Dossier d’œuvre architecture IA84000493 | Réalisé par ;
Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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  • inventaire topographique
maison actuellement musée
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Cavaillon - Cavaillon
  • Commune Cavaillon
  • Adresse rue Hébraïque
  • Cadastre 1832 G1 290  ; 1982 CK 1068
  • Dénominations
    maison
  • Destinations
    musée

HISTORIQUE

D'après Guy Jau, cette ancienne demeure de la famille Jouve, connue également sous le nom de "maison Bédarride" a été construite en 1775.

DESCRIPTION

Situation

Placé au nord de l'îlot (54), cet édifice se situe entre la place Castil Blaze, autrefois place des Dominicains, et la Synagogue.

Composition d'ensemble

Autour d'une cour intérieure sont disposées quatre ailes ; l'étude porte essentiellement sur la partie (AB), la plus ancienne, occupant l'angle nord-est.

Sa porte d'entrée se trouve dans la rue Hébraïque ; un grand por­tail, sous la galerie couverte, donne accès à la cour à l'ouest ; on y accède ainsi maintenant par un passage pratiqué entre (B) et (C).

Matériaux

Corps de bâtiment (A) :

- Élévation est : premier niveau en appareil assisé de pierre cal­caire-coquillier jaune. Niveaux supérieurs : maçonnerie enduite, en­cadrements de baies, corniche de la porte et bandeaux en calcaire blanc. Chaînage d'angle nord-est en calcaire coquillier.

- Élévation nord : moellons recouverts d'un enduit lisse. Baies de la première travée à encadrement en calcaire coquillier ; celui de la fenêtre isolée entre premier et deuxième niveau en calcaire blanc.

- Élévation ouest sur cour : plinthe en calcaire coquillier, mur recouvert d'un enduit lisse, encadrements de baies et cordon en cal­caire blanc.

Structure

Maison de deux étages carrés sur le rez-de-chaussée plus un étage à surcroît, construite sur un étage de caves (non visité).

Le plan est formé de deux corps de bâtiments perpendiculaires (A) et (B) :

- une aile est (A) triple en largeur à laquelle sont accolés, à l'extrémité sud un escalier en vis, à l'extrénité nord, l'escalierprincipal de plan carré.

- une partie (B) ne possédant qu'une pièce ayant sa propre entrée sur la cour.

Élévations extérieures

Corps de bâtiment (A) :

- Élévation est : elle s'élève sur quatre niveaux, couronnés par une corniche, en une composition régulière de type 31 M, avec baies en arc segmentaire. Plusieurs fenêtres ont été murées (toute la travée centrale, la fenêtre à gauche du troisième niveau) et celle du pre­mier niveau à gauche avant d'avoir été condamnée avait déjà perdu son allège. Les autres ont des balcons de fer forgé. Des bandeaux moulurés séparent chaque niveau, à hauteur de la corniche de la porte au pre­mier niveau.

Corps de bâtiment (A) et (B) :

- Élévation nord : elle comprend tout d'abord le mur pignon aveugle du bâtiment (A) puis, sur quatre niveaux deux fois trois travées ir­régulières de baies en arc segmentaire, excepté les lucarnes du dernier niveau à linteau de bois.

Une porte rectangulaire dans la dernière travée ouest ouvre sur le passage de la cour.

Corps de bâtiment (A) :

- Élévation ouest sur cour : sur quatre niveaux elle comporte cinq travées de baies en arc segmentaire, excepté l'éclairage des combles fourni par quatre lucarnes en forme de losange.

Au premier niveau alternent fenêtres avec petit balcon de fer forgé et portes-fenêtres. L'unique ouverture du deuxième niveau, une porte­ fenêtre, est placée dans l'axe du portail de la cour. Le troisième niveau possède également quatre fenêtres munies des mêmes balcons. Des cordons moulurés séparent les niveaux.

Corps de bâtiment (B) :

- Élévation sur cour : elle présente le même nombre de ni­veaux et un type de baies et de balcons identique à l'élévation ouest.

La travée centrale comprend deux portes encadrées et couronnées par une décoration sculptée abondante.

La porte-fenêtre du deuxième niveau ouvre sur un balcon en pierre cintré.

Sur la travée centrale est fixé un cadran solaire. Comme à l'ouest le couronnement est constitué par une corniche.

Couverture

Charpente en bois à poutres de section ronde grossièrement équarries supportant une toiture à un versant incliné vers la cour sur (AB) - (A4), un versant incliné dans l'autre sens sur (A1 - A2) et deux versants sur (B).

Distribution intérieure

- Rez-de-chaussée : le sol du vestibule (A1) est plus bas que le niveau de la porte surélevée par deux marches arrondies.

Une porte en plein-cintre sépare le vestibule de la cage d'escalier (A2) sous lequel se trouve une porte qui n'a pu être ouverte.

Au sud deux pièces en enfilade (A3) et (A4) sont éclairées côté cour. La première a un sol de mosaïque colorée du XIXe siècle à bordure noire et un plafond mouluré. La seconde, dont le sol est re­couvert de carreaux à fleurs rouges dans un cadre noir à six lobes, dispose d'une cheminée contre le mur est ; sur la hotte est appliqué un miroir surmonté d'un paysage peint dans un cadre en demi-cercle.

De part et d'autre sont aménagés deux placards à porte vitrée. Au fond de la pièce, une porte donne vers l'escalier qu'une autre porte sur la cour permet également de rejoindre.

En (A4) se trouve l'escalier droit conduisant à la cave.

La pièce unique de (B) communiquant avec la cour et (A2) a un pla­fond mouluré partagé par deux poutres coffrées en trois parties ornées chacune d'une rosace. Le sol est un parquet à bâtons-rompus.

- Premier étage : on atteint le premier étage par l'escalier prin­cipal (A2) qui comporte entre chaque étage trois volées droites autour d'un jour avec retours sur la droite. Ses marches sont recouvertes de carreaux de céramique avec nez-en-bois jusqu'au premier étage, et en­tre le deuxième et le troisième étage, et en pierre entre le premier et le deuxième étage ; sa rampe est en fer forgé à barreaux alterna­tivement droits et ondulés, le départ est orné d'une boule de cuivre. Les murs de la cage du rez-de-chaussée au dernier étage sont peints en faux appareil gris clair sur plinthe gris foncé. Le plafond avec panneaux à coins coupés et rosace centrale est mouluré.

On ne retrouve sur (A3 - A4) qu'une seule grande pièce. Celle de (B) n'a pas été visitée.

- Deuxième étage : le sol de toutes les pièces est constitué de carreaux de céramique rouge et les plafonds sont moulurés.

Les pièces (A3) et (A4) ont chacune, contre le mur est, une alcôve ouvrant par un grand arc cintré, accompagnée de petits réduits.

Une gravure fixée dans un encadrement mouluré gris orne le dessus­-de-porte de (A3) qui est équipée par ailleurs d'une cheminée contre le mur ouest. Elle est en marbre blanc veiné de gris ; le centre du manteau est orné d'un vase à incrustation de marbres rose et gris, sur la hotte est fixé un miroir à encadrement sculpté et le dessus­ de-cheminée enserre le même type de gravure que le dessus-de-porte.

Une porte métallique sépare (A4) de l'escalier (A5) donnant à cet étage sur un réduit à usage de sanitaires.

A cet étage, la pièce (B) présente un décor de gypseries de couleur grise abondant, obéissant à un même programme décoratif et un ensem­ble de papiers peints assez bien conservés.

Hormis le plafond, avec rosace centrale et panneaux d'angle à motifs de feuilles d'acanthes et de grappes de fleurs, quatre dessus-de-portes sont ornés de gypseries décoratives :

- celui de la porte d'entrée ouest représente un grand vase avec de nombreuses guirlandes de fleurs.- Celui de la porte-fenêtre centrale figure des poissons et des oi­seaux pris dans des filets.

- au-dessus de la porte-fenêtre ouest, sont représentés un carquois et un panier contenant des oiseaux, parmi des rinceaux de feuilles.

- au-dessus de la porte-fenêtre est, le panneau comprend des oiseaux, des guirlandes de fruits, un chapeau et des instruments non identifiés.

Les deux trumeaux séparant les fenêtres sud sont ornés de vases de fleurs.

Contre le mur ouest est appliquée une cheminée de marbre gris dont l'intérieur du foyer est recouvert de carreaux bleus et blancs. Le centre du manteau est orné d'un motif végétal et la hotte comprend un miroir et un vase de fleur en gypserie.

Les murs sont tapissés de papiers peints figurant des lions affron­tés sur un fond d'or à rinceaux verts.

- Combles : une partie a été rénovée récemment.

Au sommet de l'escalier, le mur nord de (A3), face à la dernière volée, porte une inscription peinte à demi-effacée, en lettres marrons soulignées par une flèche tournée vers (A1).

Sur (A3) et (A4), trois pièces longées par un couloir à l'ouest sont éclairées à l'est. La pièce centrale possède une cheminée de bois sculptée dont le foyer est recouvert de carreaux de céramique blancs à dessins rouges et bleus.

En (B) on trouve une seule pièce éclairée par deux fenêtres au nord.

CONCLUSION

La date proposée de 1775 pour la construction de la maison (bâti­ments (A) et (B)) semble confirmée par l'architecture des façades, mais toute la distribution intérieure a été refaite à la fin du XIXe siècle dans l'esprit d'une bourgeoisie aisée.

Adossée à la synagogue, elle-même édifiée en 1772-74, elle forme un redent sur l'alignement de la rue Chabran. L'architecte a mis à profit cette irrégularité pour résoudre le problème de l'emplacement de l'escalier et donc de l'entrée : celle-ci bénéficie de la placette bordant la synagogue et ouvre sur vestibule et escalier à la charnière de deux corps de bâtiment. La solution est élégante et parfaitement adaptée et rappelle la distribution des corps de logis du XVIe siè­cle en L avec tour d'escalier dans l'angle rentrant.

Cependant les relations de cette maison avec le reste de la parcelle ne sont pas claires. Subsiste en effet le problème de la nature de tous les autres corps de bâtiment (C, D, E), modifiés ou reconstruits sans soucis d'harmonie. Il est possible que le groupement de cet ensemble sur la parcelle résulte du hasard des acquisitions foncières. Ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle qu'on a, semble t-il, essayé d'harmoni­ser certains éléments par la création du portail sous les arcades de la place, et l'0uverture sur cet axe d'une travée de baies privilégiées dans l'aile (A).

Il faut noter que le décor de gypserie de (B) et la cheminée de (A3) au deuxième étage sont très proches de ceux que l'0n a rencontré dans le salon du premier hôtel étudié dans la Grand'rue.

ANNEXES

Inscriptions peintes sur le mur nord de (A3) à l'étage des combles

[RE]SU[L]TAT A LA BRUYERE

[D]ELA 2me SERIE

La date proposée de 1775 pour la construction de la maison semble confirmée par l'architecture des façades et le corps de bâtiment en angle sur la rue Chabran mais la distribution intérieure a été refaite à la fin du 19e siècle dans l'esprit d'une bourgeoisie aisée. Cependant les relations de cette maison avec le reste de la parcelle ne sont pas claires. Subsiste en effet le problème de la nature de tous les corps de bâtiment, modifiés ou reconstruits sans soucis d'harmonie. Il est possible que le groupement de cet ensemble sur la parcelle résulte du hasard des acquisitions foncières. Ce n'est qu'à la fin du 19e siècle qu'on essayé d'harmoniser certains éléments par la création du portail sous les arcades de la place et l'ouverture dans cet axe d'une travée de baies privilégiées dans l'aile.

Placé au nord de l'îlot, cet édifice se situe entre la place Castil-Blaze et la synagogue. Autour d'une cour intérieure sont disposées quatre ailes ; l'étude porte essentiellement sur la partie la plus ancienne dans l'angle nord-est. Sa porte d'entrée se trouve dans la rue Hébraïque : un grand portail, sous la galerie couverte, donne accès à la cour à l'ouest. On y accède également aujourd'hui par un passage pratiqué entre deux corps de bâtiments. Appareil mixte ou blocage de moellons enduits. Maison de deux étages carrés sur rez-de-chaussée plus un étage à surcroît (caves non visitées). Le plan est formé de deux bâtiments en L : une aile (A) triple en largeur à l'extrémité de laquelle sont accolés à l'extrémité sud un escalier en vis et à l'extrémité nord l'escalier principal de plan carré ; une partie (B) ne possédant qu'une pièce ayant sa propre entrée sur la cour. L'élévation est de A est sur quatre niveaux, couronnés par une corniche, en une composition avec baies en arc segmentaire. Plusieurs fenêtres ont été murées (toute la travée centrale et la fenêtre à gauche du troisième niveau). Les autres ont des balcons de fer forgé ; des bandeaux moulurés séparent chaque niveau. Elévation nord : elle comprend tout d'abord le mur pignon aveugle du bâtiment (A) puis, sur quatre niveaux deux fois trois travées irrégulières de baies en arc segmentaire, excepté les lucarnes du dernier niveau à linteau de bois ; une porte rectangulaire dans la dernière travée ouest ouvre sur le passage de la cour. Elévation ouest sur cour : sur quatre niveaux, cinq travées de baies en arc segmentaire excepté l'éclairage des combles fourni par quatre oculi en forme de losange ; au premier niveau alternent fenêtres avec balconnet de fer forgé et portes-fenêtres. L'unique ouverture du deuxième niveau, une porte-fenêtre, est placée dans l'axe du portail de la cour. Celle du sud est identique à celle de l'ouest ; la travée centrale comprend deux portes encadrées et couronnées par une décoration sculptée abondante ; présence d'un cadran solaire. L'aile (A) est simple en profondeur, le vestibule plus bas de deux marches arrondies. A gauche deux pièces en enfilade, puis passage vers le jardin avec un escalier en vis de l'autre côté, en semi-hors-œuvre sur le passage. En face du vestibule : l'escalier rampe-sur-rampe puis une grande pièce. Même disposition au premier étage, avec une seule grande pièce au sud donnant sur l'escalier en vis. Au deuxième étage, cette aile abrite deux chambres comportant une alcôve ouvrant par un grand arc cintré.

  • Murs
    • enduit
    • appareil mixte
    • maçonnerie
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 2 étages carrés, étage en surcroît
  • Couvrements
    • voûte en berceau
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à deux pans
    • appentis
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant en maçonnerie
    • escalier demi-hors-oeuvre : escalier en vis en maçonnerie
  • Techniques
    • décor stuqué
  • Représentations
    • vase
    • guirlande
    • fleur
    • poisson
    • oiseau
    • carquois
    • panier
    • rinceau
    • chapeau
  • Précision représentations

    Ensemble de décors de gypserie dans l'aile (B) au deuxième étage dans les quatre dessus-de-porte : grand vase avec nombreuses guirlandes de fleurs, poissons et oiseaux pris dans des filets, carquois et panier contenant des oiseaux parmi des rinceaux de feuilles, oiseaux, guirlandes de fruits, un chapeau et des instruments non identifiés. Les deux trumeaux séparant les fenêtres sud sont ornés de vases de fleurs.

  • Statut de la propriété
    propriété privée

Bâtiments visités : ailes situées dans l'angle nord-est (partie la plus ancienne)

Date d'enquête 1986 ; Date(s) de rédaction 2002
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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