DESCRIPTION

Situation

Cette maison occupe l'angle ouest des rues Lamartine et de la Ré­ publique. Elle est englobée par la parcelle (199) à l'ouest et au sud.

Composition d'ensemble

Le plan de la maison est rectangulaire, orienté nord-sud.

Matériaux

- Murs enduits (enduit lisse gris) à l'est et couverts de ciment au nord.

- Cave et escalier de la cave : pierre calcaire coquillier jaune.

Baie est : colonnettes et têtes sculptées en pierre calcaire jaune claire, intrados de l'arc appui et intérieur de la baie en ciment gris.

Structure

La maison possède deux étages sur un sous-sol voûté et un étage de combles.

Élévations extérieures

- Élévation est : à deux travées irrégulières et deux niveaux, couronnée par une génoise à deux rangs. La porte en arc segmentaire à clef plate occupe la travée gauche qui comprend également deux fe­nêtres.

Au centre du deuxième niveau se trouve une baie murée dont les piédroits comportent deux colonnettes de chaque côté, sur base poly­gonale, avec chapiteaux ornés de motifs végétaux. Les colonnettes ex­térieures reçoivent un arc brisé dont la majeure partie a été refaite en ciment, ainsi que celui des colonnettes intérieures. Au-dessous sont placées en consoles deux petites têtes sculptées en haut-relief dépourvues de leur partie supérieure. Dans celle de gauche on recon­naît plutôt les traits d'une femme, dans celle de droite ceux d'un homme.

Au premier niveau, sous cette baie on devine l'inscription effacée d'une ancienne publicité peinte.

- Élévation nord : d'aménagement moderne avec une vitrine occupant tout le premier niveau et une fenêtre centrale aux deuxième et troi­sième niveaux. Le mur pignon est couronné par des chevrons de bois.

Couverture

La poutre maîtresse à section ronde de la charpente est disposée dans l’axe de la maison et orientée nord-sud.

La toiture à deux pans est couverte de tuiles creuses.

Distribution intérieure

L'escalier se trouve dans l’angle sud-ouest de la parcelle, au bout du couloir placé dans l'axe de la porte. Cet escalier tournant vers la droite, à vis hélicoïdale en plâtre, possède des marches à carreaux de céramique et nez-en-bois ; il dessert les deux étages et les combles.

Sous cet escalier, mais accessible seulement depuis la pièce au rez-de-chaussée, prend place l'escalier de la cave tournant vers la gauche. La cave couvre la même superficie que le reste de la maison.

La pièce unique du rez-de-chaussée est réservée au magasin de vê­tements, chaque étage a deux pièces, l'une éclairée au nord, l'autre plus petite donnant sur la rue Lamartine.

Ces pièces ne sont pas habitées et l'escalier est en partie con­damné par les propriétaires du magasin.

CONCLUSION

Cette maison est un cas unique parmi les maisons de Cavaillon. Elle n'a été retenue qu'en fonction de la présence de sa fenêtre est, qui peut dater du XIIIe siècle ; il en manque le remplage qui en occupait le centre.

Cependant il nous a paru que cet édifice présentait un intérêt dépassant la simple présence d'un élément décoratif. D'abord, il semble qu'elle conserve son volume d'origine, avec pignon sur la rue de la République. Celle-ci était, semble-t-il, une traverse importan­te dans la ville ancienne conduisant à la route d'Apt. Il serait donc intéressant de vérifier si la présence du pignon sur cette voie forte est significative, si cette disposition est d'origine alors que le paysage urbain régional est dans sa quasi totalité constitué de faça­des en goutterots.

Sur l'autre façade, on s'aperçoit que la fenêtre ornée est placée au centre, ce qui n'est pas un hasard. Des sondages faits à l'0cca­sion de travaux révèleront peut-être un jour des éléments complémen­taires constitutifs d'une symétrie.

Pour ce qui est de la distribution intérieure, enfin, tout est mystère : la cave est-elle d'origine? Quelle était la place de l'es­calier intérieur ? Ou extérieur, dans une cour aujourd'hui construite ? La hauteur à laquelle se trouve la fenêtre, montre en tous cas qu'elle ne correspond pas aux étages actuels ; la maison devrait avoir un rez-de-chaussée très élevé (atelier ou commerce) ; quant à la hauteur sous plafond de l'étage, rien ne permet aujourd'hui de la connaître.

Cette maison correspondrait donc par ses dimensions à la trame an­cienne du parcellaire déjà décelée par ailleurs, et surtout aux di­mensions de deux autres maisons médiévales étudiées dans la Grand'rue.