandre Guis, médecin (le caducée figure dans la clef au-dessus de l'entrée) et grand-père de l'actuel propriétaire. En 1920-22 des travaux d'agrandissement furent menés par l'entrepreneur Monier : une travée supplémentaire sur la gauche fut faite pour y installer un cabinet médical et trois pièces supplémentaires en avant sur le jardin.

La maison, construite sur une parcelle longue et étroite, présente une façade nord sur le cours Bournissac et donne à l'arrière sur un jardin profond et étroit. La maison, légèrement en retrait sur le cours, est triple en largeur et en profondeur. Le jardin est de plain-pied avec les caves (aménagées en pièces d'habitation au nord). La maison comporte donc deux niveaux sur un rez-de-chaussée surélevé prolongé sur le jardin, cette partie étant couverte en terrasse. Indépendamment de la partie constituée par le cabinet médical (non visitée), la maison présente une composition symétrique avec la porte centrée donnant sur un vestibule traversant en deux parties distribuant deux pièces de part et d'autre, l'escalier se trouvant à gauche entre deux pièces. L'agrandissement de 1920 a permis d'installer le salon et la cuisine sur le jardin (chambres à l'étage, avec une alcôve pour deux d'entre elles). L'élévation sur rue, en pierre de taille, comporte trois niveaux séparés par un bandeau mouluré puis un entablement et couronnés par une corniche. Chaînages d'angle pour les trois premières travées et la travée de gauche (rajoutée). Au premier niveau, mur à bossage continu en table, au-dessus d'une plinthe percée de soupiraux en arc segmentaire ; porte bâtarde à cadre mouluré et crossettes ornée d'un cartouche ; au second niveau, balcon à balustres reposant sur deux fortes consoles ; les deux autres fenêtres ont également un allège à balustres. Façade sud sur le jardin : soubassement à appareil polygonal, grand balcon sur toute la façade. Premier niveau en pierre de taille percé de trois grandes baies plein-cintre, dont les cadres moulurés s'amortissent en retombant sur les chapiteaux des piliers intermédiaires, ornés de pilastres doriques. Entre les arcs, les écoinçons sont soulignés par un motif de tables saillantes entourés d'une mouluration sur lesquels s'appuient les fortes consoles en fer forgé de la marquise qui couronne ce premier niveau, dans le même style que la rampe du balcon et le beau portail de la travée droite donnant sur la terrasse. Les deux niveaux supérieurs sont enduits, avec reliefs en pierre de taille : trois travées de fenêtres rectangulaires à appuis moulurés et cadres lisses ; chaînes d'angle harpées. Au fond du jardin se trouve un garage : façade néo-provençale à un niveau percé de deux portails rectangulaires et d'un fenêtre en plein-cintre. Couronnement par un grand fronton en chapeau de gendarme achevé par un court auvent à trois rangs de tuiles, paravent masquant la couverture réelle en appentis ; à côté deux niveaux avec génoise de deux rangs. Portail d'accès à la terrasse du garage : même motif de tympan centré. Décors intérieurs : vestibule, palier de l'escalier et ancienne cuisine en mosaïque vieux-rose à encadrement de même ton ; décor d'inspiration Louis XV dans les gypseries et deux cheminées.

  • Murs
    • enduit
    • maçonnerie
    • pierre de taille
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan carré régulier
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage en surcroît
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Techniques
    • sculpture
    • ferronnerie
  • Représentations
    • caducée
    • ornement géométrique
    • cartouche
    • monogramme
  • Précision représentations

    Caducée sculpté à la clef de la porte d'entrée du cabinet sur la rue, sur la travée supplémentaire construite en 1920 ; rampe du balcon, consoles de la marquise, grande porte du cabinet médical sur le jardin en fer forgé avec des motifs géométriques Art Déco. Cartouche de la porte d'entrée de la maison : monogramme A.G. (Alexandre Guis, commanditaire).

  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date d'enquête 1987 ; Date(s) de rédaction 2002
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Giraud Marie-Odile
Giraud Marie-Odile

Chargée d'études documentaires DRAC/CRMH. 1er quart 21e siècle.

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